Comme on pouvait s'y attendre les classes sont presque vides. C'était la journée porte ouverte des universités, donc la plupart des écoles supérieures recevaient leurs futurs étudiants dans leur locaux. La plupart des étudiants de dernière année avaient donc pris leur matinée pour aller visiter leur futur Alma mater avec l'autorisation de l'établissement.
Ara avait passé la majeure partie de la matinée à parler avec Aki qui arrangea son entrée dans une école d'art presque immédiatement. Elle était donc venue à l'école plus tard qu'elle ne l'avait prévu – non pas qu'elle avait à y faire quelque chose d'important de toute façon.
Elle n'était pas encore certaine de son université auparavant vu qu'elle venait juste d'en parler avec son frère. Mais maintenant que cela était réglé, elle n'aurait qu'à visiter son université une autre fois. Ce n'était pas comme si elle se souciait de l'école dans laquelle elle se retrouverait, du moment qu'elle pouvait être en arts.
Il était onze heures du matin, une heure avant la pause déjeuner. Elle plaça son carnet de croquis sur son bureau et prévoyait de dessiner pendant son temps libre. Elle n'avait cependant pas encore commencé quand Rin et Miharu entrèrent ensemble dans la salle de classe et se précipitèrent à ses côtés.
"Ara!" Appelèrent-elles et en un rien de temps, les deux filles se furent aux côtés de son bureau.
"Quoi de neuf?" Demanda Ara. Elle se demandait ce qui avait bien pu poussé ces deux filles habituellement calmes à se précipiter vers elle en faisant tant de bruit à cette heure de la journée.
"C'est horrible!" S'exclama Miharu. "Koharu t'a appelé hier?"
Ah. À bien y penser, elle avait totalement oublié Koharu.
"Oui. Elle m'a appelé hier soir mais nous avions des invités jusque tard dans la soirée et je n'ai donc pas pu voir ses appels. Puis elle m'a ensuite rappelé vers trois heures du matin mais je dormais déjà. J'ai essayé de l'appeler plusieurs fois mais son téléphone était toujours hors ligne. "
"Eh bien, elle et sa famille sont dans le pétrin!" Rin avait l'air totalement inquiète, et Ara se demanda quel drame Koharu avait bien pu commencer à nouveau. Elle resta cependant silencieuse et laissa les deux filles lui donner des informations.
"Hier, au club de pâtisserie, Koharu a reçu un message de sa mère. Il semble qu'il y ait eu un accident sur le lieu de travail de ses parents, et que ces parents ont été blâmés et licenciés à cause de ça."
Rin s'assit à côté d'elle. "Mais ce qui est bizarre, c'est que son oncle, le chef de la police a lui aussi soudainement perdu son emploi aussi."
Miharu tapa quelque chose sur son téléphone et lui montra les informations disponibles sur Internet montrant comment un chef de police et ses hommes avaient été surpris recevant des pots-de-vin et avaient donc été renvoyés de leurs fonctions.
Ara lut les titres avec un froncement de sourcils. Ledit chef de police travaillait au commissariat qui avait investigué sur son accident et qui avait effacé toutes les preuves concernant le fait que sa voiture avait été trafiquée. Il s'agissait de l'oncle maternel d'Okada Koharu et ses hommes.
"Ah et Koharu nous a dit qu'ils avaient demandé de l'aide à leurs proches, mais qu'ils avaient tous soudainement des problèmes avec leurs propres business. Quelle malchance."
Oui, quelle malchance en effet, approuva Ara.
"Pauvre Koharu. Elle est vraiment dans une mauvaise passe. Ara pourrais tu l'aider? Ta famille peut peut-être faire quelque chose."
Bien sûr, cela aurait été possible - Si ce n'était pas sa famille qui avait fait tout cela dans un premier temps.
Ara se pinça le menton en repensant à ce qu'Aki lui avait dit plus tôt après l'avoir déposée.
"Évites les ennuis. Surtout cette fille", Aki lui avait dit tout à l'heure.
Est-ce que ça pourrait être?
