La domination de Daigaku sur le groupe de Yoru ne fait aucun doute. Les trois assaillants tremblent de douleur. Il les a balayé avec une telle facilité. Aucun de leurs coups ne l'a atteint. Même avec une stratégie pareille, il semble imprenable. Le vice- conseiller est convaincu d'une chose : cet homme n'a pas encore révélé sa véritable force. Comment faire ? D'après les premières observations, il semble gérer que le corps-à-corps. Le vice-conseiller active légèrement son aura bleue. Des morceaux de glace apparaissent au-dessus de la cible.
« Ular Ilwaï ! »
Au moment où la pluie de glace allait s'abattre sur le Kiyuza, le sceau qui lui a servi à repousser ses adversaires revient, lui permettant ainsi de briser la menace.
« Parfait.
- Parfait ? Quoi parfait ? Il a réduit ton attaque en miettes ! Tu ne l'as pas eu ! se plaint Rajik.
- Dès que je vous le dis, vous lui rentrez dedans. »
Convaincu par le vocabulaire employé par son ami Zigrik, le Kiyuza sauveur de Faironne rassemble du ki dans ses jambes.
« Zéréyon ! »
Il fonce à vive allure vers Daigaku. La Kozana ne tarde pas à le rejoindre dans la bataille. Il ne manque plus que Rai.
« Attends. lui demande Yoru.
- Pourquoi ? »
Avec l'aisance qui le caractérise si bien, Daigaku esquive sans problème toute attaque. Pour encore plus enfoncer le couteau dans la plaie, il n'hésite pas à leur sourire. Afin de mettre leur moral à terre, il se permet même, comme ultime provocation physique, de rater la fille de celui qui fut son vénérable. Cependant, comme elle ne perçoit pas ce geste de cette manière, confiante qu'une erreur vient d'être commise, elle décoche un poing, malheureusement bloqué.
« Péopar Ki ! »
Même résultat pour Rajik.
« Ta maîtrise de ki est méprisable. Que c'est brouillon ! Tu ne devrais pas exister. lui lâche l'ancien gérant de Kigen.
- Qu'est-ce que t'as dit ?! »
Sous le coup de la colère, une aura neutre émerge de l'amoureux des combats. Afin de calmer ses ardeurs, en deux secondes à peine après avoir écarté son poing, Daigaku lui pose une paume sur le torse.
« Ker-omber. »
Un énorme choc vient le séparer de lui, l'envoyant ainsi dans les airs.
« J'y vais ! » avance Rai, le corps émettant de la lumière.
Le porteur de l'Hoshaku intercepte son ami et le ramène au sol en deux temps. Fraya se retrouve seule face à l'ancien conseiller, sans connaître son implication dans sa traque lorsqu'elle avait fuit le Continent de l'Ouest. Elle s'écarte de lui.
« Tu es la pire insulte qu'on pouvait faire à notre peuple. Rejeter le don accordé par Faironne pour une telle abomination.
- Je n'ai que faire de tes provocations ! Je vais te battre !
- Gâcher le titre qui est le tien et briser le destin qui t'attendait pour ça, tu ne pouvais tomber plus bas, Kozana Fraya, fille du vénérable Ki-Igno.
- Vous... Vous me connaissez ? »
« Ce fossile ne mérite pas son poste, contrairement à nous. Te rends-tu compte ? Se sentir obligés d'envoyer un complice des êtres que nous méprisons le plus pour calmer ta crise d'adolescence ? Quelle insulte ! Et encore, nous étions point préparés à ce qui allait se produire par la suite. L'homme envoyé pour t'arrêter tombe en possession d'un des deux enfants de l'Interdit. Sur le moment, je l'avoue, une furie sans précédent nous avait envahi. Mais... Nous avons vite réalisé l'opportunité divine qui s'offrait à nous. Quel régal ! »
Cette vérité cinglante dévoilée, Fraya perd pied mentalement. Ses pensées de l'époque étaient fondées. Une légère aura noire émerge d'elle. Tout de suite, Rai craint le pire.
