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Chapter 13 - Les fondements du pouvoir.

L'immense salle de l'Académie de Lysium était remplie d'élèves, de professeurs et de membres du personnel.

Les rayons du soleil pénétraient à travers les larges fenêtres, illuminant les visages tendus des étudiants qui attendaient l'annonce tant redoutée et espérée.

Au centre, sur une estrade imposante, le Directeur de l'académie se tenait debout, une expression solennelle sur son visage.

Le murmure des conversations cessait progressivement alors qu'il levait la main, canalisant une légère magie dans un sort qu'il maîtrisait depuis longtemps.

Un micro magique apparut devant lui, amplifiant sa voix.

— Chers élèves, comme vous le savez, hier s'est déroulée la sélection pour la Convocation Céleste, commença le Directeur, sa voix résonnant dans la salle, chaque syllabe chargée de l'importance du moment. Son regard traversa l'audience, prenant le temps d'inspecter chaque visage. Les professeurs et moi-même avons observé attentivement chaque combat, chaque effort.

Il s'arrêta brièvement, laissant le poids de ses mots s'installer, puis poursuivit :

— Nous avons délibéré longuement, et aujourd'hui, nous allons vous révéler les huit d'entre vous qui ont été sélectionnés.

Un silence total tomba sur la salle.

Chaque élève, tendu, était suspendu aux lèvres du directeur, comme si leur destin même reposait sur l'annonce à venir.

Le professeur Sato s'avança sur l'estrade, tenant une feuille de parchemin magique qui flottait légèrement à côté de lui. Son visage demeurait impassible, mais le calme qu'il émanait était presque intimidant.

— Voici les huit élèves qui représenteront l'académie à la Convocation Céleste, déclara Mr. Sato, laissant sa voix s'élever avec une gravité calculée.

Le suspense dans la salle monta d'un cran. 

Chaque nom à venir était une vie suspendue entre le triomphe et la déception.

— Aiko Enji.

Aiko esquissa un léger sourire, mais ses traits restèrent impassibles. 

Elle savait qu'elle serait choisie, mais cela ne faisait que renforcer sa fierté. Des murmures d'approbation parcoururent la salle.

— Ren Sasaki.

Ren, assis au fond, serra silencieusement le poing, satisfait. Un éclair de détermination passa dans ses yeux, bien que son visage demeure serein.

— Miyu Asano.

Miyu hocha la tête simplement, ses yeux se rétrécissant légèrement, révélant une nouvelle intensité dans son regard. Elle accueillit la nouvelle sans fanfare, concentrée.

— Yusuke Kobayashi.

Un sourire discret traversa le visage de Yusuke. Ses yeux brillaient de la même flamme déterminée, reflétant un feu intérieur qui n'attendait que de s'exprimer.

— Yoko Takeda, Kiyomi Nakahara, Tsubasa Yamaguchi.

À chaque nom, des murmures d'approbation résonnaient, des réactions ponctuées par quelques applaudissements. 

Mais le dernier nom... provoqua un véritable choc dans l'audience.

— Et enfin... Kurayami Hoshino.

L'effet fut immédiat. 

Une vague de chuchotements monta depuis chaque coin de la salle, agitant la tranquillité qui y régnait jusque-là.

— Quoi ? Kurayami ?! Comment est-ce possible ? murmura une voix incrédule parmi les élèves.

— Il a sûrement triché avec ses pouvoirs de démon. Ce n'est pas juste ! lança une autre voix, cette fois chargée de reproches.

— Et Kiyomi aussi ! Elle a gagné parce que son adversaire s'est évanoui, c'était de la chance ! continuait un autre élève avec dédain.

Debout parmi ses camarades, Kurayami sentit le poids de leurs regards perçants, plein de jugements. 

Il déglutit, sa gorge se serrant sous la pression, tandis que le murmure des critiques s'amplifiait autour de lui.

— Kura !

La voix familière d'Aiko transperça la tension, l'appelant par son surnom. 

Kurayami se retourna, surpris de la voir s'approcher de lui, ses yeux brillants d'une douce lumière.

— Je suis vraiment contente pour toi ! Félicitations ! s'exclama-t-elle, avec un sourire radieux qui éclairait son visage.

Kurayami, un peu gêné par son enthousiasme soudain, se gratta l'arrière de la tête.

— Merci... c'est gentil, répondit-il, sa voix trahissant un léger embarras.

Cependant, Aiko ne s'arrêtait pas là. 

