Alexandra
Je viens de finir mon shift du soir au café près de l'université. Comme tous les vendredi soir, je suis épuisée. J'ai travaillé toute la journée, il est 2h du matin. Je sors mon téléphone et remarque plusieurs appels manqués de mon père et de ma belle-mère. Je range mon téléphone. C'est probablement pour me dire de ne pas manquer le brunch de demain, non aujourd'hui vu que c'est déjà samedi.
Personne ne peut imaginer à quel point je déteste ma vie. Du haut de mes vingt-trois ans, celle-ci est un échec total. Je viens de lâcher l'université après ma première année en école de médecine. Mes parents ne le savent pas encore et pour le moment je ne compte pas le leur dire. Je suis endettée jusqu'au cou, raison pour laquelle je travaille comme une folle. Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie. L'argent ne m'inquiète pas pour le moment car mon père est un riche homme d'affaire qui a fait tout ce qu'il pouvait afin que je fasse des études en gestion ou en droit, mais je ne voulais pas. Tant que je ne serais pas dans la merde, il ne saura pas que sa fille adorée est dans le trou. J'arrive chez moi, dans le studio que ma belle-mère m'a forcé à accepter qu'elle paie pour moi. Elle est rentrée dans ma vie depuis plus de sept ans et cela a été la meilleure chose qui me soit arrivée de toute ma vie. Elle a été pour moi la mère que je n'ai jamais eue. Je n'ai jamais connu ma mère, elle est morte le jour où elle m'a mise au monde. En grandissant, je n'avais que des nounous et mon père qui était trop occupé par son travail jusqu'à l'arrivé de Sarah. Elle me considère comme sa propre fille.
Je mets mon réveil et me couche en passant à ma vie.
Mon alarme sonne très tôt, je suis hyper fatiguée. Il est bientôt 10h, je dois faire vite avant que Sarah ne se mette à m'appeler. Mon corps me fait super mal. Mon téléphone, à côté de moi, sonne mais c'est un numéro que je ne connais pas. Je le laisse sonner et me dirige vers ma salle de bain pour prendre une bonne douche. J'enfile une robe d'été courte vu qu'il fait beau dehors et je me coiffe en chignon coiffé décoiffé. J'applique un maquillage très léger. J'adore la mode et me faire jolie. Je mets mes sandales, prends ma pochette et mon téléphone puis sors de chez moi. La maison de mon père se situe à 30mn de mon campus. Je démarre ma voiture et me dirige vers la maison de l'horreur.
Comme à chaque semaine, je prends la route la plus longue afin de retarder le plus possible mon arrivée là ou mon adolescence a été un pur calvaire. Dès que j'ai finis le lycée, j'ai quitté cette maison et s'il ne s'agissait que de moi jamais je ne remettrais plus les pieds là-bas. Malheureusement, mes parents ne savent pas pour quelle raison je n'aime pas venir les voir plus souvent bien que je les adore et de toute façon je ne leur raconterais jamais. Ils ne me croiraient même pas si je leur disais ce qui s'était réellement passé.
J'arrive une heure plus tard, Sarah va me tuer. Je ne sais même pas pour quelle raison elle n'a pas encore commencé à m'appeler. Je descends de ma voiture et me dirige dans la très belle maison en plein cœur d'une des quartiers les plus huppées de la côté ouest. Je recherche mes clés dans mon sac et me dirige vers la maison qui est fermée, ce que je trouve assez bizarre. Dès que j'ouvre la porte, je vois beaucoup de personnes habillées en noir dans le hall d'entrée qui me dévisagent.
Qu'est ce qui se passe ici? Il arrive parfois que Sarah invite des gens au brunch mais pas trop et pourquoi porte-t-il des habits noirs avec la chaleur qu'il y a dehors. Je les ignore et me dirige vers la cuisine, encore plus de gens qui me dévisagent. Je vois la meilleure amie de ma belle-mère, Marie, qui a les yeux toutes rouges. Dès qu'elle me voit, elle se met à sangloter et se dirige vers moi
- « Alexandra, ma chérie… », sanglote-t-elle
Je ne la laisse pas terminer, je laisse tomber mon sac et cours à l'étage
- « papa, Sarah, où êtes-vous? », crie-je en vérifiant dans leur chambre.
Je vérifie partout à l'étage sans trouver personne. Mes larmes commencent à couler toutes seules. Beaucoup de gens me dévisagent mais je les ignore. Marie cours après moi mais je l'ignore aussi. Je rentre dans la salle à manger et là je réalise en voyant leurs photos
- « non, non, non! », crie-je en tombant sur mes genoux.
Je ne sais plus où est-ce que je me trouve, je ne peux plus respirer, j'étouffe. Des mains me saisissent, je ne sais pas qui sait jusqu'à ce que j'entende sa voix
- « calme toi, Lexy. Respire », me dit Lucas, mon diabolique de demi-frère.