Chereads / L'OMBRE DE L'INCONNU - Tome 1 / Chapter 13 - Chapitre 13 : Le labyrinthe des âmes

Chapter 13 - Chapitre 13 : Le labyrinthe des âmes

Kayla peina à se lever, ses muscles endoloris et son esprit embrumé par la fatigue. Pourtant, sa détermination la poussait à avancer, boitant avec effort. Elle haletait, ses poumons brûlant à chaque inspiration, mais elle savait qu'elle devait agir.

Lorsqu'elle aperçut cette arme, une lueur d'espoir scintilla en elle, mais une étrange sensation d'anormalité l'envahit. «Ce n'est pas possible...» murmura-t-elle, les yeux fixés sur l'objet. En s'approchant, elle ramassa la dague et l'examina attentivement.

Sidérée, elle réalisa que ce n'était qu'un faux, un couteau ordinaire. Son cœur se serra alors qu'elle s'écria : «Il y a un vrai quelque part... Je ne comprends pas, ce n'est pas ici !» Elle scruta la carte griffonnée, sur laquelle des dessins de lianes prédisaient la sortie. Ses yeux s'illuminèrent d'une révélation soudaine. «Donc ça doit être... là !»

Elle plia la carte et, d'un pas décidé, sortit de la vaste pièce, déterminée à retrouver la véritable dague et à sauver Émilie avant qu'il ne soit trop tard. Le vent froid lui frappa le visage, et avec chaque pas, son esprit s'éclaircissait, alimenté par la conviction que tout espoir n'était pas perdu.

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S'extirpant des volutes sombres, Émilie se retrouva au cœur d'une forêt où une lumière blafarde perçait faiblement à travers les arbres tordus et sinistres. Entraînée de force par Noctalia, elle avançait à contrecœur, ses pensées envahies par la terreur et une incompréhension qui pesait lourd sur son esprit. Chaque pas enfonçait ses pieds dans un sol humide, presque spongieux, tandis que l'air autour d'elle était saturé d'une odeur fétide de terre mouillée et de décomposition.

Les ombres des arbres semblaient bouger autour d'elles, comme si la forêt elle-même les observait. Émilie tentait de ralentir, mais Noctalia ne lui laissait aucun répit, son emprise froide la maintenant fermement dans cette marche infernale. « Tu ne peux plus fuir », murmura la spectre, sa voix résonnant dans l'atmosphère oppressante, tandis qu'un frisson glacé parcourait l'échine d'Émilie.

Noctalia, à ses côtés, murmura dans une langue ancienne et sinistre, ses mots glissant comme un serpent dans l'ombre :

«Lorvian glimbra selenor vastin, trelium sparno vexilor.»

Frissonna à l'écoute de ces paroles, qui semblaient vibrer dans l'air comme un chant funèbre.

«Qu'est-ce que tu dis ? Quelle est cette langue ?! » demanda-t-elle, sa voix tremblante d'angoisse.

Noctalia demeura silencieuse un instant, avant de marmonner d'une voix presque chantante le nom de son être cher. "Umbriel..."

Puis, dans une langue étrange, elle prononça des mots envoûtants : «Nathariel, silvathoré, nakavreptish maru'kathiel.» Ses paroles semblaient flotter dans l'air, chargées d'une énergie sombre et mystérieuse.

Tout à coup, une nuée noire surgit, se déployant comme un voile de ténèbres. Lentement, une ombre en sortit, sa silhouette se formant peu à peu. À la vue d'Émilie, terrifiée et épuisée, Umbriel l'appela d'une voix familière et réconfortante. «Émilie...»

L'ombre se transforma, prenant l'apparence d'un homme, son visage empreint de douceur et de compassion.

Elle réalisa ce qui se passait, balbutia :

"A... a... drien..."

Umbriel lui sourit, un sourire qui illuminait son visage fantomatique d'une lueur chaleureuse, apaisant l'angoisse qui régnait dans le cœur d'Émilie.

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Kayla marchait sans relâche, ses pas lourds s'enfonçant dans le sol tandis que le chemin s'étirait interminablement devant elle. L'atmosphère demeurait neutre mais toujours lugubre, et entendit des voix de femmes chantonnant au loin, un écho mélancolique qui faisait frémir son cœur.

« Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? » murmura-t-elle, une lueur de peur dans ses yeux.

