Chereads / La Grande Fracture / Chapter 17 - Chapitre 7 - Partie 2 :

Chapter 17 - Chapitre 7 - Partie 2 :

L'instant suivant, le réincarné tomba au sol, accompagnant son cheval qui mourra une seconde avant, la poignée d'une dague sortant de l'œil pendant que la lame transperçait le cerveau. Juste avant que le cheval ne s'effondre sur sa jambe et ne la brise, le Kzhan'La réussit à bouger celle-ci pour qu'elle ne se retrouve pas écraser mais il roula tout de même sur le sol. Il se releva une dizaine de secondes après pour découvrir une vingtaine d'individus de gabarits différents mais portant tous une longue robe noire avec une capuche cachant leurs visages.

« Tu avais dit qu'il y avait un démon protégeant les cibles, déclara l'un des individus d'une voix grave non naturelle. Tout ce que je vois c'est deux sales gosses escortés par un gamin. Tu pensais peut-être que l'histoire d'un démon errant qui serait passé et les aurait aidé te sauverait ?

-Non, je vous jure que non, répondit une voix apeurée. Il y avait bien un démon. Il était couvert d'écailles noires, avait une queue et des cornes.

-Vraiment ? » L'individu se tourna vers Asgorath et le jaugea sans dire un mot pendant un moment, avant d'engager la discussion avec: « Je suppose que le démon dont il parle est toi, gamin. Quelque chose à dire pour expliquer ?

-Que ton homme a été tellement effrayé par moi qu'il me voit comme un démon. J'ai tué ses quatre alliés en quelques secondes après tout. Il me semble qu'il n'est pas habitué à mettre sa vie en jeu.

-Ha ha ha, je vois, c'est donc ta version, dit l'assassin en rigolant. Ce que tu dis a du sens, mais ça ne veut pas dire qu'il mentait pour autant. Mmh, dis-moi, pourquoi nous empêches-tu de faire notre boulot ?

-Pourquoi pas ? répliqua le faux humain

-Tu risques de mourir à continuer à les protéger, tu sais.

-Quoi ? Tu t'inquiètes pour moi, M. l'assassin ? Ne t'en fais, lança le démon avec un sourire vraiment carnassier et malveillant visible même dans ses yeux, le plus important pour moi, c'est ma vie. Après mes objectifs suivis par mes convictions. Autrement dit, s'il le faut, je vous laisserai tuer les deux Xiao pour survivre.

-Vraiment ? On ne dirait pourtant pas en te voyant. Tous tes muscles sont bandés, prêt à réagir à tout instant. Et tu me dis que tu les abandonnerais s'il le fallait. Je n'en crois pas un mot.

-Ce n'est pas comme si j'étais en danger pour l'instant.

-Oh ? On verra bien si tu resteras aussi arrogant longtemps. A l'attaque, siffla le chef des assassins après avoir levé et baissé le bras pour sonner le signal. »

L'instant suivant la vingtaine d'assassins attaqua, dix-huit fonçant, dague en main, vers Asgorath tandis que les deux restants courraient en direction de Jenny et de Samuel. Sans un regard vers eux, le démon partit explosivement vers le tueur le plus proche. D'un geste fluide, il dégaina et para la lame de l'humain avant de tourner sur lui-même et de le décapiter. Le démon frappa violemment du pied le cadavre pour le projeter sur le compagnon du mort. Celui-ci n'esquiva pas à temps et se retrouva gêner par le cadavre de son allié.

Profitant de la situation, le Kzhan'La empala les deux sur son épée, perçant le cœur du vivant par ce geste. Les mouvements du réincarné avaient été rapides et n'avaient pas pris énormément de temps, mais cela avait suffi aux autres assassins pour le rejoindre et attaquer. De la main gauche, le faux humain attrapa les dagues de ses deux victimes et, une fois que la distance entre lui et ses ennemis fut inférieure à deux mètres, il les lança. L'une atteignit la gorge d'un tueur mais la deuxième pénétra l'épaule et le fit reculer. Le démon se mit en position médiane, attendant l'assaut de ses ennemis.

Celui-ci vint rapidement avec l'approche d'un des assaillants. Asgorath plongea dans la garde de son opposant et, prenant sa lame avec une prise inverse, trancha la gorge du tueur. La main gauche agrippant la droite du mort, il tourna sur lui-même et planta la dague de son ennemi dans les côtes d'un autre.

