Rome, Italie, ██/██/2███
J+446
Dans une pièce aux murs en béton nu, une femme aux cheveux rouges coupés courts était assise sur une chaise métallique, les mains menottées dans le dos et un bandeau sur les yeux.
Devant elle se trouvait une table qu'elle ne pouvait apercevoir, où trônait une lampe, pointée sur le dossier ouvert et les divers documents éparpillés autour de celui-ci.
- Roxane ILAE, 31 ans, membre de la force d'assaut 034, supposée morte au combat il y a trois semaines, commença l'homme assit de l'autre côté de la table. Est-ce bien vous ?
- Je vous ai déjà dit que si vous vouliez jouer aux c*ns j'allais gagner, répondit l'accusée. Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez, je répondrais pas tant que j'aurais les yeux bandés.
- Je réitère ma question, est-ce bien vous ? répéta l'homme sans sembler se soucier de son ton provocateur.
- Écoutez, ça fait exactement 162 fois que vous me poser la même question en boucle, l'interrompit la femme. Quand est-ce que vous allez comprendre que ça mène à rien ?
- ...
Pendant quelques secondes, l'homme se tut, avant de reprendre sa même question, sans réellement paraître ni ennuyé ni énervé.
De l'autre côté de la salle, dans une pièce bien plus technologique, une femme était assise derrière un écran montrant le lieu de l'interrogatoire.
- Pffff... Combien de temps ce dîner des c*ns va encore durer ? demanda-t-elle à son reflet dans l'écran de l'ordinateur. Et en plus, il fallait qu'elle s'appelle Roxane !
Elle continua à regarder son moniteur sans grande attention, quand ses yeux se fermèrent et qu'elle tomba enfin de sommeil, sa tête heurtant au passage la tasse de café froid posée à côté de son clavier.
Ladite tasse trembla pendant quelques secondes avant de se renverser au ralenti sur le clavier, causant un court-circuit.
Une fois la totalité de son contenu méticuleusement répandu sur l'appareil électronique et sur la robe de la policière, elle roula vers un coin et se retrouva dans un dangereux équilibre, menaçant de tomber à chaque instant.
La femme en uniforme, que la sensation du café sur ses jambes avait réveillée, se redressa d'un bond, faisant tomber la fameuse tasse blanche, qui se brise au sol dans un bruit sec.
La femme se releva en grommelant et se pencha pour récupérer les morceaux, n'apercevant pas le SOS désespéré de son collègue, enfermé dans une salle avec ce qui semblait être un loup humanoïde.
Dans des hurlements silencieux, il fut déchiqueté, ses membres arrachés un à un, finalement achevé, par pitié, d'un coup de dents dans la gorge.
Sans paraître surpris, le loup, ou plutôt la louve se tourna vers un mur et frappa deux fois dessus, laissant des marques de griffures, qui firent tomber la cloison insonorisée, révélant une salle de contrôle avec une grande tache de café au sol.
Ne voyant personne, l'humanoïde se retourna et entreprit de creuser un passage à travers l'un des murs, vraisemblablement le nord.
Une fois qu'elle eut quitté la pièce, une faible respiration saccadée put être entendue, venant d'un des grands bacs présents sous le bureau, et dont le contenu avait été renversé derrière un ordinateur.