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Chapter 4 - Il n’aurait pas dû

William se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien. Son lit était abîmé et taché de sang alors que celui-ci était blanc et propre. William sentait l'odeur de la pommade et sa douleur était partiellement partie. Ses côtes étaient enrubannés dans des bandages et lui faisaient moins mal. Il se redressa et sortit du lit, les jambes tremblantes. À côté du lit de trouvaient des habits propres. Il s'en vêtit et se dirigea vers la porte. Il n'y avait personne dans l'infirmerie. Il vit une horloge accrochée au mur. Celle-ci affichait 17h37.

Cela signifiait que les cours étaient terminés depuis moins d'une dizaine de minutes. William sortit de l'infirmerie, trouvant des couloirs vides et silencieux. Sans douleur pour l'en empêcher, William pouvait marcher sans problème. Il arpenta les couloirs sans réfléchir, se dirigeant vers la sortie de l'établissement. 

Il arriva devant la grande porte et prit une grande inspiration. Puis, il poussa les portes pour se retrouver à l'air libre. 

Le soleil de fin d'après-midi l'accueillit chaudement. William s'étonna du changement rapide de météo, comme si le temps voulait s'accorder avec son humeur. Il avança lentement hors du lycée, le vent léger caressant sa peau. 

Il savait qu'il allait devoir retourner chez lui, mais la douceur du temps lui donnait envie de rester ici pour l'éternité. Pourtant, William continua son chemin vers sa maison. 

Il entendit alors un cri provenant du lycée. Il se retourna et vit avec étonnement une personne courir vers lui. Il reconnut son professeur. Celui-ci s'arrêta devant lui, essoufflé. Il s'exclama :

- William où vas-tu ?

L'intéressé répondit :

- Je retourne chez moi. 

- Je ne peux pas te laisser faire ça !

Le professeur Han avait crié cette réponse. Il reprit son souffle et reprit plus calmement :

- Je ne peux pas te laisse faire ça William. Si tu retournes chez toi maintenant, tu sera encore plus blessé. 

William déclara :

- Ce n'est pas grave. J'y suis habitué. 

L'homme regarda William et murmura :

- Ce n'est pas une chose à laquelle tu devrais être habitué.

William détourna le regard. Ses cheveux s'agitèrent dans le vent, laissant entr'apercevoir une cicatrice sur son front. Il répondit :

- Une habitude ne se change pas si facilement. Quoi que je fasse, mes parents continueront à être violents. Et le monstre en moi continuera d'accumuler cette douleur jusqu'à ne plus pouvoir la supporter. Malheureusement, il échouera toujours. 

Le professeur ne comprenait pas vraiment ce que William voulait dire. 

Un grand coup de vent souffla tout à coup. Les cheveux de William volèrent, dévoilant complètement la longue cicatrice qui barrait son front. Le professeur ouvrit les yeux avec stupeur. William voyant son regard sur lui leva la main jusqu'à son front et toucha sa cicatrice. Il déclara finalement :

- Je devrai bien rentrer chez moi à un moment. Après tout, cette famille est la seule que j'ai…

Son professeur le retint par le bras doucement et s'exclama :

- Je t'en supplies William, prends soin de toi.

Le garçon le regard dans les yeux, voyant son inquiétude à son égard. Il sourit et répondit :

- Ne vous inquiétez pas, tout ira bien.

Le professeur insista :

- Si je dois te laisser y retourner, promets-moi au moins que tu prendra soin de toi.

William lui sourit avec réassurance et répondit:

- Tout ira bien. Ayez confiance en moi. 

Puis, il enleva son bras de l'emprise de son professeur et partit en s'exclamant :

- À demain monsieur.

Le professeur ne se rendit compte que trop tard que William ne lui avait rien promis. Il jura et murmura :

- J'espère que tout ira vraiment bien pour toi William. 

William arriva devant la porte de sa maison, nerveux. Il ouvrit la porte pour trouver ses parents devant la télévision. Il se dirigea discrètement vers sa chambre et fit le moins de bruit possible une fois dans celle-ci. William savait qu'aucun endroit de cette maison n'était sûr. Il ne pouvait que prier pour que ses parents l'oublient. 

Pourtant, ses prières furent inutiles. Son père entra dans sa chambre en ouvrant la porte à la volée. Il se dirigea lentement vers William et quand il arriva à son niveau, il donna un coup de pied dans sa chaise, faisant tomber William. Il le cribla ensuite de coups de pieds et de poings. Puis, il mit son pied sur les côtes droites de William, celles qui étaient déjà cassées, et appuya. William cria de douleur, sentant ses côtes s'enfoncer dans sa chair. La respiration laborieuse, il tenta de supporter la douleur. Chaque cellule de son être lui disait de fuir. Son cerveau, son corps, son âme, tout en lui criait de douleur. La douleur était insupportable. De la bile sortit de la bouche de William. Il sentait la sensation de ses os déchirant ses tissus. Allongé sur le côté sous le pied de son père, il laissa ses larmes couler. Il était à la limite de perdre connaissance. Il trouva pourtant la force de bouger les doigts. Il bougea ensuite son bras, ses jambes, et il ouvrit les yeux. Alors que son père enlevait son pied de ses côtes, William se redressa et trouva la force de rapidement se redresser et de partir en courant. Il tenait ses côtes avec sa main, les os transperçant sa chair et le faisant saigner avec une douleur atroce. Il courut hors de sa chambre, se forçant à courir jusqu'à la porte de la maison. Il l'ouvrit et se précipita hors de la maison. Une fois dehors, il courut sans s'arrêter jusqu'à ce qu'il n'aie plus de souffle et que ses jambes ne lâchent sous lui. Il tomba au sol avec un cri de douleur, ses côtes le faisant souffrir atrocement. Une large tache rouge s'étendait sur son t-shirt. 

Il avait couru inconsciemment jusqu'au lycée, étant maintenant allongé au sol, du sang s'échappant de sa blessure. Sa conscience commençait à lui échapper et ses yeux à se fermer. 

Il entendit alors une voix avec le peu de conscience qu'il lui restait. C'était la voix de son professeur qui l'appelait. Il l'entr'aperçu à travers ses yeux à moitié fermés et le vit se pencher vers lui en l'appelant désespérément. William sourit et murmura :

- Ne Vous inquiétez pas… je vais aller mieux… bientôt…

Puis, il leva la main pour le toucher. Malheureusement, sa main ensanglantée glissa contre sa peau et retomba quand William perdit connaissance.