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Ellroy

🇫🇷Tolgyr
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Synopsis
Alors que la Corruption Émeraude s'étendait dans le pays d'Asamer, un petit groupe d'aventuriers, de guerriers, de gredins et de fous combattaient les forces du mal grandissant à Asamer. C'est au plus grand désespoir des vivants que ce groupe fut vaincu et que le monde d'Ellroy fut en proie à une corruption grandissante. 9 années plus tard, nous retrouvons ce monde dans les débuts du chaos et d'une nouvelle ère, l'ère du crépuscule.
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Chapter 1 - Les prémices du crépuscule. Chapitre I.

*

Asamer était l'État le plus puissant de Estos -le continent de l'est- au niveau militaire, notamment grâce à sa place stratégique à l'ouest de la Mer des Trois. Même si Asamer n'était pas le pays le plus riche ou développé, il avait dominé le continent contre tous les autres pays.

Mais Asamer était vaincu. Détruite. Dévastée. Désormais remplie de démons, de morts-vivants... et tout cela à cause d'une chose : la Corruption Émeraude.

Depuis maintenant neuf années, la Corruption Émeraude n'avait pas dépassé les frontières d'Asamer.

Au plus grand bonheur des autres pays, la Corruption s'est arrêté, mais personne n'est resté sans vigilance et les frontières restent fortement surveillées et protégées.

Deucia est une ville splendide et inondée de pureté, où la religion est un art de vie que chaque citoyen adopte. Au milieu des champs dorés, des forêts vertes et des lacs à l'eau pure, la ville blanche de marbre et de ses bois lumineux compte en son sein de nombreux bâtiments tous magnifiques, des quartiers de gens aimants et pieux et de nombreux temples pour presque tous les dieux. La ville est composée d'un bel arrondissement entourant la ville qui est rempli de beaucoup d'artisans et de paysans commerçant avec les hameaux aux alentours de la ville.

Puis plus on se rapproche du centre, plus la ville semble monter, en passant par l'arrondissement des gens aisés, puis bourges, puis nobles là où le palais est installé.

Il est encore plus luxueux que le reste de la ville, un palais comme on peut l'imaginer dans les contes pour enfants et dans les fables avec des grandes tours et quelques-unes qui lévitent grâce à une puissante magie.

Des magnifiques statues des papes qui ont régné se trouvent en face du palais. Mais ces statues en marbre n'étaient rien qu'une dizaine de mètres face à l'énorme statue d'argent qui surplombe la ville, comme le père de celle-ci. Cette statue à la taille disproportionnée est entouré de nombreux gardes au milieu de l'énorme place en face du palais. Elle fait face directement à la porte d'entrée de l'arrondissement mais veille aussi sur tous les habitants de la ville. Cette statue est l'avatar du dieu le plus vénéré à Rak'Dall : Abadar, Dieu de la Civilisation ou encore le Juge des Dieux. Son regard réconforte tous les peuples civilisés et cette statue à l'apparence bénie par son dieu aide le peuple de Rak'Dall à prospérer.

Et dans ce palais rempli de nombreux vitraux représentant l'histoire de Rak'Dall et de son Dieu, se trouve une pièce dans laquelle est disposé une table du monde en relief, quelques bibliothèques, sièges et surtout deux personnes à l'allure sombre et inquiète.

- Saint-père, en tant que Seigneur Inquisiteur de Deucia, j'aimerais que vous écoutiez ma requête. dit l'un.

- J'ai grande confiance en tes compétences, dis-moi, qui-a-t-il ? répondu l'autre.

- Merci. Même en tant que Seigneur Inquisiteur je n'ai trouvé aucune trace de démons au sein du palais mais cela fait bientôt 9 ans que les démons sont à nos portes. Ce ne serait pas un problème si je n'avais pas réussi à démasquer un démon et à le tuer dans le palais. dit-il d'un air sombre.

- Un démon ? Ils ont déjà réussi à venir ici ? Avez-vous réussi à l'interroger ? Est-il seul ? Le palais est rempli de paladins ! il bombarda son interlocuteur de questions et à chaque question il semblait devenir de plus en plus paniqué.

