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Chapter 15 - Chapitre 14 : Chaos dans la Forteresse.

Au cœur de la nuit, dans cette prison froide et remplie d'âmes désespérées, Armand venait de s'y infiltrer. Il venait de libérer un prisonnier des cellules les plus hautes de la forteresse, Bojan, un homme puissant et possédant des capacités électriques.

Au pied des escaliers menant aux étages inférieurs d'où venait le garde qu'ils avaient assommé, Bojan se retourna vers Armand, dont les yeux reprenaient peu à peu leur teinte grise naturelle.

"Nous devons trouver Carolina avant qu'il ne soit trop tard," dit-il.

"C'est bien mon intention, ne t'en fais pas, mais je compte bien sortir tout le monde d'ici. Au fait, c'est quoi ton nom ?" demanda Armand.

"Je m'appelle Bojan, et toi ? Et puis, pourquoi portes-tu cette tunique froissée sur le visage ? N'as-tu pas dit que tu n'avais rien à perdre ?" répliqua Bojan, souriant.

Armand fut gêné par cette question. En effet, ce n'était pas très convaincant de dire une telle chose tout en gardant le visage caché sous un bout de tissu enroulé autour de sa tête. Il l'enleva donc le temps de se présenter.

"Moi, c'est Armand. Je suis venu ici parce que je ne supportais plus ce que je voyais dans la ville depuis quelques jours," répondit-il.

Bojan fut surpris par la révélation du visage d'Armand. Il ne s'attendait pas à ce que son sauveur semble si jeune et il n'avait pas l'air très fort à en juger par sa carrure. Cependant, il ne le jugea pas, car Armand avait démontré une force incroyable lors de son coup sur Saukel à son arrivée. Armand remit le tissu autour de son visage et ils commencèrent à descendre les escaliers discrètement.

Avec ses yeux jaunes, Armand remarqua la magie entourant le deuxième garde, qui semblait attendre son collègue en bas. Il fit signe à Bojan de s'arrêter.

"Il y a quelqu'un juste à la sortie," chuchota Armand. "Laisse-moi m'en charger."

Bojan s'arrêta, et Armand continua de descendre discrètement. Il s'approcha de la porte entrouverte et entendit les grincements de l'armure du garde impatient.

"Bon sang, qu'est-ce qu'il fait pour prendre autant de temps ? Il était juste censé jeter un œil, dame Octavia va nous tuer si elle le découvre," marmonnait le garde.

Après un moment de réflexion, le garde décida d'aller voir ce que son collègue faisait. Il passa la porte menant aux escaliers. À peine eut-il franchi la porte qu'il trébucha sur un fil de magie orangé tendu, puis tomba sur d'autres fils qui se détachèrent du mur sous la pression et vinrent l'enrouler grossièrement, l'immobilisant. Armand retomba du plafond où il s'était caché et ferma la porte derrière lui pour atténuer les bruits.

"Qu'est-ce qu'il se passe ? Qui… qui êtes… ?!" cria le garde alors que Bojan arriva et lui fit un léger choc électrique pour le faire taire.

Le garde gémit de douleur, perdant presque connaissance. Bojan le retourna sur le dos comme un sac.

"Écoute-moi bien," dit Bojan en s'abaissant pour ne pas avoir à parler trop fort, "tu vas nous dire tout ce que tu sais au sujet de Carolina, la Mèche Blanche, ou sinon tu finiras comme tes deux amis là-haut."

Le garde, reprenant peu à peu ses esprits, comprit rapidement ce qu'il entendait par là et se calma, bien qu'il soit toujours apeuré par ses ravisseurs. Il n'aurait jamais pensé que la prison se ferait attaquer un jour.

"La… la Mèche Blanche ? Je ne vois pas de qui vous parlez…" Le garde tremblait, sa voix se brisant sous la pression.

Bojan ne se laissa pas duper et lui infligea un autre choc électrique. "Ne joue pas aux imbéciles," lança-t-il avec une froide détermination.

Armand observait la scène, tout en gardant un œil vigilant sur la porte, prêt à réagir en cas de danger. Après quelques minutes, il devint clair que le garde n'avait aucune idée de l'endroit où pouvait être Carolina. Voyant que cette approche ne menait nulle part, Armand s'avança vers eux, cherchant une autre méthode.

"Que sais-tu sur le purgatoire ?" demanda Armand, faisant un geste à Bojan pour qu'il cesse les électrocutions.

