La porte grinça légèrement alors que Noah la poussait pour l'ouvrir. Timmy, qui gémissait derrière la porte et la grattait, anxieux, recula sur ses quatre pattes juste assez pour permettre à Noah d'entrer dans la pièce.
Quand Timmy vit Noah, il émit un grognement instinctif. Les animaux savent reconnaître ceux qui sont bons pour eux et ceux qui ne le sont pas. Timmy savait que Noah ne l'aimait pas, lui ni son maître. Ainsi, il n'était pas non plus friand de Noah.
« Grogne encore une fois, et je t'enverrai au complexe », avertit Noah. Il n'aimait pas la façon dont le chien grognait contre lui, car il montrait de la défiance en sa présence, quelque chose que Noah ne prenait pas à la légère.
Plus important encore, Noah n'était pas gentil avec ceux qui faisaient preuve d'imprudence devant lui.
La seule raison pour laquelle il n'avait pas encore mis ce clébard à la porte du manoir était parce qu'Ari tenait à ce chien. La dernière fois qu'il avait suggéré d'envoyer Timmy loin, Ari s'était disputée avec lui au point d'alarmer son grand-père.
Timmy baissa la tête, sentant le danger, il ne grogna plus contre Noah, ce qui surprit Noah. Ari disait souvent que le chien était intelligent, mais il avait toujours pensé qu'elle le disait en passant, mais maintenant que Noah observait Timmy reculer, il sentit que le chien était effectivement plus intelligent que les autres.
« Maintenant, voyons ce qui t'a fait hurler ? » remarqua Noah d'un ton décontracté en s'avançant davantage dans la pièce. En entrant, son regard se posa sur Ari, allongée sur le sol, le teint pâle.
Lorsqu'il vit Ari allongée sur le sol, Noah fronça les sourcils.
Tout autant que son cœur battait dans sa poitrine, Noah n'hésita pas à pousser Ari du bout de son soulier en cuir lorsqu'il s'arrêta devant elle.
« Qu'est-ce que c'est ? Une nouvelle tactique, » questionna-t-il, ignorant la façon dont son cœur se ratatinait lorsque Ari ne répondait pas. « Je t'ai dit de te lever, ou je t'enfermerai à nouveau. » Il poussa encore plus durement Ari.
Mais la femme au sol resta silencieuse, comme si elle était incapable d'entendre quoi que ce soit de ce que Noah lui disait.
« ARI ! » Noah éleva la voix en direction d'Ari. Néanmoins, lorsqu'il ne reçut aucune réponse, il pressentit que quelque chose n'allait pas, il s'accroupit sur ses pieds puis plaça son doigt devant le nez d'Ari.
À sa surprise, la respiration d'Ari était faible.
« Mince ! » jura Noah. Sa vue s'assombrit et se fit vague lorsqu'il sentit que l'état d'Ari n'était pas bon. Toutes les barrières qu'il avait construites autour de son cœur se mirent à s'effondrer.
Il redevenait le petit garçon qui s'était agenouillé sous la pluie sur un trottoir rugueux, versant des larmes alors qu'il serrait le corps de sa grand-mère mourante.
Noah haïssait la mort, et il haïssait aussi avoir affaire à des cadavres et à des morts. La dernière fois qu'il avait vu le corps froid et pâle de sa grand-mère, il n'avait pas pu dormir pendant des nuits. L'apparence actuelle d'Ari lui rappelait sa grand-mère, et cela faisait trembler ses mains de peur et de nervosité.
Allait-elle mourir elle aussi ? Était-ce lui qui l'avait amenée à mourir ?
Il ne voulait évidemment pas cela. Noah voulait uniquement l'effrayer et la faire renoncer à toute cette histoire de divorce.
« Que dois-je faire maintenant ? Que suis-je censé faire ? » Noah se sentait décontenancé. Il pouvait encore entendre les malédictions et les menaces des monstres dans sa tête, murmurant des mots inintelligibles à ses oreilles.
Cependant, rien ne l'effrayait plus que la femme devenant froide devant lui.
« Oh, mon Dieu ! Mademoiselle Ari ! » La voix de Raymond, son majordome, résonna dans ses oreilles et tira Noah de ses pensées.
Il cligna des yeux et avala difficilement. Ce n'était pas le moment pour lui de perdre le contrôle de lui-même, Ari allait bien. Elle s'était probablement évanouie et rien de plus, il n'avait pas besoin de s'effrayer lui-même.
Il convoqua le guerrier en lui qu'il avait cultivé pendant des années, puis ramassa la femme inconsciente du sol. Noah devait s'assurer qu'Ari allait bien, non seulement parce que cela décevrait son grand-père si quelque chose lui arrivait, mais aussi parce qu'il avait encore besoin d'elle !
Mais il ne pouvait arrêter ses nerfs qui commençaient à s'exciter alors que sa peau était trop froide et pâle ressemblant à——
« Ne pense pas à ça », se dit Noah alors qu'il se précipitait hors de la pièce et emmenait Ari avec lui.
Timmy le poursuivait. Il portait le petit sac qu'Ari lui avait fait mettre sur le dos, elle savait que Mme Nelson, étant la femme mesquine qu'elle était, sa belle-mère ne permettrait pas à Ari d'emporter même un mouchoir acheté avec l'argent des Nelson.
Ainsi, elle n'avait emballé que deux jeux de vêtements et ses diplômes dans le petit sac que Timmy pouvait porter aisément. C'était pour s'assurer que les Nelson ne lui compliqueraient pas les choses.
Alors que Noah s'empressait de sortir de la maison, il n'avait pas la moindre idée de ce que Timmy portait dans son sac à dos, et cela ne l'intéressait pas. Il plaça Ari dans la voiture une fois qu'il fut sorti de la maison et ordonna à son chauffeur de se précipiter à l'hôpital le plus proche dès que possible.
Le chauffeur acquiesça alors qu'il mettait le contact et sortait du manoir aussi vite qu'il pouvait. Tous deux n'avaient même pas jeté un coup d'œil au pauvre chien qui suivait la voiture en s'inquiétant pour sa maîtresse.
« Ouaf ! »
Timmy aboya derrière la voiture qui quittait le manoir sans l'emmener, il la poursuivait et sortit.
Les ouvriers du manoir Nelson ne se préoccupaient pas du chien qui s'enfuyait, car ils savaient que le chien n'était ni pertinent ni apprécié.
La voiture accéléra une fois qu'elle atteignit la Rue Principale, et Timmy qui courait derrière la voiture, augmenta également sa vitesse. Ses quatre pattes dévalaient la route alors qu'il se frayait un chemin à travers le trafic dense.
Cependant, juste au moment où la voiture de Noah franchissait l'intersection où quatre rues se croisaient avec Timmy à sa poursuite, un coup de klaxon retentit dans les environs suivi d'un crissement de pneus encore plus fort.
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