Chereads / Ellroy / Chapter 2 - Les prémices du crépuscule. Chapitre II.

Chapter 2 - Les prémices du crépuscule. Chapitre II.

*

Alors que le mage marche tranquillement vers le palais, il ferma brusquement son livre de poche et ouvrit un énorme grimoire qui pend sur lui, attaché à une chaîne. Il tourne les pages à une vitesse hallucinante alors qu'il se dirige vers une petite ruelle très peu visitée. Alors qu'il semble avoir trouvé ce qu'il cherchait, il commença à incanter un sort tout en passant ses mains sur son visage. Le grimoire lévitait et la magie tourne autour de lui comme une douce tornade. Lorsqu'il enlève ses mains après quelques secondes, quelque chose d'incroyable s'est passé ! Il ne ressemble plus du tout à l'homme qu'il était auparavant ! Son visage est désormais celui d'un vieux monsieur un peu gros alors que ses cicatrices ont disparu et que même ses cheveux sont devenus blancs. Il a aussi pris du poids sur l'ensemble de son corps et ses vêtements se sont adaptés à ça. Il ressemble vraiment à une autre personne mais une chose n'a pas changé : c'est la quantité astronomique de sacs, de sacoches et de fioles sur son corps.

Il sort de la ruelle comme si de rien était et que tout était normal. Il a un sang-froid et un esprit calme que personne ici ne pouvait comprendre alors qu'il se dirige encore vers le palais.

Alors qu'il finit de monter des énormes escaliers larges pour au moins 50 personnes, il arrive enfin au quartier bourge, non loin de celui des nobles et du palais. Un garde l'aperçoit et s'avance vers lui pour lui demander :

- Bonjour Monsieur ! Si je puis me permettre, quelles sont vos affaires dans ce quartier ? demande le garde d'un ton interrogateur.

- Un vieil homme comme moi n'est que de passage... Je dois me rendre au palais. J'ai même un laissez-passer ! il imitait parfaitement la voix de vieillard et le garde ne suspecte rien tellement la supercherie est bien faite.

Le mage sort le laissez-passer et le montre au garde. Surpris de voir qu'un vieil homme comme lui a accepté la fameuse quête mystérieuse du palais.

- Oooh c'est donc vous qui allez faire cette quête ! Bonne chance ! le garde prend ensuite une petite loupe qu'il passe sur la feuille, Effectivement c'est bon ! Le sceau est ici, c'est un document officiel, bonne journée !

- Ce genre d'objet magique est intéressant ! Il faut que je pense à en faire des comme ça !" dit le mage à voix basse.

Puis il traverse le quartier bourge sans s'arrêter en chemin malgré les quelques boutiques d'alchimie et de magie qu'il voyait. Il se presse d'aller au palais et une scène identique avec un autre garde se produit alors qu'il allait arriver au quartier de la noblesse.

C'est alors qu'une fois arrivé, il fut époustouflé par la vue en face de lui ! Il n'était pas encore allé dans ce quartier très restreint et donc il ne pouvait voir les statues de marbre et d'argent que de très loin. Mais les voir en face de lui a ôté les mots de sa bouche. Ces statues immenses et magnifiques dégagent une aura réconfortante qu'il n'avait jamais ressenti jusque-là. Alors qu'il continue sa marche, il arrive devant la statue d'argent de l'avatar d'Abadar. C'est alors que malgré l'absence du dieu, la statue elle-même suffit à dégager une puissante aura divine.

Il s'approche un peu plus de la statue pour lire les caractères suivants :

« Chaque Dieu possède son avatar descendu en ce bas-monde et c'est alors que Abadar, Juge des Dieux, nous a honoré de sa présence dans la construction de la plus prospère des cités et du plus prospère empire. »

Le mage sait que dieu a un avatar et que Abadar est celui qui a créé Deucia, mais il n'avait lu ça que dans des livres. Maintenant il en a la preuve et peut le voir en face de lui.

- C'est ce genre de découverte que j'aime ! dit le mage avec grande joie.

Le dieu a une toge qui recouvre chaque partie de son corps mais ses traits gracieux peuvent encore être deviné. Son visage doux et raffiné n'a aucune imperfection et est parfaitement symétrique. Son regard contemplateur plonge vers l'horizon. Ses longs cheveux peuvent presque toucher le socle de la statue alors qu'ils étaient figé par l'argent comme s'ils valsent encore lors d'une douce brise.