- Calmez-vous Saint-père, s'il vous plaît. Je n'ai pu l'interroger et je l'ai tué en le combattant. Je ne sais pas s'il est seul mais je ne le pense pas. Mais si c'est le cas, moi seul ne pourra en trouver d'autres. De plus, ce démon était passé à travers toutes nos défenses magiques et nos paladins ! Je suis ici pour vous demander l'autorisation de recruter une personne compétente dans la ville, j'ai besoin d'aide ! dit-il avec une conviction et une voix forte, qui faisait même trembler l'air autour de lui.

- Oui...Oui bien sûr ! Recrutez qui vous voulez, je ne peux pas laisser des démons rôder en liberté dans ma ville sainte. Que diraient mes prédécesseurs s'ils voyaient cela... Je vous laisse cette tâche et je vais augmenter les défenses du palais ! dit-il alors qu'il retrouvait sa vigueur avant d'être rapidement repris par son interlocuteur.

- Non ! Saint-père vous ne pouvez pas faire ça ! S'il y a d'autres démons, augmenter les défenses ne ferait que les alerter ! Je m'en vais recruter un acolyte ! dit-il avec encore plus d'entrain qu'auparavant en tapant du poing sur la table.

Son armure de plates vibre à cause du choc et des cliquetis se font entendre pour ensuite laisser place au silence. Le Seigneur Inquisiteur remet son casque de plates et sort de la salle alors que le Pape commence à feuilleter dans les bibliothèques.

Sur la place de l'arrondissement aisé, le petit marché en fait le tour pendant la foule l'inonde et que le crieur public fait passer tant bien que mal ses informations à la population sur les faits divers à Rak'Dall. Quelques dizaines de personnes sont rassemblées au centre de la place en faisant face à un petit monument. Elles semblent toutes regarder une grande affiche.

- QUOI ?! Une requête spéciale du palais !? La récompense est à négocier en plus ? Cela doit être une quête extrêmement compliquée ! cria une personne dans la foule en regardant l'affiche l'eau à la bouche.

- Tu rigoles ! Ça doit être impossible oui ! Jamais le palais n'a demandé de l'aide au peuple ! C'est nous qui leur devons tout ! La récompense doit être hors normes !! cria l'autre tout autant attiré par l'affiche.

Non loin de cette foule, une personne aux vêtements extravagants marche tranquillement tout en lisant un petit livre de poche. Cette personne a une longue robe ample et violette, des longues bottes en cuir et il se distingue par son monocle à l'œil gauche, sa belle coiffure et ses cheveux bruns, son énorme sac à dos qui fait la moitié de son corps et toutes ses petites sacoches, ses livres, ses fioles et ses parchemins qui parcourent son corps.

Il a l'air faible mais fait pourtant preuve d'une grande vigueur qui se voit à travers son regard perçant et son corps vraisemblablement jeune. Mais des cicatrices sur son visage montrent qu'il n'est pas qu'un érudit qui lit des livres mais aussi un combattant capable d'exploits sur le champ de bataille.

Il ressemble en tout point à un mage.

Il s'arrête net, se redresse et se tourne vers le groupe de personnes qui admire l'affiche du palais. Il passe à travers la foule, sans hésiter à pousser les personnes sur son passage, sans en tenir compte, pour arriver à l'affiche.

Alors qu'il lit l'affiche, quelques personnes commencent alors à se vanter de leurs exploits comme pour savoir qui mérite le plus d'aller au palais pour effectuer cette quête.

Sur la fiche est écrit :

~Ceci est le seul exemplaire de l'affiche, rendez-vous au palais avec cet exemplaire pour un laissez-passer~

- Intéressant, si c'est le seul exemplaire je vois pourquoi cela attire la jalousie… chuchota le magicien à lui-même.

Il prend une petite feuille avec une craie et il commence à noter une petite rune magique pendant que les autres se chamaillent. Quelques secondes après, il se place devant l'affiche, prend un grand souffle et crie :

- Regardez ce que j'ai trouvé ! en montrant sa feuille aux gens en face de lui, Approchez Monsieur ! Lisez ceci ! Je suis tellement content ! Regardez pourquoi ! dit-il en pointant une personne et en le priant de venir lire la feuille, ce qu'il fit de ce pas, même s'il trouvait cela bizarre.

