Chereads / Rebirth of the genius entrepreneur / Chapter 10 - Chap10 – L’Engrenage du Destin

Chapter 10 - Chap10 – L’Engrenage du Destin

La cour de l'école était plus animée que d'habitude. Depuis la fin du tournoi, un engouement étrange régnait dans l'établissement. Ceux qui avaient participé en parlaient avec fierté, tandis que les sceptiques observaient encore Nathan d'un œil méfiant. Certains élèves qui avaient refusé de participer commençaient à se demander s'ils n'avaient pas raté une opportunité.

Nathan, lui, sentait que les choses évoluaient. Mais ce n'était qu'un début.

Il rangeait ses affaires après son dernier cours lorsqu'un groupe de trois élèves l'approcha. Il reconnut immédiatement l'un d'eux : Loïc, un élève connu pour être impliqué dans les cercles de paris clandestins. Il lui lança un regard provocateur avant de prendre la parole.

— J'ai une question, Valmont. T'as prouvé que t'étais intelligent avec ton tournoi, mais en quoi c'est mieux que nos paris ? Nous, au moins, on peut gagner de l'argent. Toi, tu fais jouer les gens pour du prestige.

Des murmures s'élevèrent autour d'eux. Plusieurs élèves s'arrêtèrent pour écouter. Nathan savait que cette discussion allait être décisive.

Il croisa les bras et fixa Loïc d'un regard perçant.

— Laisse-moi te poser une question, Loïc. Ceux qui gagnent aux paris, ils deviennent plus forts mentalement ? Ils apprennent quelque chose d'utile pour leur avenir ?

Loïc haussa les épaules.

— Ils gagnent de l'argent, c'est déjà ça.

Nathan hocha la tête.

— Peut-être. Mais pour combien de temps ? Qui sont les vrais gagnants des paris ? Ceux qui les organisent. Et les perdants ? La majorité. La preuve, si tu étais si sûr de toujours gagner, tu n'aurais pas besoin de me poser cette question.

Loïc serra les dents. Il voulut répliquer, mais Nathan continua :

— Mon tournoi, lui, récompense l'intelligence, pas la chance. Ceux qui ont participé ont appris quelque chose. Ils ont développé des compétences, une logique. Et surtout, ils peuvent s'en servir ailleurs. Toi, tu crois vraiment que tu pourras parier toute ta vie ?

Loïc resta silencieux, les poings serrés. Nathan continua, haussant légèrement la voix pour que tout le monde entende :

— Tu peux continuer tes paris si tu veux. Mais un jour, tu comprendras qu'ils t'auront pris plus que ce que tu auras gagné.

Un silence pesant s'installa. Loïc recula, mal à l'aise, et s'éloigna sans un mot.

Nathan, lui, savait que son message était passé.

Mais il n'avait pas encore conscience que ses actions avaient attiré l'attention d'un observateur bien plus puissant.

Le soir venu, Nathan quitta Saint-Éther et prit la direction de sa pension. Officiellement, il vivait sous la tutelle d'un lointain membre de sa famille, un homme qui s'était proclamé son responsable légal après la mort de ses parents.

En réalité, cette "tutelle" était purement administrative. Son tuteur ne lui offrait ni affection, ni réel soutien. Il se contentait de toucher les aides financières destinées aux orphelins, prélevant une partie pour lui-même sous prétexte de "frais de gestion".

Nathan n'avait jamais osé protester directement. Il savait que s'il se rebellait ouvertement, son tuteur pourrait lui rendre la vie encore plus compliquée. Il devait donc jouer intelligemment, profiter du toit qu'on lui offrait tout en restant aussi indépendant que possible.

Ce soir-là, alors qu'il gravissait les escaliers menant à sa chambre, il surprit une conversation entre deux élèves dans le couloir.

— Sérieux, il est plus le même ces derniers temps.

— Tu parles de Maxime ? Ouais… Il traîne toujours tout seul, et il a l'air fatigué.

— J'ai entendu qu'il avait des problèmes à la maison. Mais bon, on n'est pas censés s'en mêler…

Nathan ne réagit pas immédiatement, mais ces mots s'imprimèrent dans son esprit.

Maxime… Des problèmes à la maison ?

Ce n'était pas surprenant. Beaucoup d'élèves de Saint-Éther venaient de milieux différents, certains privilégiés, d'autres moins. Mais quelque chose dans cette discussion l'interpella.

Le lendemain, en classe, il observa Maxime plus attentivement. Son regard était fuyant, il bâillait souvent, et il semblait avoir du mal à se concentrer.

Fatigue accrue… Un changement de comportement…

Nathan savait que ce genre de signes pouvait avoir plusieurs causes. Peut-être était-ce juste une mauvaise passe, une période de stress due aux études ?

À la pause, il passa près de lui sans rien dire. L'espace d'un instant, il vit Maxime jeter un œil à son téléphone, puis le ranger précipitamment en apercevant quelqu'un.

Nathan fronça les sourcils. Ce n'était pas une preuve en soi, mais quelque chose le dérangeait.

Pourquoi semblait-il si nerveux ?

Le doute s'installait, mais il manquait encore d'éléments pour en être certain.

Le soir, il quitta la pension sous prétexte de se rendre à la bibliothèque. Mais son réel objectif était ailleurs.

Dans une petite rue non loin du marché, il passa devant un café où des adultes discutaient à voix basse.

— … Le père de ce garçon, je l'ai vu, il avait l'air complètement épuisé. Paraît qu'il a des dettes…

— Et l'enfant ?

— Il bosse après les cours, mais ça ne suffira jamais.

Nathan s'arrêta un instant, tendant l'oreille.

Un enfant qui travaille après les cours pour aider un parent endetté…

Son esprit fit immédiatement le lien avec Maxime.

Mais était-ce vraiment lui ? Il n'avait pas encore assez d'informations pour en être sûr.

Simple coïncidence ? Ou bien la confirmation de ce qu'il soupçonnait déjà ?

Nathan savait qu'il devait en apprendre plus avant de tirer des conclusions.

---