Dans une ruelle sombre, accolée au mur d'enceinte de la capitale, dans un abri de tôles et de toiles, une jeune fille somnolait.

Cette jeune fille avait pour nom Martha.

Cela faisait maintenant six ans qu'elle avait été abandonnée dans la rue par sa mère qui ne voulait plus s'occuper d'elle, estimant qu'elle était assez grande pour se débrouiller. 

Six longues années à vivre dans la rue, durant lesquels elle avait tout fait pour survivre, que ce soit mendier, voler ou même tuer.

Après avoir compté son argent, elle sut qu'elle y était presque.

Elle s'était jurée de sortir de sa condition, peu importe les moyens utilisés, elle y était presque, ces longues années à économiser n'avaient pas été vaines.

Il ne lui restait plus qu'une grande pièce d'argent à obtenir et elle pourrait enfin sortir de sa condition de mendiante.

Entendant quelqu'un arriver, elle cacha sa bourse dans le mur puis remit la brique en place. Juste à temps avant que la toile qui recouvrait son abri soit soulevée.

- Martha dépêche-toi, toutes les meilleures places vont être prises, tu sais bien qu'il faut y être tôt si on veut avoir une chance d'être bien placée, dit une jeune fille.

- Ah, c'est toi Sandrine, répondit Martha en lâchant le poignard à l'intérieur de son manteau.

- Tu t'attendais à qui, un vieux pervers fou ?

- Tu sais bien que je ne suis pas de bonne humeur le matin, tu es bien la seule qui peut me déranger et repartir en vie.

- Bon, moi j'y vais, je tiens à ma vie. répondit Sandrine en rigolant.

- Ha, ha, vas-y je te suis.

Sortant la tête de son abri, Martha scruta la ruelle, observant et analysant les potentiels dangers, regardant à droite puis à gauche, estimant qu'il n'y a aucun danger elle sortit de son abri avant de le refermer derrière elle.

Regardant dans la direction de son amie, elle la suivit en prêtant toujours attention à son environnement, restant sur ses gardes car la rue n'est jamais sûre.

Après une heure de marche, les deux jeunes filles sortirent enfin du quartier pauvre de la capitale et entrèrent dans le quartier marchand.

Elles furent éblouies par la lumière du jour, du fait que le quartier pauvre était constamment dans la pénombre avec ses hauts bâtiments et la fumée qui s'échappait des innombrables cheminées.

Après avoir cligné plusieurs fois des paupières, Martha ouvrit les yeux sur la rue qui commençait à se remplir. Les marchands installaient leurs étals et les premiers passants circulaient en quête d'une bonne affaire avant qu'il n'y ait trop de monde.

- Bon, il semble ne pas y avoir encore trop de monde, dit Martha en se tournant vers son amie.

- Et bien on a de la chance miss marmotte, tu vas pouvoir trouver une bonne place, dit Sandrine en lui donnant une tape dans le dos.

- Aie, c'est méchant et ch'uis pas une marmotte, je me suis levée à l'heure, c'est toi qui es venue en retard.

- Ouais, ouais, c'est pas tout, je dois encore aller à mon coin secret.

- Tu veux pas me dire où il est ton coin secret, s'il te plaît, s'il te plaît ?

- Désolée Martha, c'est pas un secret pour rien.

- Bouh, c'est pas sympa. dit Martha en faisant la moue.

-Ha, ha, ha, à ce soir. dit Sandrine en partant en courant.

-Hé.