Paris, France, ██/██/2███
J+366
Dans les ruines d'un laboratoire, diverses machines d'acier et de silicone étaient présentes, déformées par la pression des rochers tombés sur leurs fragiles squelettes.
Entre deux pierres d'une taille trop importante pour être formées naturellement, les fragments d'une cuve de verre étaient éparpillés.
Un liquide verdâtre et visqueux était répandu sur le sol, ne laissant rien transparaître de l'état de celui-ci, bien que les quelques murs encore debout donne une bonne idée de l'aspect originel de la pièce.
Au milieu de ces débris et morceaux d'acier, une figure humaine, une jeune femme à la peau blanche et aux longs cheveux, eux aussi blancs, était étendue, prenant appui sur les restes de ce qui fut l'une des meilleures technologies humaines.
Son visage est indescriptible, comme mouvant, jamais distinct ou claire, comme si la vision de son visage n'était pas permise pas les lois mêmes de ce monde.
Sur son bras gauche, une trace noir noire était présente, une suite de caractères, gravés à l'encre dans la peau.
[ 𝟏𝟑-𝐅𝟏𝟗-𝐏 ]
Lentement, au rythme d'une toutes les dix secondes, des gouttes tombaient d'une faille dans la roche, emplissant l'abri de fortune d'un son régulier et calme, mais si oppressant dans cette situation.
La jeune femme gisant sur le sol ouvrit les yeux d'un mouvement rapide, sec, avant de se relever un évitant de heurter les pierre présentes autour d'elle.
Sous une impulsion de sa volonté, son visage pris soudain une forme définie, claire, net, portant un regard lourd, flottant à travers la pièce délabrée.
D'un pas hésitant, mais rapide, elle se dirigea vers l'un des murs, au pied duquel se regroupait un nombre important de fragments de verre opaque.
Sans que son pas ne ralentisse, elle tendit le bras vers la pierre bloquant son passage et, au moment où elle la toucha, sa figure se brouilla, l'air vibra, et elle disparue à travers la roche, pourtant bien solide.
Elle réapparut de l'autre côté, marchant d'un pas légèrement plus rapide, avec une veste en jean, un pantalon troué et les cheveux attachés en queue-de-cheval derrière son crâne.
La Demi-déesse continua sa marche jusqu'à l'extrémité du couloir, avant d'emprunter l'escalier en colimaçon menant à une autre salle, propre, ordonnée et intacte cette fois.
Contre un mur de cette salle, étaient placés plusieurs ordinateurs faisant rapidement défiler des lignes de texte.
L'écran de l'un d'entre eux était figé sur une même phrase, probablement due à une erreur dans le système.
[ La lune noire hulule-t-elle ? ]
La jeune femme contempla un instant cette phrase, avant que la rage ne déforme ses traits et qu'elle ne se jette sur l'écran et le brise d'un coup-de-poing.
Lorsqu'elle le retira, des morceaux de verre coupant étaient incrustés dans ses phalanges, et le sang perlait sur ses plaies.
- Tu m'avais promis ! Cria-t-elle, prenant le monde à témoins. Tu devais venir ! Tu devais être là quand je me réveillais !
D'un mouvement colérique, elle balaya le bureau sur lequel se trouvait les ordinateurs faisant tomber une feuille de papier soigneusement plié par terre.