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Chapter 42 - Chapitre 42 : Accidents

– « Que se passe-t-il quand une bête démoniaque mord un humain ? » Demanda Roland.

« Devient-il comme elles ? »

Il espérait que tout ça ne deviendrait pas une version médiévale de Resident Evil. Etant donné leur niveau de connaissances scientifiques de l'époque, ils n'auraient aucun moyen d'extraire le virus et de produire les antigènes requis.

– « Bien sûr que non! » répondit Hache-de-Fer en lui jetant un regard qui voulait dire en quelque sorte ' Comment pouvez-vous poser une telle question ? '

« Ils se transformeraient en cadavre. »

– « Qu'en est-il de leur viande, pouvons-nous la manger ? »

« Votre Altesse! » s'écria Carter. « Comment pouvez-vous penser à manger de la viande de bêtes démoniaques, elles sont contaminées par le Souffle de l'Enfer, ah!! »

Le prince regarda Hache-de-Fer, qui hocha la tête et dit :

– « Votre chevalier en chef a raison, j'ai découpé la viande de quelques-unes de ces bêtes pour nourrir mes chiens. Résultat : ceux-ci sont morts peu de temps après l'avoir mangée. »

– « C'est vrai ? C'est vraiment dommage. »

Roland soupira. En ces temps, les sources de nourriture étaient rares. S'ils avaient pu manger les bêtes démoniaques, les mois d'hiver deviendraient tout simplement des mois de récolte. Tous les animaux de la forêt deviendraient fous et se précipiteraient à Border Town : la milice pourrait même économiser des équipements de chasse!

Après avoir parcouru la totalité du mur, il décida de rendre visite à Nana.

Roland avait réquisitionné la résidence d'un noble ayant récemment quitté Border Town et l'utilisait comme hôpital de campagne. Bien sûr, il la qualifiait d'école de médecine étrangère. Mais en cas de besoin, elle se trouvait près des murs et était l'un des endroits les mieux gardés de Border Town.

Lorsque l'ancien propriétaire de la résidence était parti pour la Forteresse de Longsong, il avait emporté tous ses biens : les habitants de Border Town se tenaient toujours prêts à abandonner leurs maisons. Ainsi, le logement était assez vaste, mais il y avait peu de décorations murales, de tapis, de vases en porcelaine ou autres types d'ornements. Ce n'était peut-être pas tout à fait propre, mais cela ressemblait simplement à une maison inoccupée depuis longtemps.

Roland transforma le rez-de-chaussée en une grande pièce. Seuls les escaliers menant à l'étage et un petit couloir demeurèrent tels quels. Ensuite, il y installa dix lits.

Son hôpital était prêt. Il était plutôt simple, il n'y avait pas d'infirmières ni de médecins. Il était même probable que les dix lits ne seraient jamais utilisés. Avec le traitement de Nana, les patients n'avaient pas besoin de s'aliter. Les effets étaient immédiats.

Durant la journée, la jeune sorcière restait habituellement à l'étage de l'hôpital et Anna venait la voir quand elle n'avait rien à faire. Monsieur Pine et Brian étaient responsables du rez-de-chaussée, et deux gardes étaient postés à l'entrée.

Mais le prince ne s'attendait pas à ce que le premier patient de l'hôpital de campagne soit un travailleur de la Mine du Versant Nord plutôt qu'un soldat milicien qui défendait les murs.

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Nils sentit ses mains trembler.

Quand il entendit de nouveau le hurlement du fer, il tenta de prendre la fuite, mais même avec la vitesse la plus rapide dont il était capable, il ne pouvait pas voler.

Tout cela était dû à sa négligence, pensait-il. Merde, comment avait-il pu oublier les avertissements répétés de son chevalier responsable ?

S'il l'avait su plus tôt, il n'aurait pas saisi sa chance de travailler avec ce grand type!

Comme celui-ci était installé à l'entrée de la mine pendant la nuit, le travail des mineurs est devenu beaucoup plus facile.

À l'origine, le plus fatiguant dans ce travail était de traîner le minerai dehors lorsque le panier d'extraction était plein. Généralement, deux personnes poussaient par derrière et le reste tirait par devant. Après des années d'utilisation, le sol du tunnel, qui au départ était inégal, s'était aplani suite aux passages répétés. Les pieds du panier de minerai de fer devaient souvent être remplacés.

Une semaine auparavant, le chevalier en chef avait commandé au chevalier responsable et à ses hommes de transporter bon nombre de pièces métalliques de forme étrange jusqu'à la mine, et les jours suivants, ils les avaient assemblés pour créer un four. Nils n'avait absolument pas prévu que ce four pouvait se déplacer de lui-même lorsqu'il était alimenté par le feu. Non seulement il se déplaçait, mais il avait une force extraordinaire.

