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Chapter 39 - Interlude 2

Inconnu

Dans un espace blanc semblant s'étendre à l'infini, des ondes d'énergie vogues, pareilles à des vagabondes sans destinations.

Sans rien pour interférer dans leur mouvement, elles sont identiques, parfaites, dans leur forme la plus primaire.

Mais rien n'est éternel, et encore moins le calme.

Un fragment tombe, rebondissant sur le "sol" de cet espace, semblable à un morceau de miroir.

Mais il tombe du ciel, ou plutôt ce qui s'y apparente, révélant une fracture tridimensionnelle, imperceptible par les ses humains.

De cette fracture, un être épargné par le temps émerge, rendant au passage sa seule porte de sortie instable, s'effondrant sur elle-même.

Mais cela n'a que peu d'importance, car la raison de sa venue est l'espace en lui-même, vide, vierge de toute modification externe, excepté elle-même.

Cet endroit fut baptisé de nombreux noms, la plupart de ceux l'ayant nommé ignorant sa nature réelle.

Elle est l'inconscience collective, le paradis, les enfers, le purgatoire, les branches d'Yggdrasil, le champ de bataille, le domaine divin, la fin de la matière.

Cet espace est le lieu de naissance des transcendants, le cimetière des dieux, l'arène des immortels.

C'est surtout une feuille blanche n'attendant que d'être remplie, un lieu quadridimensionnel intouché, isolé du temps, commun à toutes les lignes temporelles.

C'est une antichambre, un sas, un corridor.

Toutes celles et ceux souhaitant traverser les plans dimensionnels passent par ici, bien que la plupart l'oublient.

L'entité ayant traversé les tissus de l'espace-temps de nombreux mondes pour arriver dans cet endroit sait très bien comme ce lieu est important pour tous les univers.

Il les connecte et permet donc d'y accéder, sans avoir à déchirer le voile de la réalité une seconde fois.

Sous la volonté de l'être du plan supérieur, une rangée de portes massives semblant en chêne, s'étendant jusqu'à l'extinction de l'horizon et probablement au-delà, apparut, toutes identiques dans les moindres détails.

Lentement, très lentement, comme si le temps lui-même rejetait cette action, elle tendit un de ses bras vers la porte la plus proche d'elle, et posa sa main sur la poignée.

Lorsqu'elle eut enfin sa main fermement resserrée autour du morceau de métal, elle tourna son poignet sur un quatrième axe spatial, causant l'ouverture de la porte dans un plan n'existant pas dans la réalité locale.

Une fois que celle-ci fut stabilisée, la Rêveuse passa et l'ouverture dimensionnelle disparue aussi soudainement qu'elle fut apparue.

Elle se retrouva dans un passé de son monde où elle existait déjà, lorsque la guerre venait de commencer.

D'un œil invisible et absolu, elle inspecta la petite planète qu'était alors la Terre, comme pour vérifier que son apparition n'avait pas modifié un instant pourtant déjà figée à ses yeux.

Sous son regard froid, des immortels se dissipèrent dans un vent radioactif, espérant vainement de pouvoir atteindre le paradis, une illusion qu'elle avait créé elle-même.

Enfin, elle condensa sa conscience en un point, là où elle avait commencé à être, il y a bien longtemps.

Et, sans un bruit, elle ouvrit les yeux, devant un jeune homme vaguement familier, sans ailes, qui ne lui évoquaient que de la haine.

Ainsi, son histoire commença.