Mais le mage n'est pas là pour contempler un dieu, sinon il serait devenu paladin ou prêtre, et ce genre d'affiliation l'insupporte.

Il arrive en face du palais blanc tout droit jailli d'une légende alors que plusieurs paladins s'approchent de lui d'une façon menaçante.

- Vous Monsieur ! Que faîtes-vous ici ? demanda brusquement l'un des paladins.

- Calmez-vous messieurs... dit le mage d'une voix faussement fébrile, Je suis ici pour répondre à la requête du palais !

Le paladin lui prend la feuille des mains avant d'analyser le laissez-passer avec le même genre d'objet que les autres gardes.

- C'est en ordre ! Retournez à vos postes les gars ! Désolé d'avoir été brusque auparavant, venez avec moi on doit passer au détecteur de magie. pendant qu'il annonce cela au mage, les autres paladins retournent à leur poste tranquillement.

Alors que les deux hommes se dirigent vers le fameux détecteur de magie, le paladin prit la parole :

- Je m'appelle Valentas ! Seigneur Inquisiteur de ces lieux ! Et vous ? C'est moi qui suis en charge de vous expliquer votre quête, mais d'abord, passons au détecteur de magie ! annonce-t-il au vieil homme alors qu'il lui montre le détecteur.

C'est en fait un procédé assez simple. Cette pièce blanche est composé d'une seule boule de cristal posée sur une table.

- Je m'appelle Syr Syl ! Appelez-moi Syl. Et vous n'avez aucun souci à vous faire ! Croyez-moi ! dit-t-il de manière totalement décontractée alors qu'il commence à suer des toutes petites gouttes froides. Il a clairement de la magie sur lui...

- J'espère bien pour vous ! rajoute le paladin en riant légèrement, Mettez vos mains sur le cristal et ça va se faire tout seul !

Syr Syl s'assoit et pose ses mains sur le cristal. S'attendant à une réaction de la part du cristal, il commence à réfléchir à de nombreuses, très nombreuses lignes de dialogue qu'il pourrait utiliser pour se sauver de cette situation. Alors qu'il se noie dans ses pensées, le paladin pose sa main sur l'épaule de Syl.

- C'est bon ! Aucune réaction de la part du cristal ! Je peux commencer à vous faire confiance !

Syr Syl se demande alors pourquoi. Pourquoi sa magie n'a pas été détecté ? C'est vrai qu'il est magicien et qu'un malentendu aurait pu survenir mais sa magie fait encore effet sur son corps !

- Mais vous savez, je suis un mage ! Je suis surpris qu'il n'est pas réagi ! s'empresse-t-il de dire à Valentas, presque abasourdi.

- Quand je dis que c'est un détecteur de magie, c'est pour vous faire peur ! Valentas fait un grand sourire aimable, En vrai, c'est quelque chose qui nous permet de voir l'alignement de quelqu'un et le cristal réagit si la personne est mauvaise ou chaotique.

Syr Syl pousse un grand soupir alors qu'il réalise que c'est logique que ce ne soit pas un détecteur de magie mais plutôt d'alignement, car si un ensorceleur vient dans le palais par exemple, la magie qui est naturellement en lui aurait activer le détecteur. Ça fausserait les résultats.

Alors que Syl réalise cela, il se rappelle un livre qu'il avait lu énonçant les différences entre un ensorceleur et un magicien et c'est très simple. Le magicien contrôle la magie qui n'est pas à lui à travers son grimoire. Alors que l'ensorceleur contrôle la magie du monde et son propre corps est le catalyseur. C'est grossièrement la conclusion de Syl et il fait donc le lien avec le détecteur.

- J'ai l'impression que vous avez compris ! Venez avec moi, je vais tout vous expliquer... dit Valentas avec un ton sombre.

Pendant qu'ils marchent, Syl admire la grandeur démesurée du palais, des couloirs, des fresques qui racontent l'histoire du pays et des vitraux qui représentent les haut-faits de Rak'Dall. Ils entrent ensuite dans une salle. La même salle où le pape et le Seigneur Inquisiteur ont discuté au sujet du démon. Syl se jette tout de suite sur les bibliothèques pour chercher un livre qu'il ne connait pas. Il cherche sans relâche comme si rien ne peut l'arrêter et pendant ce temps, Valentas lui raconte ce qui s'est produit au palais avec le démon. Tout en écoutant, Syl est déçu car il n'a pas trouvé des livres qu'il ne connait pas et il finit par se mettre assis, les deux oreilles tendues vers Valentas.

