Alors qu'une tension palpable règne autour des ruines sacrées des Kiyuzas, le tonnerre de la guerre continue de gronder non loin de Kigen. Les Shirenais, lames préalablement infusées de leurs éléments respectifs pour certains foncent vers les Izniens et Braliens. Lorsque leurs énergies sont suffisamment proches d'eux, le sceau commun qu'ils possèdent s'active, injectant encore plus de ki dans leurs auras. La formule associée prononcée, un épéiste balance une onde enflammée.
« Péopar Ki ! »
Aussitôt pulvérisée par un coup de poing effectuée par une habitante d'Izna. Sa voix fut comme déformée avant sa contre-attaque. Dans la foulée, un villageois Bralien bondit en avant grâce à une expulsion de ki et fonce vers l'auteur de l'attaque de feu, jambe gauche chargée en énergie.
« Awor ! »
C'est alors qu'il se fait heurter sur le côté droit par un torrent invoqué par une Zigrik.Le soldat armé remercie sa camarade par un simple sourire. Cependant, pas le temps d'en exprimer plus que deux Braliens foncent vers lui.
« Idewer ! »
Les assaillants, contrairement à leur collègue, sont repoussés par deux rochers propulsés depuis le sol. Un second Zigrik a souligné cette manœuvre.
« Les ordres du maître-conseiller étaient clairs ! Nous devons tenir coûte que coûte ! » rappelle-t-il à celui qu'il vient de défendre.
Une Shirenai, tout proche de sa position, active son aura jaune pâle et tend son arme en l'air. Le ciel s'assombrit.
« Onbéklaraï ! »
Des éclairs s'abattent sans précision. Des soldats évitent très facilement, d'autres encaissent, et d'autres parviennent à en contrer. Un assaut surprenant et assez massif mais, malheureusement, trop court à cause de la fatigue de son auteur, ce qui marque une petite pause entre les assauts des deux camps. En même temps, Tencubo et Renko poursuivent leur duel. Les coups s'enchaînent sans que l'un des deux ne puisse prendre le dessus, au grand étonnement du maître-conseiller.
« Tu as progressé si vite. dénote-t-il.
- Car je combats pour la bonne cause ! »
Progressivement, plus leurs lames s'entrechoquent, plus celle du Kiyuza brille.
« Pombomyon Ki ! » crie-t-il une fois qu'il sent le seuil d'énergie atteint.
Il produit une onde suffisamment puissante pour forcer son adversaire à reculer jusqu'à ce qu'il se décide à la dévier.
« Ramenez-vous ! »
Face à cette piètre provocation sans saveur, aucune réaction. Comportement qui énerve facilement le déserteur. Pour qui se prend-il ?
« Gibar Ki ! »
D'un mouvement de lame ample et énergique, il projette une onde horizontale. Bloquée puis détruite très aisément par l'épée légèrement infusée de feu de son adversaire.Furieux, il envoie plusieurs ondes de ki, moins massives que la précédente. Toujours sans aucun signe d'activation de son Kuwanoren, le pyromancien prend une posture, pointe en avant.
« Ijeteréfaï ! »
Un énorme jet de feu les casse une à une avant de se diriger à vive allure vers Renko.S'il n'avait pas réussi à l'éviter, la moitié de son corps aurait été brûlée.
« Ce que tu fais est inutile. Une volonté de liberté trop précipitée amène au désordre. lui délivre calmement Tencubo.
- Tout doit être refondé sous une énergie commune ! »
Laissant sa haine s'exprimer, l'impulsion qui en découle amplifie son aura. Par conséquence, sa lame brille encore plus. Le vent se met à souffler violemment, comme un écho de ses sentiments.
« Un monde doit périr pour qu'un autre plus juste puisse rayonner ! »
Au top de la confiance envers lui-même, Renko fonce très rapidement vers son opposant. Tous les deux s'entrechoquent lame contre lame, ce qui fissure le sol, invoque d'énormes bourrasques d'air chaud, souffle et éloigne les personnes trop proches d'eux. Les Shirenais et les Zigriks, curieux du déchaînement élémentaire qui vient de se produire, ne peuvent que jeter un regard furtif avant que d'autres soldats Kiyuzas viennent les attaquer.Les duellistes enchaînent les chocs, les esquives et les tentatives avec une telle aisance que les rares aptes à percevoir leur mouvement sont un peu déstabilisés. Au fur et à mesure que leur combat se prolonge, le sol à leurs pieds s'assèche. L'herbe et les arbres perdent leurs couleurs naturelles.
« Sais-tu au moins ce qui arrivera à Faironne si plus personne ne possède un élément ? interroge le maître-conseiller.
- Le don de Faironne est présent partout. Grâce à lui, mes maîtres réussiront à tout reconstruire.
- Décidément... Ils sont à la hauteur de leur réputation. » répond-il sur un ton désabusé.
Soudain, l'aura de Tencubo prend un aspect flamboyant. La pupille de ses yeux deviennent rouges, traduisant ainsi une activation partielle de son Kuwanoren.
« Gibaréfaï ! »
Grâce à ce gain de puissance loin d'être négligeable, il projette une immense onde verticale de feu. Le déserteur l'intercepte en plaçant sa lame de manière perpendiculaire. Cependant, malgré cette défense ingénieuse, cela ne l'épargne pas du violent effet de recul.Après quelques secondes à peine, Renko finit par se stabiliser en injectant plus d'énergie neutre, tout en éprouvant malheureusement d'énormes difficultés. Non, il ne peut pas échouer si prêt du but. S'il a été envoyé ici, c'est certainement pour une très bonne raison. Il ne faut pas abandonner. Un sursaut de force l'aide à dévier l'onde de feu sur son flanc droit, qui atteint quelques soldats de Kigen au passage. C'est à ce moment-là que le maître-conseiller réalise qu'il l'a un peu trop sous-estimé. Pendant ce temps, du côté du groupe de Calibak, le temps reste à l'établissement d'une stratégie. Pour le moment, aucun résultat. Cela commence à en agacer certains.
