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Chapter 11 - Scène 2, Partie 4

Paris, France, ██/██/2███

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Un grondement, suivit d'un long sifflement aigu, puis d'une explosion.

Ce furent les derniers sons qu'entendirent un groupe de rats en train de grignoter un cadavre abandonné sur un trottoir, avant d'être effacés de la réalité par une vague de chaleur et de débris.

Tandis qu'une traînée de feu embrasait le ciel, divers survivant de l'Apocalypse de l'Ancien Monde sortirent leur nez de leurs cachettes pour observer le phénomène.

Sur le lieu de l'impact, un cratère d'une dizaine de mètres de diamètre était présent dans le bitume âgé de plusieurs décennies.

Au milieu de ce cratère, se trouvait une femme, les vêtements carbonisés, allongée sur le dos, une pierre écarlate incrustée dans la poitrine, au niveau du plexus solaire.

- Freyja, fut le premier mot qu'elle prononça, d'une voix rauque et saccadée, vraisemblablement inutilisée depuis longtemps.

Lentement, elle se releva, regarda autour d'elle et se mit à marcher en direction de Panthéon, visible depuis sa position.

Sous chacun de ses pas, un petit nuage de poussière apparaissait, et disparaissait aussitôt dans une déformation infime de l'air ambiant.

Lorsqu'elle arriva devant la figue majestueuse du Panthéon, elle s'arrêta un instant puis entreprit de gravir les marches depuis longtemps brisées.

À chaque fois qu'elle posait son pied sur l'une d'elles, elle se reformait sans un bruit, telle qu'elle fut lors de la création de ce monument.

Les pierres roulaient hors de son chemin, le monde lui ouvrait la voie qu'elle voulait emprunter, répondant à sa demande silencieuse.

Une fois qu'elle eut atteint le sommet des marches, les colonnes cette fois-ci se remirent en place, sous la force de sa volonté, mues par une force invisible.

Elle pénétra dans le bâtiment historique sans un bruit, et s'assit au fond, contre un mur ancien, en tailleurs.

Là, elle entreprit de graver au sol, en utilisant ses mains nues, diverses formes géométriques incrustées dans un cercle. Une fois finie, elle déposa une goutte de son sang en son centre, et attendit.

Son repos fut court, car seulement quelques instants après, l'air vibra, le monde se plia et un tas de pierres commença à tomber d'une faille dans le tissu du monde lui-même.

Chacune de ces pierres avait une couleur, forme, taille, unique et impensable, irreproductible naturellement.

Au fur et à mesure que les pierres tombaient de la faille, la figure de Freyja pâlissait, sa peau perdait de sa brillance et sa figure s'amaigrissait visiblement.

Lorsqu'une centaine de cailloux furent sortis de la faille, elle s'effondra et arrêta de respirer, n'ayant même plus de force de faire battre son cœur.

Lorsque Freyja eut lâché son dernier soupir, la faille présente dans l'air disparut aussi spontanément qu'elle était apparue, et le cercle gravé sur le sol commença a s'effriter, avant de complètement s'effacer.

À ce moment, seulement lorsque sa mort fut visuellement confirmable, un groupe d'humains ne portant rien d'autre que des haillons s'approcha et entrepris d'observer le tas de pierres, sans se donner la peine de déplacer le cadavre.

Après un instant de contemplation, l'un deux, une jeune fille d'une vingtaine d'année, tendis sa main recouverte d'un morceau de tissus pour en saisir une et l'étudier de plus près.