Assis devant, il ne fallut pas beaucoup de temps avant qu'une horde de courtisans ne se pressent autour du prince Karl, comme des charognards ayant trouvé la plus délicieuse des proies. Observant cette scène, Norval ne pouvait que rire intérieurement. Savoir qu'il avait évité de se retrouver dans cette situation en dissimulant son identité, était une sensation des plus agréables. À la place du prince Karl, Norval aurait assurément repoussé froidement tous ces courtisans, leur interdisant de s'approcher. Pourtant, Karl adoptait une attitude bien différente, accueillant ces flatteries mensongères avec un sourire éclatant, s'adonnant même à des conversations amicales. Norval en était désormais certain, lui et le prince de Curson étaient des êtres radicalement différents. Comment cet homme pouvait-il prendre plaisir à être entouré de ces prédateurs, prêts à tout pour obtenir ses faveurs et en tirer profit ?
Ces jeunes saints aux avenirs prometteurs qui agissaient comme des parasites sociaux, le prince Karl acceptant avec complaisance cette mascarade, la flatterie mêlé à l'hypocrisie qui se dégageait de cette scène laissaient un goût amer à Norval.
Lorsque la professeur d'étude du Vis fit son entrée, c'était comme si un lion était entré dans la pièce. Personne n'osa plus bouger, restant pétrifié sur place face à l'immense pression que leur mettait cette femme. Elle avait une peau foncée et était très grande, presque deux mètres, remarqua Norval.
« Qui est-ce ? » chuchota-t-il.
Anastasia, le visage blême, n'osa même pas tourner la tête pour lui répondre. — « C'est l'un des cinq doyens... »
La doyenne s'avança jusqu'à l'estrade, un large sourire aux lèvres. Son regard se posa sur l'étudiant au centre de toute l'attention et elle comprit tout de suite ce qu'il se passait.
« Jeune gens, je vais vous demander de retourner à vos place, s'il vous plaît. »
Sans un mot et en quelques instant seulement, chacun revint s'asseoir à sa place. L'impression qu'elle donnait était totalement différente du professeur d'alchimie. Elle n'avait pas besoin de menacer ses étudiants pour se faire respecter. Tout le monde savait instinctivement que s'opposer à elle n'entraînerait rien de bon. Malgré son allure douce et naïve, il émanait d'elle une aura suffisamment menaçante pour réprimer les pulsions rebelles de toutes les personnes se trouvant dans la même pièce.
Au plus grand bonheur de Norval, les cours d'étude du Vis de troisième cycle comportaient bien plus de théorie que d'exercices pratiques. La première demande de la doyenne, le professeur Becquerel, fut de conceptualiser tous les circuits de canaux d'énergie existant chez les saints. Ce n'était pas une chose bien difficile à faire, cela faisait partie des connaissances de base d'un saints mystique que de connaître l'ensemble des circuits existant. Cependant, si tout le monde l'avait déjà étudié un jour, tout le monde ne s'en rappelait pas. Lorsque la consigne fut annoncée, quelques soupirs furent entendus à travers la salle. Connaître parfaitement son propre circuit était plus important que de tous à peu près les connaître, alors la majorité des élèves ne les connaissait pas tous. Norval le savait, le moment était venu de profiter de l'étendue de ses connaissances. Alors que les autres avaient des difficultés à remplir la feuille devant eux, Norval traça rapidement les onze circuits en prenant même le temps de légender ses schéma.
A côté, David eut d'abord l'air très confiant, remplissant sa feuille sans aucune hésitation, puis après en avoir tracé la moitié, il se mit à ralentir, jusqu'à ne plus écrire du tout. Il ne se rappelait certainement plus de la suite. Anastasia, quant à elle, était dans une plus mauvaise situation encore. Sa feuille ne comportait que deux circuits et son attitude laissait penser qu'elle n'en connaissait pas plus.
