Dust se réveille une fois de plus dans un endroit inconnu.
Dérouté et abasourdi, il regarde le haut plafond où se trouvent des sculptures de hiboux se battant au-dessus de sa tête.
Un magnifique chandelier en cristal en forme de grappe de raisin est tenu par le talon d'un des oiseaux et illumine la pièce d'une lumière chaude.
Sa main passe sur son visage pour essuyer la sueur froide.
Que diable s'est-il passé ?
Il porte toujours ses vêtements et son pantalon colle à sa peau parce qu'il a transpiré.
Sa bouche est sèche aussi.
Est-ce que j'ai rêvé de tout ça ?
Mais je m'en souviens que trop bien.
À moitié allongé sur le grand lit, le dos contre la tête de lit en bois, il regarde autour de lui.
Dust ne se souvient toujours pas de qui il est.
La chambre ressemble à celle que l'on voit dans un château. Le bois utilisé pour les meubles est d'une couleur qui rappelle une cerise bien mûre, le tout finement sculpté en des surfaces en relief.
Deux grandes armoires se trouvent à sa gauche, tandis qu'à sa droite, une table de chevet possède une simple lanterne avec une bougie.
Il y a aussi une porte devant le lit à quelques mètres avec une poignée en forme d'aile argentée.
Le miroir de deux mètres à côté reflète le visage déconcerté du garçon.
Il inspecte son propre visage avec curiosité tout en descendant du lit .
Des yeux marron foncés soulignés de cernes sombres entre des mèches brunes le regardent en retour.
C'est un regard froid et brumeux.
Un regard qui devrait appartenir à un être perdu, acculé mais déterminé.
C'est étrange, pense-t-il, j'ai des yeux fuyants mais ils sont ... perturbants s'ils restent immobiles.
De nouveau, la même question lui vient à l'esprit.
qui suis-je ?
Ses chaussures touchent le tapis blanc où des fleurs de lys sont tissées avec des fils d'argent.
Quand il se lève, il peut confirmer à l'aide du miroir qu'il est effectivement de petite taille.
Il peut également voir que ses muscles sont plus tracés qu'il ne l'avait pensé notamment au niveau de ses mollets.
Ses cheveux lui arrivent à la mâchoire, il a de petites lèvres qui semblent contenir un ricanement perpétuel.
Son visage est rond, ses pommettes sont prononcées tandis que ses joues sont creuses.
Ses sourcils cachés par sa frange sont des lignes horizontales sans aucune courbe.
De petites cicatrices sur sa peau autour de son œil droit peuvent être vues si on y prête suffisamment attention. Comme si elles avaient été laissées par des éclats de verre.
Il n'est pas beau comme Suspicious. Mais au moins il est plus que correcte.
Où suis-je ?
En tournant la tête, il regarde tout ce qui l'entoure.
Après l'armoire, une partie du mur est recouverte de rideaux de velours vert sapin.
les draps du lit sont de la même nuance.
Dust ouvre les rideaux et découvre des fenêtres qui font sa taille.
Il essaie de regarder à l'extérieur mais ne voit que l'obscurité absolue. Considérant son cauchemar, il recule comme s'il était encore dans la mine.
Depuis tout à l'heure, il ne s'est pas détendu un seul instant.
Il n'est pas idiot.
Ses mains touchent ses poches qui contiennent encore des pierres bleues.
La mine et la créature n'était pas un cauchemar. Maintenant qu'il est plus réveillé, il en est sûr. C'était réel.
Et il a dû s'évanouir lorsque la porte s'est ouverte là-bas.
si ses souvenirs sont corrects, Suspicious s'est effondré devant lui aussi.
Alors... Pourquoi est-il ici ? Qui l'a mis au lit ? L'un des autres du groupe ?
Cela ne semble pas probable.
Où sont les autres ? Où est la créature ? Comment peut-il même trouver une explication à tous les événements surnaturels qui lui sont arrivés ?
Doit-il même en trouver une ?
Peut-être qu'il est en fait fou et qu'il délire actuellement dans un asile pendant qu'un médecin essaie de le faire changer d'avis.
Vraiment, cette théorie est la plus réaliste.
