Paris, France, ██/██/2███
J+365
Héraclès pénétra d'un pas rapide mais court dans le cimetière des héros, sans un regard pour les crânes accumulés sur les marches de l'entrée.
Devant lui se dévoilais une vue que nombreux qualifierais d'horreur.
Des dizains de corps, allongés à même le sol, épaule contre épaule, la main gauche en poing sur le cœur, les lèvres scellées par un fil sanglant, arraché de leur jambe droite.
Héraclès mit un genou au sol, joignis les mains derrière sa nuque et prononça quelques murmures pour montrer son respect aux morts. Telle est la tradition.
Au-delà des corps, un humain se tenait, les yeux fermés, préparant une mixture avec des gestes rapides. Avec que le nouveau venu n'ai pu emmètre le moindre mot, il se mit à parler d'une voix humaine, et non-grotesque comme le reste de ses frères.
- Je te vois encore vivant, mon frère, commença-t-il. Que me veux-tu cette fois-ci ?
- Gaïa m'envoie te chercher pour que tu m'aides à trouver ma fille, répondit le guerrier. Tu es le seul à connaître les lois de l'Ancien Monde mortel.
- Je crains que tu ne sois venu frapper à la mauvaise porte, mon frère, répliqua l'ancien mortel. Il y a bien longtemps que la bibliothèque m'a fermé ses portes. Je ne suis plus qu'un vagabond à présent. Même les murmures des étoiles se sont tu.
Un silence s'instaura entre les deux hommes que tout séparait. Pas un silence malaisant, mais un silence bon, calme, entre deux frères éloignés depuis bien trop longtemps.
- Je t'aiderais en retour, mon frère, tenta le combattant. Demande-moi n'importe quoi, je te l'apporterais. Mais je t'en prie, aide moi à retrouver ma fille.
Pendant de longues secondes, les deux hommes se font face, avant que Thésée se mette à parler.
- Les informations que j'ai récupérées peuvent être incorrectes, commença-t-il.
- Cela n'a pas d'importance. Il nous suffira de trouver des humains mortels pour les faire parler.
- La Coalition est plus forte que tu ne l'image, le prévint de croque-mort. Ils possèdent des armes capables de nous blesser.
- Leurs lames se brisent contre ma peau, rétorqua Héraclès. J'irai combattre. Tu n'auras qu'à nous diriger.
- Soit, si c'est ce que tu veux, mon frère, céda Thésée. Nous partons demain, avant que le soleil ne se lève, pour Rome. C'est le siège de la Coalition. Nous aurons besoin de provision. N'oublie pas de les préparer. Nous partirons de le tour de fer.
- Ainsi as-tu parlé, mon frère, dit le guerrier avant de sortir de majestueux monument à reculons, sans jamais tourner le dos aux morts.
Une fois qu'il fut à l'extérieur, il prit la direction de la dame de fer, maintenant voûtée sous le poids des âges, rouillée par les décennies laissées à l'abandon, conquise par la nature maintenant libre.
Et il courut à travers les rues insalubres, grouillant de vermines et de charognes, les humains mortels fuyant sur son passage, et lui les ignorant, comme de vulgaires insectes, comme les mortels qu'ils ont choisi rester.
Il courut pour oublier la douleur, les flammes, le sang, et surtout, le chagrin, le chagrin d'un père abandonné, d'un être incomplet, d'un homme mort à l'intérieur.