Le soleil déclinait lentement sur la cour de la Guilde, projetant de longues ombres sur les pavés utilisés. L'air était lourd de tension. Les recrues s'étaient massées autour du terrain, formant un silencieux où seules les murmures nerveuses résonnaient.
Je me tenais à l'écart, les bras croisés sur ma poitrine, fixant le sol. Mon cœur battait à tout rompre et, malgré mes tentatives de garder mon calme, mon esprit me martelait la même phrase en boucle.
Je dois réussir... Je dois réussir...
Un raclement de gorge me fit relever la tête. Ragnar Dorn, imposant dans son armure sombre, s'était avancé au centre du cercle. Son regard froid et glacial balaya les recrues.
— Écoutez bien. Ces duels ne détermineront pas seulement les vainqueurs et les perdants... Ils décideront aussi de votre place dans nos rangs.
Des murmures parcoururent la foule, mais Ragnar n'y prêta aucune attention.
— Vous serez évalués non seulement sur votre puissance, mais aussi sur votre intelligence, votre maîtrise de l'Aura et votre capacité à tenir tête à l'adversité. Montrez-nous de quoi vous êtes capables.
Je déglutis difficilement. Ce n'était plus seulement une question de victoire... c'était mon avenir qui se jouait aujourd'hui.
Le duel de Mira contre Selphie
Mira Tolwyn contre Selphie Ardwin.
Mira avance calmement, le visage impassible. En face, Selphie déchaîne son Aura de brume, qui engloutit l'arène dans un épais brouillard.
— C'est malin... soufflé-je.
Dans la brume, des éclats d'eau fusent, tranchants comme des lames. Mira, imperturbable, active dans la Danse de l'Écume. Des rubans liquides tournent autour d'elle, neutralisant chaque projectile.
Puis elle riposte : Vague Percutante. Un geyser d'eau jaillit de sa paume, frappant Selphie de plein fouet et dissipant le brouillard. Un seul coup au sternum, net et sans bavure.
— Victoire de Mira.
Le duel de Draven contre Aria
Draven Veyra contre Aria Wilsen.
Dès le top départ, Draven se volatilise. Son Aura du Vent Temporel le rend flou, insaisissable.
— Rafale Furtive, murmure-t-il.
Il réapparaît derrière Aria et frappe son genou. Elle chute. Sans lui laisser le temps de se relever, il déclenche Courant Ascendant : une bourrasque violente cloue Aria au sol.
— C'est suffisant ! lâche l'examinateur, tendu.
Draven s'éloigne, sûr de lui.
Elya Dawin contre Nathen Voris.
Nathen rugit, fils Aura de Rage enflamme ses veines. Il frappe, encore et encore. Mais Elya ne bouge pas.
— Rempart de Lumière.
Un mur doré encaisse les coups, résistant au martèlement. Quand Nathen bondit à travers le mur fissuré, Elya le reçoit avec sa Lame Radieuse, une épée de lumière pure.
— Impact Solaire !
Un éclat fulgurant projette Nathen à terre, inconscient.
— Victoire d'Élya.
Le duel de Soren contre Kellan
Soren Kaelis contre Kellan Vyris.
Kellan active son Aura de Dissipation, rendant l'atmosphère instable. L'énergie de Soren semble vaciller… puis s'éteindre.
Mais il reste calme.
— Étreinte des Ombres…
Une ombre s'étend à ses pieds, engloutissant peu à peu le sol. Kellan recule, mal à l'aise.
— Où est-ce que... ?
Soren disparaît dans l'obscurité. Un soufflé. Une dague posée contre la nuque de Kellan.
— Victoire de Soren, déclare l'examinateur.
Le duel de Kael contre Garron
Mon tour.
Face à moi, Garron Kalt. Un colosse. Son Aura de Rage semble vibrer comme une bête affamée.
— T'es pas prêt pour ça, marmonne-t-il.
Dès le signal, il frappe.
— Poing Fracassé !
Je l'évite de justice. Le sol se fissure sous l'impact. Une onde de choc me déséquilibre.
— Onde d'Impact !
Un souffle invisible m'éjecte en arrière. Je tente de me relever, les jambes tremblantes, mais mon Aura ne répond pas.
— Relève-toi, insiste Garron. Tu crois pouvoir être chasseur ?
Je serre les dents. Je veux me dévier. Mais je n'y arrive pas.
— C'est terminé. Victoire de Garron.
Je reste au sol, le souffle court. J'ai perdu. Bis.
La sélection des bataillons
Les affectations tombèrent dans le silence :
— Draven, Elya, Garron : Lames d'Orage — Mira, Selphie, Aria… et moi : Division de Fer — Soren, Kellan : Garde de l'Obsidienne
Quand mon nom fut appelé, je n'éprouvai ni joie, ni fierté. J'étais là. Juste là.
Plus tard, dans ma chambre, je restais allongé, le regard figé sur le plafond de pierre. Mes muscles hurlaient. Mon cœur aussi.
Elya entra. Doucement.
— Tu vas bien ? demanda-t-elle.
— Non.
Un long silence.
— Je ne veux pas juste survivre, Elya. Je veux être fort.
Elle pose une main sur mon épaule. Elle ne répondit pas. Elle le savait. Que ce n'était pas un caprice.
C'était une promesse.
Ce soir-là, quelque chose changea. Je ne voulais plus suivre les autres.
Je voulais me battre.
Pour tracer ma propre voie.