« Ne bouge plus et lâche tes armes, ou on tue les gosses, cria l'un deux des assassins ayant décroché.

-Vous les tuerez quand même, alors non merci, répliqua le démon d'une voix égale, indifférente qui choqua tous les humains. »

Ses yeux flashèrent froidement. Sur les vingt-et-un ennemis, trois étaient morts, un ne semblait pas vouloir se jeter dans la bataille, deux étaient blessés et deux autres occupés avec les jeunes nobles. Il affrontait donc treize ennemis en forme et deux blessés. Un total de quinze. Le cerveau du Kzhan'La fonctionnait à pleine vitesse, cherchant un moyen de sauver les enfants et lui-même. Tout ce qu'il avait trouvé était un pari risqué dans lequel le chef des assassins privilégierait de le tuer afin d'éviter une fuite d'informations et qu'il essaie par la suite de se venger.

« Tuez vite les gosses et allez tuer ce gars ! Dépêchez-vous ! »

Asgorath serra les dents tout en se défendant contre les assauts coordonnés des assassins. Son pari avait échoué et Jenny et Samuel allaient mourir. Il n'aimait pas ça et cela le mettait en colère, mais que pouvait-il faire ?

Gzzzt ! Un flash illumina la zone de combat. Au même instant, des arcs électriques éclatèrent autour du mage. Ce dernier relâcha d'énormes quantités d'énergie spirituelle sous forme électrique qui foudroya les assassins les plus proches, onze d'entre eux dont les deux blessés. Les arcs électriques les foudroyèrent, stoppant leurs cœurs et grillant leurs nerfs. Se servant de la lumière produite, Asgorath jeta son sortilège des [Flèches Foudroyantes].

Une vingtaine de flèches partirent des arcs électriques aveuglant, fendant l'air et les assassins. Les quatre derniers assassins qui avaient attaqués Asgorath ne comprirent même pas comment ils moururent alors qu'une douzaine de flèches de foudre percèrent leurs corps et les électrocutèrent. Deux des flèches, les plus rapides du lot, filèrent vers les deux assassins qui gardaient les enfants. Aveuglés, les tueurs comme les enfants ne virent rien venir et les deux flèches perforèrent le crâne des premiers, sauvant et libérant les seconds.

Le reste des flèches avaient pour cible le chef des assassins. Après s'être assuré la mort des deux assassins s'en prenant à Jenny et Samuel, le démon se tourna vers le meneur ennemi.

Le visage couvert de ce dernier apparut à quelques centimètres de lui à cet instant et une lame pénétra profondément dans son ventre, le transperçant. Du sang monta dans la bouche du réincarné. Il gargouilla quelques secondes avant de cracher du sang et de grogner.

« Je croyais que tu ne les sauverais pas si ta vie était en danger ? se moqua l'assassin

-Mon corps … a bougé tout … seul, peina à dire le Kzhan'La.

-Mais bien sûr. J'étais certain que tu lâcherais un gros sort à un moment ou un autre, et que ça me créerait une ouverture. Tu as agi comme je le souhaitais, ricana-t-il. Maintenant, meurs ! »

Asgorath ne dit mot et leva ses bras, enlaçant le tueur aussi fort qu'il le pouvait, et posa son menton sur son épaule. L'assassin rigola devant les efforts stupides du faux humain. Il tourna sa lame dans la plaie, déchirant les chairs et accentuant les blessures. Le sang coula à flot, diminuant les forces du réincarné. Un éclair impitoyable éclaira son regard. Il ouvrit lentement la bouche et la referma violemment sur le coup du meurtrier, serrant de toutes ses forces sur la fragile gorge.

Le tueur hurla de douleur. Alors que les dents de l'adolescent s'enfonçaient dans sa gorge, il lâcha l'épée courte qu'il tenait et sortit une dague. L'empoignant d'une main ferme, il frappa hystériquement avec, poignardant encore et encore le ventre et le torse du démon, provoquant des giclées de sang à chaque fois.

Pris de frénésie, le réincarné ne ressentit qu'une très légère douleur par ces frappes. Je dois survivre. Je vais survivre. Je vais survivre ! Je vais survivre !!! pensait Asgorath sans arrêt. Il s'agissait des seules pensées dans son esprit. Il était tellement concentré sur sa survie, et donc la mort de son ennemi, qu'il ne remarquait même plus la dague rentrant et sortant frénétiquement. Ses mâchoires serraient et serraient et serraient autour de la gorge. Comme une bête sauvage, il secouait la tête afin de déchirer les chairs et de faciliter la pénétration des dents.

