(J – 151)
Les machines marchaient à nouveau, ou en tout cas la plupart. Bon nombre d'entre elles avaient sauté, suite à leur rétablissement brutal après tant de temps passé en veille. Les différentes usines et industries s'étaient réorganisées et annonçaient la livraison sous peu de différentes pièces pour les fusées et navettes. Malgré tout cela, Stéphano était de mauvaise humeur. Il avait pu enfin jeter un coup d'œil à la météorite blanche, et il avait remarquer trois trous réguliers de forme parfaitement cylindrique. Quelqu'un l'avait devancé. Et pourtant il était le seul à être au courant.
Certes il avait dû mettre au courant les autorités Sinexoises, ainsi que celles Vatlanaises pour les formalités de voyages, mais ces derniers ne pouvaient sûrement pas l'avoir doublé puisqu'ils étaient tous alliés. Bien sûr il avait omis de préciser que cette dernière météorite était un cadeau. Ses hommes l'avaient bien prévenu qu'ils avaient cru apercevoir des individus suspects, mais ces derniers s'étaient volatilisés comme par magie. Il se tourna vers son ordinateur. Il voulut l'appuyer, mais remarqua quelque-chose l'écran sembla clignoter très brièvement. Il commença à comprendre. Quelqu'un s'était introduit dans son système. Et à sa connaissance, il n'y avait qu'une personne capable de faire ça, et susceptible de faire ça en ce moment : Van Seo-C-E-O. Il serra ses poings.
Base secrète de Seo-C-E-O.
- J'ai reçu un appel de tu sais qui. Il veut qu'on se voie cet après-midi. On dirait qu'il a enfin compris.
- Je lui ai donné un coup de pouce. Tu n'es pas censé être je ne sais pas… dans les bureaux d'un des locaux Out-er ?
- Si, mais je n'en ai pas envie.
- Quel bel exemple tu me montres !
- N'est-ce pas ? Sois reconnaissant d'avoir un individu aussi génial que moi comme père.
- Tch.
- Tu n'es pas censé être en train de faire des analyses pour voir su tu as effectivement dispositions nécessaires pour utiliser les combinaisons?
- Si mais il se trouve que je me suis réveillé extrêmement tôt pour expérimenter et j'ai pu découvrir lesquelles et comment les utiliser.
- Mmh ?
- Le mode d'utilisation de ces combinaisons est assez contre intuitif. Je dois aussi dire que mon cher assistant m'a aidé. Par contre Téni et Châteaubriand sont avec Venitia. Ils font faire tout une batterie de tests. Soit dit en passant, les personnes ayant les dispositions génétique et physiologiques pour utiliser ces combinaisons ne sont pas affectés par les fragments de météorites de la même façon que l'humain lambda. Par exemple quand je m'approche de certains des fragments bleus, ils se mettent à briller. Il ya encore beaucoup de secrets des Hites à étudier.... mais je suis sûr que ça ne me faisait pas ça avant. Peut-être que la météorite blanche était spéciale et qu'elle a déréglé des choses dans nos corps? Je sais pas. Je verrai plus tard. Il ya plus urgent.
- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
- Manger. Puis dormir. Ensuite je vais t'accompagner voir Stéphano.
- Tu es sûr que tu veux faire ça ?
- Absolument.
- Comme tu veux. Mais à mon retour je réquisitionnerai Venitia.
- Pourquoi ?
- J'aurai besoin d'elle.
- Pour ?
- Ça ne te regarde pas. Shh ! Shh ! Va voir ailleurs si j'y suis. Allez va-t'en.
- Très bien…., répondit LixLi en faisant mine d'abandonner. J'ai compris ce ne sont pas mes affaires.
LixLi fit comme il avait dit. Il prit un repas, puis s'allongea, jusqu'à ce qu'il soit l'heure du rendez-vous et s'y rendit avec son père.
- Tiens ! Quel est ce endroit ? demanda LixLi.
- Un endroit où il est sûr qu'on ne sera pas dérangés, répondit son père.
- Il pourrait surtout nous tuer sans que personne ne sache.
