Naples, 1835. La ville de Naples, avec ses ruelles étroites et ses maisons en pierre, est en pleine effervescence sous le soleil de l'après-midi. Les enfants, les pieds nus sur les pavés rugueux, courent sans se soucier du monde adulte qui les entoure. Parmi eux, Giuseppe et Marco sont inséparables. Ils grandissent ensemble dans un quartier pauvre, leur amitié forgée à travers les jeux et les moments d'insouciance.
Giuseppe, bien que d'un naturel réservé, trouve en Marco une sorte de frère. Marco, lui, est toujours plein d'énergie et d'ambition, un rêveur qui parle souvent de quitter Naples et de trouver une vie meilleure ailleurs. Mais pour Giuseppe, l'avenir semble plus flou. Alors qu'il observe son ami avec admiration, il se demande si la chance lui sourira jamais.
Les familles des deux garçons vivent dans la même misère. Leur quotidien est marqué par des privations et une lutte constante pour survivre dans une ville dominée par la pauvreté et l'injustice. Les autorités, corrompues et indifférentes, laissent les habitants se débrouiller seuls. Mais malgré cela, Giuseppe et Marco trouvent encore des raisons de sourire, des moments de simplicité où ils oublient leur réalité.
Un jour, alors qu'ils se retrouvent près du port, Marco, les yeux brillants d'espoir, déclare :
— « Un jour, je serai policier. Je ferai quelque chose de bien, je réparerai les injustices. Je te promets. »
Giuseppe le regarde en silence, un léger sourire aux lèvres, mais au fond de lui, il doute. Comment un garçon comme lui, avec son caractère introverti et ses rêves écrasés par la réalité, pourrait-il croire qu'un jour les choses changeraient ?
Les années passent. Marco, déterminé, entre dans l'école de police et y excelle rapidement. Il devient un jeune homme respecté, toujours plus impliqué dans la lutte contre les injustices qui gangrènent la société napolitaine. Giuseppe, quant à lui, ne trouve pas son chemin. Les rêves d'enfance s'éloignent tandis que la brutalité du monde semble l'engloutir.
Il commence par de petits larcins, des vols insignifiants pour survivre. Mais petit à petit, la soif de pouvoir, la colère contre un système qui l'a toujours abandonné, le pousse vers des actions de plus en plus sombres. La trahison qu'il ressent face à la société, et en particulier face à Marco, le consume. Il lui en veut. Après tout, Marco a eu la chance de s'échapper de cette vie, d'avoir un avenir, alors que lui... Il est prisonnier de son passé, prisonnier d'une vie qu'il n'a pas choisie.
Ce qui commence comme un vol pour se nourrir se transforme rapidement en une série d'actes de violence, de meurtres motivés par une soif de vengeance. La trahison de la société, mais aussi la trahison de son ami d'enfance, sont désormais les moteurs de sa descente dans la folie.
Mais Marco, loin de se douter de la réalité, poursuit sa carrière de policier avec l'espoir naïf de rendre le monde meilleur. Lorsqu'une série de meurtres brutaux secoue Naples, il est déterminé à trouver le responsable. Mais il ignore qu'il traque l'ombre de son passé, l'ami d'enfance qu'il a un jour connu, celui qui, sous le poids de la trahison, est devenu un tueur sans pitié.
Giuseppe, de son côté, se sent prisonnier de sa propre transformation. Mais la question le hante : peut-il encore revenir en arrière ? Peut-il encore se libérer de cette spirale de violence qu'il a lui-même enclenchée ?