Le chef des assassins et le démon restèrent dans cette position pendant presque une minute. Une large flaque de sang était apparue aux pieds des deux combattants, la majorité appartenant au démon. La blessure à la gorge du tueur était grave, mais les dents enfoncées servaient de bouchon, bloquant la quasi-totalité du sang essayant de s'écouler. Asgorath avait réussi à planter ses dents très profondément dans la gorge du tueur, atteignant la trachée et la jugulaire.

Il ne pouvait plus continuer à enfoncer ses dents dans la chair de son ennemie car, à chaque seconde qui passait il recevait plus de blessures et perdait plus de sang, amenuisant incroyablement ses forces. Il devait en finir maintenant. Puisant dans ses forces, il poussa l'assassin et rejeta sa tête en arrière d'un grand coup.

Un bruit écœurant se fit entendre lorsqu'un morceau de la gorge, de la trachée et de la jugulaire abandonnèrent leur corps pour suivre les dents du Kzhan'La. Celles-ci avaient continué à se refermer pendant le mouvement de tête. Le démon se retrouva donc avec le morceau de chair et de sang dans la bouche. Du sang dégoulinait de sa bouche sur son menton et jusqu'à son torse.

Il ressemblait à une bête sauvage venant de tuer et de dévorer sa proie mais, contrairement à celle-ci, il ne mangea pas ce qu'il avait dans la bouche et le recracha presque aussitôt. Tout en regardant l'assassin essayé de parler et de se toucher la gorge se vider de son sang, le mage retira l'épée courte de son ventre et s'assit.

Bien que le chef des assassins soit puissant, au moins bien plus qu'Asgorath, il ne pouvait survivre sans sa jugulaire et sa trachée. Cela ne l'empêcha pas de tenir pendant plusieurs minutes sans mourir. Il souhaitait se mouvoir vers Asgorath pour le tuer mais la perte de sang et d'oxygène le rendait incapable de bouger. Le démon eut un sourire fatigué avec un soupçon de cruauté.

« Je t'avais bien dit de ne pas t'en faire pour ma vie M. l'assassin, déclara Asgorath avec un petit rire lugubre qui lui arracha une quinte de toux. »

Peu de temps après, il se laissa tomber sur le sol. Il était gravement blessé et avait utilisé beaucoup d'énergie spirituelle pour créer des arcs électriques et vingt flèches de foudre. Le démon respirait difficilement. Il avait perdu beaucoup trop de sang. Il se mourrait. Fermant les yeux, il réfléchit à une méthode pour survivre mais ne trouva rien. Sa seule chance de survie était d'être soigné par les deux jeunes. Mais est-ce que cela arriverait ? Le réincarné ne pouvait pas le savoir et cela l'angoissait. Il ferma les yeux et attendit pour voir ce qu'y allait se passer.

Les personnes en question avaient écouté tout ce qui avait été dit et observé le combat en entier, et elles ne savaient pas comment réagir. Le discours du démon sur comment il les abandonnerait pour survivre s'il le fallait les avait refroidis et effrayés mais, au final, il les avait protégés et avait été blessé à cause de cela. Ils se regardèrent un instant puis, serrant les dents, Jenny se résolut et avança vers Asgorath. Déchirant les divers habits des morts pour faire des bandages, elle les appliqua de manière à stopper les saignements, transformant à moitié le démon en momie. Son frère, abasourdie, poussa un profond soupir et alla l'aider. Il aurait préféré qu'elle l'abandonne mais, si elle l'avait fait, elle n'aurait pas été sa sœur, et il ne savait donc que penser.

Grâce à leurs efforts, les saignements furent temporairement stoppés et la vie du blessé sauvée, mais ce n'était au final qu'une mesure temporaire. Lorsqu'ils eurent terminé, ils montèrent le faux humain sur l'un des chevaux et, le guidant pendant qu'ils chevauchaient les leurs, ils partirent aussi vite qu'ils pouvaient vers Bordall. Le trajet leur prit plus d'une heure au cours de laquelle Jenny vérifia que l'état d'Asgorath n'empirait pas. Elle dut, à plusieurs reprises, resserrer ses bandages mais, au final, le Kzhan'La ne fit pas de rechute.

