Les hommes, tous en costards, à peu près une dizaine, entrèrent en file dans la salle à manger. C'était devenu une routine pour eux. Leurs ravisseurs les traitaient très bien, beaucoup trop même, si on ne tenait pas compte du fait qu'ils n'avaient pas le droit de parler au ravisseurs, et qu'ils n'avaient aucune nouvelle de l'extérieur ; ce qui bien sûr, mettait leurs nerfs à rude épreuve.
L'un d'entre eux, autour de la quarantaine, se mit à table avec une dignité exemplaire. Un morceau de musique classique se fit entendre. C'était signe que le repas serait servi incessamment. Et ce fut le cas. Des serveurs apportèrent des plats somptueux et copieux. Les convives se mirent à manger avec appétit. Le stress leur creusait le ventre. En plein milieu du repas, un homme entra. « J'espère que votre séjour jusqu'à maintenant n'était pas trop désagréable, dit-il. Je me suis dit que vous voudriez peut-être savoir La raison pour laquelle vous avez été enlevés. C'est très simple. Rassurez-vous, nous n'avons rien contre vous. Nous voulons juste avoir une discussion avec ceux pour qui vous travaillez. Et quand ce sera fait nous n'aurons aucune raison de continuer à vous retenir….
L'homme fut interrompu par la sonnerie de son téléphone. Il répondit. Il s'en suivit une discussion animée dans une langue étrangère. Lorsqu'il raccrocha, il se baissa pour éviter un coup d'un des hommes précédemment à table. Celui-ci pendant l'appel de l'homme mystérieux avait saisi son couteau de table et s'était approché discrètement. Il tenta à nouveau d'attaquer l'homme, mais il tomba brutalement à genoux en convulsant, touché par un taser. « Estimez-vous heureux, déclara l'homme. Considérez ceci comme un avertissement. La prochaine fois nous emploierons des mesures beaucoup plus expéditives. Je vous laisse maintenant terminer votre repas.
L'homme sortit, tandis que celui au sol se relevait pour retourner à son repas qu'il termina rapidement. Les serveurs revinrent débarrasser la table, pendant que les hôtes étaient raccompagnés dans leurs chambres. Dans sa chambre, l'individu s'allongea dans son lit pendant une dizaine de minutes. Ensuite, il se releva sortit le badge qu'il avait réussit à piquer plus tôt, et l'introduisit dans le scanner. La porte de sa chambre s'ouvrit. C'était parfait. Il avait toujours eu une excellente mémoire. Et cela combinée avec l'entrainement qu'il avait eu, il devait forcément réussir à s'échapper. Il lui suffirait de faire preuve d'extrême prudence. Il avait en tête les passages qu'il avait emprunté le jour de son enlèvement. Il sortit de la chambre et inspira profondément. Il se mit à courir. Le passage tournait. Il s'arrêta. Un serveur apparut ; il l'assomma d'un coup de point, prit son badge et le traîna jusqu'à sa chambre. Ensuite, il retourna dans la salle à manger, prit son premier badge, le nettoya et le jeta à l'endroit où il s'était battu. Il prit ensuite son deuxième badge en main et ressortit en courant de nouveau.
Base secrète de Seo-C-E-O
LixLi jeta un coup d'œil à l'écran. Stéphano avait toujours les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Mais une mouche vint se poser sur le front de ce dernier. Il la chassa, mais elle revint le gêner. Il détourna les yeux de son écran pour mieux s'occuper d'elle. "Maintenant !" Cria LixLi. Bertrand appuya quelques touches à toute vitesse. Sur l'ordinateur de Stéphano, une petite fenêtre apparut une fraction de seconde. Son ordinateur venait d'être piraté. Un individu lambda n'aurait prêté aucune attention à cette fenêtre, mais Stéphano n'était pas un individu lambda. S'il l'avait vu, il aurait compris ce qui se passait. Heureusement, il était occupé avec sa mouche.
"Maintenant, il faut passer son ordinateur au peigne fin," continua LixLi. Nous cherchons surtout des messages. Audio, écrits, peu importe. Ils sont sûrement cryptés et bien cachés. Attends on dirait qu'il vient de voir quelque-chose. Zoome. Le micro drone pas plus gros qu'un insecte, grâce auquel ils espionnaient Stephano, zooma. L'écran devint plus net. Un message venait de s'afficher. « Tout se déroule comme prévu. L'homme s'est échappé. Nous avons fait semblant de lui donner la chance avant de subtilement le laisser s'échapper ». En lisant ces mots, Stéphano fit apparaître un large sourire sur son visage.
- Je le savais, dit Venitia. Il a les lèvres ultra fines. Il était forcément un méchant.
- Je crois que ma théorie vient de se confirmer.
- Malheureusement il n'y a rien de formellement explicite. On va continuer à chercher d'anciens messages.
- En attendant je vais prévenir mon père. Et je crois qu'on peut commencer à mettre en garde nos partenaires.
- Faisons ça demain. D'ici là nous devrions avoir trouvé plus de messages compromettants. Ça nous donnera plus de crédibilité.
Le lendemain, des techniciens avaient trié et retenu certains messages qu'ils avaient ensuite envoyés à Seo-C-E-O. Celui-ci était justement en train de les analyser avec son fils, lorsque Lisa entra en trombe sans même cogner à la porte. Elle apportait une tablette. « Il faut que tu vois ça dit-elle en déposant l'appareil devant Seo-C-E-O. Le président Sinexois, était en train de donner un discours.