Sentant son sac à dos devenir de plus en plus encombrant, elle le posa un instant, ses épaules fatiguées relâchant la pression. Avec une agitation fébrile, elle fouilla frénétiquement à l'intérieur, cherchant sa ceintures.

Où sont ma ceinture ? Je suis sûre de l'avoir mit ici, » grogna-t-elle, ses doigts tremblant légèrement à cause de l'angoisse qui l'étreignait et son cœur battant plus vite.

« Trouvé ! » s'exclama-t-elle, la voix pleine d'espoir.

Elle s'attacha sa ceinture autour de sa taille et y glissa soigneusement des objets indispensables : des couteaux bien aiguisés, une petite fiole d'eau bénite, des fioles de sels sacrés, ainsi qu'une lampe torche et un briquet. Elle glissa chaque outil dans ses poches, s'assurant d'être prête à toute éventualité.

Elle reprit sa marche, obstinée à sauver Émilie, malgré la soif et l'épuisement qui la rongeaient. Son souffle était court, haletant, lorsqu'elle aperçut enfin la sortie. L'endroit semblait étrangement séduisante. baigné d'une lumière douce émanant d'un reflet d'eau cristaline qui illuminait la pièce. Mais une vague de danger palpable émanait de cet endroit, comme si cette issue menait droit dans la gueule du loup.

Kayla s'arrêta, observant les lianes qui s'entrelacaient devant elle. « Il n'y a que dix lianes pourtant sur la carte, il y en avait beaucoup plus ! Fais chier, on s'en fiche de moi, ma parole ! » s'exclama-t-elle, sa frustration croissant.

Elle plissa les yeux pour mieux analyser les lianes,son regard scrutant chaque recoin de la grotte. Soudain, une lueur attira son attention. Au loin, elle aperçut la dague, scintillant de mille feux étoilés, flottant majestueusement sous un piédestal finement sculpté. La lumière émanait de l'arme, enveloppant la pièce d'une aura presque mystique, comme si des milliers d'étoiles avaient décidé de se rassembler en un seul point.

Le piédestal était orné de motifs anciens, des symboles de protection et de pouvoir, et l'air vibrait d'une énergie palpable, comme si l'objet convoité était conscient de sa présence.

« C'est... c'est la dague, enfin ! » s'exclama-t-elle, un sourire radieux illuminant son visage fatigué. Son cœur battait la chamade, un mélange d'espoir et d'euphorie l'envahissa.

Néanmoins, elle entendit des airs enchanteurs continuer à s'échapper, vibrant dans l'air ambiant provenant des profondeurs. En regardant elle distingua un ruisseau d'un bleu vif, d'une transparence luminescente où des sirènes évoluaient dans les eaux, chantant des mélodies envoûtantes sans avoir conscience de sa présence. Leurs voix enchanteresses s'élevaient dans l'air, à la fois captivantes et illusoires

Un vertige la saisit à chaque mouvement, et elle dut se concentrer pour ne pas céder à l'angoisse. Avalant sa salive, elle prit une gorgée de la fiole d'eau bénite, espérant que cela lui donnerait le courage nécessaire pour affronter ce qu'elle savait être une épreuve décisive.

« Allez, Kayla, tu es presque là, » se murmura-t-elle, serrant les poings, prête à avancer vers le mystère.

Elle inspira profondément, puis rassembla toute sa force. Avec une détermination inébranlable, elle prit son élan et bondit, s'agrippant à la liane qui se dressait devant elle, la texture rugueuse de la plante égratignant la peau de ses mains. Elle luttait avec ardeur pour atteindre son objectif, le cœur tambourinant dans sa poitrine, pleinement consciente que le temps était compté.

Puis, elle s'agrippa à une autre liane sans oser porter son regard vers le bas, se concentrant uniquement sur sa montée et sur la lumière scintillante au-dessus d'elle.

Kayla haletait, son cœur battant à tout rompre alors qu'elle se hissait avec détermination sur la liane. « Allez, je peux y arriver... » souffla-t-elle, le souffle coupé par l'effort et la peur qui la tenaillaient. La sueur perla sur son front, et ses pensées tourbillonnaient autour de l'idée de sauver Émilie.

elle agrippa de sa main droite une troisième liane, Soudain, la plante se mit à vibrer sous son poids, se contorsionnant avant de se transformer sous ses doigts en un serpent venimeux, ses cuirasses rutilantes de menace surgirent. Avant qu'elle puisse réagir, la créature jaillit, ses écailles brillantes et menaçantes luisant dans la faible lumière ambiante.