Les premiers soins de la jeune fille aidèrent le réincarné mais, étonnamment, le plus gros du travail de survie fut l'œuvre du blessé lui-même. Malgré sa métamorphose, il y avait des parties qui restaient celles d'un Kzhan'La. Ses cœurs et son sang par exemple. Ses graves blessures avaient forcé ses cœurs à battre plus fort et à accélérer la vitesse du sang dans ses veines. Mais ce sang aussi était spécial.

Chaque espèce avait ses propres caractéristiques, et plus encore dans le cas de races venant d'environnements dangereux ou extrêmes comme dans le cas de certaines races démoniaques. Parmi elles, on trouvait des races dont le sang était un acide, d'autres qui servaient de poisons ou encore une race dont le sang était gazeux. Les particularités du sang des Kzhan'La venaient des bactéries et protéines coulant dedans et parcourant son corps. Chacune avait ses propres caractéristiques mais, en somme, ces bactéries et protéines servaient à améliorer les capacités physiques en procurant de l'énergie, en facilitant le fonctionnement des organes et des muscles et la récupération de l'individu.

C'était ce dernier point qui était crucial. Bien qu'Asgorath ne connaisse pas lui-même les caractéristiques physiques que possédaient sa race, elles existaient et l'aidaient depuis toujours. Sans elles, ses dommages internes auraient été bien pires et il aurait perdu bien plus de sang. Heureusement pour lui, les avantages cicatrisant de son sang avaient limité les dommages internes et d'ores et déjà commencé à régénérer ses chairs.

Cependant, le fait que le Kzhan'La se soit métamorphosé en humain avait quelque peu réduit l'efficacité et donc, il serait mort sans l'aide de Jenny et de Samuel. La race des Kzhan'La avait atteint son statut parmi les races démoniaques grâce à ses avantages évolutifs et un talent naturel hors norme que peu d'autres races possédaient.

Toujours était-il que le réincarné survivait grâce à son sang et aux soins de Jenny Xiao, bien que cela soit difficile. La perte de sang du démon était grande. Il en avait perdu une grande quantité. A cause de cela, il était lentement tombé inconscient, jusqu'à finalement complètement perdre connaissance. Il n'avait pu voir que les efforts de Jenny pour le bander, sans rien connaitre de la cavalcade qui avait suivi.

« Halte ! s'écria l'un des gardes de la cité lorsqu'il vit arriver le groupe. Arrêtez-vous immédiatement et déclinez vos identités !

-Pas le temps, répliqua Jenny d'une voix forte. Nous avons été attaqués par des bandits et mon ami a été grièvement blessé alors qu'il nous protégeait. Où se trouve le prêtre le plus proche ?

-Anthony, viens là ! Je veux que tu les amènes à l'église et demandes au Prêtre Henry de le soigner personnellement, ordonna le garde après avoir jeté un coup d'œil au blessé et découvert son état. Mais fais attention. On ne sait pas qui ils sont, ajouta-t-il à voix basse.

-Bien chef ! »

Le garde amena rapidement le groupe à l'église et l'aida à approcher le meilleur soigneur de l'église, le prêtre en chef de la ville. Ce dernier avait reçu le titre de Prêtre, montrant qu'il avait atteint un degré de maîtrise d'assez haut-niveau, et qu'il était désormais à un stade transitoire. S'il arrivait à dépasser ce stade, il obtiendrait de grands honneurs, sinon il resterait un individu très important … … mais uniquement dans des coins sans trop d'importance. Il restait enfermé dans ses quartiers, essayant d'accroître ses forces pour passer cet important palier. Jenny et Samuel furent forcés de rester au pied de la porte de l'église alors que le garde entra dedans poliment mais avec vitesse.

Il dut rapidement forcer le passage pour atteindre le Prêtre Henry, celui-ci ne souhaitant pas être dérangé par une affaire triviale comme les soins d'un voyageur inconnu. Anthony, cependant, ne se laissa pas stopper et usa de ses muscles pour entrer de force dans les quartiers personnels du religieux. Tout du long, les jeunes nobles entendirent des cris provenant du temple, la majorité venait des croyants et des religieux à l'intérieur, offusqués des manières du garde mais quelques cris venaient de ce dernier, expliquant la raison de sa venue et ses ordres. Les cris durèrent un moment, avant que la situation ne se calme avec l'apparition du prêtre en chef et que le garde ne lui explique la situation.

