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Un poids lourd s'est abattu sur le cœur d'Ari. Elle ne savait même pas comment son diplôme de MD était tombé de l'armoire.
Ari était certaine qu'elle l'avait placé dans le coin le plus éloigné de l'armoire, là où elle ne pourrait pas le voir. Ce n'était pas qu'Ari avait honte de son diplôme, il n'était pas question qu'elle ait honte de son diplôme, pour lequel elle avait travaillé dur pendant dix ans.
C'était parce que cela faisait trop mal. Quand Ari avait épousé Noah, sa belle-mère lui avait dit qu'elle ne pouvait pas travailler comme médecin car aucune femme de la famille Nelson n'allait travailler à l'hôpital et se couvrir les mains de sang. Ils considéraient cela comme trop malchanceux.
Pour l'amour de Noah, elle avait accepté la condition de sa belle-mère. Oui, ses actions étaient illogiques et stupides, il n'y avait pas lieu de le nier. En acceptant de renoncer à son rêve, Ari s'était laissée enchaîner, ce qui donnait encore plus de contrôle à ses beaux-parents.
'J'espère que la prochaine fois tu ressembleras plus à toi-même... plutôt qu'à une pâle copie de quelqu'un d'autre.'
A peine avait-elle fini de penser que les mots de Nicolai résonnèrent dans les oreilles d'Ari, et elle serra les dents. Elle n'allait pas laisser cet homme l'atteindre. Non.
Elle s'accroupit et ramassa son diplôme de MD avant de le ranger à nouveau dans l'armoire. Cependant, alors qu'elle était sur le point de remettre le diplôme à sa place désignée, Ari s'arrêta. Pourquoi le remettait-elle en place ? Après ce soir, elle allait sans doute en avoir besoin, n'est-ce pas?
Ari hésita, bien qu'elle eût décidé de ce qu'elle voulait faire, il était toujours difficile pour elle de sortir de sa coquille. Tout au long de sa vie, c'étaient soit ses parents, soit ses frères et sœurs, soit Noah qui lui disaient ce qu'elle devait faire. En résumé, elle avait toujours suivi l'exemple des autres, c'était la première fois qu'Ari pensait pour elle-même et cela lui faisait peur.
Et si elle faisait une erreur ? Et si divorcer de Noah était une erreur ? Et si——
"Je vais bien m'en sortir," Ari ignora les innombrables et si qui traversaient son esprit. Elle ignora également la façon dont le bout de ses oreilles brûlait à cause de l'anxiété qu'elle ressentait en ce moment.
Elle plaça son diplôme devant cette fois-ci, puis referma la porte. Dès qu'Ari eut fermé les portes de l'armoire, ses yeux se posèrent sur les vêtements qu'elle avait choisis pour elle-même.
Pastel, mignons, et féminins.
Tout ce qu'Ariel aimait.
Ari aimait porter des couleurs sombres car elle avait étudié pour devenir médecin et, de temps en temps, le désordre dans le département faisait en sorte que les vêtements de couleur claire étaient ruinés. Ari avait ainsi développé un goût pour les couleurs sombres.
Cependant, elle avait abandonné son amour pour le noir, le rouge et de nombreuses autres teintes lorsque Noah lui avait dit qu'il préférait les couleurs claires et pas ces couleurs 'criardes' qui la faisaient ressembler à une prostituée de bas étage plutôt qu'à la dame élégante et douce de la famille Nelson.
"Combien d'autres choses ai-je abandonnées ?" Maintenant qu'Ari était éveillée, elle se trouvait de plus en plus ridicule. Restait-il même un peu de 'elle' dans ce mariage, ou s'était-elle transformée en Ariel pour l'amour de son mari?
Elle secoua la tête, puis jeta les robes aux couleurs pastel à la poubelle. Elles pouvaient aller en enfer pour tout ce qu'Ari en avait à faire, puis elle ouvrit son armoire et fouilla dans ses vieux vêtements. Quand elle avait épousé Noah, elle avait emporté quelques affaires avec elle, c'était une bonne chose car Ari savait que sa belle-mère avare ne lui laisserait rien emporter. Glynn inclus.
Ari ramassa ses vieilles robes et réfléchit encore avant de les enfourner dans le sac, suivies de son diplôme et d'autres documents importants dont elle pourrait avoir besoin pour louer un appartement.
Et oh ! Elle se frappa le front avant de réaliser qu'elle avait oublié la chose la plus importante.
"Timmy," appela-t-elle, et aussitôt eut-elle fini d'appeler, des bruits de pas précipités résonnèrent derrière elle et un grand chien au pelage doré se précipita dans sa chambre.
Le chien bondit sur Ari dès qu'il l'aperçut et lui lécha le visage.
"Haha, on dirait que tu m'as manqué, hein ?" Ari ébouriffa le pelage doré de son chien. Timmy était un bâtard de croisement que Ari avait trouvé un jour de pluie, la pauvre chose était toute seule et trempée par la pluie. Il était aussi l'une des rares raisons pour lesquelles Ari s'était disputée avec Noah jusqu'à ce que son mari cède et la laisse garder Timmy.
Cependant, Timmy n'avait pas le droit de descendre ni d'aller au troisième étage où vivait Glynn. Heureusement, Timmy était assez intelligent et savait distinguer qui était bon pour lui et qui ne l'était pas. Au cours des trois dernières années, il ne s'était jamais approché de Noah ni de quiconque de la famille Nelson.
Penser qu'un chien était plus malin qu'elle.
Ari soupira en caressant Timmy quelques fois. Elle l'étreignit ensuite et murmura, "Bientôt nous quitterons cet endroit, Timmy. Penses-tu que nous nous en sortirons?"
Ari s'inquiétait de ne pas être capable de se donner une bonne vie, encore moins de s'occuper de Timmy.
Timmy lui lécha le visage plusieurs fois comme pour la rassurer, et Ari rit. C'était bien aussi, qu'avait-elle à craindre ? Puisqu'elle avait décidé, il était temps pour elle de foncer à toute vapeur!
***
"Où est-elle ?" Madame Nelson interrogea en colère son majordome en regardant le repas qui était placé devant elle.
Rien ne manquait, la nourriture était préparée à la perfection, et tout était selon son goût. Mais après trois bouchées de son repas, Madame Nelson ne voulait plus manger.
Elle appela son majordome et exigea, "Je peux comprendre qu'elle ne soit pas venue avec moi au manoir Knight pour s'excuser auprès de Ryan, mais pourquoi n'a-t-elle pas préparé le dîner ou le déjeuner ou le petit-déjeuner pour moi?"
Madame Nelson avait l'habitude de manger le repas cuisiné par Ari, bien qu'elle détestât l'admettre, mais la cuisine d'Ari était en effet meilleure, et elle convenait à son appétit.
Mademoiselle Ari——
"Quel est le problème?"
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