Le soleil se levait lentement, teintant de rose et d'or la vallée tranquille qui entourait le petit village de Faylon. Le vent léger faisait danser les champs de blé, les oiseaux chantaient, et tout semblait paisible. Rien dans l'air de cette matinée ne laissait présager qu'une grande transformation allait bientôt bouleverser l'existence de ses habitants.
Au cœur de ce village se trouvait un jeune homme, Oren, qui vivait une vie simple et sans histoire. Il n'avait pas de famille proche, ayant perdu ses parents à un jeune âge. Heureusement, un couple de fermiers l'avait recueilli et élevé comme leur propre fils. Oren n'avait jamais vraiment cherché à savoir d'où il venait, ni pourquoi il avait été abandonné dans la forêt, tout ce qu'il savait, c'était que le père adoptif, Marlo, et la mère adoptive, Alya, l'avaient toujours traité avec amour et bienveillance.
Tous les jours, il se levait tôt, accomplissait des tâches simples mais nécessaires : nourrir les animaux, réparer les clôtures, aider à la récolte des fruits et légumes. C'était une vie tranquille, de celles que l'on pourrait qualifier de banales. Il n'avait pas d'ambition particulière, pas de rêves de gloire, juste la satisfaction d'une journée bien remplie et d'un repas chaud le soir. Les autres villageois l'appréciaient, mais aucun d'eux ne savait grand-chose sur lui. Il était juste Oren, un jeune homme réservé, travailleur, et qui ne posait jamais trop de questions.
En ce matin-là, comme tous les autres, Oren se dirigea vers l'étable pour s'occuper des moutons. Il avait l'habitude de commencer par les tâches les plus simples avant de rejoindre Marlo pour les travaux plus lourds dans les champs. Mais quelque chose semblait différent aujourd'hui. Un frisson étrange parcourut sa peau, une sensation qu'il ne pouvait pas expliquer. Il s'arrêta un instant, observant les champs qui s'étendaient devant lui. Rien ne semblait déplacé, pourtant, il avait l'impression que quelque chose était en train de changer.
« Oren, tu viens ? » appela Marlo depuis la porte de la maison.
Il acquiesça et se dirigea vers lui, oubliant l'étrange sensation qui l'avait parcouru. Il était temps de se mettre au travail.
La journée se déroula comme les autres. Le soleil monta haut dans le ciel, et les tâches agricoles se succédèrent. Alya apporta même un panier de fruits frais à Oren, comme elle le faisait souvent pour lui rappeler qu'il était bien plus qu'un simple ouvrier à la ferme. Mais au fond de lui, Oren ressentait un désir inexplicable, une envie de partir, de découvrir autre chose. Il n'aurait su l'exprimer, mais il savait qu'il n'était pas fait pour cette vie, pour cette simplicité, et que quelque chose l'attendait au-delà des collines.
Le soir, alors que la journée se terminait et que le soleil disparaissait derrière l'horizon, une ombre étrange se dessina sur le ciel. Un vent frais soufflait alors qu'Oren, Marlo et Alya s'assoyaient autour du feu pour leur dîner. Le silence régnait, seulement interrompu par le crépitement des flammes.
« Vous avez vu cela ? » demanda Marlo en levant les yeux.
Oren tourna son regard vers le ciel. Une lumière éclatante, comme un flash d'énergie pure, traversa la nuit. Mais ce n'était pas une étoile filante. C'était bien plus puissant, comme un signal. Une fissure dans le ciel, un instant d'anomalie.
Marlo fronça les sourcils. « C'est… étrange. Ça n'a rien de naturel. »
Alya, elle, ne semblait pas perturbée. « La nature fait des choses étranges parfois. Mais… »
Oren, lui, sentit un pressentiment grandir en lui. Comme si cette lumière était un appel, quelque chose qu'il ne pouvait ignorer. Un sentiment d'urgence s'empara de son esprit, bien que tout autour de lui semblait calme et sans danger.
Ce soir-là, après que le feu se soit éteint et que tout soit rentré dans le calme de la nuit, Oren se retrouva seul dans sa chambre. Il ne pouvait pas chasser cette pensée de son esprit. Le flash. La fissure dans le ciel. Ce n'était pas juste une vision, c'était un signe, et il sentait profondément qu'il avait un rôle à jouer dans ce qui se passait.
Avant de s'endormir, il se leva et se rendit dehors. Il se sentait attiré par la forêt voisine, quelque chose l'appelait, comme une force invisible. Il n'avait jamais eu ce genre de sensation auparavant, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de suivre ce besoin irrépressible.
Il s'avança dans la nuit, seul, marchant sans savoir exactement pourquoi. Le vent soufflait plus fort maintenant, faisant bruisser les feuilles des arbres autour de lui. Au bout d'un moment, il arriva au sommet d'une colline qui surplombait la vallée. Là, il s'arrêta, essoufflé, et regarda devant lui.
Une étrange lueur bleutée émanait de l'horizon, une lumière qui semblait avoir surgit de nulle part, et s'intensifiait à chaque seconde. Le sentiment de déjà-vu qu'il éprouvait se renforça. C'était comme si tout dans l'univers avait été préparé pour cet instant.
Et alors qu'il se tenait là, l'esprit rempli de questions sans réponses, il entendit un bruit sourd, comme une terre qui se fissure. Une colonne de lumière, aussi vive que le soleil, jaillit de la vallée. L'arbre légendaire, que les anciens mythes appelaient L'Arbre du Créateur, était apparu. Un arbre gigantesque, aux racines lumineuses, qui semblait connecté à l'essence même de la terre.
Oren s'approcha du bord de la colline, les yeux écarquillés. Il n'avait jamais entendu parler d'un tel arbre. C'était une légende oubliée, une histoire qu'on racontait aux enfants pour les effrayer. Mais là, devant lui, l'arbre était bien réel. Et tout autour, la terre semblait vibrer de cette même énergie mystérieuse qui émanait du ciel.
Oren était à la croisée des chemins. Il pouvait retourner à la ferme, continuer à mener une vie simple et tranquille. Mais au fond de lui, il savait que sa vie ne serait plus jamais la même. Une nouvelle aventure venait de commencer.
Dans la lumière de l'arbre, il sentit la présence d'une force, une puissance ancienne, qu'il n'était pas encore capable de comprendre. Mais il savait une chose : ce monde n'était plus celui qu'il connaissait. Il venait de franchir un seuil invisible, et son destin venait de se sceller.