Son expression devint plus sérieuse, et elle attrapa doucement son bras, ses yeux plantés dans les siens.

— Mais écoute bien... commença-t-elle, son ton baissant, empli de gravité. Ne te repose pas sur tes lauriers. Au tournoi, il y aura une élève encore plus forte que moi... Peut-être même plus forte que Madame Kuroda.

Kurayami ouvrit grand les yeux, stupéfait par ses mots. 

Sa bouche s'entrouvrit légèrement, son esprit bousculé par la révélation.

— Quoi ? Plus forte que toi ? Mais... mais je pourrais jamais gagner contre quelqu'un comme ça ! balbutia-t-il, luttant contre une vague d'insécurité qui s'abattait sur lui. Il baissa les yeux, sentant la crainte l'envahir.

Souriant avec tendresse, Aiko posa une main rassurante sur son épaule, sa voix douce, mais résolue.

— Justement, c'est pour ça que je veux que tu deviennes beaucoup plus fort, murmura-t-elle, sa voix infusée d'une sincérité presque désarmante. Si jamais je perds, je veux être sûre que tu seras là pour prendre la relève. Alors ne te laisse pas aller, continue de te battre.

Ses mots, chargés d'une immense responsabilité, résonnèrent dans l'esprit de Kurayami, frappant quelque chose de profond en lui. 

Il sentit son cœur s'emplir d'une nouvelle détermination, une flamme qu'il ne s'était jamais totalement avoué.

Avant qu'il ne puisse réagir, une explosion de lumière envahit la salle, interrompant leur échange. 

Mme. Kuroda apparut soudainement dans un tourbillon de confettis magiques qui pleuvaient depuis le plafond comme lors d'un festival.

— FÉLICITATIONS !!! s'écria-t-elle, bondissant sur l'estrade, son énergie débordante illuminant chaque recoin de la salle. Maintenant que tu te sens probablement au sommet du monde, il est temps pour moi de te ramener à la réalité ! déclara-t-elle avec un clin d'œil malicieux.

Elle s'arrêta juste devant Kurayami, son regard pétillant d'une lueur qu'il reconnaissait trop bien.

— Ne t'emballe pas trop vite, mon petit Kura, continua-t-elle en souriant d'un air espiègle. Je vais m'assurer que tu te souviennes bien que, par rapport à moi, ton niveau est encore... comment dire... pitoyable !

Son rire éclata dans l'air, emportant avec lui toute la tension qui régnait dans la pièce. 

Kurayami, bien qu'un peu embarrassé par cette remarque exubérante, ne put s'empêcher de sourire.

Je vais devoir m'entraîner encore plus dur... pensa-t-il. Mais si je peux devenir plus fort pour protéger les autres, alors je suis prêt à tout donner.

— Hé hé, ne crois pas que c'est fini, Kurayami. lança Mme. Kuroda avec un sourire malicieux, attrapant soudainement son élève par le bras. Sans lui laisser le temps de répondre, elle l'entraîna vers la sortie de la grande salle, ses pieds à peine touchant le sol tant son énergie débordait.

— Attendez ! Qu'est-ce que vous… ? s'exclama Kurayami, tentant de comprendre où elle voulait l'emmener, mais Mme. Kuroda n'en avait que faire de ses protestations.

— Pas de questions ! Tu verras bien ! répondit-elle avec un enthousiasme palpable, ses yeux pétillants de malice.

Ils traversèrent rapidement les longs couloirs de l'académie, bordés de portraits d'anciens mages légendaires. 

Kurayami, bien qu'un peu perdu, se laissa emporter par l'énergie de son professeur, ressentant à chaque pas l'excitation croissante de celle-ci.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin dans la cour d'entraînement où Mme. Kuroda avait l'habitude de le torturer... enfin, de l'entraîner. 

Ce jour-là, pourtant, Kurayami sentait que quelque chose allait être différent.

La vaste cour était entourée d'anciens bâtiments de pierre et d'arbres qui semblaient danser doucement sous la brise légère. 

L'endroit, habituellement paisible, semblait maintenant chargé d'une énergie mystérieuse, accentuée par le comportement hyperactif de Mme. Kuroda.

Elle relâcha enfin Kurayami et recula de quelques pas avant de lever les yeux vers le ciel. 

Son sourire malicieux se transforma en une expression de concentration intense, tandis qu'elle se plaçait au centre de la cour. 

Kurayami, perplexe, ne la quittait pas des yeux, essayant de deviner ce qu'elle mijotait.

