Malachi ne pouvait s'empêcher de se sentir répulsé. Non pas parce qu'un autre homme la faisait se sentir ainsi mais parce qu'il avait le sentiment que cela aurait dû être lui. Il voulait être cet homme et cela le rendait malade.
Ce n'était pas de cette façon que ses mains devraient être sur cette femme, à moins de l'étrangler à mort et ensuite l'enterrer avec ses inventions. Ces inventions. Il laissa échapper un soupir de frustration.
Ravina le regarde, confuse. Il semblait qu'elle ne savait pas qu'il pouvait sentir quelqu'un d'autre sur elle et savoir lorsqu'elle était dans un état d'excitation, ce qui signifiait qu'elle n'avait même pas fait ça pour se moquer de lui et cela le rendait encore plus furieux.
Elle aimait bien l'homme et il ne pouvait même pas avoir pitié d'elle en pensant qu'elle aimait un humain pleurnichard. Il avait vu l'homme lui-même et Malachi savait reconnaître un vrai homme. Il sentait même la vigueur et la vitalité. Et maintenant il pouvait sentir qu'elle était dans ses jours les plus fertiles du mois. Toute cette situation l'empêchait de rester calme.
Il fit quelques pas en arrière, essayant de garder son calme du mieux qu'il pouvait. Avec cette colère irrationnelle où son corps agissait avant que sa tête ne puisse penser, il n'aimait pas du tout ça. Il ne se reconnaissait même plus. Il était simplement devenu un animal, lui prouvant ce qu'elle pensait probablement de lui.
Ne pouvait-elle pas attendre que l'homme la prenne jusqu'au mariage ? Rien que la pensée le faisait trembler et il ne pouvait pas le contrôler.
"Quand allez-vous vous marier ?" a-t-il demandé.
Elle hausse les épaules. "Nous n'avons pas fixé de date exacte. Mais, j'espère, bientôt."
Bien sûr. Il semblait qu'aucun d'eux ne pouvait attendre.
"Qu'est-ce que tu aimes chez lui ?" Il demanda, sentant qu'il tremblait encore. Pourquoi demandait-il ? Cela ne ferait que le mettre en colère.
Elle regarda au loin, une petite ride d'inquiétude se formant entre ses sourcils. "Il est… bon pour moi." Elle dit simplement.
Elle était sincère. Cela le blessait plus que le fait que l'homme l'excite. Pas qu'il prenne cette partie à la légère. Après tout, elle était supposée être la princesse de glace.
Je serai bon pour toi, faillit-il éclater de colère, mais cela ne serait que le côté irrationnel de lui-même. Il doutait même avec tout cet effet qu'il serait bon pour elle. Non pas qu'il le voulût. Une partie de lui craignait même pour elle. Avec autant de colère, il valait mieux pour elle qu'elle garde ses distances.
Il jura. Comment pouvait-il ressentir deux choses complètement différentes ?
Comme s'il n'était pas déjà assez conflictuel et torturé, il remarqua la contusion sur son cou lorsqu'elle bougea légèrement la tête.
Il devint si en colère qu'il essaya de se transformer maintenant et de se briser les os dans le processus.
"Arrête !" Elle lui dit.
"Tais-toi !" Il lui cria dessus, essayant de nouveau de déchirer les chaînes.
"Après les sédatifs, ce sera du poison. Ne fais pas ça !" La panique dans sa voix le fit s'arrêter.
Il détourna le regard. Il hallucinait certainement s'il pensait qu'elle avait l'air inquiète.
"Tu es déjà infecté. Tu ne guériras pas du poison."
"Pourquoi ça te ferait quelque chose ?"
"Ça ne m'en fait pas."
"Tu as dis que j'avais jusqu'à la nuit de ton mariage." Zut à lui. Il se maudit pour avoir dit ça.
"Ce n'est plus le cas. C'était avant que je décide de ne plus te torturer. Ça ne m'intéresse plus. En fait, je suis venue ici pour entendre ton point de vue. Maintenant que j'ai décidé de me concentrer sur les bonnes choses, j'ai pu réfléchir de manière rationnelle et je me suis posé des questions à ton sujet." Elle dit.
