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Chapter 6 - Comment ?

William venait de se réveiller quand il vit son professeur à côté de lui sur une chaise. Il allait parler quand il se mit à tousser. Il regretta d'avoir toussé, les côtes douloureuses. Il gémit de douleur en se tenant les côtes. Il entendit alors une chaise racler le sol et il releva la tête pour se retrouver dans une embrassade chaude et réconfortante. Il se laissa aller dans cette douceur inhabituelle mais comfortable. Il tendit doucement les bras pour rendre son embrassade à son interlocuteur. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sentit la chaleur humaine et il ne voulait pas la laisser partir. 

Alors que cette chaleur allait le quitter, il resserra son étreinte. 

Evhan sentant cela déclara :

- Tout va bien William, tout ira bien.

Le jeune homme répondit alors :

- Restez juste encore un peu s'il vous plaît. Je me sens bien ainsi.

Evhan ne le lâcha donc pas, cédant au caprice de son protégé. Il sentit peu à peu William le relâcher et le soutint par le dos. William s'était rendormi dans ses bras. 

Il le déposa doucement sur le lit, triste de ne pas avoir put lui parler correctement. Il devrait attendre pour savoir exactement ce qui était arrivé à William. 

Quelques heures plus tard, William ouvrit de nouveau les yeux. Il se redressa dans son lit et voyant son professeur endormi sur sa chaise, il s'exclama :

- Professeur ?

L'homme, entendant William, se releva. À moitié endormi, il demanda :

- William tu es enfin réveillé ?

Le jeune homme répondit :

- Oui, c'est bien moi. Je suis debout.

Le professeur étant maintenant totalement réveillé demanda :

- Est-ce que tu te sens mal ? As tu besoin de quelque chose ? Est-ce que tout va bien ? Est-ce que tu te souviens de ce qui est arrivé ? 

William assaillit par les questions s'exclama :

- Calmez-vous monsieur, je vais bien. Et pour répondre à vos questions, je n'ai plus mal et je n'ai besoin de rien en particulier. 

Il fit une pause et reprit :

- Et je me souviens de tout ce qui s'est passé.

Le professeur se calma et lui demanda :

- Est-ce que tu te sens prêt à tout expliquer ?

William hocha la tête. Puis, il déclara :

- Je veux bien tout vous expliquer, mais j'aimerais savoir ce qu'il se passera après. 

Le professeur réfléchit et déclara, comprenant ce que son élève signifiait :

- Ton témoignage et les preuves de violence sur ton corps permettront de mener tes parents en justice pour violence sur mineur. Si tout se passe bien, tu seras placé sous la charge d'un orphelinat digne de confiance en attendant ton adoption. 

William regarda son professeur et demanda curieux et nerveux :

- Si je dois témoigner, qui prendra mon témoignage ?

Le professeur se gratta derrière la tête, embarrassé de placer son élève dans une position si difficile. Il répondit pourtant :

- On attendait que tu réveilles pour te faire interroger par l'avocat qui dirigera ton affaire. 

Il détourna le regard légèrement coupable et déclara plus bas :

- Mais j'aimerais d'abord tout entendre de toi directement.

Le jeune homme regarda son embarras, amusé. Il sourit et répondit :

- Pas de problème, ça ne me dérange pas.

Puis, il s'assit plus confortablement sur son lit et déclara :

- Si ça ne vous dérange pas, je vais commencer mon histoire maintenant, depuis ma jeunesse.

Il prit une grande inspiration et commença :

- Depuis que je suis jeune, mes parents se défoulaient sur moi. Au départ, ce n'était pas des coups, juste des insultes. Ma mère me rabaissait sans arrêt et mon père se joignait à elle. Puis, vers mes 10 ans, mon père est rentré un soir et quand il m'a vu il m'a giflé. C'était la première fois qu'on me frappait. Je m'en suis souvenu, la douleur déjà terrible pour le jeune enfant que j'étais. Puis, il a continué à me frapper. Il le faisait de plus en plus souvent, évitant mon visage pour ne pas être découvert. Il n'hésitait pas à utiliser ce qui lui tombait sous la main pour me frapper. Ma mère, elle, continuait sa violence morale, tout en entraînant mon père à continuer de me battre sans raison. Mon corps était toujours plus meurtri, mon esprit toujours plus blessé et désespéré. Je cachais sans arrêt mes blessures, sachant que si quelqu'un les voyait, tout serait fini pour moi. Parfois, la douleur me poussait à vouloir mourir et je me retrouvais inconsciemment dans des situations dangereuses. Puis, mon professeur de sport a découvert le pot aux roses. Tout s'est précipité. Je suis rentré chez moi et suite à un appel du lycée, mon père s'est mis à être plus violent que d'habitude. Mon corps faible n'avait pas supporté ça. Je sentais que mes côtes me brûlaient. Puis, j'ai décidé de ne pas aller en cours le lendemain. Malheureusement le lycée a appelé sur le téléphone fixe. J'ai donc supprimé l'appel et je suis allé au lycée. Vous savez ensuite ce qu'il s'est passé ce jour-là. Puis, quand je suis rentrée chez moi, rien ne s'est passé jusqu'à ce que mon père entre dans ma chambre et commence à me frapper. Puis, il a appuyé sur mes côtes fracturées avec son pied. La douleur était insupportable. Je sentais mes côtes s'enfoncer dans ma chair. J'ai réussi à m'enfuir et j'ai courut jusqu'au lycée, là où vous m'avez trouvé.

Evhan était choqué par cette histoire. Il ne savait pas quoi dire. Le trop plein d'informations stagnait dans son esprit, son cerveau essayant de tout enregistrer. Il déclara finalement :

- On ne peut pas te laisser dans une famille comme celle-ci. Je me demande même comment tu as fait pour survivre jusque là. Comment as-tu fais pour ne pas te laisser submerger par tes idées suicidaires ?

William baissa la tête et murmura : 

- Je me le demande moi-même.