(Point de vue de Killyan)
La soirée battait son plein. La musique résonnait doucement dans la petite chambre d'Estelle, les conversations allaient bon train et l'ambiance était détendue. Lucas et Hailey, eux, avaient disparu depuis un moment. Un sourire complice étirait mes lèvres. Je n'étais pas dupe. La direction qu'ils avaient prise, vers les toilettes, ne laissait aucun doute sur leurs intentions. Je me demandais bien jusqu'où ils iraient.
Estelle, pendant ce temps, se montrait de plus en plus entreprenante. Elle flirtait ouvertement avec moi, me lançant des regards appuyés et des sourires charmeurs. Je n'étais pas insensible à son charme, mais bizarrement, mes pensées vagabondaient ailleurs. L'image de Kayla s'était incrustée dans mon esprit. Ses yeux verts, si intenses, sa façon de se tenir, même… sa poitrine, dont j'avais honteusement remarqué les formes plus tôt. Pourquoi pensais-je à elle maintenant ? Ce n'était pas le moment.
Soudain, des bruits de pas et des voix se sont fait entendre dans le couloir. Un silence de mort a succédé à la musique. Estelle a paniqué.
— Oh non ! C'est la surveillante ! Il faut sortir d'ici ! a-t-elle chuchoté, les yeux écarquillés.
La panique était palpable. On s'est tous levés d'un bond, cherchant une issue. Mon regard s'est porté sur la porte des toilettes, toujours close.
— Lucas ! Dépêche-toi ! ai-je murmuré en frappant à la porte.
Après quelques secondes qui m'ont paru une éternité, la porte s'est ouverte et Lucas est sorti en trombe, sa braguette à moitié ouverte. Il a refermé son jean à la hâte, le visage rouge.
— On y va ! a-t-il soufflé, l'air affolé.
On s'est précipités vers la porte de la chambre. Estelle nous a fait signe de sortir discrètement. J'ai jeté un dernier coup d'œil à la pièce avant de me faufiler dans le couloir. J'ai pris à droite, espérant ne croiser personne. Mais alors que j'avançais à pas de loup, une lumière vive a balayé le couloir. Une lampe torche. Mince ! C'était la surveillante. C'était fini pour moi. J'étais pris.
Mon cœur battait à tout rompre. J'allais me faire attraper et probablement avoir une retenue, voire pire. J'ai refermé les yeux, me préparant au pire. Soudain, une main m'a agrippé le bras et m'a tiré brusquement vers une porte entrouverte. J'ai été entraîné à l'intérieur d'une chambre dans l'obscurité. La porte s'est refermée derrière moi avec un léger claquement. J'étais à bout de souffle, le cœur battant la chamade. J'ai entendu le bruit des pas de la surveillante s'éloigner dans le couloir. J'étais sauvé… pour l'instant. Mais qui m'avait aidé ?