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Chapter 84 - Qui est le taré qui pouvait bien habiter ici ? (3)

Pour Takeo Orokamono, la journée ne pouvait pas être pire.

Par il ne sait quel malheur le projet que lui a confié son bon maitre, et ce malgré sa grande détermination et le nombre conséquent de cobayes lui étant alloué, stagne toujours au point où il a été laissé, les sujets de test devant toujours être confinés dans les tubes fabriqué par le maitre, flottant dans le liquide, sans quoi ils se finiraient rapidement une fois exposés à l'air libre. Aucune des théories ou solutions imaginée par son brillant cerveau ne parvenant à se concrétiser, les créations continuant de mourir à petit feu, ne pouvant que mourir lentement dans cet océan de liquide antibactérien, le meilleur ayant à peine dépassé le stade des deux mois, sans jamais avoir été sortis de sa capsule et sans aucune interaction conforme à un être vivant, se contentant de battre faiblement du cœur, un parfait légume en somme, qui en plus ne peut même pas grandir.

Faisant qu'en ce jour, lorsque Takeo se leva pour voir sur son calendrier que le temps qui lui avait été accordé s'était déjà écoulé de moitié, il ressenti un froid glacial lui chatouiller la nuque. Dans le même temps, son sang commençant à bouillir face à la situation.

Piqué au vif dans son orgueil en voyant le manque complet d'avancement dans sa mission incapable de visualiser qu'un esprit aussi génial que le sien puisse ne faire que si peu de chemin en tellement de temps. Ainsi que légèrement effrayé à l'idée que son incroyable maitre puisse prochainement passer cette porte qu'il a lui-même fermé et l'honorer de sa présence pour réaliser que si peu a été fait par son humble disciple, son maitre, bien que grandiose et bien au-dessus de la simple personne, n'étant pas exempt d'impatience, n'étant point un modèle en termes de miséricorde et très peu réceptif aux excuses.

C'est donc plein de hâte et avec une certaine agitation qu'une fois ses besoins primaires rapidement exaucé, Kadeo ce soit mis au travail dès le matin, si son horloge interne est toujours correcte, ne perdant pas une seconde et redoublant d'effort. 

Et des efforts il en a donné, étudiant, lisant, observant, notant, inscrivant, perçant, injectant, cisaillant, découpant, ouvrant, écorchant, arrachant, inspectant. Tout dans le but d'atteindre l'objectif que lui et son glorieux maitre se sont fixés, étudiant les nombreux cobayes et matériel de test à sa disposition, issus de clans ayant inspiré la peur ou simples shinobi de familles d'illustres inconnus. Observant et testant afin d'enfin pouvoir percer à jour ce grand mystère qu'est le chakra et sa diffusion parmi les gènes, analysant chaque cellule à sa disposition pour enfin comprendre cet incroyable cadeau des dieux permettant à certaines personnes de transcender leur simple condition humaine. Permettant à des fils de clan d'être à la hauteur de leur nom et pour ceux qui comme son maitre se révèlent fils d'humbles personnes, de surmonter la fatalité de leur naissance et de briller de mille feux parmi les siens.

Pour que cette compréhension puisse et introduite et utilisée, pour que ces gènes si précieux ne se perdent pas et puisse être recrées.

Car Kadeo le sait, ceci bien que semblant être le sommet de la montagne pour lui, n'est qu'un pas, qu'un échelon pour son maitre, celui-ci désirant bien plus que comprendre ce génie, cette anomalie de la nature, mais voulant la reproduire, la dupliquer et la transmettre.

Et non par les voies humaines et naturelles, mais bien par celles de la science. Et Kadeo sait que dans la magique machine de son maitre, il sera le plus gros des rouages.

Il sera celui-ci qui grâce à son génie permettra à son maitre d'enfin glorifier et incarner son rêve de l'immortalité pure, il sera celui-ci qui permettra enfin à son maitre de créer des clones de sang, de parfaites copies d'ADN ou créations reproduites à partir de celui-ci, de vrais corps créés non pas par un processus naturel mais par la puissance de la science.