« HAAAAAA ! » poussa-t-elle, la surprise se mêlant à la terreur perdant l'équilibre, kayla glissa le long de la liane, dans un élan de survie, elle jeta le serpent dans le vide. Sa main gauche, maintenant ensanglantée par les épines, lui brûlait de douleur.. Elle poussa un cri de souffrance, mais résista, s'accrochant de toutes ses forces. Elle parvint à éviter une chute fatale, s'agrippant au bout de la plante, puis se força à remonter avec une agilité renouvelée, déterminée à ne pas tomber.

Les sirènes, attirées par son cri, levèrent leurs têtes furtivement hors de l'eau. Leurs visages, d'abord radieuse, se déformèrent progressivement, révélant des traits horribles, des êtres de cauchemar. Elles hurlèrent de terreur grotesque un son guttural qui résonna dans la grotte,révélant des crocs acérés. Elles hurlèrent, des cris stridents emplissant l'air, échos de terreur et de rage.

À l'arrière-plan, elles s'en prirent au serpent qu'elle avait projeté, le déchiquetant sauvagement avec leurs dents affûtées, des éclats de sang et d'écailles virevoltant autour d'elles. La vision de cette scène lui glaça le sang. Kayla, agrippée à la liane, sentit un frisson parcourir son dos.

Puis, comme si une force invisible les avait animées, les sirènes jaillirent de l'eau avec fluidité, tansformant leurs queues en jambes agiles, s'erigeant les parois rocheuses, prêtes à s'approcher de la source de ce cri humain.

leurs jambes scintillant sous la lumière terne, avant de s'élancer avec dextérité sur les parois rocheuses, leurs mouvements presque hypnotiques. La jeune alchimiste comprit alors que sa situation devenait de plus en plus périlleuse.

Les échos de leur chant envoûtant se mêlaient à son angoisse, une mélodie qui lui promettait la séduction tout en cachant un danger imminent. Kayla ferma les yeux un instant, rassemblant ses forces. Elle devait se concentrer sur son but, sur Émilie, ignorer le vertige qui menaçait de l'emporter.

Avec un ultime élan de détermination, elle agrippa une autre liane, se balançant pour s'élancer vers la prochaine. Chaque mouvement était un combat, une lutte entre le désir de fuir et la nécessité de persévérer.

Un sixième cordage agrippé avec difficulté, Kayla tendit sa main tremblante vers la septième liane, mais à pine l'eut-elle saisie que celle-ci se révéla instable, manquant de la faire chuter. L'écho d'un rugissement sourd résonnait , son cœur s'emballa tandis qu'une sirène, avec sa chevelure azur et son corps élancé, ses yeux fendus brillaient d'une lueur affamée, d'une rapidité effrayante, s'agripper à une liane voisine.

« Aaaahhh... » s'écria Kayla, la panique montant en elle.

La nymphe aquatique se mouvait avec une aisance terrifiante, sautant d'une plante à l'autre, Sa silhouette ondoyante se confondait avec les reflets dans l'eau de la grotte. Ses yeux d'un noir profond étaient rivés sur elle, tandis que sa bouche, énorme, s'élargissait de façon grotesque, prête à dévorer sa proie.

« Ne panique pas, ne panique pas... » se répéta-t-elle en essayant de garder son calme, pendant que l'eau de la grotte se déchaînait sous l'influence de la créature. Les murs humides semblaient se refermer autour d'elle, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas céder à la peur.

Mais poussée par une détermination féroce, fouilla frénétiquement dans sa poche. Ses doigts effleurèrent enfin la lame aiguisée qu'elle conservait précieusement. Alors que la sirène était presque sur elle, sa mâchoire s'ouvrant encore plus, révélant des rangées de crocs tranchantes.

Avec un geste rapide et précis, elle trancha la liane à laquelle la créature s'était accrochée. Le monstre poussa un grand cri inhumain, un hurlement glaçant qui claironna dans toute la grotte. Déséquilibrée, elle bascula dans le vide, Plongeant en spirale dans les abysses aquatiques. Son cri s'éteignit progressivement tandis qu'elle disparaissait dans les profondeurs, engloutie par les entrailles de l'eau.

Kayla, saccadée , regarda un instant la créature tomber avant de détourner les yeux, reprenant sa montée, son cœur battant à tout rompre.