Après un certain temps, le professeur Becquerel demanda à faire passer les feuilles en bout de rang afin qu'un étudiant les récupère et les lui rapporte. Elle nous annonça que bien qu'il ne soit pas noté, elle nous donnerait les résultats lors du prochain cours.
Parmi les étudiant de sa résidence, aucun n'était entré à Dryadalis en première année. Lui et David étaient arrivés en sixième, Anastasia en cinquième, la plus jeune, Emma, était entrée en deuxième, Edmond et la plus âgée, Rachel, étaient arrivés en quatrième année. Finalement, seule Emma qui était entrée un an plus tard que la norme, avait un parcours académique presque normal. En dehors de David, personne d'autre n'avait été invité personnellement par un doyen. Ils avaient tous eut à passer le concours d'entrée pour étudier ici. David était à l'origine un étudiant d'une académie liée au culte du dieu de la justice et de la réconciliation, Soara. Cependant pour des raisons qu'il ne voulait pas dévoiler, il n'était plus autorisé à y mettre les pieds et puisqu'il faisait déjà partie des meilleurs là-bas, cela n'avait rien d'étonnant qu'il ait reçu l'invitation du grand doyen. Qu'elle académie ne reverrait pas de mettre la main sur un jeune saint fidèle d'un dieu primordial et utilisateur de Vis stellaire ? Surtout qu'il n'appartenait à aucune famille éminente ou clans puissant. Dryadalis n'était probablement pas la seule académie mystique à lui avoir envoyé une invitation. Cependant, pour Norval c'était différent il avait été invité ici uniquement parce qu'il était un Leroy, le prince héritier de l'empire d'Heole, celui qui deviendrait un jour empereur de ce territoire. Comment un plébéien qui n'était qu'un saint illuminé de premier palier seulement, pouvait se comparer à cette personne ? Depuis qu'il était arrivé, on l'avait déjà questionné plusieurs fois sur la façon dont il s'y était pris pour avoir été invité par un doyen et comme prévu, il avait chaque fois répondu que c'était arrivé grâce à ses larges connaissances sur le domaine du mysticisme. Ceux qui demandaient semblaient d'abord perplexe, mais puisque Norval ou plutôt Emile, n'avait pas l'air de posséder rien de plus extraordinaire, ils finissaient par l'accepter. Ainsi, il se devait maintenant d'obtenir les meilleurs résultats, ou sinon son plan tomberait à l'eau et certains commenceraient à se poser des questions sur lui. Une situation qu'il devait à tout prix éviter. Si au prochain cours d'étude du Vis, il ne possédait pas les meilleurs résultats de sa classe, alors autant dire à tout le monde qu'il était quelqu'un de suspect sur qui il fallait enquêter. Non, même avec sa véritable identité il ne pourrait pas se permettre de ne pas avoir les meilleurs résultats. Enfin, de toute façon cela n'arriverait pas, personne ne pouvait mieux s'y connaître que lui lorsqu'il s'agissait des énergies qui habitaient ce monde. Si cette matière ne comprenait pas de cours pratiques, il aurait certainement choisi comme seconde spécialité, malheureusement son état actuel ne le permettait pas.
A la pause de midi, les trois sixième année retrouvèrent Rachel dans la salle de banquet de l'un des édifices principaux du campus. C'était l'une des plus vieilles structures de l'académie, bâtie il y a des centaines d'années, l'endroit ressemblait plus à un château qu'à un établissement académique. Les élèves avaient d'ailleurs l'habitude d'appeler cet édifice, le château. Tandis que les professeurs persistaient à vouloir l'appeler le pavillon Marh Angove.