Alors qu'il commence à lire la rune magique, il fait un regard remplit d'incompréhension et il dit :

- Monsieur, je ne comprends pas du tout pourquoi ça nous aiderait ! Vous vous moquez de nous c'est ça ?!

Il commence à s'énerver alors qu'il pense à une mauvaise plaisanterie et la foule le suit dans son mécontentement. Tout d'un coup, alors que les insultes et les cris volent dans l'air, ils se transforment de plus en plus en rire, puis en fou rire.

Le monsieur qui avait lu commence à hoqueter des petits sons puis rit de plus en plus fort.

- ~Ahahah~ Qu'est-ce-que... Qu'est-ce-que... vous avez fait…. Pourquoi c'est si drôle... il ria de plus en plus et devint aussi rouge qu'une tomate et ce phénomène grandissait dans la foule.

Maintenant tous ceux qui se trouvent autour de l'affiche rient sans crier gare, certains vont même jusqu'à s'allonger au sol et les passants regardent la scène en face d'eux sans la moindre explication sur cette scène qui leur coupe le souffle.

- Excusez-moi ! J'ai attrapé vos insultes en vol en tout cas. dit-il en riant lui aussi, mais non pas à cause de son sort mais plutôt de ce qu'il voit en face de lui.

Il prit l'affiche et s'en alla en direction du palais, tout en reprenant son livre de poche et en rangeant ses affaires, comme si de rien était.

- J'ai encore un peu de temps avant qu'ils alertent les gardes... Ce symbole de fou rire m'aura bien été utile... dit-il dans le plus grand des calmes.

*

Au nord de la chaîne de montagnes "La Chaînette" se trouvant à la frontière sud de Asamer, quelques clans ont survécu. C'était en flanc de montagne, une montagne peu raide mais qui semble fendre les cieux, comme toutes les autres montagnes de La Chaînette qui allaient jusqu'au Sud de Minidorias. Ces montagnes sont luxuriantes et très fertiles et la forêt les recouvre

Tout du moins, il ne faut pas s'aventurer trop loin dans ces montagnes car elles sont remplies d'autant de chemins que de gouttes dans un océan et les créatures veillent dans chaque lieu de la montagne.

Il y a un petit clan en flanc de montagne qui se trouve à la frontière d'Asamer. Les ravages de la Corruption Émeraude peuvent être vu depuis ce petit clan. Tout simplement, un peu plus loin que l'orée de la forêt, il n'y a plus rien. Si ce n'est des arbres morts et quelques figures suspectes qui se trouvent dans la brume de la Corruption Émeraude qui dégage un sentiment de mort et ténèbres.

Ce petit clan est un clan d'orques et de demi-orques. Il y a quelques bâtiments à l'extérieur, des tours de guet et des palissades en bois. L'extérieur du camp fait quelques centaines de mètres et les bâtiments sont de bois et d'argile.

Les quelques bâtiments à l'extérieur ne sont d'autres que les artisans du clan, la place publique du clan avec des cuisines et des bancs et surtout une sorte de petite arène en sable juste à côté.

Les orques sont rassemblés autour de la place et un grand orque, qui sort clairement du lot, possède une armure de fourrure et une grande hache d'os, un visage dur, chauve, des cicatrices de guerre qui remplissent son corps et des muscles saillants. Il crie avec entrain sur ses camarades. Mais il ne crie pas car il est énervé : c'est un message plein de force, d'ambition et de haine qui fait chavirer le cœur simplet des orques et qui les rassure quant à la puissance de leur chef.

- Mes amis ! Cela fait longtemps ! Trop longtemps que nous, Orques, avons été en guerre contre ces mangeurs de cailloux de nains ! Les autres clans ont succombé à l'Émeraude et cela fait de trop longues années que nous en souffrons ! Nous ne pouvons pas rester ici ! Les vivres se font rares ! Nous devons nous emparer du territoire de ces nains ! Je leur ai déjà offert un cadeau ! On leur ferra manger la terre qu'ils aiment tant et notre clan persistera dans l'histoire ! Préparons-nous et demain à l'aube sera la fin de notre crépuscule !!!