- Il n'est pas si stupide.
- Je plaisantais. C'est sa voiture ça non ?
- Oui, c'est elle. Je vais me garer.
LixLi et son père mirent pieds dans la couche épaisse de feuilles mortes qui recouvrait le sol de la forêt. Chaque pas qu'ils faisaient les faisaient craquer. Cela énervait LixLi qui aurait préféré qu'elles soient silencieuses et molles comme de l'humus. Ils approchèrent encore et Stéphano sortit de sa voiture.
- Je vous avais demandé de venir seul, dit-il.
- Je sais, mais mon fils a insisté. Vous savez je suis très occupé ce qui fait que nous n'avons pas beaucoup de temps à passer ensemble donc dès que j'ai l'occasion j'essaie de me rattraper.
- Et vous trouvez que c'est le meilleur contexte ?
- Ça lui apprendra des choses.
- Assez joué, passons aux choses sérieuses. Donnez-moi vos téléphones.
- Nous n'en n'avons pas. Nous n'allons pas essayer d'enregistrer la conversation c'est un truc de débutants. Vous pouvez vérifier si vous voulez.
- Passons. Je sais que vous avez des informations compromettantes sur moi.
- En effet.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Récupérer le contrôle ?
- Non non non. Vous pouvez garder Out-er-Spayce. Nous voulons autre chose en échange.
- Autre chose ?
- Oui. Votre silence et votre abstinence dans nos affaires. Maintenant que tout semble marcher presque comme avant, vous aurez sûrement beaucoup plus de mal à contrôler les média. Mais je suis sûr que vous devez avoir des plans de secours. Il n'empêche que vous perdriez quelques plumes si jamais ces informations compromettantes s'échappaient. J'ignore ce que vous avez l'intention de faire, mais je doute fort que cela mette en danger les vie de la colonie qui doit partir. Vous n'auriez strictement rien à gagner. Il se trouve que j'ai moi aussi des projets. Rassurez-vous. Ils n'ont rien à voir avec la colonie et n'interfèreront pas avec les vôtres. Voici ce que je vous propose. Je ne dirai rien sur vos petites manigances, et en échange vous ne vous mêlez pas de mes affaires. Marché conclu ?
- Marché conclu, répondit difficilement Stéphano avec la mâchoire crispée.
- Merci. Pour vous prouver ma bonne foi, je vais vous aider avec vos fusées. Techniquement elles sont à moi mais bon. Nous savons tous les deux ce qui est arrivé. Je vais vous aider à gagner du temps au décollage. Demain à la première heure, je vous livrerai ma dernière trouvaille, avec le mode d'assemblage et d'emploi. Je crois que vous êtes assez intelligent pour vous débrouiller avec ça. Sur ce, j'espère vous croiser le moins souvent possible à l'avenir. LixLi allons nous-en.
- J'arrive papa. Je te rejoins je veux lui demander un truc.
- D'accord.
- Alors, commença LixLi quand son père se fut un peu éloigné, je ne sais pas qui est ton amie qui t'aide dans l'ombre, mais j'ai un message pour cette personne. Dis-lui que quel que soit ce qu'elle manigance, si jamais elle s'en prends à nous, je lui ferai mordre la poussière. Et au fait j'espère que vous avez prévu une place spéciale pour amener quelques animaux avec votre colonie ? Ah ? Vous aviez oublié ce détail. Vous pouvez me remercier.
LixLi rejoint son père dans la voiture. « Maintenant que ça c'est réglé, nous pouvons passer aux choses sérieuses de notre côté. Il est temps de nous assurer que l'ensemble du réseau souterrain est en état, et de faire une petite restauration. Je te laisse te charger du reste. Je serai absent quelques jours. Mais ne t'en fais pas. Venitia sera là. Ce soir je n'aurai besoin d'elle que quelques heures. N'oublie pas de faire livrer demain les canons à Stéphano.
- À la première heure. C'est noté.
Effectivement LixLi tint parole. Le lendemain à la première heure, une vingtaine de camions remorques entraient dans les locaux d'Out-er-Spayce.