Car bien qu'il n'ait pas compris le rapport avec l'immortalité que son seigneur a à quelques reprises brièvement exposé lors de leurs habituelles vivisections, Kadeo sait que ce qu'il recherche dans les caves de cette mine puante est un élément clé de tout cela. Et qu'il est un des pions les plus importants dans le grand jeu de shogi.

Grace à ses prouesses et à ses ressources, il pourra enfin arriver à ce sur quoi lui et son seigneur ont travaillé durant si longtemps, il arrivera à recréer un être humain à partir de simples cellules. Il arrivera à maitriser la vie elle-même, sachant créer et recréer à partir du simple adn, pouvant par exemple grâce à quelques restes de senju de créer pour son maitre un être complètement capable du mokuton qu'affichait le dieu des shinobis. Sachant créer des armées grâce à la simple peau laissée par une pauvre âme. Un simple bras laissé par un Kaguya sur le champ de bataille pouvant devenir la source d'innombrables hordes de montres d'os. 

Il le sait, grâce à l'union de lui et son maitre, ils pourront maitriser la vie, ils n'auront d'égal personne d'autre sur cette terre même par le rikudo sennin lui-même, ils transcenderont leur simple condition de base pour être ce que nul humain avant eux n'a pu devenir. Ils seront des dieux à l'état pur ! Maitrisant force et chakra, créant et recréant comme Kami à la naissance du monde. Ils évolueront pour atteindre les cieux ! Car qui maitrise la vie elle-même n'a pas d'égal. Son maitre deviendra ce qu'aucun shinobi n'aura et ne sera jamais, et kadeo sera le simple artisan derrière tout cela. Et il en est bien content, il sera l'homme des carrières qui offrira au sculpteur le rock pour son prochain chef-d'œuvre, il sera le papier du plus beau poème, il sera l'instrument du plus beau musicien, il sera le fournisseur du meilleur artiste, il sera l'escalier sur lequel son seigneur marchera pour atteindre les cieux !

Et c'est cette promesse que s'est donné Kadeo, à la fois à lui-même mais aussi à son maitre quand celui-ci refermait les murs de son laboratoire. Grace au génie de son maitre et à la vision de Kadeo, le secret de la vie seront entre leurs mains.

C'est pourquoi à mesure que plus le temps avançait, plus son humeur se dégradait. 

Comme à leur habitude ses créations ne montraient pas le moindre signe d'amélioration, même les clones dits "pures" de shinobis, parfaites reproductions physiques de leur origine d'ADN, ne restant en fin de compte que de vulgaires et pâles copies, tenant encore moins longtemps que leurs homologues dits "nouveaux-nés", même fermé du monde à l'intérieur de leurs tubes et protégés de l'air par le liquide protecteur, leur décomposition pouvant être observée à vue d'œil, donnant peu d'espoir pour leur vie en dehors des barrières médicales.

Pour parler gros, la seule chose que lui et son maitres ont été capables de produire jusqu'ici ne sont que de parfaits petits patients atteints d'un cancer en phase terminale, et encore...

Au moins les cancéreux ont les facultés basiques de'un etre vivant, ils pensent, parlent, bougent, réagissent à leur environnement, meme les pires cas sont encore à un stade équivalent à un escargot. 

Mais là rien, pas de langage, ce serait même trop beau comparé à leur situation actuelle.

La réalité est qu'ils ne possèdent rien, aucune vie, pas la moindre activité cérébrale recordée dans les machines qui leur sont rattachées, aucune électricité, aucune réaction à aucun stimuli, une respiration ne pouvant pas être entendue, seulement constatée lors de l'ouverture des corps. L'entièreté des sujets de test n'étant qu'un vaste potager de légumes inutiles à la consommation ni à quoi que ce soit et mourant à petit feu, à petit feu très rapide.

D'ailleurs Kadeo se surprend encore à utiliser le mot ils, ou eux. C'est un bien trop beau mot pour ces ratés d'expérience, dont même les mollusques ont plus d'activité au niveau du cerveau.