Le garde, visiblement soulagé de cette brève trêve, regarda Armand avec des yeux écarquillés par la surprise. L'épuisement et la douleur se lisaient sur son visage, et il finit par céder à l'interrogatoire.

"C'est, un couloir dans le sous-sol de la forteresse. Les prisonniers y sont soit choisis au hasard, soit ce sont des criminels particulièrement dangereux."

""Ensuite, la bourreau décide si le criminel reste pourrir à l'intérieur ou s'il est transféré dans une cellule de la forteresse," ajoute Bojan, les yeux fermés, témoignant d'un traumatisme.

Armand comprit que Bojan avait probablement subi ce traitement par le passé. Il continua son interrogatoire et demanda au garde comment accéder au purgatoire. Celui-ci, voyant qu'il n'avait pas d'autre choix, leur expliqua que pour y accéder, il fallait descendre au sous-sol par les escaliers situés au fond du couloir principal, au rez-de-chaussée de la prison.

"Y a-t-il un endroit encore plus profond que le purgatoire ?" demanda Bojan, approchant son poing chargé d'électricité près du visage du garde.

Le garde avala difficilement sa salive, visiblement terrifié. Cette réaction suffit à Bojan pour confirmer ses doutes. Utilisant son autre main, dissimulée à la vue du garde, il lui administra un choc intense à la nuque, le faisant perdre connaissance instantanément. Il traîna le corps inconscient dans un coin, derrière la porte, afin de le cacher.

"Armand, tu es sûr de vouloir continuer ? Tu peux me laisser y aller seul. Je ferais tout pour elle, c'est comme ma fille."

"Je déteste ce genre de phrase," répondit Armand en se retournant vers Bojan qui fut un peu choqué par la réponse. "Je n'ai pas fait tout ça jusqu'ici pour m'arrêter maintenant simplement parce que tu t'inquiètes."

"Comment comptes-tu t'y prendre alors ? Il n'y a aucun moyen de passer inaperçu ici, entre les gardes, les cyanocrius et tous ces prisonniers bruyants."

Armand sourit avant de se tourner vers la porte fermée. Il posa ses mains sur les poignées et s'apprêta à l'ouvrir.

"Ça n'a jamais été mon objectif d'être discret. Je compte bien faire comprendre à ce monde que ce genre d'endroit est intolérable."

"Ne me dis pas que…"

Armand ouvrit alors la porte menant au couloir du dernier étage du bâtiment principal de la forteresse. Leurs cœurs battant à mille à l'heure, Armand fit un premier pas dans le couloir, où il n'y avait aucun garde, seulement des cellules remplies de prisonniers endormis, sûrement à cause de l'heure tardive. Bojan le suivit. L'un des prisonniers, reconnaissant la silhouette de Bojan, s'affola sur les barreaux et commença à les implorer de le libérer, réveillant ainsi la majorité des autres détenus.

"Bon… Je crois bien que toute la prison va bientôt être au courant," dit Armand. Il visa les serrures des cellules avec son doigt chargé de magie rougeâtre, mais Bojan le retint par le bras.

"Attends ! La majorité des personnes ici mérite d'y être, ce sont des criminels ! Tu comptes vraiment les libérer sans exception ?"

"Ils n'auront qu'à les rattraper. Ce n'est pas mon problème," répondit Armand, déterminé. "Mon problème c'est cet endroit et ce qu'il représente."

Bojan n'avait pas l'air d'accord avec ses intentions, mais il ne pouvait rien faire de plus. Il savait qu'Armand était sûr de ce qu'il faisait, peu importe si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Il lâcha son bras et Armand tira des rayons condensés de magie sur les cellules autour de lui, les ouvrant une par une.

Les prisonniers sortirent de leur cage, réveillant ceux qui ne l'étaient pas encore. Ils s'agglutinèrent tous dans le couloir et l'un d'eux s'avança vers Armand et Bojan avant de se retourner vers la foule pour prendre la parole.

"Les gars !" cria-t-il, "ce jour est enfin arrivé où nous pouvons retrouver notre liberté ! Ces deux-là sont venus pour nous délivrer !" 

Il se tourna ensuite à nouveau vers le duo et leur demanda, au nom de tous les prisonniers, ce qu'ils souhaitaient qu'ils fassent pour les remercier.