Il y avait de nombreux endroits où manger à Dryadalis, mais seuls les repas servit dans la salle de banquet du château étaient gratuits. La plupart des étudiants qui venaient ici étaient donc des personnes qui n'étaient pas issues de familles fortunées ou parfois qui n'avaient simplement pas envie de dépenser leur argent. Néanmoins, ce n'est pas parce que la nourriture servit ici était gratuite qu'elle était moins bonne. Au contraire, les repas servit au château étaient préparés par d'excellents chefs aux compétences dignes de la prestigieuse académie. La viande provenait même de puissantes bêtes mystique et permettait d'aider à l'harmonisation du Vis. Ce n'était pas aussi raffiné que ce qui était servit au palais royal, mais ça n'en restait pas moins exquis. Et après avoir souffert des plats préparés à la résidence Astra Domus, cette nourriture semblait presque avoir le goût du paradis. Autour de lui, les quatres autres étaient dans le même état d'extase. Eux aussi avaient dû endurer ces plats immondes. Rachel et Anastasia, pendant même quelques jours de plus que David et lui. Norval ne pouvait qu'éprouver de la compassion envers elles. Deux jours avait déjà suffit à lui faire regretter tous les choix qu'il avait entrepris.
"Le mieux serait de partir au village de Pentyr vendredi après-midi, après nos derniers cours." annonça David, en s'adressant à Norval. "Tu es toujours sûr de vouloir m'accompagner ?"
— "Bien sûr, je ne suis pas quelqu'un qui revient sur sa parole."
Et puis ce n'est pas comme si j'avais le choix…
David parut d'abord étonné, puis satisfait. Il devait se demander d'où provenait la confiance de ce premier palier. Les filles les regardaient, confusent, se demandant de quoi ils étaient en train de parler.
— "Le village de Pentyr ?" demanda Rachel. "Qu'y a-t-il là-bas ?"
Puisque David était trop occupé à savourer sa viande de griffon, c'est Norval qui répondit.
— "Il y aurait eu des apparitions d'esprit maléfique dans ce village dernièrement. Puisqu'il voulait partir à la chasse au spectre, je lui ai proposé de l'accompagner."
— "Une chasse au esprit maléfique, c'est bien la dernière chose que je souhaiterais faire… ça ne vous effraie pas de devoir affronter ces âmes tourmentées ?"
— "Ce n'est pas plus effrayant qu'affronter des vivants" intervint David, l'assiette devant lui déjà vide.
Avec le peu de Vis qu'il possédait, cette chasse aurait effectivement été dangereuse et difficile si David n'avait pas été présent. Mais puisqu'un puissant saint clerc l'accompagnait, il n'aurait rien à craindre. Bien que les esprits maléfiques de bas niveau soient difficiles à affronter pour un saint illuminé de premier palier, ce n'était pas grand chose pour un saint parfait. Il y avait déjà une grande différence de force entre deux paliers, mais là on parlait d'un niveau entier de différence. Si la situation l'avait demandé, Norval aurait en vérité pu se débrouiller, puisque le Vis n'était pas sa seule force. Mais la mission du Chronarque restait tout de même dangereuse. Peut-être aurait-il même préféré abandonner son anneau de stockage plutôt que d'y aller seul avec son niveau.
Le dernier cours de la journée, était un cours de botanique, la matière pour laquelle Norval avait le plus d'appréhension. Il détestait la botanique et cette pratique elle-même, n'avait pas l'air de l'apprécier d'avantage. Bien qu'il soit un excellent alchimiste, il n'avait jamais été doué dans l'étude des végétaux. De nouvelles espèces de plantes apparaissaient toutes les centaines d'années pendant que d'autres disparaissaient en ce même laps de temps et toutes ces plantes étaient toujours plus étranges les unes que les autres. Quand elles étaient encore vivantes, il fallait se méfier de chacunes de leurs particularités bizarres et mystérieuses et Norval détestait ça, il en était même un peu craintif. Les seules plantes qu'il osait approcher étaient celles déjà mortes, qui étaient facilement manipulables et fréquemment utilisées dans la préparation de pilules et potions.