« Le clou du spectacle dans tout ça ? La raison pour laquelle tu es venue jusqu'à nous aujourd'hui. Ce manieur de foudre qui a eu l'idée folle d'exploiter le don de Faironne. Qu'espérait-il y gagner ? Devenir plus puissant que nous ? Quelle connerie ! Mais, en même temps, cela prouve bien ce que nous prêchons depuis tout ce temps. Tout être qui abuse de l'héritage de notre mère se voit consumer par une soif incontrôlable de pouvoir. S'il s'est approché de toi, c'est uniquement dans ce but. Il espérait percer tous nos secrets. Il n'a pas supporté que nous avions découvert ce qu'il cachait : l'acquisition d'une forme développée de l'exploitation de son élément. Une abomination que nous ne pouvions permettre ! Ce qu'il a subi récemment, il l'a mérité ! »
Une rage indescriptible lui ronge les entrailles, entraînant une augmentation des forces qu'elle dégage. Sans s'en rendre compte, elle commence à dévorer les particules d'énergies à proximité. Des images des moments passés auprès de Kenshiro lui reviennent en mémoire.
« Non ! Arrête ! Tu joues son jeu ! Reprends tes esprits ! supplie l'homme qui fut malheureusement impliqué contre son gré dans le réveil du Kirioku.
- Comment oses-tu… Comment oses-tu l'insulter ainsi ?! Espèce d'enflu[…] »
Point le temps de terminer son insulte que, soudain, Daigaku se téléporte à quelques centimètres d'elle et lui porte un coup de poing de ventre si violent qu'il dissipe son aura. Elle se met à cracher du sang. Personne parmi les spectateurs n'a pu amplement voir son déplacement. Dans l'incapacité totale de se défendre, il lui enchaîne trois coups de poing et un coup de pied qui l'envoie aux pieds de Yoru.Les ruines brillent encore plus.
« C'est presque prêt ! Dans peu de temps, tous les exploiteurs perdront leurs maîtrises ! s'exclame Aritsune.
- Tant mieux ! »
Rajik reprend connaissance.
« Ça fait mal… »
Le vice conseiller semble avoir remarqué quelque chose concernant l'obstacle contre lequel ils bloquent : la forte probabilité que, peu importe qui il affronte, cet homme retournerait les forces de l'assaillant contre lui. Un autre test lui permettrait de confirmer cette théorie. Cependant, vu l'état dans lequel il a mis Rajik et Fraya, utiliser son ami ancien affilié à la foudre constituerait une tactique trop risquée. Rai, inquiet, vient auprès de la Kozana.
« Tu vas bien ?
- J'ai senti mon corps entier trembler à chacun de ses coups… Il est… Terrible… avoue-t-elle en se relevant avec difficulté.
- Il s'est servi de ta colère contre toi. Tu dois te contrôler. »
Malgré ce conseil essentiel, elle reste très affectée par tout ce qu'elle vient d'apprendre. Leur ennemi reste là, attendant le prochain inconscient qui oserait à nouveau se mesurer à lui. Tout ce qu'il faut c'est grignoter du temps. Tout tourne à son avantage. Pendant ce temps, du côté du groupe mené par Calibak, la Shirenai réussit à libérer Korit grâce à sa lame.
« Tu vas bien frangin ?
- Oui… Bien joué... répond-il en complimentant celui qui partagea une petite partie de leurs aventures.
- Ne me félicitez pas encore. Ils sont toujours en vie. »
Alors que leurs ennuis débutaient à peine, le sceau implanté par Daigaku dans le dos de Chiyumi et de Taimudo s'active. Grâce à l'énergie insufflée par ce dernier, une partie de leurs blessures s'efface. Un tel phénomène stupéfie le camp des sauveurs de Faironne. Remis sur pieds, les lieutenantsse relèvent.Le même sceau clignote une seule fois dans leurs yeux. Leursauras réapparaissent. La montée d'adrénaline procurée par ce regain de puissance les plonge presque dans un état second.
« Xontokyon ! »
Une quantité impressionnante de fils, plus solides, viennent les attaquer.
« Majaréfaï ! »
Lyn vient les intercepter en essayant de les bloquer grâce à sa lame qu'elle vient à peine d'embraser. Contrairement à la dernière fois, pas moyen de les couper. Calibak comprend tout de suite que leur créatrice vient de franchir une étape dans la maîtrise de son talent.
« Je ne vais pas la retenir très longtemps !
- Bokfaraï ! »
Dans l'urgence, il tire trois éclairs simultanés.
« Léokatyon ! »
Immédiatement dispersés par Taimudo. Pendant que le même phénomène de saturation, se traduisant par un tremblement au niveau de ses mains, se reproduira chez lui, confiants, Korit et Tekina rassemblent leurs forces.
« Olowar ! »
Le frère invoque une vague d'eau sur le côté et la propulse vers l'auteur de le disparition pure et simple de l'attaque électrique de leur collègue Zigrik.