Les orques motivés ne ressentent plus aucune peur et rien ne pouvait les arrêter, ils crient tous ravis par la guerre et leur victoire imminente. Ces centaines d'orques font trembler les montagnes par leurs cris et les animaux fuient à l'opposé de ces bêtes sanguinaires.

Un seul. Un seul orque ne crie pas de joie. Un seul ne parle pas et n'a aucune expression sur son visage. Il est assis là, dans l'arène au milieu du sable.

Plus précisément, c'est un demi-orque portant sur lui des vêtements rapiécés et des menottes brisées aux pieds et aux mains. Il ressemble à un humain rustre avec une ossature imposante et des muscles puissants mais il a tout de même des crocs, une mâchoire carrée et des oreilles légèrement pointues. Sa peau grise a un reflet doré par-dessus ses cicatrices et ses nombreuses brûlures puis ses cheveux sont noirs comme du charbon. Ses yeux jaunes ressemblent à ceux d'un chat. Ou plutôt à ceux d'un dragon.

Il regarde le sable de l'arène et un regard complexe se dessina.

Le soir, dans le clan des orques, nombreux sont ceux autour de l'arène regardant leur bête de foire combattre.

- Aujourd'hui est la veille d'un grand jour, dit un vieil orque, sans doute en charge des combats d'arène. Regardez le combat de notre ami Gadarak contre 5 loups ! On a eu du mal à les capturer sans les tuer mais ce spectacle sera inoubliable !

Des orques armés de lances amènent les loups dans l'arène et en voyant tous ces orques, les loups se sont sentis faibles et apeurés. Mais il y a une personne en plein milieu de l'arène qui est seul et donc les loups ont commencé à l'encercler par contrainte. Ils se disent sûrement qu'ils ont davantage de chance contre un seul orque que contre des centaines.

L'orque aux chaines brisées, Gadarak, se lève doucement alors que les loups sont poussés dans l'arène. Il doit les tuer pour gagner le droit de vivre.

Son sang commence à bouillonner et ses muscles se contractent, des veines pulpeuses recouvrent son corps et ses doigts se transforment en griffes puissantes et articulées.

Au même moment, les loups se ruèrent vers lui de toutes parts. Il y en a deux dans son champ de vision. En les regardant, du feu se forma dans la bouche de Gadarak, il salivait de la lave et quand il ouvrit la bouche, un énorme souffle de flammes rouges comme le soleil engloutit toute l'arène en face de lui. La chaleur est si intense que les orques suent à pleine gouttes et l'instant d'après, les loups sont réduits à un reste de chair alors que le feu rongeait même le sol. C'est le souffle d'un dragon.

- Admirez donc ! Le fils de dragon Gadarak dans toute sa splendeur ! cria l'orque au public alors que la fascination se voyait entièrement sur son visage.

Les autres loups prennent peur mais cela ne les empêcha pas d'arrêter leur charge. Ils doivent en profiter car l'orque a le dos tourné. Ils doivent venger leurs frères.

Mais au moment où les loups arrivèrent, Gadarak se retourna et son regard de tueur fit trembler le loup qui le charge encore la gueule ouverte. Gadarak balança son bras dans la gueule du loup et le transperça, ses griffes déchirèrent la chair et la peau du loup et son bras brûlant fait bouillir l'intérieur du loup. Les deux autres loups sautèrent sur lui de chaque côté pour lui mordre les épaules. Gadarak pousse un hurlement de douleur alors qu'il retire son bras du loup comme si on enlève une épée d'un fourreau. Son sang gicle en l'air et la scène ressemble à une œuvre d'art.

Les loups continuent à mordre de plus en plus fort et à essayer d'arracher la chair du demi-orque. Mais après une vie entière de combat, sa chair est dure et ses muscles denses.

