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''La duchesse ?''
Depuis que le duché qui abritait la lumineuse duchesse n'était plus, Spencer avait remarqué une chose. À la place, il ne contenait plus rien. Le mari était connu pour être un trompeur, et l'épouse ne s'en souciait pas et s'occupait de son bébé.
Le duc demandait toujours de ses nouvelles, de la duchesse que beaucoup appelaient maintenant la duchesse froide comme l'argent. Spencer pouvait deviner pourquoi ils l'appelaient ainsi. Elle n'avait jamais rien fait concernant l'affaire du duc. C'étaient les serviteurs qui avaient commencé à l'appeler ainsi en son absence et comment cela s'était répandu à l'extérieur, il l'ignorait, mais heureusement sa grossesse n'était encore connue de personne.
Bien qu'il ne comprenne pas pourquoi elle avait agi ainsi alors que sa grossesse pourrait l'aider à résoudre de nombreux problèmes, il est majordome et elle est la duchesse. Puisqu'elle n'avait jamais donné d'ordres pour que les gens soient informés, alors son ordre devait être obéi.
''Sa grâce est en train de regarder les fleurs en ce moment,'' répondit-il.
''D'accord...'' Dante hocha de la tête et entra dans le château qui n'était plus comme avant.
'Elle est toujours là.'
Depuis qu'Annalise avait dit qu'elle voulait se reposer avec ses proches pendant un moment, il rentrait chez lui plus tôt que son heure habituelle. Son épouse, comme d'habitude, ne sortait jamais pour l'accueillir.
''Cela fait un moment que je ne l'ai pas vue,'' murmura-t-il et s'arrêta sur place.
'Devrais-je aller la voir ?'
'Nous sommes toujours mari et femme, alors je devrais lui dire que je suis de retour, n'est-ce pas ?'
'Maintenant que j'y pense, je ne l'ai pas vue en tant que femme enceinte.'
Beaucoup de pensées circulaient dans l'esprit de Dante, et après une décision finale, il décida de rendre visite à son épouse qu'il n'avait pas vue depuis sa dernière visite.
''Votre grâce ?'' La voix interrogative de Spencer résonna près de lui, mais Dante ne lui prêta aucune attention. Il ne savait même pas que ses pas étaient plus rapides parce qu'il voulait voir son épouse froide après si longtemps.
Spencer regarda le duc qui avait ignoré sa présence. Le duc ne lui avait pas dit de préparer le carrosse puisqu'il sortait dans le domaine, cela ne pouvait signifier qu'une chose.
''Votre grâce,'' Un soupir vint de Spencer alors qu'il secouait la tête, déçu, ''S'il vous plaît, prenez une décision et ne donnez pas de faux espoirs à madame.''
Dante entra dans le jardin qui n'avait jamais existé jusqu'après son mariage avec son épouse. C'était aussi sa deuxième fois parmi les fleurs, les buissons et les arbres.
L'entrée du jardin était conçue pour avoir un chemin qui menait au pavillon. C'était comme un labyrinthe facile, mais différentes fleurs suivaient le sentier à sens unique jusqu'à la clairière où se trouvait le pavillon.
La clairière était assez grande pour accueillir une serre, mais son épouse avait décidé de construire un pavillon. Quant à la raison, il ne la connaissait pas… Il n'avait jamais pris la peine de demander.
En arrivant dans la clairière, une vue merveilleuse l'accueillit. L'image le fit s'arrêter tant elle était étonnante.
Son épouse était-elle si belle ?
Avant sa grossesse, elle était belle, mais après, il ne savait que dire.
Elle se tenait debout, la main sur son ventre arrondi, regardant les fleurs avec un sourire. Il ne pouvait voir que son profil, et cela le stupéfiait à tel point qu'il ne savait pas s'il pouvait gérer l'image complète.
Une aura chaleureuse l'entourait et, comme si le vent voulait ajouter encore à la scène captivante, il souffla à travers le champ, faisant onduler ses cheveux d'argent devenus plus longs d'un côté. Elle replaça une mèche lâche avec un sourire plus profond, sa main toujours sur son ventre. Bien que ce fût une action simple, Dante se sentait émerveillé.