- ... j'ai tué cette servante, enfin ce démon, pendant qu'il fouillait dans mes affaires. Il aurait pu en sortir indemne mais il avait l'air pressé et m'avait tout de suite attaqué. proclame Valentas.

Beaucoup de questions arrivent dans la tête de Syl et cela se voit à son expression faciale compliquée.

- Déjà... Ça ne m'étonne pas vraiment que les démons se soient infiltrés. Cela fait 9 ans que Asamer est sous leur contrôle. J'ai une petite idée de comment elle a pu passer les paladins et le détecteur d'alignement mais ce qui m'inquiète c'est que, selon vos dires, il était pressé... il cherchait sûrement quelque chose à donner à ses supérieurs. Un ordre spécifique, ou des données confidentielles peut-être… dit-il Syl à voix basse alors qu'il se parlait presque à lui-même.

- Vous m'avez l'air compétent ! Mais il n'y a rien dans ma chambre qui pourrait intéresser les démons… dit-il avec une voix fébrile qui fait vibrer l'air, complètement différente de son ton habituel, Pour moi, je pense qu'il a passé les détecteurs et les paladins grâce à un sort d'invisibilité très poussé pour ensuite se métamorphoser... Mais je ne peux pas sortir du palais sans éveiller les soupçons. Enquêtez à ma place et trouvez la raison qui a poussé ce démon à l'action. dit-il à Syl.

- Il faut croire que vous n'avez pas été pistonné pour arriver à ce poste. Mais je pense à un autre moyen... D'ailleurs, comment pouvez-vous me faire confiance ? demande-t-il à Valentas d'un petit sourire.

- ~Je ne vous fais pas vraiment confiance ! Mais je suis bien obligé ! répond Valentas d'un rire.

- Mmmh... Et sinon... passons au sujet principal. annonce Syl, toujours avec son petit sourire un peu provocateur, Quand j'aurais réussi, je veux avoir la possibilité de choisir tous les livres que je souhaite au sein du palais ! il est si sérieux que s'en est presque ridicule, Et ne me demandez pas pourquoi ! Sur ce, j'y vais !

Puis il se lève et tourne le dos à Valentas, qui est toujours assis et qui est censé mener la conversation. Il reste bouche bée et ne sait pas trop comment réagir, à part demeurer assis là à regarder le vieillard partir.

Syl note toute la conversation qu'il a eu avec Valentas pendant que sa mémoire est encore fraîche. Une fois avoir fini de noter, il ouvre son grimoire et recherche un autre sort. Un torrent de magie se forma autour de Syl alors qu'il se concentre fortement avant de lancer un sort. La magie qui tourne autour de lui se rassemble en se projetant sur Syl puis il disparait sans laisser de traces.

Il arrive directement en plein milieu de la place du quartier bourge alors que la magie et l'air autour de lui sursaute. De même pour la foule qui est très surprise de voir ça. La téléportation nécessite un certain entrainement et pour être amené là où on veut, il faut y être déjà allé une fois et se représenter l'image du lieu dans presque tous ses détails. C'est un sort très important et utile pour les mages qui leur permet de se déplacer à plusieurs centaines de kilomètre selon leur puissance. Il y a des risques d'échec mais ça en vaut la peine. De plus, il est possible de créer un cercle magique de téléportation d'un point fixe vers un autre. Mais ce genre de cercle ne se trouve que dans des académies magiques ou chez les mages les plus puissants.

Puis Syr Syl se dirige immédiatement vers l'échoppe de magie la plus proche.

L'intérieur de l'échoppe est impressionnante alors que l'extérieur ne donne pas vraiment envie d'y aller et est en piteux état, surtout si on la compare avec les magnifiques bâtiments qui l'entoure.

Cependant l'intérieur de l'échoppe possède tout ce dont un magicien peut rêver. Parchemins, livres de sorts, bâtons et baguettes, matériels d'alchimie et tout ce genre de chose. Il s'avance vers le marchand pour tout de suite engager la discussion.

- Bonjour mage. Tu as vendu des objets qui peuvent cacher l'alignement de quelqu'un ou quelque chose dernièrement ? J'en aurais besoin.

- Encore ? J'ai plus de stock désolé ! Reviens dans quelques jours et j'en aurais sûrement.

- Quoi ? Comment ça tu n'as plus de stock ?? Ce n'est pas le genre d'objet qui est souvent utilisé ! dit Syr Syl avec stupéfaction, Je pensais qu'il allait t'en rester un petit peu quand même !

