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Lorsque Ren Zexi se réveilla le lendemain, il était déjà tard dans la matinée. Le soleil se déversait à travers les interstices des rideaux et le lit était déjà vide, la personne qui avait dormi avec lui la nuit précédente avait disparu. Il ne restait même plus de sa température corporelle sur le matelas. Ren Zexi aurait même pu penser que tout n'était qu'un rêve s'il n'avait pas été dans la chambre de Lu Yizhou.
"Bonjour, Jeune Maître." Majordome An l'attendait à l'extérieur de la chambre, souriant courtoisement comme toujours.
"B—Bonjour, Majordome An…" Ren Zexi rougit, surtout lorsqu'il réalisa qu'il avait été vu entrant furtivement dans la chambre de Lu Yizhou au milieu de la nuit. "Euh... pourrais-je demander où est Oncle Lu ? Il n'est pas ici…"
"Maître Lu se lève toujours tôt." Répondit le majordome. "Il vous attend pour prendre le petit déjeuner. Si vous voulez le joindre, vous pouvez aller à la piscine où nous étions hier soir."
"Oncle Lu m'attend ?" Les yeux de Ren Zexi s'écarquillèrent. Alors, il devait se hâter ! Après s'être rapidement lavé le visage et brossé les dents, il se précipita à la piscine située à l'extérieur du cinquième étage.
Une silhouette élancée s'amusait dans la piscine, sa peau claire scintillait sous le soleil. Il glissait doucement dans l'eau, ses mouvements n'étaient pas amples mais dégageait une élégance et une beauté indescriptibles. Ren Zexi se sentit une fois de plus presque aveuglé. Comment quelqu'un pouvait-il briller autant ? Oncle Lu n'était-il réellement pas humain mais plutôt un ange ? En, c'était possible…
Dans ses spéculations sauvages, il s'approcha du bord de la piscine et cria. "Oncle Lu !"
Lu Yizhou s'arrêta et lui jeta un regard discret. Puis, l'homme nagea jusqu'à lui et retira ses lunettes, passant ses doigts dans ses cheveux clairs et scintillants. L'eau ruisselait sur son corps et des gouttelettes y persistaient, comme réticentes à se détacher. Il battit des paupières, ses cils humides paraissaient dorés foncés sous la lumière. "Avez-vous bien dormi ?"
Ren Zexi sortit de sa rêverie et détourna le regard. "T—Très bien… Oncle Lu, pourquoi nagez-vous si tôt le matin ?"
"C'est rafraîchissant." Il reçut un peignoir d'un serviteur à côté et l'enfila sur son corps sans nouer la ceinture, laissant ainsi sa poitrine ferme et humide exposée. "Avez-vous faim ?"
Ren Zexi tenait son estomac et acquiesça timidement.
Ensuite, un autre petit déjeuner opulent fut dressé sur la table au point que Ren Zexi ne savait plus où commencer ; des buns à la vapeur, des nouilles chaudes et sèches, de la bouillie de millet avec de la pâte de sésame, des crêpes à l'oignon…
Il voulait voir ce que Lu Yizhou choisirait mais remarqua que l'homme ne faisait que siroter un bol de porridge nature. Clignant des yeux, il demanda, perplexe. "Oncle Lu, vous ne mangez que ça ?"
Lu Yizhou marmonna.
"Pourquoi ?"
"Pas faim."
"Oh…" Ren Zexi étira la dernière syllabe de sa phrase. La faim qu'il ressentait diminua soudainement de moitié. Quel était le plaisir si lui seul dégustait la cuisine raffinée et que l'autre ne faisait que siroter du porridge nature ? Il se demandait s'il devrait lui aussi prendre du porridge nature quand un bun à la vapeur fut déposé sur son assiette. Levant brusquement la tête, il vit Lu Yizhou qui rétractait son bras.
"Mangez." Dit l'homme sur un ton détaché.
Ren Zexi se redressa instantanément, tel un chiot caressé par son maître. "D'accord !"