Il fait de nouveau bouillir son sang alors qu'il crie encore plus fort et les loups couinèrent de douleur à cause du sang chaud leur brûlant la mâchoire. Leur emprise est de moins en moins forte et Gadarak profita de ce moment pour enfoncer ses griffes dans la nuque de chaque loup. Les loups étouffaient alors que Gadarak leur transperce la peau d'une manière si violente que même certains orques ici n'osent pas faire. Il enfonça ses griffes dans les loups jusqu'à ce qu'ils n'osent même plus essayer de mordiller Gadarak. Il les arracha de ses épaules et alors qu'il les tient au bout de ses bras ensanglantés, il contracta tous les muscles de son corps comme s'il voulait soulever une montagne, son dos dessina le visage d'un démon et son visage celui d'un dragon. Il fracassa les loups l'un contre l'autre comme s'il frappait deux tambours entre eux. Le bruit de leurs os se fracturant et de leur crâne se brisant se fit entendre dans toute la montagne.

Le silence fait rage un petit moment pendant lequel chaque orque était tellement satisfait de ce combat qu'ils en ont oublié de s'exprimer, avant que ce silence soit brisé par le présentateur du spectacle.

- Ouuiii ! C'est donc Gadarak, fils de Dragon, qui remporte ce combat haletant ! Sa victoire est aussi impressionnante que celle que nous aurons demain ! En tant que Shaman de ce clan je suis très fier d'avoir assisté à ce combat ! dit-il joyeusement avec un engouement certain alors qu'il applaudit Gadarak.

Le public fit de même et il fut respecté pour sa victoire de bon augure pour la bataille de demain.

- Je n'aurais jamais cru que mon ancien maître serait fier de moi. Il m'a trahi et m'a torturé et maintenant il me félicite ? Je me vengerai… chuchota-t-il à lui-même.

Gadarak se met directement assit autour des cadavres des loups pour manger, alors que le reste des orques se dirige vers la cuisine pour faire la fête.

- Cette bataille était impressionnante ! dit un orque à un autre. Je me demande bien pourquoi il nous a trahi, lui qui est si fort…

- Eh bien… A ce qui paraît, il aurait essayé de tuer le Shaman pour devenir le nouveau Shaman, mais cette tradition est interdite dans notre clan. répond l'autre orque, vaguement satisfait par la réponse.

A l'écart de la fête, le chef du clan se dirige vers le Shaman et lui demande :

- Selon vous, sera-t-il une bonne arme pour la bataille de demain ?

- A lui tout seul il pourrait vaincre ces faibles nains. répond le Shaman avant de rire grassement avec son chef qui apprécia la "blague".

- Mais êtes-vous sûr de l'avoir sous contrôle ? Sa puissance ne fait que croître depuis sa naissance... demanda le chef légèrement inquiet, tout en jetant un œil à la « bête ».

- Ne vous inquiétez pas, il ne le sait pas mais je peux restreindre sa puissance. dit-il d'une voix grave. Sur ce, je m'en vais boire chef.

*

Un peu plus loin dans la montagne un autre clan se trouve là. Celui-ci est aussi sur le flanc de la montagne. Les bâtiments à l'extérieur sont fait de pierre et de bois dans un style très rustique et optimal. Il y a beaucoup de bâtiments en extérieur comme les tours de guet et les palissades en bois. Il y a aussi une écurie avec des boucs en armure et un petit pâturage.

Sa disposition ressemble fortement à celle du clan orque, mais à la place de l'arène se trouve une belle taverne, sans doute la fierté du clan, se nommant « Le bon Cul-sec » car même un clan isolé a envie de nommer sa taverne comme il se doit !

Plus loin, une entrée de caverne montre un endroit bien taillé et assez bien éclairé avec de nombreuses chambres et salles : le lieu de vie des nains.

Sur la place centrale du clan, le chef est en hauteur et surplombe ses camarades. Il a une belle armure d'acier aux formes simples et droites, une barbe rousse qui lui arrive au nombril et des cheveux longs cassés et secs en queue de cheval. Il a un regard sévère alors qu'il regarde un petit sac, avant de se tourner vers ses camarades.

- Trop longtemps ! Trop longtemps nous avons subi cette guerre incessante et stupide contre ces barbares orques ! Et maintenant c'est trop ! Ils ont tué un de nos éclaireurs qui surveillait Asamer et c'est inacceptable ! Ces baiseurs de loups doivent avoir le châtiment qu'ils méritent ! Nous n'allons pas nous laisser faire et demain sera la bataille qui nous libérera de ces barbares ! Les nains retrouveront leur prospérité ! C'est une nouvelle ère pour nous ! crie-t-il d'une voix puissante qui rend les nains fiers de leur chef et de leur clan.