- Bah j'ai plus de stock quoi ! Ça veut bien dire ce que ça veut dire ! Il y a quelques personnes qui viennent chaque semaine pour m'acheter des parchemins qui modifient l'aura de leur alignement. Reviens après je te dis.

Quelques personnes ? Chaque semaine ? Il y en a bien plus que ce que Syr Syl imaginait jusque-là.

- Ils sont combien et tu en as vendu combien au total ? dit-t-il brusquement

avec un regard sérieux et une expression encore plus froide que d'habitude.

- Je veux pas d'ennui moi ! Elles sont 4 ou 5 après j'en sais pas plus... les

parchemins ne durent que quelques heures aussi donc ils m'en achètent beaucoup pour compenser ! Qu'est-ce qu'il y a avec toi ? T'es un inquisiteur ? Je suis pas un hérétique je le promet je crois en Abadar et en sa toute-puissance ! S'il te plaît ne me fais pas de mal...! plus il parle et plus il panique, on pourrait croire qu'il allait confesser tous ses péchés à Syl.

- Je ne suis pas un salaud d'inquisiteur ! Je m'en fous de tout ça ! Tu te

rappelles leur apparence au moins ? Syl hausse le ton contre le marchand, sans pour autant être énervé.

- Bah elles étaient toutes différentes.... Il y avait une belle blonde, une brune,

une vieille dame, une métisse aussi... Et une autre je crois mais je n'arrive pas à m'en rappeler. dit-t-il avec un semblant de pitié et de remords.

- ... Je vais me débrouiller... Mais c'est intéressant, je retiens merci.

Il tourne le dos au marchand et s'apprête à sortir du magasin.

Au moment où il arrive à la porte d'entrée, Syl sent que la magie dans l'air bouge anormalement. La magie se rassemble derrière lui et quand il s'en rend compte, il se retourne brusquement pour voir le marchand incanter un sort en sa direction !

Syl a à peine eu le temps de se lancer un sort sur lui-même avant de voir un énorme rayon de glace arriver sur lui. Le marchand récolte la magie et l'utilise pour créer un énorme souffle de glace qui gela l'intérieur de l'échoppe. Le rayon arrive de plein fouet dans le torse de Syl et il est si puissant qu'il entoure Syl et le projette contre un champ de force qui se trouve à la place de l'entrée.

Syl est encore debout et un bouclier magique se trouve entre lui et le rayon, le bouclier lui-même est gelé et tombe en morceau pendant que Syl cracha du sang à cause du choc. Il regarde le marchand et il voit que ses yeux sont noirs et que des veines noires pulpeuses jonchent son visage. Ses yeux noirs et son visage déformé dévisagent Syl.

- Tu m'as l'air utile... et puissant... tu seras à moi maintenant... dit le marchand avec une voix grave qui semble tout droit sortir des enfers.

Ses lèvres ne bougent pas et son corps se désarticule de plus en plus pour finalement laisser place à un homme au corps difforme et démantibulé. Une abomination.

Syl agite ses mains et créé un bouclier magique avant de gérer une énergie de foudre dans ses paumes alors que son grimoire lévite et que les pages se tournent à toute vitesse. Les mots semblent s'envoler et fusionner avec la foudre et la magie dans les mains de Syl.

Le marchand cri de douleur pendant que des têtes amorphes poussent dans son cou. Des tentacules jaillissent de son dos en arrachant sa chair et en repeignant les murs glacés. Ses jambes s'inversent et ne semblent plus avoir d'os et la magie se regroupe au niveau de ses têtes.

Ses bouches bavent de l'acide et il projette un jet d'acide vert mousseux en direction de Syl. Ce dernier continue de charger son sort alors que l'acide arrive enfin sur lui pour être repousser par la barrière magique de Syl. L'acide vole dans tous les sens, trouant les murs, fondant la glace et nourrissant le corps déformé de l'abomination.

La créature pousse un cri puissant de haine en direction de Syl, alors que celui-ci rassemble ses mains, prêt à décharger sa puissance sur la créature.

- Tu ne trouves pas qu'il fait un peu froid ici ? annonce Syl à la créature avec un

beau sourire avant de lui balancer son énorme boule de foudre à une vitesse inimaginable.