Le Prêtre Henry sortit et regarda les jeunes Xiao, qui le regardèrent à leur tour. C'était un homme d'apparence assez âgé, d'un peu plus de soixante ans, qui avait une peau assez pâle sans barbe et des cheveux noirs parsemés de gris. De taille moyenne, il portait une bure blanche avec un col argenté qui cachait des muscles peu développés. Ses yeux, au milieu d'un visage aux traits assez sévères, rendaient le visage un peu plus chaleureux. Ils évaluaient les jeunes devant lui, cherchant le blessé. Ce dernier, affalé sur son cheval, inconscient, attira rapidement son regard. Il ne lui fallut pas longtemps avant de comprendre que le jeune homme était gravement blessé.

« Amenez-le à l'intérieur, dépêchez-vous, déclara-t-il après un hochement de tête, avant de continuer pour les personnes dans l'église. Allez-me chercher de l'eau pour nettoyer les plaies, et de l'eau pour boire.

-Merci, souffla Jenny alors qu'elle faisait descendre Asgorath et l'emmenait à l'intérieur avec l'aide de son frère. »

Le prêtre en chef ne sembla rien entendre. Des disciples vinrent l'aider tandis que d'autres partaient exécuter leurs ordres. Le garde observa en silence, se gardant d'agir maintenant qu'il avait rempli sa mission. Délicatement, mais promptement, Asgorath fut emmené dans un lit. Son haut fut retiré, le laissant torse nu, avant que les bandages ne soient enlevés prudemment.

L'un des croyants arriva avec un seau rempli d'eau et le prêtre en chef nettoya les plaies du réincarné avec. Même avec ses sorts de soins, mieux valaient vérifier que rien n'avait été laissé dans le corps et faire ce qu'il fallait pour éviter une infection. Il avait déjà vu des personnes être soignées, leurs blessures disparaissant, alors que des morceaux de lame étaient restés dedans, ou bien une personne soignée avait attrapé à cause de sa blessure une maladie. Dans les deux cas, si les individus en question n'étaient pas morts, ils avaient passé des moments difficiles.

Comme il n'y avait rien d'étranger dans le corps d'Asgorath, et que ses chairs ne semblaient pas avoir de problèmes, Henry lança ses sorts. Il chanta les formules d'une voix belle aiguë ne ressemblant en rien à sa voix plutôt grave de la vie de tous les jours. Ses premiers sortilèges furent [Remède] pour être certains d'éliminer les microbes, suivi de [Récupération] pour redonner de l'énergie au faux humain et ainsi faciliter sa guérison, avant de finir par [Régénération], un sort de soin du cinquième niveau. Le religieux travailla pendant plus de trente minutes avant que les blessures ne guérissent enfin. Même alors, l'état de faiblesse du démon le forçait à rester endormi, mais au moins n'avait-il plus l'impression de souffrir.

« Il est sauvé maintenant, déclara Henry d'une voix fatiguée, mais il a besoin de repos. Il va dormir pour plusieurs jours au moins. Ne vous en faites pas, je ne vais pas vous expulser tout de suite. Votre ami peut continuer à utiliser ce lit et, pendant que j'y suis, je vais aussi vous hébergez mais je souhaiterais que vous nous aidiez dans nos tâches quotidiennes. Ça vous va ?

-Quoi ? mais ça …

-Nous allons le faire, interrompit Jenny avec un regard noir vers son frère. Après tout, il faut bien que l'on vous remercie pour avoir soigné Asgorath. Par contre, que devrons-nous faire ? Et combien de temps va-t-il dormir?

-Bien, bien, tu as un bon caractère jeune fille, commenta le prêtre avec un sourire et un léger rire. Les tâches à réaliser ne sont pas compliquées. Il y a le ménage, les repas, la vaisselle, le linge, aider les blessés, les malades et les croyants, participer aux messes et milles autres petites choses. Croyez-moi, vous ne vous ennuierez pas durant votre séjour. En ce qui concerne votre ami, je dirais qu'il ne dormira pas plus de huit, plus probablement quatre ou cinq.

-Je vous remercie pour votre aide, vraiment, dit la jeune fille honnêtement et avec un léger salut de la tête. Mon frère et moi allons poser nos affaires et nous préparer à vous aider.

-Très bien. Marie, Jules, appela l'ecclésiastique, vous vous occuperez de l'installation de ces jeunots et de leur expliquer ce qu'ils devront faire.

-Bien, Monsieur, répondirent les interpellés. »