Ils acclament dans la foulée le chef et poussent des cris de bataille à en perdre la raison envers ces orques qu'ils détestent tant.

Un petit nain particulier, lui aussi très content de cette bataille décisive, est assis non loin de là et discute avec un petit groupe de nains.

- Vous pensez que ce sera facile ? dit l'un des nains du petit groupe.

- Je ne sais pas, mais en même temps on a des cavaliers et des assassins, alors que les orques ne sont que des barbares. dit un autre nain avec confiance.

- Vous inquiétez pas les gars ! Soyez sûrs que demain vous serez les hommes les plus forts ! Parole de barde ! dit le nain à l'allure particulière. En effet, il n'a pas de barbe. Il a un visage raffiné et n'a pas une apparence rustre comme les autres nains. Ses cheveux blonds soyeux peuvent toucher ses pieds et son charisme fait ressortir davantage sa belle apparence.

- Oooh oui ! Chante un petit poème pour nous Guiba Jr. ! demande un des nains.

- Aah non désolé ! Un air de luth sera tout ! J'arrête bientôt la musique de toute façon. répond Junior.

- Oooh c'est quand même bien, on adore tous ta musique de toute façon ! Mais c'est quand même dommage que tu souhaites arrêter. annonce un nain à Guiba Narra Jr.

Guiba Jr. Commence à jouer un air épique avec son luth. Certains nains se demandent comment il fait pour transmettre des émotions à travers ses représentations, mais ce qui est sûr, c'est que chaque personne qui l'entend est absorbé dans sa musique avec entrain. Sa mélodie épique réchauffe les cœurs et fait trembler d'excitation alors que cette épopée remplie de magie ne semble jamais finir, au plus grand bonheur des nains.

Des naines sont en train de danser et les nains boivent comme des trous. Cela ne ressemble vraiment pas à la veille d'une bataille sanglante.

Un peu à l'écart, le chef discute avec un autre nain, un rôdeur.

- Dis-moi, qu'est-ce-que tu as vu là-bas ? demande le chef.

- J'ai vu... une espèce de bête orque, je pense que c'est un fils de dragon ! Il crachait du feu et avait une force incroyable, moi-même j'étais choqué de son combat contre les loups... dit-il alors que les émotions qu'il avait ressenti remontait en lui.

- Un fils de dragon... un ensorceleur donc... et comment s'est passé son combat contre les loups ? demande le chef avec un regard interrogateur et inquiet.

- Il en a fondu deux, transpercé un et fracassé deux autres. Ils n'ont eu aucune chance et le combat s'est réglé en une vingtaine de secondes. dit-il.

Le chef est resté sous le choc de ce qu'il a entendu. Ils ont des assassins et des cavaliers mais cet orque risque de poser des problèmes.

- Demain à l'aube, toi et tes rôdeurs devez organiser des pièges et préparer une embuscade dans la forêt. Mais je ne sais pas par où ils vont passer, je te fais confiance. annonce le chef au rôdeur en lui donnant une tape sur l'épaule que le rôdeur apprécia.

- Pas de problème, j'ai déjà des idées sympathiques qui me viennent en tête ! répond le chef des rôdeurs avec un grand sourire.

- C'est ça que j'aime chez toi ! Aller faut boire ! Ce sera peut-être notre dernière soirée ! dit-t-il en éclatant de rire.

*

C'est à Taured, plus précisément à Rimini, sa capitale, que nous retrouvons une petite taverne malfamée. Cette taverne était en accord avec le paysage de Rimini car même si c'est la capitale du pays le plus riche du continent Sauvage, -celui de l'ouest- ce n'est pas aussi luxueux qu'à Rak'Dall. L'argent ici est grandement partagé entre les nobles, l'église et la famille du Roi. Ce qui est sûr c'est qu'ils sont riches et que pour être noble, il fallait être riche. La redistribution n'existe pas du tout à Taured. Seuls les plus malins arrivent à sortir du lot et à vivre convenablement.

Il y a donc le centre-ville avec le palais et les riches, puis une muraille énorme les séparent de la plèbe, c'est à dire du reste de la ville et même du port, qui se trouve à l'est de la ville.