L'électricité ronge l'air et fond la glace du magasin pendant qu'elle se dirige vers la créature. La bête lance ses tentacules sur la boule d'électricité mais la volonté de Syl l'a fait esquiver tous les tentacules alors qu'elle arrive en plein dans les gueules du monstre. L'explosion puissante ressemble à un nuage de foudre et réduit en cendre tout une partie de la boutique. Le souffle de l'explosion traverse la glace et fissure le magasin. Syl se protège avec son bouclier magique contre la foudre frappant et dévorant tout le magasin.

Le champ de force qui bloque l'entrée se dissipa et il fut projeté hors du magasin alors que celui-ci explose de plus en plus à cause de tous les ingrédients alchimiques qui se trouvent à l'intérieur. L'explosion se fit entendre dans toute la ville et les cris de panique aussi alors que les gardes arrivent, que certains fuient et d'autres viennent avec des sceaux d'eaux pour éteindre les flammes. Des mages arrivent par les cieux alors que la foudre et le feu ravagent le bâtiment et ceux aux alentours. Les soldats accourent et ont encerclé Syr Syl avant de le menotter pour l'emmener en prison.

- Je n'ai rien fait ! Qu'est-ce que vous faites ?? C'était lui ! crie-t-il dans l'ignorance la plus totale.

*

Dans la montagne, un petit nain avec une armure en cuir qui lui recouvre tout le corps, même le visage, installe des pièges plutôt basiques avec d'autres nains. Des cordes à tirer sous des feuilles et des trous avec des pieux en face, des pièges à ours, des nombreux clous parsemés dans la forêt et tout un escadron de rôdeurs et d'assassins dans les arbres attendent patiemment la venue des orques. C'est l'après-midi et cet escadron de nains est déjà prêt à en découdre et à affaiblir les forces des orques.

Pendant ce temps au village, les nains se préparent au combat et la centaine de nains est armée et prête au combat. L'armée naine se trouve devant le village. Les guerriers nains sont en formation offensive comme une flèche devant le village et leur armure complète les rend inébranlables. C'est un vrai rempart tourné en direction du clan orque.

Les cavaliers de béliers sont beaucoup plus haut dans la montagne et le barde Guiba Jr. se trouve en seconde ligne.

Le chef des nains est en première ligne

Les nains chantent un cri de guerre à l'unisson. Mais nul ne sait si c'est pour faire peur aux orques ou pour se rassurer...

Au même moment dans la forêt, les orques avancent de manière totalement désordonnée en direction du village des nains. A l'arrière, le chef et le Shaman étaient là avec une vue sur tous leurs camarades. Gadarak est enchaîné et entouré de trois orques non loin du Shaman. Tout à coup, des cris se font entendre vers l'avant. Des orques cirent de souffrance à cause des clous et lancent des insultes à tout va contre les nains et leurs ruses pathétiques.

- Ils sont obligés d'avoir recours à ce genre de technique... nous aussi nous

avons de quoi les embêter… dit le chef en se tournant vers Gadarak avec un sourire malin.

Gadarak le dévisage et à travers son regard on a l'impression qu'il a tué le chef au moins une centaine de fois déjà.

Au niveau des premières lignes, les orques tombent comme des mouches alors que certains trébuchent et chutent dans les fosses à piques et d'autres voient leur pied arraché par des pièges à ours.

- Arrêtez-vous les gars ! dit un orque.

- Ça sent le baiseur de boucs ! Ils sont pas loin ! Faites atten...

Au moment où l'orque dit cela, une flèche vole et transperce son crâne. Les orques surpris commencent à se mettre en garde et cherchent l'origine du tir.

Puis une salve de flèche est directement tirée depuis les arbres vers les orques. Certains se protège avec leurs armes, d'autres se recroqueviller sur eux-mêmes mais cette pluie de flèches qui vient de toutes parts ne peut pas être arrêtée. Cependant, les orques sont puissants et plein de vigueur, tant que les flèches ne touchent pas leurs points vitaux, ils ne meurent pas.

Et même si c'était le cas, ils continueraient de se battre jusqu'à leur dernier souffle.

Les salves de flèches continuent alors que les orques hurlent de haine. Et surtout de douleur.

Le Shaman s'avance et du vent virevolte dans ses mains. La puissance du vent fait voler les longs cheveux du Shaman et pendant que les flèches tombent encore telle la pluie, il lance une énorme lame de vent en direction du haut des arbres. L'énorme arc de vent semble inévitable alors que sa puissance n'est pas à prouver.

Des cris de souffrance atroces se font entendre et des corps raccourcis tombent des arbres. L'arc de vent traverse aussi les arbres et continue sa course. Les corps des nains coupés en deux rendent les orques heureux et ils hurlent, de joie cette fois-ci, devant la puissance de leur Shaman.