« Péopar Ki ! »
Éclatée en deux à cause d'un coup de poing chargé en ki. La Shirenai commence à reculer. Poussée dans ses retranchements, des souvenirs du rude entraînement prodigué par Tencubo resurgissent. Dans l'un d'eux, le maître-conseiller insistait sur l'épuisement rapide qui caractérise les affiliés au feu ou à la foudre, ainsi que sur la nécessité de savoir conserver correctement son énergie. De retour dans le présent, elle s'excuse intérieurement auprès de lui, elle active son aura.
« Modarer ! »
Elle l'amplifie encore et encore en criant. La chaleur émise finit par enflammer les fils. Le trait de feu s'étire dangereusement vers la lieutenant.
« Léokatyon ! »
Taimudo court à sa rescousse en les désintégrant juste à temps. Profitant de ce moment de confusion, Lyn fonce vers lui. Arrivée à sa hauteur, elle amorce un coup descendant, lame en feu. Malheureusement, sa cible l'attrape à deux mains au tout dernier moment, immunisé à son élément grâce à son ki. Situation inversée. C'est au tour de Chiyumi de prêter secours à son collègue.
« Ejedmar Taï ! »
Tout à coup, grâce à la formule prononcée par Korit et Tekina, la terre sous elle se soulève, venant l'agripper par la taille et lui couvrir les mains. Voilà l'occasion rêvée. Calibak active son aura.Chiyumi cible se débat de toutes ses forces. Le disciple de Yoru arme son arbalète avec une munition spéciale. Le duo de Zigriks mobilise plus de terre pour consolider ce qui sert de menottes pour leur prisonnière.
« Grouille-toi !
- Je fais au plus vite ! J'ai besoin de rassembler une certaine quantité pour l'utiliser à son plein potentiel ! Maintenez-la ! »
Au-delà de la fierté de tester une de ses créations qui l'anime sur le moment, celui qui fut un Kiyuza ne peut s'empêcher d'adresse une pensée pour son formateur, espérant du plus profond du cœur que tout se passe bien de son côté. Justement, le concernant, aucune évolution. Néanmoins, avec sa théorie en tête, tout n'est pas perdu.
« Voilà mon plan. Je vais le geler par le sol. Ce qui le ralentira et vous en profiterez pour l'atteindre. Mais pour ça… Je vais avoir recours à mon Kuwanoren.
- On fera le plus vite possible pour pas que tu en payes le prix. répond Rai.
- Hors de question que tu meurs parce qu'on aura été nul. »
Fraya ressent une pointe d'amertume lorsqu'elle les voit s'entendre aussi bien. A quoi est-elle sensée servir maintenant ? Cette sensation d'inutilité vient logiquement s'ajouter à la douleur infligée par les paroles de l'ennemi.
« Mais, pour que tout tourne correctement, vous devez le frapper autant que vous le pouvez. »
Après un bref accord uniquement basé sur les regards, Rai et Rajik se mettent en position. Un signe de la part Daigaku pour indiquer qu'il est prêt à les recevoir. Yoru remarque le mal-être de Fraya.
« Tu sais, je ne suis pas le mieux placé pour résoudre les problèmes disons d'ordre personnels mais s'il y a bien une chose que j'ai appris au contact des autres c'est de persévérer dans ce que j'étais capable de faire et, à la longue, ça m'a permis de découvrir toutes les possibilités qui se débloquaient. Persiste dans tout ce que je t'ai expliqué. »
En partie rassurée, elle se place aux côtés des deux combattants de front, en épousant une posture bien typique des Kiyuzas. Aussitôt, intrigué par elle, Rajik tente de l'imiter au mieux mais, comme cela ne lui convient pas totalement, il y ajoute sa touche personnelle avec le torse plus mis en avant et les bras plus tendus.
« A mon signal… » amorce Rai.
L'amoureux des combats concentre son énergie neutre au niveau de ses jambes. Rassemblement quasi similaire pour l'ancien affilié à la foudre. De la lumière est émise à l'arrière de ses mollets. Fraya applique à nouveau les conseils du vice- conseiller. De légères émanations noires sortent de ses pieds. Tous les trois se courbent en avant, poings serrés. Daigaku ne bouge pas d'un poil.
« Maintenant ! »
Ils se ruent en même temps vers leur ennemi. Ses yeux deviennent légèrement gris. Il attrape les coups de poing de Rai et de Rajik avant d'éviter celui de Fraya. Puis, grâce à son sceau, il repousse les deux hommes. La Kozana l'assaille.Sa cible se contente de juste parer. Puis, Rai tente un coup de pied.