[666 : 666 a raison, n'est-ce pas ?! Il veut vraiment que l'Hôte lui donne à manger. Regardez combien il est timide. Comment oserait-il manger librement devant vous ?]
Lu Yizhou acquiesça. [En. Tellement timide.] Il a même pleuré pour ses parents la nuit dernière. Enfin, c'était prévisible pour un enfant de cinq ans.
Après cela, Lu Yizhou déversa chaque plat sur l'assiette de Ren Zexi, le forçant à continuer de manger jusqu'à ce que Majordome An intervienne pour le sauver.
"Vous êtes rassasié ?" Lu Yizhou fronça les sourcils. Juste comme ça ?
"Maître," dit Majordome An d'un ton impuissant. "Il est naturel qu'un enfant de l'âge du Jeune Maître mange si peu. Il devrait prendre une petite collation plus tard s'il a faim avant le déjeuner."
"Vraiment ?" Lu Yizhou se tourna vers Ren Zexi et reçut un hochement de tête nerveux de ce dernier. Il était trop timide au point de ne même pas oser dire qu'il était déjà rassasié. Poussant un soupir, Lu Yizhou dit, "D'accord. C'est une chance que Majordome An soit intervenu cette fois, mais la prochaine fois, tu dois le dire toi-même si tu te sens mal à l'aise, d'accord ?"
Ren Zexi acquiesça en pinçant ses lèvres.
En fait, ce n'était pas ça… Il ne se sentait pas mal à l'aise le moins du monde. Il était simplement trop heureux que Lu Yizhou lui choisisse son repas au point qu'il mangea inconsciemment trop. Mais en voyant le visage sombre de l'homme, Ren Zexi se rétracta et n'osa pas dire un mot.
Aujourd'hui était Dimanche donc Ren Zexi n'avait pas à aller à l'école. Il avait déjà été absent presque une semaine depuis la mort de ses parents de toute façon et il n'avait pas l'envie de retourner à l'école. Pas quand il risquait de tomber sur Oncle Ren ou ses autres parents là-bas.
Ils passèrent le temps à regarder des dessins animés dans le mini théâtre — pour être exact, seulement Ren Zexi. Lu Yizhou était plongé dans son travail avec son ordinateur portable, des lunettes sans monture pendues sur son nez, lui donnant un air encore plus gracieux et élégant. Les yeux de Ren Zexi étaient fixés sur le projecteur qui diffusait Peppa Pig mais lui seul savait que sa vision périphérique se déplaçait toujours vers Lu Yizhou.
Quelque chose tracassait Ren Zexi depuis le petit déjeuner. Il avait l'impression que Lu Yizhou était mécontent de quelque chose et c'était certainement le fait qu'il n'exprimait pas ses pensées. Lu Yizhou avait déjà dit qu'il était libre de faire ce qu'il voulait mais il restait tout de même nerveux et distant devant lui.
Oncle Lu doit être triste à cause de ça... soupira Ren Zexi. C'était de sa faute mais comment s'excuser ? Non attends, on lui avait dit de ne pas s'excuser. Que devait-il donc faire pour laisser l'homme savoir ce qu'il ressentait ?!
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[Il joue encore au théâtre dans sa tête.]
[666 : Hehehehehe, n'est-ce pas la chose la plus mignonne du monde ?]
Lu Yizhou était effectivement au travail mais il n'avait qu'à laisser le système le faire. Son attention était concentrée sur Ren Zexi qui fronçait les sourcils une seconde puis se tapait la tête la suivante. Il avait l'air très occupé tout seul.
L'enfant tenait son menton en main tout en regardant fixement la télévision. Puis, tout à coup, ses yeux se sont illuminés et il s'est soudainement tourné vers Lu Yizhou.
Surpris, Lu Yizhou refocalisa son regard sur l'ordinateur portable devant lui et fit semblant d'être totalement absorbé.
« Oncle Lu... » Ren Zexi appela doucement. Puis il prit Lu Yizhou totalement au dépourvu en encadrant le visage de l'homme avec ses mains et en tournant sa tête sur le côté.