La coupe de vent est si puissante qu'elle fend même les arbres et des nains tombent encore du ciel comme si c'est un cauchemar.

Les arbres chutent en épargnant rien ni personne, pas même les orques.

Après ce spectacle incroyable, les orques légèrement hébétés, mais joyeux, chargent directement les nains à plein poumons et les clans croisent enfin les fers pour la première fois de la bataille.

Les nains aux os cassés par la chute ne peuvent rien faire contre la barbarie des orques. C'est un vrai massacre alors que d'autres nains descendent des arbres pour aider leurs confrères. Mais les orques ont l'avantage du nombre et malgré les tentatives des nains pour sauver leurs frères et sœurs, ce combat semble perdu d'avance.

Impuissant, le chef des rôdeurs assiste à ce moment. Il sort un cor de guerre de son sac et souffle de toutes ses forces dedans. Le bruit grave du cor fait trembler la montagne alors qu'un éboulement se fait entendre depuis la montagne. Les orques sont paniqués devant l'éboulement de la montagne alors que le cor continue son chant de guerre.

Mais... ce n'est pas un éboulement.

- Ce sont les cavaliers ! hurle un orque aussi fort qu'il pouvait se le permettre.

Les cavaliers nains descendent de la montagne et les puissants boucs en armure font palpiter la montagne.

Les cris des cavaliers ravivaient la flamme de l'espoir dans le cœur des rôdeurs... et celle de la terreur dans celui des orques.

L'armée principale naine charge en direction de la forêt en entendant le cor tandis que les cavaliers écrasent déjà les orques. La cavalerie avance tel un raz-de-marée et tout orque sur son passage se fait détruire.

- Pourquoi vous avez peur ?! Ce ne sont que des animaux ! N'oubliez pas qui nous sommes ! Nous sommes des orques ! Et nous sommes des barbares !! hurle le chef avec toute la puissance de son âme.

Les orques montrent leur accord avec ce qu'a dit leur chef en criant tout aussi fort. Certains nains commencent à vaciller et à avoir des sueurs froides tellement la puissance des orques peut se faire sentir.

Les orques entrent tous en rage et leur force est décuplée alors que la charge des boucs continue. Mais cette fois-ci, les orques sont assez puissants pour bloquer la charge et leurs muscles redoutables sont à leur apogée. Ils chargent même les boucs pendant que certains orques achèvent les rôdeurs restants. Ils heurtent les boucs et leurs forces sont équivalentes.

Non. Les orques réussissent à soulever les boucs avec les nains en armure dessus pour les jeter contre les arbres !

Même quand les nains essaient de riposter, ils se font projeter l'instant d'après. C'est une scène à couper le souffle. Des nains et des boucs volent en l'air alors que les orques semblent infatigables, des vraies machines de guerre. Après une violente série de lancer de nains, les orques se tournent vers les cris de guerre nains qu'ils entendaient à une centaine de mètres et ils chargèrent sur eux.

- Lâchez-le. ordonne le Shaman aux trois orques qui s'empressent d'enlever les menottes aux mains et aux pieds de Gadarak. Il se sentait tout léger et son visage montre à quel point il est épanoui de voir ses menottes être complètement enlevées.

Gadarak s'empresse de courir vers le champ de bataille. Il avait un sourire discret comme s'il a quelque chose derrière la tête.

Les nains arrivent enfin au contact des orques après leurs charges effrénées. Le chef des orques et le Shaman admiraient le combat de loin alors que le chef des nains combat à la première ligne contre les orques.

- Je vais aller les aider ! annonce le chef orque impatient.

- Vous ne pouvez pas encore y aller. J'ai prévu un petit quelque chose, attendez encore un peu. répond le Shaman à son chef.

Le chef plante sa hache par terre puis grogne d'impatience. Il ne veut pas laisser ses orques se battre sans lui. Mais il faut croire que son Shaman a un bon plan derrière la tête après tout.

Au travers les hurlements de douleurs, les cris de haine et le bruit du fer contre le fer, une magnifique mélodie commence à se faire entendre. Cet air de musique empreint de magie est doux et est le pur antagoniste de cette bataille. D'un coup, les nains sentent leurs muscles devenir plus puissants et leur esprit plus clair tandis que les orques deviennent plus lents et moins forts.

Alors qu'avant la puissance des orques ignoraient toutes les armures des nains et qu'ils étaient capables de détruire leur crâne à main nue, désormais ils se sentaient beaucoup plus faibles et lents.

