Le match reprit, et Julian, tel un fauve en liberté, continua de dominer le terrain. À la 55e minute, après avoir subtilisé un ballon au milieu de terrain, il se lança dans une course effrénée. Sa vitesse était telle qu'il semblait glisser sur le sol, aussi fluide qu'un serpent. Il évita deux défenseurs avec un simple geste du pied, et, une fois arrivé face au gardien de Flamengo, il utilisa un subtil « coup de pied extérieur » pour envoyer la balle dans le coin opposé du but. C'était un geste digne des plus grands attaquants. Le score était maintenant de 3-1.
L'ovation qui suivit fut spectaculaire. Le public, bien que connaissant l'excellence de Flamengo, ne pouvait qu'être stupéfait par la performance de ce jeune inconnu. Mais c'était à Ricardo qu'il fallait prêter attention. Il se leva de son siège, l'air admiratif, tout en échangeant quelques mots avec ses collègues de Santos. Ses yeux étaient pleins de promesse. Santos voulait ce gamin.
Le match se termina sur une victoire nette, 4-1, avec un autre but marqué par Julian à la 72e minute après une feinte qui laissa deux défenseurs au sol. Il se tenait au centre du terrain, presque comme s'il était seul au monde, comme si le ballon et lui faisaient partie d'un même corps.
Après le coup de sifflet final, les recruteurs des deux clubs brésiliens se précipitèrent vers le terrain. Le premier à arriver auprès de Julian fut Carlos Silva, l'entraîneur de Flamengo.
"Julian," commença-t-il, avec un sourire bienveillant. "C'est toi qui as changé le cours de ce match. Tu as un avenir brillant devant toi. Flamengo veut t'avoir dans notre équipe. Nous avons une place pour toi."
Julian hocha la tête, mais il savait déjà qu'il y avait plus de choix qui l'attendaient. À peine Carlos avait-il terminé que Ricardo de Santos se présenta également devant lui. Avec une attitude plus calme, mais pleine de respect, il lui dit :
"Julian, je suis Ricardo Silva, recruteur pour Santos. Je t'ai vu jouer aujourd'hui, et je peux te dire que je n'ai jamais vu un joueur comme toi, surtout à ton âge. Santos est un club qui forme des champions, et nous voulons t'offrir une place ici."
Julian, bien qu'encore sous le choc, écouta attentivement les deux hommes. C'était un moment crucial, un moment qui allait peut-être changer le cours de sa vie. Il sentait la tension dans l'air, mais aussi un certain calme intérieur. Ces deux clubs, Flamengo et Santos, chacun avec sa grandeur, étaient maintenant à ses pieds. Pourtant, tout ce que Julian pouvait penser, c'était à sa mère, à la favela, et à la vie qu'il avait laissée derrière lui. Ce choix… ce poids de choisir entre ces deux géants du football brésilien… Il était seul, mais il savait que son avenir se jouerait ici, dans ce moment précis.