Le désir dans sa voix me transperça le cœur tel un couteau. Je n'avais pas moi-même vécu de retraite et j'ignorais ce que cela faisait ressentir, mais je pouvais dire que ce qu'il attendait demain lui avait causé bien des tourments ces deux derniers jours. Combien de cela venait de son souci de réussir, et combien parce qu'il me laissait derrière lui ?
"Bai Ye," murmurai-je, "je voudrais pouvoir faire quelque chose pour toi... pour apaiser un peu ton esprit avant ton départ. Je—"
Il posa un doigt sur mes lèvres, me faisant taire. "Tu m'aides déjà," dit-il. "Cela apaise mon esprit de t'avoir ici. Plus que tout le reste."
Je levai les yeux vers lui. Ce faible sourire était toujours à l'angle de sa bouche, et l'amour infini dans ses yeux m'envoûtait. On se regardait comme ça pendant un bon moment, jusqu'à ce que finalement, son regard vacilla, descendant lentement le long de mon visage. Relevant doucement mon menton, il se pencha, et nos lèvres se rencontrèrent.