Enfin atteinte face à la dague légendaire, Kayla tendit la main avec précaution, son cœur vibrant intensément, une sueur froide lui glissant le long de la nuque. Mais avant même de pouvoir saisir l'artefact, un frisson d'horreur la parcourut , elle sentit une présence terrifiante derrière elle. huit sirènes la pourchassaient , deux rampaient sournoisement sur le sol avec une lenteur calculée, tandis que six autres sprintaient d'une mouvement effrayante et déterminées, se lançaient à sa poursuite, leurs cris carverneux résonnant dans la cavité.

Sans perdre une seconde, elle saisit l'artefact et se mit à courir de toutes ses forces sentant son souffle se raccourcir à mesure que la sortie semblait se rétrécir à chaque pas. Elle sentait le sol vibrer sous ses pieds, les sirènes se rapprochant dangereusement, le souffle court, elle sentit soudainement deux d'entre elles la saisirent par le col de son t-shirt, leurs griffes précis déchirant la chair de sa jambe.

Une douleur vive la traversa alors qu'une d'entre elles entaillait profondément sa jambe, Elle poussa un cri de douleur, les ondines s'apprêtèrent à ouvrir leurs gueules béantes, prêtes à la dévorer, leurs crocs luisant dans l'ombre.

Dans un ultime sursaut, Kayla déchira son haut avec sa lame, rompant de leurs étreintes, elle alluma son briquet d'une main tremblante. La flamme jaillit, illuminant la grotte d'une lueur incandescente, repoussant les sirènes qui hurlèrent de rage, leurs visages déformés par la fureur. Leurs hurlements résonnèrent dans son esprit, presque assourdissants.

Boitillante, sa jambe en sang, Kayla continua sa course, les murs de pierre se refermaient davantage de plus en plus, rétrécissant l'espace avec une rapidité implacable. Elle luttait contre la douleur lancinante de sa jambe, chaque pas lui coûtant un effort démesuré.

Dans un ultime élan, elle plongea juste à temps, se glissant à travers l'ouverture alors que les murs rocheux se refermaient brusquement derrière elle.

À l'improviste, une main griffue tenta désespérément de la suivre, mais les parois écrasèrent ce dernier vestige d'horreur, ne laissant qu'une poussière fine se disperser dans l'air, laissant derrière elle le silence de la grotte scellée. Alors qu'elle s'effondrait, halètement rapide, mais vivante.

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Émilie, étourdie, fixa Umbriel avec une méfiance grandissante. « Tu m'as leurrée, depuis le debut! » dit-elle, sa voix tremblante trahissant son indignation.

Umbriel baissa les yeux, sa voix empreinte de regret. « Je n'ai pas le choix. Je veux juste rendre justice... »

Noctalia, les yeux levés au ciel, affichait un air insipide en écoutant leur échange, se délectant de la tension qui régnait entre eux.

Émilie, la colère montant en elle, répondit : « Tu crois que rendre justice justifie la douleur que tu causes ? »

Umbriel, tentant de la rassurer, exprima son propre tourment : « Moi aussi, je suis en colère, et je suis empli de douleur. J'ai perdu les miens. Maintenant, tu es là... à m'offrir ton âme, » dit-il avec un sourire monstrueux qui ne laissait présager rien de bon.

« Non, tu ne peux pas m'ôter la vie ! Tu peux pas le faire ! » s'écria Émilie, sa voix se brisant sous l'angoisse.

Noctalia éclata de rire, un son strident et maléfique. « Oh, ma chère, tu n'as pas vraiment le choix dans cette danse funeste. »

Umbriel, s'approchant un peu plus, ajouta avec une éclat de démence dans les yeux : « J'ai attendu tellement longtemps pour dévorer ton délicieuse essence. Ta souffrance ne sera qu'un grand dessert final. »

ils éclaterènt de rire machiavélique un son qui vibra dans les bois comme si l'ombre de la mort planait autour d'eux. Un frisson parcourut l'échine d'Émilie . À ce moment-là, d'autres silhouettes surgirent, leurs visages familiers mais déformés par l'affliction. Ils étaient l'un des leurs, unis par un lien plus sombre que jamais.

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Entre-temps, Kayla, le souffle court, était assise sur le sol, endurant la douleur de ses blessures aggravées, ressentant une douleur sourde irradier à travers ses mains et sa jambe. Ses mains, égratignés et ensanglantés, portaient encore les traces des épines coupantes qui l'avaient blessée. Elle observa la gravité des blessures : sa peau marquée de profondes coupures semblait se rebeller contre la douleur.