'Tout comme avant,' Il se rappela de manière étourdie la même scène qu'il avait vue lorsqu'il était entré dans le jardin pour la première fois.
Alors, il ne sortait pas ce jour-là et essayait de terminer un travail de l'empereur dans le duché. C'était aussi une semaine après qu'Annalise eut quitté la capitale pour voir sa famille et il se sentait déprimé d'être seul.
Spencer se tenait tranquillement à ses côtés tandis qu'il griffonnait avec sa plume.
''Votre grâce... pourquoi ne pas aller voir sa grâce ?''
Sa question fit cesser les griffonnages, et Dante leva les yeux vers le majordome.
'La voir ?' L'image de ces yeux vides lui vint à l'esprit, et il la rejeta immédiatement. ''Non.''
''Votre grâce,'' Spencer soupira, puis présenta son plan pour faire essayer au moins une fois au duc. ''Sa grâce est enceinte. Vous êtes-vous enquis de l'enfant avant ?''
'L'enfant…'
Cela le fit s'arrêter et empêcha les mots de dénégation de sortir de sa bouche. Bien sûr, il avait pensé à l'enfant, mais Dante n'arrivait jamais à l'aimer.
L'enfant pourrait être le sien, mais il ne l'avait pas eu avec la femme qu'il aimait. Cet enfant était aussi censé perpétuer la lignée, s'il s'agissait d'un garçon.
L'enfant avait un rôle, et c'était d'être son héritier. Il ne pouvait jamais voir le bébé comme son fils.
''Je vous en prie, votre grâce. Vous savez que le duc précédent a toujours voulu avoir un petit-enfant. S'il vous plaît, exaucez au moins son souhait en allant voir la duchesse,'' Spencer supplia en s'inclinant devant le duc.
Comment Dante pouvait-il ne pas aller la voir maintenant ? Le majordome avait utilisé son défunt père comme excuse, et même s'il le savait, il ne pouvait pas ignorer cela quoi qu'il arrive. Même s'il haïssait son père pour ce qu'il avait fait, cet homme était quand même son père.
Se levant et ajustant ses vêtements froissés, il dit au majordome, ''Très bien, je vais la rencontrer. Où est la duchesse ?''
Sa question éclaira le visage du majordome qui répondit aussitôt, ''Au pavillon.''
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''Euh ...'' Il quitta son bureau pour aller voir cette femme froide.
Le pavillon... il s'est demandé pourquoi il n'avait jamais visité cet endroit depuis sa construction. Il se souvenait certes que Spencer lui avait dit que la duchesse aimait particulièrement les fleurs. Maintenant, il marche dans le jardin qui était son œuvre et une part d'elle dans le duché.
''Un chemin à sens unique ?'' Il pencha la tête, confus, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans le jardin.
''Des roses,'' Il remarqua la fleur qu'il rencontra en empruntant le chemin. Les pétales étaient encore fermés, mais il reconnaissait cette fleur n'importe quand, car Annalise aimait les lui offrir.
Soudain, un souvenir de son épouse lui revint en mémoire. Cela s'était passé pendant le petit déjeuner, lorsqu'elle voulait lui annoncer l'achèvement du pavillon. À cette époque, elle était encore son épouse innocente et naïve.
''Duc ?''
''Quoi ?'' Il suspendit les couverts qui allaient à sa bouche.
''Le pavillon est achevé.'' Son épouse rougit tout en évitant son regard. À l'époque, il pouvait la lire comme un livre ouvert. ''J'ai planté beaucoup de graines de roses car elles me rappellent vos yeux.''
Timide, elle croisa son regard avec un sourire plein d'espoir, ''Si vous êtes libre, pourrions-nous aller voir le pavillon ensemble ?''
Comment avait-il répondu ?
''Et pourquoi aurais-je le temps de regarder des fleurs qui finiront par mourir ?'' Il lui avait dit sans pitié, et avait continué à manger.
Il n'avait même pas observé son expression à ce moment-là.
''Tu es ma duchesse, et je t'ai permis de dépenser mon argent parce que tu en as le droit, mais ne t'attends pas à ce que je cède à tous tes caprices.''
''... Ah... Oui duc,'' Quand il leva la tête, il la vit sourire comme toujours et il retourna à son repas.