- Junior est avec nous ! Nous pouvons encore gagner ! Ne perdez pas espoir ! hurle le chef des nains pour remonter le moral des troupes.

Après avoir entendu ça, tous les nains commencèrent à acclamer Guiba Narra Jr. comme s'ils essaient maladroitement d'accompagner sa musique.

- Guiba Narra ! Guiba Narra ! Guiba Narra ! criaient-t-ils à l'unisson.

La bataille est de nouveau en faveur des nains même si les deux camps avaient perdu au moins la moitié de leur troupe.

C'est alors que Gadarak arrive dans la mêlée, pas du tout affecté par ce sort. Comme contre les loups, il fit bouillir son sang et ses mains se transforment en griffes articulées pour déchiqueter les nains. Malgré leur armure et le barde qui est avec eux, il les transperce et écrase leur casque pour le faire fondre sur leur visage. Mais même avec tous ses efforts, les orques ne semblaient plus gagner. La rage de certains se dissipait et après une telle intensité, leur corps était épuisé. Même s'ils se battent après avoir pris des coups, après être tranché jusqu'à l'os et avoir perdu des membres, les orques deviennent bien trop épuisés après leur rage. Certains n'avaient plus que leur bras arraché pour se battre avec, tandis que d'autres se jetaient par-dessus les nains pour les mordre. Voyant ça, le chef orque veut encore plus agir mais il est encore une fois arrêter par le Shaman.

- Je ne vais pas rester là à regarder mes hommes se faire tuer ! crie le chef au Shaman.

- Assistez juste à ce moment…

Puis le Shaman plante profondément ses pieds dans le sol et il commence à incanter un sort puissant. La magie semble être aspirer de toutes parts par le Shaman alors qu'il tend ses mains vers le ciel. Une énergie sombre se dessine autour de lui et la terre s'assèche comme si son essence vitale n'était plus. Une aura de mort se faisait de plus en plus sentir autour du Shaman.

Gadarak continue de se battre avec force et âme puis il remarque que les orques perdent des morceaux de terrains de plus en plus gros contre les nains qui semblent inarrêtables.

- Vous m'avez fait prisonnier trop longtemps ! Nains ou Orques, je vous tuerai tous ! hurle Gadarak au milieu du champ de bataille.

- C'est donc toi ! Le fameux fils de dragon ! annonce un nain non loin. C'était le chef des nains

Au milieu du champ de bataille, les deux hommes se regardèrent un bref moment comme s'ils se jaugent puis il se chargèrent dans la foulée.

Le nain balance son énorme marteau que Gadarak s'est empressé d'esquiver avec surprise. Car même si le marteau est lourd, ce coup était incroyablement rapide !

Gadarak génère du feu dans ses mains et il enroula ses griffes avec. Puis il lança un assaut destructeur sous un enchaînement de coups. Le nain réussit à esquiver quelques coups mais les griffes de Gadarak détruisent de plus en plus son armure, passant à travers comme s'il n'y avait rien. Il lui dégage son casque avec un revers puissant et le nain en profita pour lui asséner un coup latéral puissant droit dans les côtes.

Gadarak fut projeté beaucoup plus loin contre d'autres orques alors qu'il crache du sang par terre. Il touche ses côtes pour connaître leur état. Sans succès.

- Petit bâtard nain… Tu es plus fort que ton apparence…

Il se lève lentement alors que du feu sort de sa bouche et des gouttes de lave tombent sur le sol. Il lève sa tête vers les cieux alors qu'une énorme boule de feu se forme au-dessus de lui. Au même moment, presque aucun bruit ne se fait entendre tellement la boule de feu, semblable à un soleil, impressionne l'ensemble du champ de bataille. Même le chef orque est abasourdi alors que le Shaman est toujours en train d'incanter son sort malfaisant.

- Il est devenu si puissant… Comment ça se fait ? se demanda le chef orque.

Puis la musique qui accompagne le champ de bataille s'arrête. Gadarak baisse la tête vers le chef des nains et d'un coup, sa boule de feu se transforme en un énorme geyser de feu. Un rayon ardent plus large que Gadarak transperce l'air sans brûler le sol, mais plutôt en le détruisant littéralement, tout en continuant sa course effrénée sur le nain. Ce rayon aveuglant peut presque faire de l'ombre au soleil tellement le souffle est puissant et ceux à côté du rayon furent soufflés et réduit à l'état de poussières.

