Hazel regardait le paysage défiler par la fenêtre avec un air perdu. Les arbres et le grand lac, elle les aurait observés avec émerveillement si cela avait été un autre moment, mais maintenant... Elle ne savait même pas ce qui se trouvait devant ses yeux.
Non seulement elle s'était mariée à une épée au lieu d'un homme. On lui avait même demandé de l'embrasser devant tout le monde.
Hazel ne pouvait s'empêcher de maudire encore une fois la soi-disant chauve-souris dans son cœur. Peu lui importait s'il était si puissant et une créature nocturne. Elle méritait aussi un peu de respect même si elle allait mourir ! Elle voulait mourir avec fierté.
"Vis bien ta vie en tant qu'impératrice, ma fille." Elle voulait rire des mots de son soi-disant père.
Mais avant qu'elle puisse le mépriser et lui crier dessus, puisqu'elle était maintenant impératrice, elle devrait avoir un certain pouvoir. Elle fut entraînée vers la calèche par les servantes.
Ses frères et sœurs qu'elle rencontrait pour la première fois lui faisaient signe comme si elle était un chevalier qui allait se sacrifier à la guerre.
"Prenons les paris, combien de jours pourra-t-elle survivre ?"
"Tu penses qu'elle passera même le palais et rencontrera son mari ?"
"J'ai entendu dire qu'il était la seule créature nocturne laide, c'est pour ça qu'il n'a pas osé venir ici."
"Quelle malchance ! La seule chose qui était bien chez les créatures nocturnes, c'était leur beauté ! Elle n'a même pas eu ça !"
"Eh bien, au moins, c'est elle qui a été choisie !"
Elle voulait tous les frapper. Comment pouvaient-ils être si insensibles envers elle alors qu'elle n'avait jamais fait de mal à personne. Elle ne se souvenait même pas qui avait dit quoi, sauf qu'ils attendaient tous une seule chose...
C'était sa mort !! Était-ce ainsi qu'une famille était censée être ? Bien qu'elle sût qu'elle n'aurait jamais droit à un traitement égal, car sa mère était la femme de chambre du palais et elle était le résultat d'une aventure d'un soir, elle n'avait jamais pensé que sa fin serait si proche.
Même sa gouvernante la regardait comme si elle regardait un cadavre. Elle n'avait même pas la confiance que Hazel survivrait même quand c'était elle qui leur avait tout appris.
Elle voulait crier et dire à tous qu'elle n'était pas encore morte, mais elle n'était pas assez confiante de savoir combien de temps elle pourrait survivre.
Elle avait attendu tout ce temps pour obtenir une seule assurance que seule Anne pouvait lui donner. Mais jusqu'à ce qu'elle soit traînée dans la calèche et quitté le palais, Anne n'était nulle part à voir.
"Avait-elle aussi perdu espoir en moi ?" Hazel poussa un profond soupir en se penchant contre le siège de la calèche.
La calèche était luxueuse et grandiose, ornée de pierres précieuses rares et témoignait de la richesse des grands empires capables de dépenser sans compter pour un véhicule dont seule une femme peut rêver.
Ses yeux se posèrent sur les deux servantes qui étaient venues pour l'escorter au palais. Leurs visages étaient pâles et mornes eux aussi comme si elles s'apprêtaient à recevoir leur sentence de mort. En voyant leurs visages, elle se sentit encore plus morose !
Elle se sentit étourdie à mesure que la calèche se rapprochait de sa destination. Juste quand ils franchirent les frontières de l'empire,
L'endroit devint sinistre. Les vents étaient si froids et hurlants qu'elle frissonna. C'était plutôt comme le cri strident des âmes qui avaient reçu une mort précoce et douloureuse.
Elle pouvait voir la montagne un peu loin d'où la calèche était ! Même elles étaient enveloppées d'un voile de brouillard mystérieux et de nuages sombres.
La neige avait complètement recouvert le sol comme une couche de douces fleurs blanches qui décoraient sa tombe.
Tout autour d'elle était si lugubre que son cœur se serra et des sentiments désagréables se mirent à la submerger complètement.
Son cœur se mit à battre de manière irrégulière alors que la calèche poursuivait son chemin vers un château. C'était un grand château blanc dont les toits étaient couverts de neige tout comme le chemin.
Lorsque Hazel entra dans la porte du château. L'orchestre qui attendait l'arrivée de la mariée, se mit à jouer les chansons de bienvenue.
Bien que le son de la chanson soit beau, Hazel ne pouvait sentir qu'ils jouaient son dernier hommage à l'humanité car elle n'était rien de plus qu'un agneau sacrificiel.
Mais son cœur sortit de sa poitrine quand la calèche s'arrêta brusquement. Toutes les servantes la regardèrent avec des visages pâles, leurs expressions n'étaient pas meilleures que la sienne.
"Si j'entre, je mourrai !" murmura-t-elle sous le souffle en regardant la grande quantité de servantes et de chevaliers qui se tenaient à la porte du château, attendant qu'elle descende de la calèche.
"Mais si je n'entre pas et que j'essaie de m'enfuir, je mourrai quand même !" il était certain que son père avait fait en sorte que la calèche ne s'arrête nulle part ailleurs qu'à la porte du palais afin qu'elle n'ose pas jouer un tour ! Fuir d'ici signifiait seulement qu'elle mourrait à la seconde où elle tenterait de s'enfuir.
"Si tu dois mourir de toute façon, choisis au moins un moyen de sauver nos vies !" plaidèrent les filles effrayées qui la regardaient comme si elle était leur dernier espoir.
Un rire moqueur se dessina sur le visage de Hazel. Ils se servaient tous d'elle comme si elle n'était rien d'autre qu'une figurante à jeter facilement alors qu'ils jouiraient de la renommée d'avoir sacrifié leur fille pour le bien-être de leur empire et de l'humanité et pourtant ils pensaient qu'ils étaient vertueux.
"Ha ! Penser que je vais penser à vous même quand je vais mourir de toute façon. Vous avez vraiment du culot ! Maintenant, je veux même voir comment l'empire Stagenrib va survivre !"
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