L'agitation du tournoi n'était pas encore retombée que de nouveaux événements s'apprêtaient à bouleverser l'école.
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L'ombre silencieuse
Dans un coin discret de la cour, une silhouette observait Nathan depuis plusieurs jours. C'était un élève d'apparence ordinaire, sans rien de particulièrement remarquable… et pourtant, il avait quelque chose de troublant. Il ne participait à aucune discussion bruyante, n'intervenait pas, mais ses yeux suivaient chaque mouvement de Nathan avec une attention chirurgicale.
Il ne ressemblait pas à un simple spectateur curieux.
Il analysait.
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Le Défi des Sceptiques
Pendant la pause, un groupe d'élèves s'approcha de Nathan. Parmi eux, certains avaient participé au tournoi et avaient arrêté les paris. D'autres, au contraire, continuaient à miser de l'argent en secret.
L'un d'eux, un garçon de classe B nommé Elias, croisa les bras et lança :
— Nathan, explique-moi un truc. Pourquoi ton tournoi est-il censé être mieux que les paris ? Nous, en misant, on peut gagner de l'argent. Toi, tu nous fais juste jouer pour une récompense qui ne vaut rien en dehors de l'école.
Derrière lui, d'autres élèves hochèrent la tête. Certains avaient quitté les paris grâce au tournoi, mais n'avaient jamais vraiment réfléchi à la raison exacte de leur changement.
Nathan les regarda un par un, puis sourit légèrement.
— D'accord, répondit-il calmement. Je vais vous expliquer en trois points pourquoi votre logique est fausse.
Il marqua une pause, laissant le suspense s'installer.
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1. Le pari exploite l'illusion du contrôle
— Vous pensez que vous pouvez gagner grâce à votre intelligence en pariant, mais la vérité, c'est que le jeu est fait pour vous faire perdre à long terme.
Elias haussa un sourcil.
— Et alors ? Si on gagne sur le moment, on a quand même de l'argent.
Nathan secoua la tête.
— C'est là que l'illusion commence. Gagner une ou deux fois te fait croire que tu as du contrôle sur le résultat. Mais en réalité, les jeux de hasard sont conçus pour te donner juste assez de victoires pour que tu continues à jouer… jusqu'à ce que tu perdes plus que ce que tu as gagné.
Il balaya l'assemblée du regard.
— Dites-moi, combien d'entre vous ont déjà perdu plus que ce qu'ils ont gagné ?
Un silence s'installa.
Certains détournèrent le regard.
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2. Les paris te rendent dépendant, pas intelligent
Nathan continua :
— Maintenant, comparons avec le tournoi. Ceux qui ont participé ont appris quelque chose de nouveau. Ils ont développé des compétences qui leur serviront toujours.
Il se tourna vers les élèves qui avaient arrêté les paris grâce au tournoi.
— Vous, vous avez compris quelque chose d'essentiel. Vous avez appris à ressentir de l'adrénaline sans dépendre du hasard.
Un des anciens parieurs, un élève de classe C, hocha la tête.
— Ouais… En vrai, c'était plus excitant que les paris. Parce que là, au moins, on savait que nos décisions comptaient vraiment.
Nathan sourit.
— Exactement. Dans un pari, tu es un simple spectateur du hasard. Dans une compétition intellectuelle, tu es un acteur de ta propre victoire.
Elias fronça les sourcils.
— Mais l'argent alors ?
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3. L'illusion de l'argent facile
Nathan croisa les bras.
— L'argent que vous gagnez en pariant, où va-t-il ?
Elias haussa les épaules.
— Ça dépend… On l'utilise pour acheter des trucs.
— Vraiment ? répliqua Nathan. Et combien d'entre vous ont remis tout ce qu'ils ont gagné dans un autre pari, jusqu'à tout perdre ?
Cette fois, plusieurs baissèrent la tête.
Nathan enfonça le clou :
— Vous voyez, c'est ça le problème. Le pari vous fait croire que vous gagnez… mais en réalité, il vous pousse à continuer jusqu'à perdre. Il vous vole non seulement votre argent, mais aussi votre temps, votre concentration et votre discipline.
Il se redressa et ajouta :
— Maintenant, dites-moi : lequel est le vrai jeu du pouvoir ? Celui où tu dépends du hasard… ou celui où tu maîtrises ton destin ?
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Le changement de mentalité
Un silence pesa sur le groupe.
Certains élèves qui continuaient à parier semblaient hésiter pour la première fois.
Ceux qui avaient quitté les paris comprenaient enfin pourquoi ils avaient eu raison.
Elias resta silencieux un moment, puis détourna les yeux.
— Tss… Tu parles bien, Valmont.
Mais son ton avait changé.
Un autre élève du groupe, qui n'avait jamais pris la parole, soupira.
— Je crois que je vais arrêter les paris.
D'autres hochèrent la tête.
Un par un, les derniers résistants commençaient à céder.
Nathan les observa en silence. Le travail était accompli.
Mais il sentait que quelque chose clochait encore.
Il jeta un regard discret vers la silhouette qui l'observait toujours.
Celle-ci esquissa un léger sourire, comme si elle attendait quelque chose.
Nathan plissa les yeux.
Ce n'était pas fini.
Quelqu'un dans l'ombre avait encore un rôle à jouer…