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Les lèvres fiévreusement chaudes de Damien étaient fermement pressées sur la bouche entrouverte de Rosalie, sa langue humide dansant à l'intérieur comme un serpent charmé, sondant avec acharnement, comme pour en mémoriser la forme ou le goût de l'intérieur. On aurait presque dit qu'il la dévorait – avec passion et zèle, désespéré de satisfaire son avidité sans fond.
Plus ils s'embrassaient, plus son corps s'échauffait, et que ce soit par manque d'air ou à cause des niveaux croissants de son propre Flot Acme, Dame Ashter sentait son esprit s'embrumer de nouveau, et elle se rendait compte qu'elle commençait à perdre ce qu'il lui restait de contrôle de soi.
Damien semblait avoir perdu le contrôle de son propre corps également – ses bras forts et musclés tiraient le corps de la jeune fille encore plus près, pressant son torse dur et haletant contre le sien, ses grandes mains caressant son dos, agrippant parfois le tissu doux de sa robe dans une tentative de réprimer sa force qui autrement aurait pu la déchirer en morceaux.
Finalement, Rosalie ouvrit les yeux à contrecœur, luttant contre sa propre passion grandissante, et remarqua le brouillard rouge et parfumé déjà familier qui se répandait autour de leurs corps comme un voile magique. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était peut-être son propre Flot Acme qui leur jouait un si dangereux tour, bien qu'indéniablement agréable.
La fille essaya de se libérer de la forte étreinte de Damien, mais son corps refusa d'obéir. Au lieu de cela, elle sentait les longs doigts de sa main gauche courir dans ses épais cheveux noirs tandis que sa main droite caressait l'arrière de son cou, et avant qu'ils ne s'en rendent compte, Rosalie était déjà assise sur le Duc, sentant son excitation palpitante à travers le fin tissu de sa sous-jupe en soie.
C'était trop dangereux de continuer.
Ainsi, avec un effort de volonté énorme, Dame Ashter détacha ses lèvres de celles de Damien et repoussa son torse, ses mains agrippant violemment la large broderie dorée de sa veste d'uniforme noire, alors qu'elle luttait pour reprendre son souffle. Et tandis que l'homme avalait l'air avec sa bouche comme un poisson jeté hors de l'eau, soudainement, il comprit enfin que sa condition s'était grandement améliorée.
En fait, il sentait que presque tous les symptômes de sa Fièvre Acme avaient disparu. La douleur musculaire ne le tourmentait plus au point de perdre la raison, sa température corporelle était redevenue normale, sa vision était claire, et son esprit n'était plus en proie à des accès de colère et de frustration violents.
Le résultat positif de leur connexion était encore meilleur que le rituel de purification de la Puissance Sacrée du Prêtre, et c'était cela qui choquait le plus le Duc Dio.
Les yeux écarquillés de choc et de confusion, Damien saisit fermement Rosalie par les épaules et demanda, sa voix rauque au bord du cri,
"Qu'est-ce que c'était que ça ?! Qu'avez-vous fait ?!"
La fille hésita à répondre car elle-même n'était pas tout à fait certaine de ce qu'elle lui avait fait, alors elle secoua simplement la tête et répondit, plutôt timidement,
"S'il vous plaît, Votre Grâce, reprenons nos esprits d'abord... Je pense... Nous avons tous les deux perdu le contrôle à cause de mon Flot Acme."
Elle leva ensuite la tête une fois de plus, ses joues rougies par la peur autant que par l'embarras.
"Je suis désolée, Votre Grâce, c'est entièrement de ma faute ! Je ne voulais pas vous attaquer ainsi ! Ne soyez pas fâché !"
Rosalie espérait qu'offrir des excuses sincères pourrait la préserver de sa colère. Cependant, à sa grande surprise, le visage de Damien vira également au rouge, et son expression devint un mélange de perplexité et de timidité, rendant Dame Ashter encore plus confuse.
La raison pour laquelle le Duc n'était pas pressé de réagir était sa propre prise de conscience que c'était lui, en fait, qui s'était jeté sur la fille, laissant son avidité et son désir irrépressible prendre le dessus sur lui, tout en entraînant une innocente dame dans un baiser forcé. Bien qu'il ne puisse s'empêcher d'admettre secrètement que si elle n'avait pas résisté, il ne se serait pas arrêté à ce seul baiser passionné.
"Hé bien..."
Damien poussa un soupir las et passa ses doigts dans ses cheveux légèrement humides. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il s'était senti aussi mal à l'aise.
"Je m'excuse également, Dame Rosalie. Après tout, j'étais celui qui a commencé ceci, tandis que vous tentiez seulement de m'aider."
Le silence qui s'ensuivit après ses excuses sembla s'étirer indéfiniment. Rosalie et Damien étaient si décontenancés qu'ils ne savaient plus quoi dire pour dissiper le malaise grandissant entre eux.
Finalement, un sentiment de devoir de gentleman combiné à une curiosité authentique pesa lourdement sur Damien. Il fixa ses yeux dorés sur le visage encore rougissant de Rosalie et rompit le silence,
"Alors... Ce que vous aviez écrit dans votre lettre était vrai, après tout ?"
Dame Ashter répondit par un hochement de tête subtil,
"Oui... Et si cela vous intéresse, Votre Grâce, nous pourrions en discuter plus longuement dans un endroit privé ––"
Rosalie n'eut pas la chance de terminer sa phrase lorsque tous deux entendirent un bruit de froissement fort provenant de derrière l'épais mur de buissons de roses sauvages. Moments plus tard, une silhouette élancée et grande émergea, marchant vers eux les poings serrés et les yeux brûlants d'une rage insondable.
C'était Raphael Ashter.
Alors que son regard intense se posait sur sa sœur et Damien Dio, assis de près avec des vêtements ébouriffés et le visage rougi, le beau visage de Raphael se tordit en une grimaç furieuse, faisant trembler Rosalie d'une angoisse incontrolable.
"Je t'ai cherchée partout, Rosalie ! Il est presque l'heure de la présentation du Butin de Chasse. Tu dois prendre place avec les autres dames."
Désireux d'escorter sa sœur loin de là, Raphael saisit le fin et tendre poignet de sa sœur, le serrant presque jusqu'à le briser, et la tira vers lui, enroulant son bras toujours tremblant autour de son bras supérieur.
"Je vous reverrai plus tard, Votre Grâce."
Le Jeune Seigneur Ashter offrit à Damien un bref signe de tête, que le Duc choisit d'ignorer, alors que ses yeux dorés aiguisés restaient fixés sur Rosalie. Son évidente détresse était impossible à ignorer. En observant Raphael emmener sa sœur, une pensée de désir inattendue traversa l'esprit de Damien – trouvera-t-elle en elle la force de se retourner ?
Alors que Damien était sur le point de renoncer à cette lueur d'espoir, son regard nostalgique croisa une paire d'yeux gris clairs. Rosalie Ashter le regardait en retour avec l'expression la plus triste et la plus désespérée que Damien ait jamais vue.
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