Les classes de travaux pratiques représentaient la moitié d'une classe entière. En ce moment, ils étaient donc une trentaine au lieu de soixante. Le professeur Nance était un vieil homme frêle, au cheveux grisonnant. Lorsqu'il entra dans les serres, il faillit trébucher ce qui lui valut quelques rires de la part des élèves. Cependant il était déjà trop vieux pour s'inquiéter de ces enfantillages, il ignora les moqueries et commença sa présentation. Lorsque le professeur Nance aborda le sujet de la culture de ces monstrueuse plantes, Norval sentit ses mains devenir moites. Il avait tout sauf envie d'approcher ces choses. Le professeur Nance partit chercher une magnifique fleur aux pétales pourpres et la déposa délicatement sur le plan de travail. La plante ne semblait avoir rien d'extraordinaire, elle était petite, délicate et totalement immobile. En voyant à quel point elle paraissait normale, Norval devint moins nerveux.
"Cette fleur est une Adonis des Landes. Comme son nom l'indique c'est une plante qui pousse dans les landes, un environnement aux conditions difficiles. Les conditions incluent un sol pauvre, des précipitations limitées, des variations de température importantes et une exposition au vent violent. Dans de telles conditions, quelqu'un parmi vous a-t-il une idée de la façon dont cette fleur est capable de prospérer ?"
Un étudiant s'avança la tête haute avec une lourde encyclopédie sous le bras. La confiance qu'il dégageait en impressionna plus d'un. Il était clair que c'était un véritable érudit, passionné de botanique. Tout dans son attitude laissait paraître un jeune homme brillant dont les connaissances sur les plantes n'avaient aucune limite. Lorsqu'il prit la parole son ton était serein mais hautain.
"Puisque cette plante est capable de se nourrir même dans un sol pauvre, elle doit être dotée de longues et épaisses racines capables de puiser des ressources à plusieurs de mètres de profondeur dans la terre. C'est aussi là bas qu'elle y trouve l'eau qui lui manque dû à l'absence de pluie. De plus, étant profondément enraciné dans la terre, les vents violents n'ont alors que peu d'effet sur elle."
Les étudiants étaient tous impressionnés par ce déluge de connaissances. Certains se demandaient s'il connaissait tous les végétaux et leurs attributs par cœur, d'autres supposaient qu'il était chanceux d'être tombé sur une plante qu'il connaissait bien. Cependant, Norval avait de toutes autres pensées en tête. Bien que le raisonnement de cet étudiant semblait avoir une certaine logique, il ne pouvait qu'être aveugle pour avoir osé sortir de pareille connerie avec une telle confiance. Le pire était que les autres semblaient n'avoir rien remarqué d'anormal. Consterné, Norval recouvrit son visage, se sentant honteux à la place de son camarade. Cet étudiant avait agit comme s'il était plein de connaissances, un jeune saint brillant ayant longuement étudié les divers végétaux qui peuplaient ce monde, mais en fin de compte, il n'avait fait qu'étaler ses connaissances de façon frauduleuses, comme si tout ce qui sortait de sa bouche devait être une vérité absolue. Même s'il était mauvais en botanique, Norval était bien capable de voir que la fleur devant lui n'était pas dotée de longues et puissantes racines, et puis disons qu'elle en possédait, comment cela pourrait être suffisant pour résister à des vents violents ? Bien qu'elle ne puisse pas être déracinée, cette fleur ne possédait ni tige épaisse, ni feuilles coriaces. Un grand frais suffirait à ce que la tige se déchire. Si cette plante était capable de survivre dans les milieux difficiles, ce n'était certainement pas grâce à ses racines.
