Paris, France, ██/██/2███
J+372
Dans les rues de la capitale française, des soldats en équipement militaire, armés jusqu'aux dents, se déplacent en escadron, fouillant méthodiquement chaque bâtiment, échangeant occasionnellement à travers leurs talkies-walkies.
Ils ne laissaient derrière eux que les ruines vides des bâtiments, tantôt effondrés, tantôt recouvert par des plantes grimpantes.
Cependant, la situation changeait s'ils rencontraient un Ange Déchu.
Les éclaireurs, ceux chargés de repérer les cibles et d'avertir le corps d'attaque principal, s'immobilisaient, et transféraient les positions par signaux lumineux légers.
Une fois cela fait, ils tendaient un leurre à l'Ange Déchu, pour l'attirer en dehors des immeubles, au milieu de la rue.
Puis, c'était au tour des tireurs d'entrer en piste. Depuis leurs positions élevées et distantes, ils suivaient le cortège sur les toits, et utilisaient des fusils d'assaut longue portée pour littéralement mettre du plomb dans les ailes de l'Ange.
Enfin, la force d'attaque arrivait, l'achevant, soit d'une balle tirée à bout portant, soit d'une décapitation nette et précise par le sabreur du groupe.
Après cette courte bataille, il ne restait pas derrière eux d'un corps sans vie, inutile aux recherches, abandonné sur la chaussée, pour ne pas déranger les potentiels véhicules suivant le bataillon.
C'était une autre histoire, en revanche, lorsque le groupe rencontrait une horde.
Les éclaireurs se repliait, car faiblement armés.
Les tireurs utilisaient l'artillerie, à savoir les mortiers et lance-roquettes.
Et la force d'attaque utilisait une formation triangle creux, les soldats équipés d'armes à feu en avant, et laissant place à ceux utilisant des lames lorsque les Anges les atteignaient.
Encore une fois, rien ne subsistait derrière eux, rien d'autre que les cadavres de ceux qui furent humains, et touchèrent de doigt l'immortalité.
En retrait des combats, le convoi, composé de quelques véhicules armés, ainsi que d'un semi-remorqueur transportant le laboratoire temporaire du Docteur, suivait, ramassant parfois un cadavre, qui se retrouvait quelques instants plus tard sur la table d'opération du Docteur OSKOV.
Cette danse funeste se répéta encore pendant plusieurs heures, avant que la force d'attaque soit trop fatiguée pour continuer.
Une fois la zone parfaitement sécurisée, les tentes où dormiraient les soldats furent dressées, et la remorque que tirait le camion se déploya, créant ainsi une maison temporaire pour les membres de l'équipe de recherche.
À l'intérieur, une douche avait été aménagée, ainsi que cinq lits pliables et une petite salle à manger.
Assis à une table, mangeant un plat préparé réchauffé au micro-onde, le Docteur était en train de se plaindre.
- La nourriture a vraiment un goût horrible ! dit-il. Ils font un concours de la pire nourriture possible avec le Royaume-Uni ou quoi ?
- Ce sont des rations préparées à l'avance docteur, répondit sa collègue. Ils ne pouvaient pas se permettre de dépenser dans la nourriture quand tout est déjà investi dans la recherche.
- Mais oui, c'est ça, répondit le Docteur d'un ton sarcastique. Avec les milliards qu'ils ont, ils ne peuvent même pas acheter du vrai fromage ? On dirait du plastique !
Tandis que le Docteur continuait de manger en grognant, Lilith, toujours enfermée dans sa cuve, finissait de peaufiner les détails de son attaque, tentant d'imaginer toutes les réactions possibles de la Coalition face à la guerre en approche.