Bien que l'heure avancée ait plongé la mine dans un silence oppressant, ponctué seulement par les échos lointains du goutte-à-goutte produit par les conduits en pierre formant les canalisations et se terminant kami sait où, ainsi que les machines ronronnant faiblement en alimentant de vie les derniers sacs de déchets encore "debout" parmi la liste, Kadeo refusait de s'arrêter. Ses yeux rougis par l'effort fixaient le dernier spécimen plongé dans un tube de stase, ce qui était autrefois un splendide spécimen du klan Nkiva. 

Kadeo se surprenait des fois encore des moyens incroyables de son maitre, un membre du clan Nkiva ? Un des clans fondateur d'Iwagakure ? Dont la renommée en ces jours de la troisièmes guerre ninja a atteint des sommets ? La portée et les pouvoirs de son maitre ne cesseront donc jamais de le surprendre. 

Certes ce... Reikan ? Reikan n'était qu'un membre de la branche secondaire, un petit milicien en somme, et probablement pas très important, mais l'exploit est là. 

Qui sait, peut-être qu'un jour il pourra gouter à un hyuga ou un hozuki ?

S'il s'en sort...

Mais c'est du blabla, qui que cette chose fut, il n'en restait aujourd'hui qu'une masse informe qui ne ressemblait plus à rien de vivant, ses déjections de ce matin ayant plus d'allure que ce qu'il avait sous les yeux.

Pourtant, il y avait là un potentiel, il en était persuadé. Un potentiel que seul un esprit aussi éclairé que celui que son maître a choisi pour cette tâche pouvait réellement comprendre et exploiter.

Sa frustration devenait presque tangible, se mêlant à une sourde colère contre lui-même. Chaque échec lui semblait une insulte, non seulement envers son propre génie, mais aussi envers son maître, l'homme pour qui il sacrifierait volontiers son corps et son âme, même si ceux des autres en priorité. Les doigts crispés de Kadeo martelaient les claviers des interfaces tandis qu'il ajustait des dosages, reconfigurait des séquences génétiques, et relançait des simulations. Ils sentait les veines dans ses mains bouillonner lorsqu'il passait au scalpel et aux autres instruments et moyens plus tachant, cisaillant avec une frénésie et un zèle dont son seigneur serait très certainement amusé.

"Peut-être que j'ai sous-estimé l'instabilité des matrices énergétiques… Oui, c'est ça, le chakra est trop volubile, trop insaisissable," marmonna-t-il entre ses dents serrées, sa voix rauque trahissant des heures de mutisme concentré. Il fit un geste brusque, ordonnant aux bras mécaniques au-dessus du tube d'injecter un nouveau cocktail d'enzymes modifiés. "Cette fois, ça fonctionnera. Ça doit fonctionner."

Mais même en prononçant ces mots, il sentit une hésitation sourdre dans son esprit. Une infime part de doute, insidieuse et glaciale, qui grignotait ses certitudes. Et si tout cela n'était qu'une chimère ? Une quête impossible, dictée par les rêves démesurés de son maître, que même lui, avec tous ses efforts, ne pourrait jamais accomplir ? Ce n'était pas seulement sa propre vie qu'il risquait en échouant. Non, c'était pire. Il risquait la déception de celui qui l'avait tiré de l'obscurité de l'ignorance, qui l'avait façonné en un véritable savant. Qui avait pris la pierre précieuse qu'il était pour en faire un bijou, qui avait transformé ce rock certes beau mais inutile en un diamant d'une beauté sans pareille.

Kadeo repoussa cette pensée d'un mouvement sec de la tête. Il n'avait pas le droit au doute. Pas alors que chaque seconde de retard le rapprochait de cette éventualité fatale : la porte s'ouvrant sur la silhouette de son maître, impassible mais terriblement silencieux. Il pourrait presque entendre sa voix, froide et tranchante, lui demander des comptes. Non, il ne pouvait pas laisser cela arriver.

