"Je ne connais qu'un homme capable de surpasser Lucien dans l'attraction des journalistes," dit Zak en me taquinant. Je me suis tournée pour voir que Zak se tenait désormais près de moi.
"Tu veux dire à part toi-même ?", lui ai-je répliqué sur le même ton. Je ne savais pas ce que Zak en pensait, mais pour moi, sa présence attirait autant l'attention que celle de Lucien et les réponses de Zak aux interviews étaient beaucoup plus imprévisibles, ce qui avait causé des problèmes à la famille plus d'une fois.
"Peut-être..." Zak répondit vaguement en me souriant.
Après un court moment, Lucien jugea que suffisamment d'attention avait été accordée aux journalistes affamés alors que ses gardes du corps écartaient la foule pour lui permettre de passer. Lucien me sourit en avançant élégamment vers nous.
"Natalia... désolé pour mon retard. Salut, Zak," s'excusa Lucien d'une voix douce avant de se tourner vers son neveu.
"Ça va. Je suis juste contente que tu aies pu venir," répondis-je avec un grand sourire. Maintenant que Lucien était là, je n'arrivais tout simplement pas à y croire. Un rêve devenu réalité.
"Amusez-vous bien, je m'en vais pour la soirée," dit Zak pour s'excuser.
"Tu es sûr que ça va ?" demandai-je doucement à Zak.
"Oui... de toute façon, je comptais juste te tenir compagnie jusqu'à ce que Lucien arrive. À plus," dit Zak brièvement avant de se retourner pour s'éloigner. Je le regardais partir jusqu'à ce que son dos large disparaisse dans la foule.
En me retournant, je fus accueillie par la vue d'un Lucien à l'allure royale me tendant la main.
"On danse ?" me demanda-t-il avec un sourire charmeur. Je ne pouvais pas, et je parierais ma vie que personne ne pouvait dire non à un tel sourire.
"Oui... s'il te plaît," répondis-je en hochant timidement la tête.
Je plaçai avec précaution ma main dans sa grande paume ouverte et chaude. Pour Lucien, cela pouvait être une danse occasionnelle par pure formalité mais pour moi, c'était un rêve que j'avais attendu si longtemps de réaliser.
Me tenant par la main, Lucien me conduisit au centre de la piste de danse où un valse romantique était jouée par l'orchestre. Le cadre et l'ambiance étaient tellement romantiques que je perdis de vue tous les autres couples dans la salle, concentrant toute mon attention sur l'homme séduisant devant moi.
Je remerciai silencieusement mon professeur de danse alors que je commençais à bouger mon corps au rythme de la musique, guidée par Lucien. Grâce à mon instructeur, j'avais pu maîtriser de nombreux types de danses, y compris la danse de salon et la valse. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'étais experte, mais j'étais certainement assez bonne pour ne pas me ridiculiser ni embarrasser la famille Rosenhall, ce qui était déjà quelque chose.
"Félicitations pour ton diplôme. Je suis tellement fier de toi, Natalia..." chuchota Lucien juste assez fort pour mes oreilles alors qu'il approchait son visage du mien. Je sentais son souffle chaud contre mon oreille, ce qui me chatouillait un peu.
"Merci, Lucien..." chuchotai-je en réponse.
"Si ta mère était encore là avec nous, elle serait tellement fière de toi aussi," dit Lucien avec émotion.
"Tu as raison. J'espère qu'elle le serait..." répondis-je avec un sourire triste.
"Je suis sûr qu'elle est fière de toi et de tout ce que tu fais. Tu es devenue une belle jeune femme," affirma Lucien fermement.
Ce n'était certainement pas la première fois que Lucien me disait que j'étais belle mais pour une raison quelconque, la manière dont il l'avait dit à ce moment-là rendait cela si spécial. De plus, c'était la première fois qu'il reconnaissait que j'étais une femme plutôt qu'une simple jeune fille. Cela me rendait plus heureuse que tout.
"Merci..." répondis-je timidement en sentant mes joues rougir malgré moi. Je ne pouvais plus croiser son regard et baissai les yeux vers nos pieds alors que nous continuions à danser.
Soudain, je sentis son bras autour de ma taille se resserrer, me rapprochant encore plus de lui afin que nos corps se touchent. Je pris une grande inspiration en sentant la chaleur de son corps à travers ses vêtements. Lucien poursuivit notre danse sans faute, me faisant tournoyer au rythme de la musique. Il n'avait probablement rien voulu signifier par là, mais les battements de mon cœur dans ma poitrine me disaient le contraire.
En rythme avec la musique, Lucien me fit tourner avant de me ramener dans ses bras de sorte que cette fois, il m'étreignait fermement par derrière. Je sentais la dureté de son corps ferme contre mon dos et mon corps se réchauffait partout. Tout ce que je pouvais entendre à ce moment-là était le battement rapide de mon propre cœur et sa douce voix alors qu'il chuchotait à mon oreille.
"Je ne savais pas que tu étais une si bonne danseuse," complimenta Lucien, et j'entendis sa voix près de mon oreille. J'ai dû me retenir de gémir à haute voix sous l'effet de la stimulation. Mes oreilles sont si sensibles !
"C'est grâce à mon instructeur..." répondis-je humblement.
"Si j'avais su que tu étais aussi douée, je t'aurais invitée plus souvent à ce genre de soirée..." dit Lucien avec nostalgie.
En tournant la tête, j'aperçus son visage souriant chaleureusement à côté du mien. Il est si proche...
Nous nous sommes regardés profondément dans les yeux alors que je me perdais dans la profondeur verte de ses beaux yeux. Je ne savais pas combien de temps avait passé et cela m'importait peu.
Nous sommes restés ainsi, moi enfermée dans son étreinte affectueuse, jusqu'à ce que la chanson se termine malheureusement. J'aurais voulu que la chanson et la danse puissent durer éternellement pour que nous n'ayons pas besoin de nous séparer ; cependant, cela ne devait pas être ainsi. Chaque bonheur prendra fin inévitablement ou c'est ce que j'ai appris à travers mes propres expériences personnelles.
Lucien s'inclina et je fis une révérence poliment pour signaler la fin de notre dance. J'avais le sentiment que notre danse était parfaitement synchronisée bien que ce fût notre première fois à danser ensemble. Le regard de tant d'autres personnes autour de nous qui étaient encore collés sur chacun de nos mouvements était une preuve suffisante qu'ils pensaient la même chose. Je me tournai pour hocher la tête et sourire poliment à nos observateurs pour leur signaler qu'ils pouvaient reprendre leur vie maintenant.
--À suivre...