— Qu'est-ce que vous allez faire... ? demanda-t-il, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Mme. Kuroda ne répondit pas. 

Au lieu de ça, elle leva lentement sa main droite vers le ciel. 

Un silence presque surnaturel s'installa dans la cour. 

L'air autour d'eux sembla vibrer légèrement, comme si le monde lui-même retenait son souffle. 

Les feuilles des arbres cessèrent de bouger, les oiseaux perchés sur les branches restèrent figés, et même le vent s'arrêta soudainement.

Puis, une lumière apparut au-dessus de la paume de Mme. Kuroda. 

D'abord petite, une simple étincelle d'énergie, elle grandit rapidement. 

En quelques secondes, cette lumière s'intensifia, formant une immense boule d'énergie pure flottant au-dessus de sa tête. 

Elle brillait d'un éclat aveuglant, projetant une chaleur étouffante tout autour.

Kurayami pouvait sentir la puissance brute émanant de cet orbe. 

Ses cheveux se soulevèrent légèrement sous la pression de l'aura magique. 

Chaque pulsation de l'orbe envoyait des ondes dans l'air, comme un cœur battant avec une intensité menaçante.

— Voilà une leçon pour toi, mon petit Kurayami. Regarde bien ! lança-t-elle, sa voix résonnant avec une confiance écrasante.

La gigantesque boule d'énergie grossissait encore, atteignant une taille monstrueuse. 

Elle illuminait toute la cour, projetant de longues ombres inquiétantes sur le sol. 

Kurayami, les yeux écarquillés, se mit instinctivement en position de garde, sentant une goutte de sueur perler sur son front.

Elle ne va quand même pas m'envoyer ça… pensa-t-il, un frisson parcourant sa colonne vertébrale. Si c'est pour me montrer à quel point je suis encore faible, elle a déjà réussi.

Mme. Kuroda, le visage toujours illuminé d'un sourire énigmatique, continua.

— Voilà à quoi ressemble l'aether pur. Maintenant, regarde bien… Si je le contiens et le visualise différemment, il va changer de forme et de matière.

Le regard de Kurayami suivait chaque mouvement, son cœur battant à tout rompre. 

Sous ses yeux ébahis, la gigantesque boule d'énergie commença à se transformer. 

En un instant, la surface brillante et brûlante se recouvrit d'une fine couche de glace, faisant chuter brutalement la température autour d'eux.

— C'est incroyable... murmura Kurayami, fasciné par ce qu'il voyait.

Le froid se propageait, et la boule d'énergie prit une forme menaçante, s'étirant en une immense pique de glace suspendue dans les airs. 

Les rayons du soleil se reflétaient sur la structure cristalline, créant un spectacle presque hypnotique. 

Kurayami sentait son souffle se couper devant une telle démonstration de pouvoir.

Mais soudain, sans prévenir, la glace se fissura et fondit rapidement, laissant place à un tourbillon de flammes ardentes. 

La boule de feu rugit, tournoyant dangereusement au-dessus de Mme. Kuroda, avant d'exploser dans un éclat de lumière et de chaleur. 

L'onde de choc fit trembler la cour, projetant des étincelles dans toutes les directions.

Pourtant, à la surprise de Kurayami, au lieu de détruire tout sur son passage, l'explosion se dissipa en une douce pluie fine, contrastant avec la violence qui l'avait précédée.

Kurayami, encore sous le choc de ce qu'il venait de voir, cligna des yeux plusieurs fois. 

L'air portait encore des traces résiduelles d'énergie magique, flottant autour d'eux comme une brume légère.

Kurayami, légèrement essoufflé, se tenait face à Mme Kuroda, ses pensées tourbillonnant autour des paroles de son professeur.

Mme Kuroda se tourna vers lui, un sourire malicieux toujours présent sur son visage. 

Ses yeux, cependant, trahissaient une certaine impatience, une anticipation. 

Elle leva légèrement le menton, puis déclara, sa voix douce mais pleine de défi.

— Maintenant, c'est à toi de jouer, Kurayami. Tu as un mois pour maîtriser l'aether.

Son regard perçant témoignait d'une confiance qu'elle accordait rarement.

Kurayami, encore troublé par l'intensité de l'entraînement, sentit son cœur battre plus vite. 

L'aether… la force pure, la source d'énergie la plus élémentaire. 

Une tâche monumentale.

— L'aether…, murmura-t-il pour lui-même, ça n'a pas l'air facile, mais je dois essayer.

Inspirant profondément, il se positionna au centre de la cour, les pieds fermement ancrés dans le sol. 