Ce port donne un accès direct à Asamer, il suffit de sortir de la Baie Tisumaine, la plus grande baie au monde, puis de traverser la Mer des Trois.

Et donc, c'est dans cette petite taverne malfamée que se trouve un ivrogne. Mais ce n'est pas un simple ivrogne. C'est un homme qui s'est marié à l'alcool et ce pour une raison simple : la tristesse.

Il boit, il boit, il boit et chaque personne qui vient dans cette taverne assiste à un spectacle incroyable. Comment un demi-elfe arrive à ingurgiter autant d'alcool chaque jour ? Et comment fait-il pour toujours avoir autant d'argent ? Ici c'est Rimini et l'argent ne coule pas à flots, à part pour quelques personnes.

Cet elfe est le plus gros pilier de comptoir de la taverne. Malheureusement, ceux qui viennent dans cette taverne doivent l'entendre déblatérer sur Asamer et sur l'époque d'antan, parce que "c'était mieux avant".

Pendant ce temps, il est en train de chanter une chanson qui pourrait être belle, si ce n'est que le chanteur est désastreux.

« Ooooh ma belle Asamer, moi si j'étais ta mère ! ♫

Je t'aurais pas laissé ! aux griffes de ces démons ! ♪

Moi et mes amis ! on y était presque ! ♫

Mais seul est resté ! l'horrible dé… » boum*.

Alors qu'il chantait d'une façon si horrible que même les autres ivrognes en avaient marre, il s'endormit net sur le comptoir du bar avec un bruit fracassant, comme si tout son corps avait lâché.

- On devrait pas l'aider ? demande un client avec un air inquiété. Quelqu'un s'est quand même évanoui.

- Oooh ça se voit que tu es nouveau toi ! dit un ivrogne au comptoir. Dans quelques minutes c'est reparti et normalement après la chanson c'est l'heure de la nostalgie et des pleurs de bébé ! Sur ce je vais y aller moi ! rajoute-t-il avant de terminer sa pinte cul-sec et de partir.

Effectivement, quelques minutes après, le demi-elfe se leva d'un coup brusque comme s'il avait entendu une catapulte détruire un mur ! Puis des larmes se mirent à couler lentement le long de ses joues et il se mit à pleurer tout en criant des insanités sur les démons et à se rappeler son amour d'antan. Ou presque.

- Je ne me rappelle même plus son prénom ! Ma petite barbare ! hurle-il en pleurnichant toutes les larmes de son corps et en hoquetant inlassablement.

- Valak ! Putain avec toute l'argent que tu as-tu pourrais la venger ton amoureuse ! Au lieu de rien faire ! Je te dis ça tous les jours depuis 9 ans ! dit le barman, avec hélas sans espoir dans sa voix. Il va falloir écouter mes bons conseils un jour.

- Mais comment je peux faire ça moi ? demande Valak d'un air complètement détruit mais en prêtant tout de même une oreille au tavernier.

- Avec ton argent tu pourrais fonder une compagnie de mercenaires ou un truc comme ça je sais pas moi ! Je suis juste un type qui tient une taverne. Mais si tous les exploits que tu as fait et que tu me racontes depuis 9 ans sont vrais je suis sûr que tu peux réussir ! s'exclame le barman.

- C'est vrai que je suis le meilleur... Bon je vais décuver chez moi salut... dit-il faiblement pour couper court à la discussion.

Alors que Valak sort de la taverne, le tavernier se retourna vers une serveuse et lui dit d'un air complètement heureux, joyeux et excité :

- Morbleu ! Ça fait 9 ans qu'il est là et je n'arrive pas à croire que je l'ai raisonné ! Il va revenir demain ce n'est pas possible ! dit-il d'un air ahuri sans arriver à exprimer tout ce qu'il ressent en ce moment même .

Pendant que Valak se balade en direction d'un endroit où il peut décuver tranquillement, un groupe de malfrats lui barra la route. Il se moquèrent de l'ivrogne un court moment avec des réflexions de bas étage sur ses cheveux gras, longs et cassés d'une couleur entre le gris et le blond, de sa barbe de trois jours mal rasée, de ses petits yeux verts comme des noisettes -à cause des bouteilles de vins qu'il a enchaîné le matin même- et sur ses vêtements qui puent l'alcool.