« Téliponyon. »
Malheureusement, Daigaku se téléporte dans son dos avant d'effectuer une nouvelle répulsion. Frayatente de lui tirer un projectile noir à bout pourtant. Attaque déviée en la frappant avec son bras droit. La seconde suivante, avec la vitesse qui le caractérise, il pose sa paume gauche sur elle.
« Hufo[…] »
C'est alors que Rajik tente de le plaquer par la taille.
« Yoru ! Maintenant ! » hurle-t-il.
Tout à coup, la température de l'air présent dans une large zone autour d'eux chute brutalement, si bien qu'Aritsune en attrape des frissons. Le précieux grimoire de Yoru gèle dans son entièreté. Un léger trait de glace entoure ses yeux. Ses cheveux forment des pointes.
« Kuwanilwaï !! »
Son aura bleue ciel explose. Le sol sous lui est gelé en un instant. Le groupe mené par son disciple, surpris par l'afflux massif d'énergie qui vient d'émerger, se rend compte de la transformation du vice-conseiller. Pour ceux qui ont été témoins de la toute première utilisation en public de son Kuwanoren, ils ne peuvent que constater l'évolution de ce dernier : plus abouti, plus spectaculaire. Rai, Rajik et Fraya poursuivent leurs attaques. Malgré la démonstration de puissance qui vient de se produire, rien ne perturbe Daigaku, continuant à tout esquiver. Lui vient plutôt une envie irrépressible de calmer celui qui, comme Kenshiro, a osé amplifier l'exploitation de son élément. Aussitôt, il change de posture et se dirige vers lui. Rai tente de l'intercepter en balançant un rayon lumineux mais rate sa cible. Dans sa course, leur ennemi prépare un poing. Fraya, à cause de son manque d'expérience, tire de manière impropre plusieurs projectiles noirs, tous aisément déviés.
« Péopar Ki ! »
Rajik, grâce à un puissant saut, l'attaque par les airs. Tactique également esquivée, au tout dernier moment avant que son initiateur soit repoussé. Malgré la menace qui lui fonce droit dessus, se tenant à son plan. Yoru se met en position de tir.
« Yoru ! » crie Rai.
A la seconde où le niveau d'énergie désiré atteint, d'un seul coup, le contour du visage du Zigrik est gelé.
« Xunterilwaï ! »
La couche de glace qui vivait sous ses pieds s'étend en direction de l'attaquant à une vitesse suffisamment élevée que même Daigaku ne peut tenter quoi que ce soit pour la contrer. Afin que son corps ne soit pas totalement prisonnier de l'élément de son adversaire, il active son aura. Ainsi, seule sa moitié droite est préservée. Le vice- conseiller essaie tant bien que mal de conquérir l'autre moitié. Malheureusement, à cause de l'énergie neutre réveillée, le processus de congélation stagne. Inquiet, Aritsune tourne la tête vers son associé.
« Ne t'occupe pas de moi ! »
Toujours dans l'optique de se débarrasser de ce qui l'entrave, l'ancien gérant de Kigen persiste dans la quantité qu'il dégage.Son corps chauffe. La glace craque à quelques endroits. Pour Yoru, hors de question de le laisser tranquille. En puisant encore plus loin dans l'humidité des environs, quelques blocs de glace, affinés vers l'avant, apparaissent au-dessus de lui.
« Sibarilwaï ! »
Modelés en forme de lances, ces derniers, tirés en simultané, foncent à vive allure.Alors que Rai, Fraya et Rajik pensaient qu'ils allaient enfin le battre, d'un regard, Daigaku en brise certaines et dévie les autres, parties se planter ailleurs. Les sauveurs de Faironne sont estomaqués. Quel moyen a-t-il utilisé pour réaliser ça ? Comment est-ce possible ? Exaspéré, Rajik se rue sur lui.
« Tu vas crever oui ! »
Se délectant de sa furie, Daigaku lui laisse lui flanquer plusieurs coups de poing au visage. Leur puissance craquelle la glace encore plus.Malgré la rage avec laquelle il le frappe, le receveur ne reçoit aucun dégât en surface, se permettant même un sourire narquois. C'en est trop. Rajik engage énormément de ki dans son poing.
« Péopar Ki ! »
Le choc est si violent qu'il extirpe Daigaku de sa prison, le propulsant en l'air vers les ruines. Une attaque qui surprend à la fois Rai, Fraya, Yoru, le groupe de Calibak et les lieutenants Kiyuzas.
« Maître Daigaku ! » hurlent-ils.