Alors Dust se demande sérieusement.
Suis-je fou ?
En tout cas, aucune voix dans sa tête ne lui répond.
Ainsi, Dust s'accorde le bénéfice du doute.
S'il est fou, qu'il en soit ainsi.
Si c'est la réalité, il ferait mieux d'agir avec sagesse.
Il cherche dans la pièce quelque chose d'utile mais ne trouve rien à part des vêtements élégants dans les deux armoires et des bottes en cuir.
Après un peu de réflexion et de préparation mentale, il prend la lanterne sur le chevet et vient se placer devant la porte de la chambre.
Le garçon inspire longuement.
Ses oreilles tentent de capter tout bruit étrange derrière elle.
Il n'entend rien d'autre que le vent hurlant dehors.
Avec précaution, il ouvre la porte.
Dust s'attendait à voir un couloir sombre tout à fait semblable à celui de la mine avec un monstre fait de brouillard lui sautant au visage.
Mais à la place, un petit salon apparaît devant ses yeux éclairé par des bougies.
Il y a des couches vertes avec des décorations dorées représentant la nature, des coussins colorés aussi doux que le pelage d'un lapin avec devant eux une table ronde et brillante en bois et aux pieds courbés au centre de la pièce. Une cheminée éteinte au fond se trouve entre deux portes.
A sa gauche, trois fenêtres encadrées par leur rideau de velours noué d'un ruban blanc.
Le tout est simple et chalereux mais ça nw peut cacher à quel point tous les meubles sont des produits luxueux que l'on ne peut trouver que dans les châteaux européens.
En marchant sur le parquet, Dust traverse la pièce et choisit d'ouvrir la porte à sa droite.
C'est une grande salle de bain.
Le bain estprêt, l'eau chaude embrume le miroir au-dessus du lavabo.
Un lavabo qui semble être fait d'un matériau comme le jade avec un robinet en argent.
Un robinet ?
Io tourne le robinet et une seconde plus tard l'eau claire coule.
Le garçon la boit avec bonheur.
Dusr se sent un peu en sécurité. Pour changer.
Quelqu'un lui a préparé un bain.
Si les gens ont le loisir de penser à cela, cela doit signifier qu'il n'y a pas de monstre en quête de sang ici.
Il hésite, puis il cède. Son corps tout entier est submergé sous l eau chaude.
L'eau est à la parfaite température et le recouvre comme une étreinte chaleureuse.
Dust veut encore retarder le moment où il devra regarder l'autre porte car l inconnu ici l inquiète.
Après avoir pris un bain, il revient dans la chambre et s'habille avec les vêtements trouvés dans l'armoire. Mais le jeune homme garde ses chaussures. Les pierres bleues sont mises dans ses nouvelles poches. Comme un porte-bonheur.
Puis il revient dans le salon et prend la bonne porte tout en gardant toujours dans sa main la lanterne.
Dust ne pense pas à quitter le bâtiment. Après tout, quand il a regardé par la fenêtre, l'obscurité opaque était assez inquiétante.
Mais le garçon voudrait savoir où il est, et où sont les autres.
Et, Dust pense en se frottant le ventre, je veux quelque chose à manger.
Derrière cette porte, il trouve un couloir avec beaucoup d'autres portes et des bougies allumées.
Heureux de voir les lumières, Dust se détend un peu plus.
Le garçon ne regarde pas les autres pièces mais se dirige directement au bout du couloir pour descendre.
Un majestueux escalier en colimaçon l'attend assez loin de celui de la mine.
Il n'a rencontré personne à son étage.
Maintenant, il descend les marches, les hurlements du vent se réduisent à des murmures.
Il monte à un autre étage mais continue de descendre. Il peut y entendre des voix.
Lorsqu'il voit le rez-de-chaussée, le garçon s'arrête pour regarder avec émerveillement les portes en bois sculptées qui font cinq fois sa taille. À côté, une horloge de deux mètres de haut a ses aiguilles immobiles.
La main libre de Dust caresse la rampe de marbre blanc.
Pony est devant avec le vieil homme . Les deux discutent entre eux sans l'avoir vu.
Le garçon soupire de soulagement .
Cet endroit semble sûr pour le moment.