- Salut l'ivrogne ! J'ai entendu dire que tu avais une sacrée fortune ! Et si tu nous montrais gentiment où tu avais tout ça ?" dit l'un des cinq brigands en esclaffant un grand rire.

Ce groupe de cinq brigands est plutôt imposant et ils sont tous armés jusqu'aux dents. On peut apercevoir un mage à l'arrière ainsi qu'un archer puis les trois guerriers sont en face. Quelques passants se trouvent par là mais aucun n'ose s'interposer. La loi se gère par les plus forts dans les quartiers en dehors du centre-ville.

- Bah si vous voulez j'ai un joli couteau ! dit Valak en direction du brigand, sans vraiment porter un intérêt grandiose pour cette tentative de vol. Il sort ensuite l'un de ses couteaux doucement et sans geste brusque pour le pointer vers le brigand.

- Ahahah ! Tu me fais rire l'ivrogne ! Je vais faire quoi avec ton vieux couteau ? Me curer les dents ? dit le même bandit en rigolant.

- Bah attends... ! Laisse-moi le faire pour toi... ! dit Valak d'un ton sombre et énervé alors qu'il projeta son couteau d'un mouvement tellement rapide qu'on peut croire qu'il a ralenti le temps autour de lui. Le couteau arriva en plein dans la bouche du bandit alors qu'il riait la gueule ouverte. Il s'étouffa ensuite avec son propre sang sans même comprendre comment il est mort, puis il tomba à terre.

Les autres brigands sont en panique et n'étaient pas du tout prêt à voir cela ! Le mage prit tout de même l'initiative et commence à incanter un sort de vent. C'est alors que Valak sortit deux couteaux et les lança d'une manière extrêmement rapide comme si c'étaient des balles de fusil. Et au moment où il effectua son mouvement, un double fantomatique apparut et fait presque la même action que lui avec un léger intervalle. Au final, quatre projectiles volèrent en direction des bandits. Et sans même avoir eu le temps de réagir, de faire leur prière et de lancer leur sort, les couteaux transpercent les crânes des quatre bandits avant de se planter plus loin dans un bâtiment en bois.

Massacre. Le seul mot qui vient à l'esprit des passants est le mot "massacre" et leurs seules émotions à ce moment ne sont autres que la surprise et la peur.

Valak se rapprocha des corps et prit un ton faussement miséricordieux :

- Moi qui ne suis rien qu'un pauvre ivrogne fou ! Ils ne pourraient pas me lâcher ? Ça fait au moins 200 bandits, bon 500 à la louche... chuchota Valak à lui-même alors qu'il prend les bourses des bandits et récupère ses deux dagues.

Et alors qu'il récupère ses dagues, il entend une voix féminine douce derrière lui.

- Je vois que vous êtes toujours en pleine forme, Monsieur. Peut-être serait-il temps pour vous de faire ce que vous avez promis à votre bien-aimé... dit la femme dans le dos de Valak avec une voix douce et réconfortante.

- Tu as raison, dit Valak en se retournant, je commence à pourrir dans ce trou et j'ai même oublier son prénom... Il est temps... Je ne sais pas qui tu es mais j'imagine que tu comptes m'aider, elfe. dit-il à la femme encapuchonnée d'une voix rauque et pleine d'espoir.

- ... Je ne vais pas t'aider... directement en tout cas, j'ai d'autres choses à faire pour ce monde... dit-elle, tout de même surprise par le fait qu'il a remarqué qu'elle est une elfe.

Car Taured est un pays raciste et si une personne n'a pas de sang humain en elle, elle ne peut pas vivre paisiblement. -Tout cela est dû à l'histoire de ce pays, où un gnome avait réussi à arriver au pouvoir mais sa soif de puissance et de suprématie a causé des centaines de milliers de morts humains alors qu'il voulait créer un État de gnomes il y a fort longtemps-

- Ne t'inquiète pas, je ne dirais rien, surtout en échange d'une pièce ! s'exclama Valak avec un clin d'œil alors que, malheureusement pour lui, la femme disparut en une fraction de seconde juste en face de lui.

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