Paris, Italie, ██/██/2███
H-2:00
La salle remplie quelques heures plus tôt commença à se vider, d'abord par les employés qui durent 'renvoyés', puis par les politiques qui préféraient leur survie au salut de l'humanité.
Il ne reste maintenant que ceux qui savent qu'ils vont mourir, et qui tentent, même en vain, de trouver une solution à cette crise.
Pour la première fois depuis plus de 24 heures, quelqu'un entra, en costume noir et cravate légèrement plus claire, pour e diriger vers le corps d'un homme, froid depuis un moment maintenant, adossé contre le mur.
- Tu me dis - non, tu m'ordonnes - de te ramener les armes nucléaires du monde entier, et toi, tu fuis comme un lâche ? demanda-t-il ironiquement au cadavre. C'est bien ton genre, Jules.
Il se releva et esquissa un geste aux gardes encadrant la porte d'entrée. Les deux armoires à glace s'avancèrent sans un bruit pour aller soulever le corps sans vie et le sortir de bâtiment.
L'homme se retourna vers un jeune scientifique en blouse blanche assis en position fœtale dans un coin et s'approcha de lui.
-
- 𝔏𝔞 ℭ𝔬𝔞𝔩𝔦𝔱𝔦𝔬𝔫 𝔡𝔲 𝔖𝔞𝔩𝔲𝔱 𝔫𝔢 𝔭𝔢𝔲𝔱 𝔯𝔦𝔢𝔫 𝔣𝔞𝔦𝔯𝔢, répondit-il. 𝔒𝔫 𝔳𝔞𝔰 𝔱𝔬𝔲𝔰 𝔪𝔬𝔲𝔯𝔦𝔯. 𝔈𝔱 𝔠𝔦𝔫𝔮 𝔪𝔦𝔩𝔩𝔦𝔞𝔯𝔡𝔰 𝔡'𝔥𝔲𝔪𝔞𝔦𝔫 𝔳𝔬𝔫𝔱 𝔰𝔲𝔦𝔳𝔯𝔢.
- 𝔔𝔲𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔢𝔰𝔱 𝔩𝔞 𝔭𝔬𝔰𝔦𝔱𝔦𝔬𝔫 𝔞𝔠𝔱𝔲𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔡𝔢 𝔩'𝔬𝔟𝔧𝔢𝔱 ? demanda doucement l'homme au costume.
- 236.549 ; 743.319 ; 37.34 𝔞𝔳𝔢𝔠 𝔲𝔫𝔢 𝔳𝔦𝔱𝔢𝔰𝔰𝔢 𝔯𝔢𝔩𝔞𝔱𝔦𝔳𝔢 𝔡𝔢 0.34 ; 0.12 ; 2.46, répondit le jeune homme en continuant de pleurer.
- 𝔐𝔢𝔯𝔠𝔦.
L'homme se redressa et sortit son téléphone. Il parla d'une voix rapide, sans laisser le temps à sa correspondante de parler.
- Madame la Présidente, je vous envoie les coordonnées de la frappe. Je sais que vous êtes septique sur la viabilité du projet, mais le seul moyen d'être sûr, c'est d'essayer. Et n'oubliez pas d'envoyer tous les missiles qui nous restent. Si ce caillou arrive jusqu'ici, en avoir gardé quelques-uns de côté n'aura servi à rien.
Sur ces mots, il rangea son téléphone et se tourna vers l'écran géant contenant la situation, où une centaine de petits point rouge venait d'apparaître et se dirigeaient vers l'origine du cône, et se dirigeaient vers l'objet de terreur.
Un compteur secondaire apparut alors sur le panneau de contrôle, beaucoup plus court celui-ci, mais toujours aussi inquiétant, car il signifiait soit le salut de l'humanité, soit sa damnation.
01 : 01 : 45
Et les secondes passaient, une à une, quoi que bien trop lentement aux yeux de l'homme. Il tourna brusquement les talons pour disparaître par la porte vitrée menant à l'ascenseur, qu'il emprunta pour aller au dernier étage, sur le toit terrasse.
Là-haut, il était loin d'être seul. Divers hommes et femmes s'affairaient, tantôt à observer le ciel avec un télescope installé à la va-vite, tantôt à griffonner des calculs sur des feuilles de papier.
Une chose était sûre, tous étaient focalisés sur le point noir grossissant devant la lune, jurant avec la luminosité ambiante.
Une voix métallique résonna dans le bâtiment et dans ses alentours, brisant le charme du silence inhabituel de la ville.
[𝗧-𝟯 𝗺𝗶𝗻𝘂𝘁𝗲 𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁 𝗶𝗺𝗽𝗮𝗰𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗹𝗲𝘀.]