« ARRGH..ÇA FAIT MAL..PUTAIN...GRHH » cria-t-elle, sa voix tremblante trahissant l'intensité de la souffrance qu'elle endurait. D'un geste fébrile, elle tira les épines, un frisson de douleur parcourant son corps à chaque extraction. Elle se força à respirer profondément, essayant de chasser la panique qui menaçait de l'envahir, mais chaque souffle était un rappel cruel de sa condition.

Elle sortit la fiole d'eau bénite, sa main tremblante s'arrêtant un instant, hésitante face à la brûlure anticipée. « Il le faut... » se dit-elle, la détermination se mêlant à la peur. Avec précaution, elle versa quelques gouttes sur ses mains. Un cri de douleur s'échappa de ses lèvres alors que le liquide corrosif pénétrait dans les plaies, brûlant comme du feu. Elle se mordit la lèvre pour étouffer ses gémissements, ses larmes mêlant désespoir et espoir.

« Calme-toi, Kayla... ça va aller, » se murmura-t-elle, les larmes aux yeux, sentant chaque goutte comme une épreuve à surmonter. La souffrance était atroce, mais elle savait que cela était nécessaire. Elle appliqua ensuite l'eau bénite sur sa jambe gauche, profondément ensanglantée. Un hurlement de désespoir s'échappa de sa gorge, résonnant dans l'air ambiant, alors que le liquide touchait la chair mutilée.

Peu à peu, elle sentit une chaleur douce envahir ses blessures, comme si une lumière intérieure commençait à guérir ce qui était brisé. Les douleurs se calmaient, les saignements ralentissaient, et elle pouvait voir, avec étonnement, la peau se reformer lentement. « Ça fonctionne... » souffla-t-elle, une lueur d'espoir illuminant son regard fatigué, comme un rayon de soleil perçant les ténèbres.

Se relevant avec effort, elle observa l'horizon, une montre boussole à son poignet. L'aiguille dansait frénétiquement, mais elle savait que c'était le seul moyen de la retrouver. « Je vais te sauver de l'enfer, Émilie ! » s'exclama-t-elle avec une force renouvelée, sa voix résonnant comme un serment dans l'air frais de la grotte.

Claudicant, elle reprit sa route, chaque pas lui infligeant une douleur aiguë dans ses articulations, mais sa détermination était plus forte que la souffrance. Les échos de son cœur battant contre sa poitrine accompagnaient son avancée, chaque pulsation un rappel de son but. Malgré les douleurs persistantes, elle savait qu'elle devait aller de l'avant. Chaque mouvement la rapprochait de son amie, chaque souffrance était un pas de plus vers la délivrance.

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Noctalia, impassible, tourna lentement son regard vers Umbriel. Un silence lourd s'installa, et son visage, jusqu'alors inexpressif, s'assombrit, laissant transparaître une froideur barbare. Ses yeux, d'un bleu glacial, s'illuminèrent soudain, perçant les ténèbres dans le lieu boisé. Elle leva la main avec une déliberation lente sa voix s'élevant avec une autorité insatiable.

« Fais ce qu'il doit être fait. » dit-elle d'un ton aussi tranchant que la lame d'un couteau, son regard ne quittant pas Émilie, comme si elle savourait déjà l'issue inéluctable de son commandement.

Umbriel, jusqu'ici silencieux, inclina la tête en signe de soumission. Ses traits se durcirent, et une lueur sombre passa sur son visage. Ses yeux, autrefois empreints d'une lueur de rébellion, se voilèrent d'une obéissance morne.

Les esprits humanoïdes dansaient autour d'eux, murmurant des mélodies anciennes et envoûtantes, comme si les ténèbres elles-mêmes prenaient vie pour l'envelopper. Leurs voix se mêlaient en un chœur fantomatique, chaque note résonnant dans l'air glacial avec une douceur inquiétante, transformant l'atmosphère en un ballet macabre où le réel semblait se dissoudre dans l'irréel.

Un long soupir s'échappa de ses lèvres, comme s'il renonçait à la dernière parcelle de volonté qui lui restait.

« Qu'il en soit ainsi, » murmura-t-il d'une voix rauque, le souffle à peine audible. Sa silhouette semblait s'alourdir sous le poids de l'ordre, mais il ne fit aucune tentative de résistance. Un instant plus tard, il fixa Émilie, ses pupilles d'un bleu perçant devenant presque surnaturelles, comme deux flammes vives dans l'obscurité.