Il leva lentement la main vers le ciel, comme Mme Kuroda l'avait fait plus tôt. 

Ses paupières se fermèrent brièvement, tandis qu'il laissait la brise caresser son visage, avant de plonger en lui-même.

Il visualisa une énorme boule d'eau au-dessus de lui et tenta de concentrer son aether dans la paume de sa main pour lui donner vie. 

Pendant un moment, rien ne se produisit. Puis soudain, une énorme boule d'eau apparut dans le ciel, recouvrant l'académie.

Mme Kuroda s'était éloignée pour observer et sentit l'onde de magie dans l'air. 

Elle se retourna brusquement, surprise par la scène devant elle.

— Quoi ? murmura-t-elle, stupéfaite. Il a réussi à créer ça aussi vite !

Mr. Ken, debout près d'une fenêtre de l'académie, plissa les yeux devant l'immense boule d'eau qui assombrissait le ciel.

— Qu'est-ce qu'elle lui fait faire encore… ? souffla-t-il avec lassitude.

Mme Kuroda, bien que stupéfaite, retrouva rapidement son calme. 

Elle esquissa un sourire en fixant la masse d'eau avec une admiration non dissimulée.

— Au moins, tu as compris la théorie, dit-elle en elle-même. C'est déjà ça…

Mais avant que Kurayami ne puisse ajuster ou stabiliser cette masse d'énergie, il sentit son mana s'échapper. 

La boule d'eau trembla, perdant sa cohésion, et avant qu'il ne puisse réagir, elle explosa au-dessus de lui. 

Des torrents d'eau s'abattirent soudain sur l'académie. 

Les élèves dehors furent trempés instantanément, des éclats de rire surpris se répandirent dans la cour.

Mme Kuroda, secouant la tête, ses cheveux mouillés, s'approcha de Kurayami, qui semblait épuisé et déçu.

— Bon travail, finit-elle par dire. Mais tu dois mieux contenir ton aether. Plus ton contrôle sera précis, plus tu pourras maîtriser ton environnement et, par conséquent, le cours d'un combat. Tu comprends ?

Kurayami hocha la tête, essuyant l'eau sur son visage. 

La fatigue était visible sur ses traits, mais il savait que ce n'était que le début.

— Je dois me concentrer davantage, se dit-il à lui-même. Je suis sur la bonne voie.

Il se remit en position, prêt à essayer de nouveau. 

Cette fois, il ferma les yeux plus longtemps, écoutant le flux de son mana comme une rivière calme. 

Une petite boule d'eau commença à apparaître dans sa main, cette fois beaucoup plus stable.

— Je peux le faire… je contrôle cette énergie, murmura-t-il avec détermination.

Le sourire de Mme Kuroda s'élargit en le voyant progresser.

— Bien… tu progresses plus vite que je ne l'aurais imaginé, admit-elle.

Kurayami, les yeux brillants de confiance, fit lentement disparaître la boule d'eau, sentant qu'il venait de franchir une nouvelle étape.

— Je l'ai fait, souffla-t-il, presque incrédule.

Mme Kuroda, les bras croisés, répliqua avec un sourire en coin :

— Pas mal du tout. Mais ce n'est que le début, Kurayami.

Kurayami hocha la tête, bien qu'épuisé, il sentait une nouvelle flamme brûler en lui. 

L'idée de maîtriser cette force était à la fois terrifiante et exaltante.

Mme Kuroda se tourna légèrement, observant l'horizon.

— Ton entraînement vient tout juste de commencer, déclara-t-elle avec une pointe d'impatience.

Kurayami inspira profondément, sachant qu'il aurait encore beaucoup de travail devant lui. 

Ses pensées étaient déjà focalisées sur ce qu'il venait d'accomplir, et sur ce qui l'attendait.

— Je suis prêt, répondit-il d'une voix déterminée.

Mme Kuroda sourit intérieurement. 

Elle voyait en lui un potentiel immense, mais elle savait aussi que ce n'était que la première étape. 

Elle se retourna vers lui une dernière fois avant de s'éloigner.

— Repose-toi un peu. Demain, nous commencerons l'entraînement intensif.

Kurayami la regarda s'éloigner, puis se permit de s'asseoir au sol, sentant la fatigue peser sur lui. 

Il observa ses mains encore tremblantes du pouvoir qu'il avait libéré, se demandant jusqu'où il pourrait aller.

— Un mois, murmura-t-il en fixant le ciel. 

— C'est tout ce que j'ai.