Le professeur Nance donnait l'air d'être amusé par cette réponse. Cependant il ne le contredit pas, mais semblait plutôt attendre que quelqu'un remarque l'erreur et intervienne. Norval observait lui aussi les élèves présents dans la serre, à la recherche d'une personne qui n'aurait pas été dupé par l'apparence érudite de cette fraude. Il serait bien intervenu lui-même s'il le pouvait, mais ça ne servait à rien de pointer du doigt les erreurs de l'un si lui-même n'avait pas la réponse. Au moment où il commençait à perdre espoir, une fille possédant deux longues oreilles pointues partant sur les côtés, s'avança.
"Cette fleur poussant dans les landes, il est indéniable qu'elle survit grâce un fertilisant extérieur. Bien que longues, les racines de l'Adonis ne sont pas épaisses. Par ailleurs, elles ne s'enfoncent pas profondément dans le sol, mais grandissent sur une large zone autour de la fleur, juste sous la surface de la terre. Lorsqu'une créature dotée de chair et sang à le malheur de marcher dans cette zone, les racines sortent du sol pour entailler sa proie et l'empoisonner. Une fois mort, le cadavre est dévoré par les racines dans les jours qui suivent. Ensuite le Vis acquis est utilisé pour maintenir une fine bulle de protections qui lui permet d'empêcher le vent d'entrer en contact avec elle."
Le visage du professeur Nance s'illumina, cette réponse était exactement ce qu'il attendait, la jeune sainte ne faisait décidément pas honte au peuple des elfes. Réalisant que ce qu'avait dit le prétendu érudit était complètement faux, tous les regards se tournèrent vers lui. Alors qu'ils l'admiraient pour sa sagesse plus tôt, ils l'observaient maintenant avec mépris. Certains se moquaient même ouvertement de lui auprès de leurs camarades. Norval savait très bien qu'il n'étaient pas mieux qu'eux, lui-même avait méprisé sans aucune honte cet étudiant lorsqu'il avait apporté ses explications.
L'élève en question gardait un visage impassible, mais cela ne changeait en rien le fait qu'il était déjà rouge de honte. Il serrait si fort la lourde encyclopédie dans ses bras que ses mains en pâlissaient. Cela n'avait rien à voir avec le désir de vouloir faire une bonne action par gentillesse, mais Norval pensait que ça ne le dérangerait pas d'intervenir si cela pouvait l'aider à se sentir moins coupable. En fait, il ne se sentait même pas si coupable que ça. Mais à ses yeux, le prétendu érudit, bien que lamentable, n'était qu'un enfant ayant fait de son mieux pour impressionner ses camarades et se faire valoir. Cependant, à la fin il avait juste fini par s'humilier lui-même et avait maintenant l'air pitoyable. Ce pathétisme mettait Norval quelque peu mal à l'aise.
Le plan était simple, il allait seulement détourner l'attention du pitoyable étudiant en intervenant dans le cours. Poussant un soupire, exaspéré par lui-même, Norval s'approcha du plan de travail, là où se trouvait la belle Adonis des Landes. Il fit mine de l'observer de plus près, comme si la constitution de cette plante l'intéressait.
"Professeur, à quel point les racines de cette plante peuvent être longues ? Elle est enterrée dans un si petit pot maintenant, j'ai dû mal à l'imaginer dévorer une bête de plusieurs dizaines de kilos."
Comme attendu, toute l'attention se tourna vers lui. Le professeur Nance avait même l'air très excité de répondre à sa question, ses yeux s'ouvrant en grand, comme s'il avait toujours rêvé qu'on l'interroge à ce sujet. Mais pourquoi avait-il plus l'air d'hurler un ordre que de donner des explications ? Au moment où il vit le professeur tendre sa main vers lui, Norval réalisa enfin que quelque chose n'allait pas. Les mouvements du professeur, la réactions de ses camarades, tout était anormalement lent. Ce n'est pas le temps qui s'était mis à ralentir, il le savait. C'est son cerveau qui ralentissait. Il avait de plus en plus de mal à réfléchir normalement et malgré cela, il savait très bien sur quoi il devait jeter toute sa colère. Tout cela était à cause de cette foutue fleur !