Alors que le chef nain ne voit rien d'autre que la mort, une figure se met devant lui. Sa Luth dans le dos et ses cheveux blonds soyeux au gré du vent ne peuvent représenter qu'une seule personne : c'était Guiba Narra Jr.

- Tonton... désolé de ne pas t'avoir rendu fier.

Son oncle rigole doucement de sa remarque.

- Ne t'inquiète pas ! Moi et ton père sommes fiers de toi... répond-il alors que ses rires se transforment peu à peu en larmes.

Guiba Jr. fait face au rayon qui est maintenant à moins d'un mètre de lui.

La magie de la montagne fusionna et fut rassemblée à une vitesse hallucinante dans le corps de Guiba Jr. Il crie de tout son être contre ce rayon ardent. Ses larmes ne pouvaient même pas couler tellement il fait chaud et son cri retentit dans toute la montagne, non, dans toute la région. La magie fusionna à sa voix et son hurlement génère une énorme barrière d'acide et de terre qui repousse le souffle infini en face d'elle. Le feu se répandu tout autour de lui et son père et le rayon réduit à néant la terre, les arbres et tous les nains et orques derrières eux sur plus de cent mètres.

Les nains restants pleurent pour Guiba Jr. et leur chef et un flanc complet de la bataille avait été détruit.

Mais une fois que la fumée se dissipa, tous ont pu admirer les deux nains qui ont survécu au souffle. Personne ne sait comment c'est possible et les nains n'ont même plus la force d'exprimer leur joie. Dans cette attaque, presque tous les nains ont été décimé, il n'en reste qu'une dizaine. Alors que les orques sont plus d'une cinquantaine. Guiba Jr. et son père sont derrière un demi-globe de terre et d'acide et ils sont encore là.

- Tu es comme ton père… Un ensorceleur… C'est magnifique.

Le chef est choqué et ravie de cette nouvelle alors qu'il reprend peu à peu ses esprits. Un flanc de la bataille est rasé. Nombreux sont les orques ayant survécus. Mais la chose la plus répandu sur ce champ de bataille, ce sont les cadavres des deux armées qui recouvrent le sol sans laisser paraître l'herbe verdoyante de la montagne.

- J'ai presque fini... Il me manque une petite chose... annonce le Shaman au chef avec une voix grave. Une voix tellement grave et sombre que le chef ne l'avait pas reconnu.

- Qu'est-ce qu'il vous faut ? demande le chef avec une grande joie sur son visage, content de sa victoire.

Les yeux noirs du Shaman se tournent lentement vers le chef tandis que des veines sombres parcourent son visage.

- Ton âme...

Le chef n'a même pas eu le temps de réagir alors que la magie noire du Shaman s'enroule autour du chef qui essayait de se débattre de tout son être. Mais c'est trop tard.

La magie l'enroule et aspire petit à petit le chef. Le Shaman plante brusquement sa main dans le torse du chef et lui arrache son cœur. Puis le cœur noircit de plus en plus jusqu'à devenir noir comme un trou sans fond. Puis il se réduit en poussière entre les mains de l'orque.

Certains orques ont vu ce qu'il s'est passé et ont commencé à alerter les autres alors qu'ils étaient dans l'incompréhension la plus totale.

Le Shaman relâche sa puissante magie qu'il charge depuis si longtemps et elle virevolta dans tous les sens. Un silence de mort règne alors que le sourire du Shaman grandit de plus en plus.

Tous les cadavres convulsent fortement, comme si la foudre les avait frappé. Ils se levèrent tous et ils étaient vides de toute énergie vitale.

- Des morts-vivants ! Fuyez ! crie Guiba Narra Jr. en direction des autres nains, alors que lui et son oncle fuient en direction du village.

Ce champ de bataille est rempli d'une centaine de cadavres et maintenant, tous ces cadavres sont en vie, à la recherche de viande humaine. Des orques et des nains crient de peur pendant qu'ils combattent désespérément les morts.

Gadarak voit en ce cauchemar l'occasion parfaite pour fuir. Il saute donc en l'air d'une manière très puissante et se met à voler en direction du Désert Dorée, à l'est.

- Depuis tout ce temps ! J'y arrive enfin ! Ce sale Shaman a utilisé toute sa puissance ! Il ne peut plus me retenir !

- Il croit vraiment que j'ai du contrôle sur lui...~Uhuhuh. Il aura été un pion bien utile. dit le Shaman du haut de ses rires, tout en contemplant son armée de morts.

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