Une suspicion tenace grandissait dans son esprit. Son frère avait peut-être déjà découvert la vérité et se vengeait de Koharu et de sa famille.
Tsii!
Ara se sentit irritée, d'autant plus que ses camarades de classe qui se trouvaient dans la salle de classe avaient tous entendu de leur discussion et commencèrent à en discuter dans leur coin, téléphone à la main alors qu'ils discutaient du sort de Koharu.
"Pauvre Okada. Une fille si douce être si malchanceuse."
"N'est-ce pas étrange Pourquoi tout à coup de mauvaises choses arriveraient à toute la famille d'Okada comme si elle était ciblée?"
"Qu'est-ce que tu racontes?"
"Mais cela n'a-t-il pas commencé après que nous avons découvert que c'était Okada qui avait commencé les rumeurs sur Suzuki? Peut-être que quelqu'un donne une leçon à sa famille."
"Ah, finalement c'est effrayant de s'en prendre à quelqu'un de si riche."
"C'est vrai. Ils peuvent toujours demander à quelqu'un de vous faire taire si vous les mettez en colère."
Toutes ces rumeurs commencèrent à voler dans tous les sens, alors que les autres élèves continuaient de leur lancer des regards froids.
En entendant ces derniers mots, Ara sortit de ses pensées et sourit à Rin et à Miharu.
«Pouvez-vous dire au professeur que je suis aller voir mon frère après tout? Je veux vérifier s'il peut faire quelque chose à propos de la situation de Koharu. »
Rin et Miharu semblèrent soulagés.
"Ce serait génial Ara. Même si nous aimerions faire quelque chose, nous venons toutes les deux de familles normales, et donc nous ne pouvons rien faire pour aider Koharu", déclarèrent-elles.
"D'accord. Je vais y aller maintenant," dit Ara en ramassant ses affaires et en quittant la salle de classe.Une autre série de bavardages se fit entendre dès lors qu'elle quitta la pièce, mais Rin et Miharu se tournèrent alors vers eux pour les foudroyer du regard.
"Vous tous, arrêtez de dénigrer Ara. Si c'était elle qui faisait ça, elle ne proposerait pas d'aider Koharu. Si vous avez tous tant de pouvoir que ça, alors aidez Koharu, vous-même. Arrêtez de déblatérer sur elle juste parce qu'elle est riche. Ce n'est pas comme elle avait demandé à naître de cette façon – de toute façon nous savons tous que vous êtes juste jaloux. "
Ara qui n'était pas d'humeur put entendre cela et s'arrêta. Puis, un sourire reconnaissant se dessina sur son visage.
Les Hommes - ils avaient vraiment un cœur aussi capricieux que la météo, comme l'avaient démontré ses camarades de classe qui n'hésitaient pas à la haïr ou à l'aimer en fonction des dernières nouvelles. Pourtant, certaines personnes avaient un cœur robuste tel un bouclier, prêt à en défendre ceux dont elles se souciaient vraiment.
"Merci, Rin, merci, Miharu," chuchota-t-elle en se dirigeant vers la sortie.
Elle attrapa rapidement un taxi et dit au chauffeur de se rendre au bâtiment du groupe Suzuki Raiden.
Sur le chemin, Ara ne put s'empêcher de se sentir mal. Si c'était vraiment Aki qui avait fait cela, au nom de la vengeance, elle serait vraiment en colère.
Pourquoi?
Parce que, même si Okada Koharu souffrait actuellement, aux yeux de tout le monde, elle était toujours la demoiselle - l'héroïne tragique qui était opprimée par la méchante, qui était encore une fois Ara.
Ce n'était pas bon. Si Koharu devait tomber, Ara voulait que ce soit après que son pitoyable masque lui soit arraché du visage afin que le monde puisse voir qui elle était réellement. Elle ne laisserait jamais quelqu'un se mettre entre elle et sa véritable revanche, pensa Ara alors que le taxi arrivait sur le lieu de travail d'Aki.
L'image de son frère lui apparut dans la tête et elle fronça les sourcils.
"Si tu veux être un méchant grand frère, fait le correctement."