Donc l'homme lui faisait penser à tout ce qui est bon ? Il ricana.
"Qu'est-ce que tu demandes exactement ?"
"Pourquoi détestes-tu les humains ?"
"N'ai-je pas été clair ?" Il cracha.
"Non."
Il serra la mâchoire pour réprimer sa colère. Il ne devrait pas croire cette tentative de sa part d'essayer de le comprendre. Elle était rusée. Peut-être que jouer le jeu l'aiderait plus, mais il ne partagerait jamais sa vérité avec elle. Jamais.
"Je n'ai pas besoin de ta sympathie." Il dit.
"Roi Malachi, croyez-moi quand je dis que ça prendrait beaucoup pour que je sympathise avec vous." Elle le regarda avec une expression sérieuse. "J'en ai beaucoup vu."
Il ne la douta pas. Elle était si jeune et elle avait déjà vu ce qu'elle avait vu. Il n'y avait pas de retour en arrière. Elle verrait toujours son genre avec ces yeux, alors qu'il était forcé de la voir différemment. Il ne le voulait pas.
Il la regarda et elle semblait quelque peu distraite. Sa main vint se poser sur son ventre et sa peau était à nouveau pâle. Elle était malade. Il le savait déjà. Sa peau devenait plus pâle chaque jour et elle perdait plus de poids.
Il s'avança avec un froncement de sourcils et elle reporta son attention sur lui, essayant de garder un visage impassible.
"Eh bien, je n'ai rien d'autre à dire." Elle dit, avec l'air de vouloir s'éloigner de lui.
"Attends !" Il lui dit.
Elle s'arrêta et il dut vite penser à quelque chose. Si elle le quittait et ne revenait jamais, il perdrait sa chance. Mais que pourrait-il dire qui la ferait rester et revenir même si elle partait ?
"Tu es ma partenaire de reproduction." Il avoua. Elle le savait déjà mais il voulait qu'elle y pense davantage. Peut-être essayer de voir quelques avantages et essayer de l'utiliser à son avantage. Alors il aurait une chance de s'échapper.
"Je sais." Elle dit en se retournant vers lui.
"Je ne peux pas te laisser te marier."
"Alors que feras-tu ?" Elle leva un sourcil.
Il ne pouvait pas avoir l'air de changer d'avis trop vite ou elle ne le croirait pas.
"Je te ferai ma partenaire de reproduction, bien sûr. Ça te plairait." Dit-il avec sarcasme.
Elle rit. "Je ne suis pas sûre."
"Tu as lu sur les compagnons de race."
"J'ai lu. Je doute fort que ce soit ce que je vivrais avec toi."
"Tu as raison. Je le vois aussi différemment. T'enlever à ton futur mari pour vivre avec ton ennemi serait la première chose que j'apprécierais."
Elle l'observa attentivement. "Et toi ? Je suis ton ennemie aussi."
"Eh bien, ce serait moins un fardeau pour moi. Tu es ma partenaire de reproduction."
Cette fois, elle rit. Pas un rire diabolique. Elle riait comme s'il avait dit quelque chose de drôle. "Tu es très drôle, Malachi." Elle dit et continua à rire. "Moins un fardeau ?" Elle riait.
Il faillit rire avec elle. Cela sonnait drôle, mais il ne faisait que dire des âneries.
Elle arrêta de rire et serra les lèvres en une ligne fine, l'air de toujours retenir son rire. Il se demanda ce qui lui traversait l'esprit.
"Que ferais-tu si je te libérais maintenant ?" Elle lui demanda.
La tuer.
Il regarda la contusion sur son cou.
Oui, il la tuerait. Avant même de penser à quoi que ce soit d'autre qui pourrait lui faire changer d'avis, il la tuerait.
Il leva les yeux dans ses yeux froids. "Je ne suis pas sûr." Il lui dit.