Alors que le liquide dans le tube commençait à s'agiter sous l'effet des nouvelles injections, un bip insistant attira son attention sur une console adjacente. Un graphique sinusoïdal, jusque-là morne et plat, venait de s'animer. Kadeo se figea. Était-ce…? Non, il ne devait pas se réjouir trop vite. Il observa, suspendu à ce léger mouvement. Une activité électrique, faible, mais indéniable, s'était manifestée dans le spécimen. Une ébauche de vie.

Il se redressa, un frisson d'adrénaline parcourant son corps épuisé. "C'est ça… C'est ça, je le savais ! Il y a un chemin !" Sa main agrippa un dictaphone posé sur la console, ses mots précipités transcrivant ses observations : "Sujet numéro 3268, cycle d'injection numéro 57. Premier signal mesurable d'activité neuronale détecté à 03:42. Les modifications enzymatiques semblent permettre un début de stabilisation…"

Oui... oui, oui, oui, oui !

Pour la première fois dans tout cela, et de ses mains propres, pas celles de son seigneur ni des autres lui susurrant dans l'oreille mais bien de lui ! Pour la première le cerveau envoyait quelque chose, pour la première fois la vie pouvait être sentie, elle était là ! Il était là ! Le secret de la vie ! à portée de main, prêt à être cueilli.

Mais son exaltation fut de courte durée. Le graphique, après une montée hésitante, chuta brusquement. Une alarme retentit, indiquant une défaillance interne. Kadeo se précipita vers les commandes, tentant de stabiliser les paramètres vitaux du sujet. Les machines protestaient, les chiffres viraient au rouge, et le tube se remplissait d'un bruit inquiétant, une sorte de gémissement mécanique annonçant une rupture imminente. Le grincement du métal grondant telle une bête mourante, résonnant dans ce froid endroit.

Dans un dernier sursaut désespéré, Kadeo ordonna une purge complète des fluides et des systèmes de soutien. Le tube se vida dans un bruit strident, laissant apparaître un amas de corps flasques, inertes, mou et vides. Une fois encore, il avait échoué.

Il recula d'un pas, tremblant, son regard vidé de toute émotion. "Pourquoi…" murmura-t-il, ses poings se refermant lentement. Pourquoi la vie, ce simple miracle, se montrait-elle si insaisissable ? Pourquoi le chakra, cette force transcendante, refusait-il de se plier à sa volonté ?

Le silence retomba lourdement, et avec lui, une ombre pesante. Kadeo sentit son épuisement l'envahir soudainement, comme un poids qu'il n'avait plus la force de porter. Mais au fond de lui, une flamme brûlait encore. Une colère, une obstination, un besoin irrépressible de triompher.

Il se releva, lentement, et fixa le tube vide avec une détermination glacée. "Ce n'est pas la fin," déclara-t-il, sa voix basse mais ferme. "Ce n'est qu'un obstacle de plus. Et je le surmonterai."

Les mots de son maître lui revinrent en mémoire, gravés dans son esprit comme une promesse : "Seuls ceux qui osent défier les limites humaines peuvent prétendre à l'immortalité." Kadeo ne reculerait pas. La route était longue, mais il savait qu'il finirait par atteindre le sommet. Car, après tout, il n'était pas un simple homme. Il était l'outil, le génie, la clé.

Et un jour, son maître marcherait parmi les étoiles, grâce à lui.

Peu qu'il pouvait en savoir à ce moment-là, mais si un jour son maitre marchera dans les cieux, ce ne serait que pour peu de son fait. Cette idée se matérialisant lorsque l'alarme silencieuse inscrite par son maitre en kanji sur son poignet l'avertissant qu'une série de plaques de pression dans la salle principale étaient déclenchées.

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Désolé de l'attente, je vous remercie de suivre cette histoire malgré le rythme plus que catastrophique dont je fais preuve.

Ps : j'ai utilisé comme clan le clan oc Nkiva, créé et imaginé par Achrones150, n'hésitez pas à checker ce qu'il fait.

La bise

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