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Chapter 4 - Chapitre 3 : Le Conseil des Anciens

Aegon pénétra dans la salle du conseil, le cœur battant mais l'esprit résolu. C'était une grande pièce aux murs ornés de tapisseries racontant l'histoire glorieuse d'Avalon. Autour de la longue table en chêne massif étaient assis les membres du conseil des anciens, une douzaine d'hommes et de femmes âgés, chacun représentant une famille noble ou une faction influente du royaume.

Leurs visages étaient marqués par l'expérience et la sagesse, mais aussi par la méfiance. Ils fixèrent Aegon avec une expression de scepticisme à peine voilée. Le jeune roi prit une profonde inspiration avant de s'avancer pour prendre place à la tête de la table, son regard croisant celui de chacun des conseillers. Il pouvait sentir le poids des attentes, des doutes, mais aussi des espoirs que ces anciens plaçaient en lui.

Sir Baldric, un vieil homme à la barbe blanche et aux yeux perçants, fut le premier à parler. Il était le conseiller le plus ancien et avait servi sous trois rois différents. Son autorité naturelle faisait de lui le leader officieux du conseil.

« Votre Majesté, nous vous remercions de nous honorer de votre présence en ces temps troublés, » dit Baldric d'une voix grave. « Comme vous le savez, Avalon fait face à des défis sans précédent. Nous avons donc jugé nécessaire de discuter de la meilleure manière de gouverner durant cette période de crise. »

Aegon acquiesça calmement. « Je comprends vos inquiétudes, Sir Baldric. C'est pour cette raison que je suis ici aujourd'hui, pour écouter vos conseils et trouver ensemble les solutions qui permettront de redresser notre royaume. »

Lady Morgana, une femme aux cheveux gris argentés et aux yeux d'acier, intervint à son tour. Elle était connue pour sa froideur et sa franchise, traits qui lui avaient valu autant de respect que de crainte. « Votre Majesté, nous devons être francs. La situation est critique. Nos ressources s'épuisent, nos alliances se fragilisent, et le peuple commence à murmurer. Il faut agir vite, mais aussi avec prudence. »

« Quelles sont vos propositions ? » demanda Aegon, déterminé à faire preuve d'écoute.

Lord Harren, un homme robuste au visage sévère, prit la parole. « Nous devons envisager la vente de certaines terres au nord. Elles sont peu productives, et pourraient rapporter suffisamment pour renflouer nos coffres. De plus, une alliance avec le royaume voisin de Valyria pourrait renforcer notre position. Leur princesse est en âge de se marier, et une union pourrait apporter une stabilité bienvenue. »

Aegon fronça les sourcils. L'idée de vendre des terres, même peu productives, lui semblait être un aveu de faiblesse. Quant à l'alliance matrimoniale, il n'était pas contre l'idée, mais il savait que se lier avec Valyria, un royaume connu pour sa puissance militaire et sa politique expansionniste, pourrait entraîner des complications.

« Vendre des terres pourrait nous apporter des fonds à court terme, mais cela affaiblirait notre royaume sur le long terme, » rétorqua Aegon. « Et si Valyria décide de nous utiliser comme un pion dans leurs ambitions, Avalon pourrait perdre son indépendance. »

Le conseil murmura entre eux, les conseillers échangèrent des regards. Aegon avait touché un point sensible. Lady Morgana, qui observait attentivement le jeune roi, se pencha en avant.

« Vous avez raison, Votre Majesté. Mais alors, que proposez-vous ? Comment comptez-vous redresser Avalon sans sacrifier nos terres ou notre autonomie ? »

Aegon inspira profondément, se rappelant de la quête que le Système lui avait donnée. Gagner la confiance du conseil n'allait pas être facile, mais il devait faire preuve de stratégie et de vision.

« Je propose une réforme fiscale temporaire, ciblant principalement les familles nobles les plus riches. Nous demanderons un effort financier proportionnel à leurs ressources pour surmonter cette crise. En échange, je m'engage à utiliser ces fonds pour relancer l'économie et renforcer la sécurité du royaume, assurant ainsi une prospérité à long terme pour tous. »

Les membres du conseil restèrent silencieux pendant un moment, pesant les mots du roi. C'était une proposition audacieuse, risquée même, mais elle montrait que le jeune souverain était prêt à prendre des décisions difficiles pour le bien de son royaume.

« Et si les nobles refusent ? » demanda Sir Baldric, sa voix trahissant une légère inquiétude.

Aegon fixa le vieux conseiller avec une détermination inébranlable. « Alors ils devront se souvenir que leur prospérité est intimement liée à celle d'Avalon. Je suis prêt à écouter et à négocier, mais je ne tolérerai pas la trahison ou la cupidité qui mettraient en péril notre royaume. Ceux qui refuseront de coopérer seront considérés comme des ennemis de la couronne. »

Un murmure d'approbation parcourut la salle. Le jeune roi avait prouvé qu'il n'était pas un simple garçon inexpérimenté, mais un leader en devenir, capable de prendre des décisions fermes et justes.

Lady Morgana hocha lentement la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. « Très bien, Votre Majesté. Nous soutiendrons votre plan. Mais sachez que cela ne sera pas sans difficulté. »

Aegon hocha la tête. « Je suis prêt à affronter ces difficultés. Ensemble, nous redresserons Avalon et restaurerons sa grandeur. »

Le conseil approuva d'un signe de tête collectif. Pour la première fois depuis longtemps, un sentiment d'espoir émergeait parmi eux. Aegon avait gagné une bataille importante : la confiance du conseil. Mais il savait que ce n'était que le début. Les jours à venir seraient décisifs pour l'avenir d'Avalon, et il devrait faire face à bien d'autres épreuves avant de pouvoir régner pleinement.

Le jeune roi se leva, le regard ferme, prêt à relever le défi qui l'attendait. La route serait longue et semée d'embûches, mais Aegon Pendragon était déterminé à devenir le souverain que son peuple méritait.