" Ceci est inacceptable. Le royaume d'Anex et ses alliés ont commis un acte terroriste dans le but d'affaiblir et de déstabiliser Sinex en cette période déjà instable et chaotique. Par conséquent, l'État Sinexois, ainsi que ses alliés rompent toute alliance avec Anex particulièrement dans le projet d'exil salutaire pour l'espèce humaine. Désormais les efforts dans ce cadre se concentrerons sur les populations de notre nation ainsi que de ses alliés."
- Apparemment, dit Lisa, les responsables de l'enlèvement seraient des agents anexois. L'une des personnes enlevées aurait réussi à s'échapper, avec des documents appartenant aux ravisseurs, permettant d'identifier l'État anexois comme coupable. Déjà que Sinex et Anex n'ont jamais été en bons termes…. Anex, de son côté affirme avoir des preuves de l'implication de Sinex dans une attaque qui aurait fait des morts chez leurs militaires. Quoiqu'il en soit le gouvernement va sûrement accélérer les choses. Et il va sûrement exiger que ce rétablissement du courant à plus grande échelle que vous avez promis soit effectué le plus vite possible.
- C'est un coup monté. Nous avons fini par trouver la preuve. Son nom n'apparaît à aucun moment mais tous ces messages proviennent de son ordinateur.
- Dans ce cas on n'à qu'à le révéler.
- On ne peut pas. Il a été capable de briser un partenariat entre plusieurs pays. C'est lui qui a directement été choisi pour superviser le projet en cours. Ça veut dire qu'il a un tas d'amis très haut placés. Ensuite les diverses coupures et les pannes des différents appareils nous permettent de passer inaperçus, mais elles lui permettent de pouvoir mieux surveiller les medias et d'appliquer plus de censure. Alors si on essaie de publier ça sur internet, on atteindra pas notre but.
- Pire, continua LixLi, nous sortirons de l'ombre et nous aurons des problèmes, d'autant plus que ces données n'ont pas été récupérées de façon légale.
- Qu'est-ce que vous comptez faire ?
- On va passer un accord avec Stéphano.
- Vous allez le voir ?
- Non. Nous allons le laisser venir à nous. Il finira par comprendre que nous le surveillons. Et il viendra à nous. En ce moment il sera déstabilisé et il ce sera plus facile de conclure notre marché.
- En attendant, nous allons continuer à observer la situation, faire notre part du travail et continuer à nous faire des alliés. De toute façon, il n'y aura pas d'affrontement. Cela serait une perte de temps et d'énergie et ils n'ont surtout pas besoin de ça pendant cette période. Donc nous allons continuer à regarder.
- Très bien, répondit Lisa en sortant avec sa tablette.
- Tiens, quand on parle du loup, commença Seo-C-E-O en regardant son téléphone qui sonnait. Un appel du ministre. On va devoir prévenir nos amis d'Elna d'activer leur engin plus tôt que prévu. J'espère que tu es prêt ?
- Depuis une éternité.
- Parfait, répondit son père avant de décrocher.
Locaux d'Out-er-Spayce bureau de Stéphano.
- Je n'y crois pas. C'était l'élément qu'il nous manquait. Je dois vous dire mon cher Stéphano, que vous faites du très bon travail.
- Vous m'en voyez ravi Isis. Mais je voudrais savoir si cela ne risque pas de gâcher mes plans à moi.
- Non bien au contraire. La seule chose à mon avis qui pourrait le faire c'est votre « Seo-C-E-O ». Quoiqu'il en soit, pour vous témoigner ma gratitude, je vous enverrai un cadeau d'ici trois jours. Par contre je ne peux pas garantir qu'il atterrira dans votre jardin, ni même dans votre pays.
- Je saurai me débrouiller.
- Formidable ! Dans ce cas mon cher si vous n'avez pas d'autres nouvelles à m'annoncer, je vais devoir vous fausser compagnie.
- À bientôt j'espère.
- À très bientôt.
Terre, Ephanie.
Meshta sortit de l'hôtel. Xana la laissa traverser la rue juste en face puis la prit en filature. Meshta semblait assez nerveuse. Elle s'arrêtait fréquemment, se retournait brusquement pour espérer provoquer un geste qui trahirait d'éventuels poursuivants. Malheureusement, il se trouvait que ses poursuivants avaient un très bon niveau, ils ne tombaient donc pas dans le panneau. Xana regardait donc Meshta et ses différentes actions étranges ainsi que deux personnes qui la suivaient. Elle était quand même perturbée. Ce n'était absolument pas le genre de Meshta de perdre son calme quelle que fut la gravité de la situation. Mais elle était sûre que la personne à quelques mètres devant elle était bien Meshta et non pas un leurre.
Un bruit la fit sortir de ses pensées. Meshta était en train d'être enlever par ses poursuivants. Xana la regarda se débattre farouchement avant de se faire complètement maîtriser par les assaillants. La voiture s'éloigna en trombe. Xana regarda autour d'elle. La place était extrêmement peuplée et presque tout le monde s'était éloigné de la scène de l'incident par peur. C'était vraiment une drôle de place pour un enlèvement. Elle retourna dans sa chambre d'hôtel. Dès qu'elle ferma la porte, ses yeux brillèrent un court instant. Elle entendit une voix dans sa tête lui dire : « quelqu'un est venu ici… Non deux personnes sont venues ici. Il y'a encore de légères effluves de leurs parfums dans l'air. Et puis, le lavabo est encore humide.
Xana remercia son assistante artificielle, puis fouilla sa chambre à la recherche de caméra, ou micros. Elle n'en trouva aucune. Elle rassembla toutes ses affaires, puis ouvrit un portail à destination d'Amata. Elle avait un mauvais pressentiment…..