Le chevalier responsable avait expliqué que c'était une invention de Son Altesse Royale, que l'on appelait paraît-il une machine à vapeur.

Tout d'abord, il fallait fixer un panier à la machine à vapeur à l'aide d'une corde, puis allumer un feu avant que celle-ci ne commence à bourdonner. Ensuite, le treuil se mettait à tourner et le panier était rapidement transporté vers l'entrée de la mine.

Incroyable!

Le chevalier responsable avait désigné une personne en charge de la machine à vapeur après plusieurs essais. Lorsque Nils avait été choisi, il était très satisfait de lui-même, ayant longtemps attendu une telle opportunité. Après tout, il devait juste se tenir devant la machine! Il n'aurait plus à extraire les pierres ou les minéraux ni même à pousser un panier. Le dernier effondrement de la mine le hantait toujours.

Les paroles du chevalier responsable résonnaient encore dans sa tête.

Il disait que ce n'était pas une tâche difficile. Le grand type ferait tout le travail, tout ce qu'il avait à faire était de tirer d'abord le levier vert et ensuite le levier rouge. Le chevalier responsable avait également expliqué que le levier vert était relié à la soupape d'admission, tandis qu'une soupape d'échappement était reliée au levier rouge afin que la vapeur puisse passer à travers le cylindre. Après avoir tiré le panier à l'entrée de la mine, il devait faire l'inverse s'il voulait arrêter la machine : soulever d'abord le levier rouge, ensuite le vert. Ainsi, la vapeur serait déchargée du côté de la chaudière.

Après chaque cycle, il fallait compléter le four avec de l'eau jusqu'à ce qu'il soit plein .Bien qu'il ne sache pas ce qu'étaient une soupape et un cylindre, Nils avait néanmoins promis de procéder étape par étape.

Cependant, le chevalier responsable avait insisté sur deux points, les plus importants. Tout d'abord, l'ordre ne devait jamais être interverti. Pour démarrer le moteur, le levier vert venait avant le levier rouge. Pour l'arrêter, le vert devait être fermé après le rouge. S'il commettait une erreur, cela pouvait entraîner la destruction de la machine.

Ensuite, lorsqu'il déchargeait la vapeur, il devait toujours rappeler aux mineurs de reculer jusqu'à ce que le levier rouge soit complètement relevé.

Le premier point, Nils l'avait gravé dans sa tête. Même avec les yeux fermés, il ne se tromperait pas. Mais pour le second point, il avait quelques problèmes.

Ce jour-là, il s'apprêtait comme d'habitude à éteindre la machine et avait remarqué que les autres mineurs n'étaient plus là. Craignant de passer pour un fou s'il donnait l'alerte alors que personne ne se trouvait dans les environs, il se concentra sur le levier rouge. Ce levier était un peu difficile à tirer, aussi, épuisé, il avait dû montrer les dents pendant la traction.

Nils ne s'attendait pas à ce que Titus surgisse devant le poêle au moment même où il tirait le levier. Il ne l'avait pas vu ni entendu arriver en raison des dimensions de la machine et du vacarme qu'elle faisait. La vapeur blanche qui s'échappait de la chaudière fut projetée directement sur le visage de Titus!

Pétrifié d'effroi, Nils vit celui-ci s'effondrer et rouler sur le sol en tenant son visage. Il hurlait de douleur. Ces cris déchirants transperçaient son âme.

Bientôt, d'autres mineurs se rassemblèrent, ouvrant de force les mains de Titus pour examiner ses blessures, mais son visage n'avait pu grand-chose d'humain. Le sang coulait de ce visage brûlé et à vif et ses yeux étaient devenus des perles blanches. Toutes les personnes présentes étaient certaines qu'il ne s'en sortirait pas.

Nils reprit lentement ses esprits. Titus avait toujours pris soin de lui, en raison de son jeune âge, et le travail qu'on lui donnait était plus facile que celui des autres sans que son salaire ne soit diminué pour autant. A présent, c'était uniquement sa faute si cet accident s'était produit.

Pris entre chagrin et anxiété, Nils se rappela soudain les consignes du chevalier responsable. Si l'un des mineurs était blessé au cours d'un accident, il devait être emmené à la zone de sécurité, près des murs. Là-bas se trouvait un centre médical, récemment ouvert.

Nils savait qu'une blessure aussi grave était incurable et que sa taille était trop importante. Même si la phytothérapie pouvait aider un peu, elle n'empêcherait pas son état de s'aggraver. Titus aurait une forte fièvre et tomberait très vite dans le coma. Néanmoins, il le prit dans ses bras. Ignorant les regards que lui lançaient les personnes présentes, Nils serra les dents et se mit à courir.

S'il ne faisait rien et que Titus vienne à mourir, il avait bien peur de ne jamais pouvoir se le pardonner.