« Umbriel, non ! » hurla Émilie, sa voix brisée par l'effroi. « Adrien... Umbriel, je t'en supplie, tu n'es pas obligé de le faire... » Elle recula instinctivement, cherchant un regard de réconfort dans les yeux d'Umbriel, mais ce dernier restait impassible.

Il se redressa, sa stature imposante créant une ombre menaçante qui sembla envelopper la jeune femme. D'une voix grave et profonde, une résonance inquiétante emplit l'air autour d'eux, répercutant sa froideur à travers la forêt.

« Un Roi.doit. obéir. à sa .Reine. » déclara-t-il d'un ton détaché, presque mécanique. Ses paroles, bien qu'empruntes de solennité, portaient en elle la douleur de la soumission, mais aussi une finalité contre laquelle rien ne pourrait être fait.

Émilie sentit un frisson glacé parcourir son rachis. Son souffle se bloqua dans sa gorge tandis qu'elle réalisait que ses suppliques n'avaient plus aucun poids. L'atmosphère devint étouffante, comme si chaque mot d'Umbriel siphonnait la chaleur de l'air ambiant, aspirant, tout comme il s'apprêtait à aspirer, l'âme d'Émilie.

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Kayla, avec une concentration déterminée, déposa la Boussole Sélénite au centre de la clairière, où la lumière filtrait à travers les feuillages, créant un jeu d'ombres dansant sur le sol. Elle s'accroupit et sortit un petit sachet de sel divin, l'ouvrit délicatement, et commença à tracer un cercle autour de la boussole. Le sel scintillait sous le rayonnement du soleil, ajoutant une dimension mystique à son rituel.

« Quod potestas stellarum me circumdat, » murmura-t-elle, sa voix ferme mais empreinte de respect. « Per lumen lunae et virtutem maiorum, sit hic circulus sanctuarium spiritus. »

Elle continua, récitant d'autres incantations, chaque mot vibrante d'une énergie ancienne :

« Animae caeli, exaudi orationem meam,

In corde silvae huius, lucem quaero,

Per sal purum et sapientiam maiorum,

Voluntas mea fiat, tenebrae discedant. »

Alors que les derniers mots franchissaient ses lèvres, une brise légère sembla souffler autour d'elle, faisant frémir les feuilles des arbres, comme si la nature elle-même l'écoutait. Elle pouvait sentir l'énergie s'accumuler, une tension palpable dans l'air.

« Per lumen Selenitis,

Aperi mihi vias, abige dolorem,

Ut spiritus coniungantur ad me recipiendum,

Et in hoc momento, possim me exaltare. »

Le cercle de sel brilla soudainement, illuminé par une lumière argentée émanant de la Boussole. Un éclair jaillit de l'indicateur, enveloppant la jeune femme d'une lumière éblouissante. La forêt environnante sembla se dissoudre dans un tourbillon de couleurs vives et de reflets chatoyante, et, dans un souffle, elle se retrouva transportée à travers le temps et l'espace, sa détermination galvanisée par l'invocation des forces qui la protégeaient.

Un instant plus tard, elle émergea dans un nouvel endroit, ses yeux brillants d'un mélange d'émerveillement et de crainte. Elle avait franchi les frontières de la réalité, se rapprochant de son destin, prête à affronter ce qui l'attendait.

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Umbriel s'approcha lentement d'elle, un sourire déformé par la cruauté étirant ses lèvres. Son regard, brûlant d'une lueur malsaine, ne quittait pas le sien. La terreur qui se lisait dans les yeux d'Émilie semblait nourrir son plaisir sadique.

« Je vais effacer à jamais la dernière génération des Walker, » murmura-t-il d'une voix rauque, chaque mot distillant une promesse de destruction. Puis, un rire glacial, sans joie, s'échappa de sa gorge, résonnant comme une ombre funeste dans l'air figé.

Sans attendre de réponse, il la saisit avec une brutalité maîtrisée, l'attirant contre lui. Son souffle glacé effleura la peau d'Émilie, et avant qu'elle n'ait pu comprendre la profondeur de son dessein, ses lèvres se posèrent sur les siennes dans un baiser empreint d'une froide violence, souhaitant absorber jusqu'à la dernière parcelle de vie qui l'habitait.