En un éclair, Aritsune interrompt la charge et fige son associé tout juste à temps pour ne pas détruire tout ce qui reste du seul haut lieu Kiyuza du Continent Central.
« Tout va bien ? »
Au lieu de lui répondre, son acolyte s'époussette un peu, secoue légèrement la tête et se donne même à quelques étirements.
« Mon cher ami... Je dois admettre... Que tu avais raison sur point... Nous pouvons aller plus loin que prévu... Ce traître-là… Il cache une étonnante réserve. avoue-t-il en désignant Rajik d'un mouvement d'yeux.
- Avec ça, les ruines seraient opérationnelles en un claquement de doigts.
- J'en ai eu un aperçu. Il faudrait le forcer à la dévoiler. En attendant, continue à charger. Je les occupe. J'admets également que ceux-là sont largement plus intelligents que la moyenne. Ça change.
- Reçu. »
Ainsi, Aritsune reprend la mission qui lui a été désignée. Encore dans son attitude désinvolte et provocante, Daigaku s'avance tout en s'offrant à des craquements sur quelques articulations. Chez ses adversaires, tous s'étonnent de son extrême résistance. Ne présenter aucune blessure malgré tous les coups reçus, de la part de Rajik en plus, il y a de quoi déconcerter. Du côté de l'escouade dirigée par Calibak, ça se bouscule.
« C'est prêt ?! presse Korit.
- Encore un petit peu…
- Grouille-toi ! » enchérit Tekina.
Chiyumi se débat de toutes ses forces. La terre qui la maintient commence à s'effriter. Le duo de Zigriks ressent de plus en plus de difficultés à la retenir. Ils sont en train de lâcher. La munition du mercenaire de foudre brille d'une couleur jaune tout en émettant de petites étincelles. C'est prêt. Soudain, ce qui servait de menottes pour la lieutenant Kiyuza éclate.
« Merde ! » panique la fratrie.
Calibak s'empresse de viser la tisseuse de fils. Ces derniers réagissent avec la quantité impressionnante de foudre prête à être lâchée par de simples tremblements. Alertée par cet étrange phénomène, elle se tourne vers le responsable.
« Xénatyon Firaïzer !! »
Il tire. Dans sa course, la munition se désintègre pour laisser place à une énorme boule électrique. Un phénomène qui choque toute personne à proximité et, surtout, une chose impossible à éviter ou à disperser.Chiyumi se la prend de plein fouet, mourant sur le coup, corps carbonisé.
« En plein dans le mille ! se réjouit Tekina.
- Une de moins ! »
Lyn, à cause de l'utilisation abusive du feu, titube, la vue troublée, avant de tomber. Le lieutenant restant, médusé, les yeux écarquillés, regarde le cadavre de sa camarade.
« A ton tour ! »
Ce débordement d'enthousiasme envers un meurtre les pousse à engager encore plus de forces. Peu importe si ça aura des conséquences ou non. Leur aura recouvre trois couleurs supplémentaires.
« Bokfar Okfé Faironaï ! »
La sœur, sous l'influence de l'adrénaline, se met à tirer de manière frénétique plusieurs projectiles d'éléments différents. A l'approche de ces derniers, du point de vue de Taimudo, tout semble tourner au ralenti. Serait-ce dû à l'insondable quantité d'énergie neutre prête à surgir ? Dans son esprit, c'est un véritable chaos dans lequel se mêle les moments passés avec sa collègue, son entraînement et les actes parfois odieux de l'autorité Shirenai.
« Rokmer ! »
Malgré tout, il tente de les bloquer. Le flux d'informations qui agite sa tête le restreint tellement qu'il est vite dépassé par la multitude de tirs. Par conséquence, ils l'atteignent.Le lieutenant hurle de douleur, recule à chaque tir qu'il se prend avant de tomber. Puis, plus rien. Korit et Tekina sont convaincus de l'avoir terrassé. Calibak, à cause de la technique employée, ne détecte aucune activité énergétique en lui. A terre, Taimudo ne parvient pas à réaliser qu'elle soit morte. C'est un cauchemar. Ce n'est pas réel. Qu'on le réveille ! Des rappels de son village soufflé et détruit par le duel entre Lyn et le duo infernal viennent lui insuffler l'idée que d'autres innocents subiront le même sort. Pinacle de ce bordel mental : sa première rencontre avec elle. En déduit-il également qu'elle aussi fut agressée par ces salauds. Comme lui, elle a voulu leur faire payer leurs travers. Total, elle l'a payé de sa vie. Dégoûté, furieux, se sentant coupable au plus haut point, il serre très légèrement un poing.