Armand se sentit un peu embarrassé et intimidé par toutes ces personnes devant lui, attendant quelque chose de sa part. Soudain, il entendit au loin, près de l'escalier menant à l'étage inférieur, plusieurs bruits de pas mélangés à des grincements d'armures. Il n'y avait plus de temps à perdre, pensa-t-il. Il leur ordonna simplement de semer le chaos dans la prison et de libérer le plus de personnes possibles, maintenant qu'ils étaient libérés de leurs liens qui les privaient de magie.

La foule cria alors de joie, comme si c'était ce qu'ils voulaient entendre depuis le début. Ils se retournèrent pour courir vers la sortie où des gardes apparaissaient, ne comprenant pas ce qui se passait au sein de la forteresse. Les prisonniers, en surnombre, commencèrent à se battre contre les gardes qui, malgré leur équipement, ne pouvaient rien faire. Armand et Bojan suivirent le groupe, arrivant rapidement au deuxième étage où déjà, de nouveaux prisonniers étaient libérés par ceux qui étaient en tête de file.

Certains tombèrent face aux gardes, mais ceux-ci furent vite pris au dépourvu par la foule qui n'hésitait pas à les piétiner une fois à terre.

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!" s'écria un garde du premier étage.

"Il n'y a aucune trace d'infraction et les cyanocrius n'ont lancé aucune alerte !" répondit un autre garde courant vers le rez-de-chaussée. "On doit absolument prévenir le directeur et Octavia, ils sont sûrement…"

D'un coup, des éclairs jaillirent des escaliers du second étage, s'abattant sur tous les gardes qui s'y trouvaient. C'était Bojan, ayant pris les devants, sentant que cela allait devenir de plus en plus risqué de descendre jusqu'au rez-de-chaussée. Armand descendit les escaliers et le retrouva après qu'il eut lancé son attaque surprise.

"Je pensais que tu étais réticent à l'idée de faire un carnage ici," lui dit-il en souriant.

"C'est étonnant oui, mais j'ai pris goût à cet effet de groupe."

Ils continuèrent leur avancée dans la prison, le groupe s'agrandissant au fil des prisonniers libérés. Certains s'attaquaient même entre eux pour régler leurs différends, tandis que d'autres tombaient face aux gardes. Ils arrivèrent finalement au rez-de-chaussée. Armand prit le bras de Bojan qui ne savait pas ce qu'il comptait faire, et ses yeux virèrent au bleu. Il se mit ensuite à courir à grande vitesse, passant entre les gardes qu'il laissait aux prisonniers.

Ils se détachèrent alors du groupe de prisonniers, les laissant semer le chaos. Armand s'arrêta une fois arrivé dans le fameux couloir principal et vit effectivement une porte au fond de celui-ci.

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"Préviens-moi la prochaine fois que tu feras ça, pitié… j'ai la tête qui tourne," dit Bojan, un peu secoué par la vitesse qu'il venait de subir.

Armand s'excusa en se grattant la tête, puis ils continuèrent leur route vers la porte au fond du couloir. En marchant, Bojan fit une remarque à Armand.

"Depuis le premier étage, il y a une espèce de brume inhabituelle ici."

"Ce n'est pas normal ? Comme je ne connais pas les lieux, je t'avoue ne pas y avoir prêté attention."

"Non, ce n'est pas normal, et elle devient de plus en plus épaisse ici, comme si elle sortait de cette porte."

Ils arrivèrent devant la fameuse porte, fermée à double tour et décorée de chaînes. Armand demanda à Bojan de s'écarter légèrement, puis s'enveloppa de son aura rouge avant d'entourer son poing d'une grande quantité de magie pour détruire la porte.

Les pensées de Bojan allaient à Carolina, sentant qu'elle se trouvait plus bas. Armand finit de se concentrer et lança son poing contre la porte, la frappant avec une force exceptionnelle. La porte explosa, se détachant du mur et venant s'écraser contre le mur de l'autre côté. Soudainement, un violent coup de vent les frappa, sortant de l'antichambre menant au sous-sol, accompagné de la fameuse brume qui s'échappa et se dispersa dans tout le rez-de-chaussée. Avec le souffle du vent, Armand perdit la tunique qui cachait son visage.

Armand reprit ses esprits avec un sentiment étrange, il eut l'impression que la porte lui avait drainé de l'énergie lors de l'impact. Il regarda ensuite derrière lui pour voir si Bojan allait bien. Celui-ci était debout et s'était retourné vers le couloir, intrigué par cette brume énigmatique.

"Bojan, c'est le moment ! On n'a pas de temps à perdre !" s'exclama-t-il en entrant dans la salle, rapidement rejoint par Bojan. 

Fin du chapitre 14.