Mais c'était le même homme qu'elle avait vu recevoir ces fleurs d'une autre femme.
''Maintenant que j'y pense, savait-elle pour ces fleurs ?'' Même en y réfléchissant, elle était la seule qui pouvait répondre à sa question.
''Allons simplement la voir,'' Dante secoua la tête pour chasser les pensées indésirables et suivit le chemin à sens unique vers le pavillon que son épouse avait construit pour elle-même.
''Oh, Votre Grâce,'' Amelia tomba sur lui. De la surprise au dégoût sur son visage, la femme de chambre s'inclina par respect, mais elle ne cacha pas le mépris sur son visage. Elle ne l'aimait pas, et il pouvait le voir clairement.
Sans lui accorder d'importance, le duc demanda, ''où est la duchesse ?''
''Ma dame dort, duc.''
''Dame ?'' Il saisit ce mot vivement et la corrigea, ''C'est ma duchesse. Ne la manque pas de respect.''
''Mais le duc fait de même,'' Amelia ne se laissa pas démonter et leva les yeux vers le duc stupéfait. Elle soutiendrait et protégerait sa dame contre l'homme qui avait toujours rendu sa dame misérable avant sa grossesse.
''Quoi ?'' Dante ne s'attendait pas à ce qu'une femme de chambre lui réponde. Alors qu'il allait la mettre en garde, la femme de chambre dit, ''Ma dame a besoin de moi pour quelque chose. Le duc voudrait bien ne pas déranger son repos. Bonne journée, votre Grâce.''
Amelia s'inclina une fois de plus et le laissa.
Dante ne s'attendait pas à ce qu'une simple servante lui manque de respect aussi ouvertement. Même s'il avait envie de la punir pour cela, il ne pouvait pas car son épouse interviendrait sûrement. La femme de chambre était la seule personne qu'elle avait amenée du grand-duché. Elle n'avait accepté aucune autre femme de chambre dans le duché comme femme de chambre personnelle, ce qui montrait clairement l'importance de la servante.
''Elle est comme elle,'' murmura-t-il pour lui-même en continuant sa marche jusqu'à ce qu'il atteigne le bout du chemin.
Une fois arrivé, le soleil lui illumina les yeux, et il leva le bras pour se protéger des rayons, ce qui lui permit de voir le pavillon plus clairement.
''Oh...'' Une exclamation basse lui échappa involontairement alors qu'il admirait la scène du champ. Des fleurs étaient presque partout des deux côtés du chemin piétonnier. Un arbre aux pétales fermés se trouvait derrière le pavillon. Au milieu de ce beau paysage, il put apercevoir le dos de la chevelure argentée familière.
Comme s'il était possédé, Dante avança lentement sur le chemin piétonnier vers le pavillon jusqu'à ce qu'il atteigne son épouse. Il monta les petites marches et abaissa son regard vers sa silhouette endormie.
Ces yeux ne le fixaient pas et, pour une raison quelconque, il était heureux de ne pas les regarder.
''Bébé,'' Un murmure ensommeillé s'échappa de ses lèvres, et il remarqua sa main sur son ventre, qui lui semblait toujours plat.
''Tu n'as pas de haine pour l'enfant...'' Il murmura alors que les rapports qu'il recevait de Spencer parlaient toujours de la façon dont elle prenait soin du bébé.
Il pouvait voir qu'elle se souciait de l'enfant à naître même s'il en était le père et qu'il la trompait ouvertement. Sa posture protectrice ce jour-là en disait autant.
''Mmm ...'' Ses sourcils argentés se froncèrent comme si elle faisait un cauchemar, et avant qu'il le sache, il tendit la main pour masser ces plis.
Ses doigts s'arrêtèrent à un pouce de son front, et il retira rapidement la main vers sa bouche, un rouge lui montant aux joues.
'Qu'est-ce que je fais ?' Se demanda-t-il.
Depuis qu'il l'avait vue, il voulait partir, mais la couverture qui ne couvrait pas ses épaules attira son regard, et une fois de plus, il fit quelque chose qu'il ne pouvait même pas comprendre pourquoi il le faisait à son épouse froide.
Il la couvrit correctement puis se détourna de sa silhouette endormie, ''Ne prends pas froid... épouse.''
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