Il est toujours difficile de dire aurevoir à l'être aimé, même quand celui-ci est bien vivant et ne voit en vous qu'une "petite voisine adorable". C'est déchirant de savoir que nos sentiments ne seront jamais réciproque, déchirant de devoir briser des liens avant même qu'ils ne soient tissés.
Essoufflée après sa course, Angèle regarde son paquet serré sur son cœur brisé, son premier amour s'en aller. Dans sa tête c'est un diaporama de leurs innocents moments qui défile.
- Angelo... Dit-elle d'abord d'une petite voix tremblante sous la pluie, puis constatant que sa voiture s'éloignait de plus en plus, elle avança d'un pas, puis de l'autre ainsi de suite jusqu'à ce que cette petite marche devienne une course effrénée qui se soldera par une chute pas des plus belles sur le sol boueux.
- ANGELOOO...cria-t-elle de toute son âme avant de perdre connaissance.
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- Angèle c'était très imprudent de ta part de faire ce que tu as fais. Dit Agnès à sa fille en lui apportant un bol de soupe brûlant.
- Je sais maman, je suis désolée. Dit doucement la petite en resserrant la couverture sur elle avant d'accepter le bol.
Le cœur d'Agnès, celui d'une mère, souffrait de voir son petit ange aussi triste. En effet, il y a seize années de cela, la jeune femme s'est promis de tout faire pour que son enfant ne manque de rien, qu'elle soit heureuse, que jamais elle ne soit triste comme elle. Et voilà que le destin avait choisi de faire souffrir son bébé. Elle devait tout faire pour l'aider.
- Devine qui j'ai croisé en revenant du marché? Lança-t-elle sous le ton des cachotteries, suscitant d'un peu, l'intérêt d'Angele. Monsieur Parro!
- Hmmm...
- Ne va rien t'imaginer surtout. Il n'y a rien d'ambigüe entre Séraphin et moi, nous sommes juste... bons amis.
- Ah! Maintenant ça s'appelle par leurs prénoms?
- Angèle Bisso! Fit la jeune maman d'un ton faussement réprobateur avant de rire et de prendre sa fille dans ses bras. Je t'aime tellement ma chérie, tu es mon bien le plus précieux. Alors s'il-te-plait, évite d'être aussi triste. Surtout pour un garçon.
- Mais maman... commença l'adolescente en se séparant de l'étreinte. Ce n'est pas n'importe quel garçon!
- Il faut que tu l'oublis et j'ai une solution.
- Je doute que ça soit possible. Mais qu'est-ce-que c'est ta solution maman? Agnès se leva et se dirigea vers le placard où elle avait rangé le paquet que tenait sa fille quand on la lui a ramené.
- Je vais faire envoyer ton cadeau à Angelo. Il est certain que l'avoir avec toi ne fera que renforcer tes sentiments pour lui. Donc on va t'en débarrasser. Et je suis sûre que d'ici quelques mois tout ira mieux.
- T'es sûre?
- Et certaine. Fais-moi confiance.
- D'accord! Se contenta de dire la jeune fille avant d'avaler une nouvelle cuillère de soupe.
En regardant l'état de sa fille, Agnès comprit que ce que ressentait Angèle pour le jeune Angelo était beaucoup plus fort que ce qu'elle pensait, était aussi fort que ce que elle même avait ressenti autrefois. Elle priait juste pour que le destin soit assez clément avec son enfant.