Muah ! Un baiser bruyant et mouillé atterrit sur les lèvres de Lu Yizhou, humide et doux, portant avec lui le parfum lacté de l'enfant.
Ren Zexi rougit et n'osa plus regarder dans ses yeux. « J'ai entendu dire que le baiser c'est pour la personne que tu aimes. J'ai toujours embrassé Maman et Papa auparavant. En fait, j'aime vraiment, vraiment Oncle Lu... Je ne veux pas que tu te sentes mal à l'aise... »
[666 : AAAAAAAAHHHH!!!!!! *rouler par terre*]
Lu Yizhou cligna des yeux, puis cligna encore. [Qu'est-ce qu'il vient de faire ?]
[666 : IL T'A EMBRASSÉ AAAAAAH!! HÔTE, C'EST TROP MIGNON !]
Lu Yizhou était tellement choqué qu'il lui a fallu quelques instants pour reprendre ses esprits. Ce n'est que lorsque Ren Zexi l'a appelé à nouveau avec des yeux qui commençaient à rougir qu'il sortit de sa rêverie. « Je... me suis senti mal à l'aise ? Non, attends— » Lu Yizhou se tenait le front. Il ne savait pas par où commencer. « C'est vrai que le baiser est pour la personne que tu aimes mais tu ne peux pas aller embrasser tout le monde sur les lèvres, tu sais. Je comprends que c'est ton habitude avec tes parents— »
Ren Zexi secoua vivement la tête. « Non, j'ai seulement embrassé les joues de Maman et Papa parce qu'ils ont dit que les lèvres sont réservées pour ma personne la plus spéciale. » Il jeta un coup d'œil à l'homme à travers ses cils, ses doigts se tordaient nerveusement. « Et Oncle Lu est ma personne la plus spéciale. Je veux juste que tu le saches... »
Lu Yizhou ne savait pas s'il devait rire ou se fâcher. Il regarda Ren Zexi avec impuissance et lui pinça fortement les joues. « Ce n'est pas comme ça. »
« Q-Qu'est-ce qui n'est pas comme ça ? »
« L'affection dont tu parles... c'est— » Il s'arrêta. Quel droit avait-il de faire la leçon sur l'amour alors qu'il n'y comprenait rien ? Au final, il ne fit que pincer avec exaspération les joues de Ren Zexi. « Note que tu n'as pas le droit d'embrasser mes lèvres de nouveau. La personne la plus spéciale... tu seras capable de comprendre ça quand tu seras plus grand. » Après cela, il partit avec son ordinateur portable, en tapotant la tête de Ren Zexi en passant.
Ren Zexi baissa les yeux et pressa ses lèvres ensemble. Cela picotait un peu et c'était assez chatouilleux depuis qu'il avait embrassé les lèvres de Lu Yizhou. Il ne comprenait pas ce qu'il comprendrait quand il serait plus grand mais une chose qu'il savait, c'était... être rejeté par Lu Yizhou l'attristait tant.
Il était sûr que la personne la plus spéciale dont ses parents parlaient faisait référence à Lu Yizhou.
Mais pourquoi l'homme disait-il qu'il avait tort ?
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Mini théâtre :
Angel Ren Zexi : Oncle Lu a dit que je faisais erreur, je ne peux plus l'embrasser sur les lèvres *triste*
Diable Ren Zexi : Attends une minute. Il m'a seulement interdit d'embrasser ses lèvres donc… les autres parties sont bonnes, non ? Si je l'embrasse juste sur la joue, il n'aura aucune raison de refuser !
Angel Ren et Devil Ren se regardèrent et pour la première fois, parvinrent à une coopération ultime entre eux.
Le lendemain matin, après le réveil.
Ren Zexi : Oncle Lu, bonjour *baiser*
Lu Yizhou : *choqué* Toi—
Ren Zexi : *nerveux* Juste ça, c'est bon, non ? *regardant avec des yeux de chiot*
Lu Yizhou : *soupirant* …Peu importe
À partir de là, chaque matin et chaque soir, Lu Yizhou recevait des baisers affectueux.