« Camarades, je suis la seule à pouvoir attaquer au corps-à-corps. Couvrez-moi. » avance Lyn, totalement sûre d'elle.
Personne n'ose rebondir sur sa proposition, même pas le duo infernal qui pourtant, dans une telle configuration, se serait exprimé. Calibak arme son arbalète et se met à viser les deux lieutenants Kiyuzas.
« Majaréfaï ! »
L'ancienne gardienne du Kirioku embrase sa lame. Encore une fois, personne d'autre ne s'invite dans son élan en préparant quelque chose comme un appui de soutien. Rien. Irritée, elle tourne la tête vers Korit et Tekina.
« Et vous alors ? »
Ils ne répondent pas.
« Faîtes-le aussi s'il vous plaît. Elle a raison ! leur supplie celui qui avait temporairement partagé leur voyage.
- Se laisser guider… Par une Shirenai... Comment dire... » lâche timidement Korit en ravalant un peu sa salive.
Excédé par leur attitude, Calibak l'attrape par le col.
« Si vous continuez à vous enfermer dans vos idées pourries, nous allons tous perdre nos énergies ! Vous aussi ne voulez pas que ça arrive ! Arrêtez avec votre déni ! C'est à cause de ce genre de comportement de merde que Faironne a failli basculer ! Vous voulez vraiment que ça arrive oui ou merde ?! »
Sa colère surprend tout le monde. Un moment d'inactivité avant que Korit pose une main sur le poignet de son agresseur.
« Lâche-moi. » lui adresse-t-il dans un calme si inhabituel.
Convaincu, Calibak se retire. Le duo de Zigriks inséparables se met en place, prêts à tirer. Le mercenaire de foudre procède à quelques ajustements avant de rejoindre la ligne de soutien. Cette fois-ci, plus rien ne peut empêcher leur assaut. Le sachant, Chiyumi et Taimudo se mettent en garde. Après quelques dernières secondes d'observation, Lyn passe à l'attaque.
« Je m'en occupe. avance le premier recruté dans l'armée Kiyuza.
- Firaïzer ! »
Deux éclairs, tirés en simultané par Calibak et Tekina, menacent leurs opposants.
« Léokatyon ! »
Grâce à la forme de télékinésie qu'il exerce sur l'énergie neutre présente tout autour, Taimudo les évaporent avant de la seule adversaire partie au contact.
« Wovitam ! »
Une certaine masse d'air, manipulée à distance par le lieutenant, vient la comprimer. Ainsi, elle perd de la vitesse. Une sensation fort désagréable pour la victime. Un peu plus, elle pourrait étouffer.
« Xontokyon ! »
Sa collègue Kiyuza profite de cet instant pour élonger ses fils à grande vitesse, parvenant ainsi à blesser Lyn sur le flanc droit. Korit et Tekina, sentant que les énergies à l'intérieur d'eux ont atteint le seuil désiré, enclenchent leur fameuse aura aux quatre couleurs.
« Bokfar Okfé Faironaï ! »
En tout premier, la sœur tire une boule de feu.
« Léokatyon ! »
L'attaque de feu disparaît presque sur le champ.Afin de respecter ce que la formule invoquée signifie, Tekina enchaîne en tirant un rocher.
« Rokmer ! »
Ce dernier est figé sur place. Un détail particulier n'échappe pas à l'œil de Calibak, qui y reconnaît en celui-ci la définition même du talent du combattant. En effet, plus il enchaîne les techniques exploitant cette forme de télékinésie, plus ses mains tremblent. D'ailleurs, Taimudo est obligé de garder sa main gauche tendue pour bloquer le rocher. La Zigrik tire cette fois-ci une lance de glace.
« Rokmer ! »
Nouvel arrêt brutal de l'attaque avec la main droite.Tekina conclut avec un éclair, plus lent que ceux produits par les affiliés à la foudre.
« Wovitam ! »
Bien qu'il est dans l'incapacité de s'en occuper de la même manière que les deux assauts précédents, il puise dans sa propre énergie neutre pour le ralentir.
« Léokatyon ! »
Contrairement à la fois où il employa ce mot, il ne parvient pas à le disperser. Comprenant immédiatement dans quel pétrin il vient d'être englué, Lyn fonce vers lui. La collègue de Taimudo tend ses fils en un claquement de doigt et, grâce notamment à l'action précédente de Daigaku, les aiguise. En quelques mouvements à peine, elle intercepte Lyn en bloquant son épée.
« Continuez ! » ordonne Calibak à ses confrères.
Korit et Tekina commencent à rassembler de nouvelles forces pour le prochain assaut. Soudain, un éclair de génie frappe l'esprit de Taimudo. Il se souvient alors de la particularité unique que possède le duo de Zigriks : si l'un utilise une formule, c'est l'autre qui agit.
« Hé ! Bloque l'un des deux-là ! indique-t-il à sa collègue qui continue à échanger des coups contre Lyn.
- Pourquoi ? Tu ne vois pas que je suis occupée là ?!
- Fais ce que je te dis ! Vite ! »
Pour éviter que son adversaire puisse lui venir en aide, la Shirenai engage plus de forces dans la bataille, quitte à exécuter des mouvements plus brouillons. Ce manque de précision de sa part permet à Chiyumi de trouver l'occasion parfaite pour l'agripper, l'emporter et la jeter au loin, comme elle l'avait fait contre Rajik. Comme indiqué par son collègue, elle vise Korit, en mettant en boule les quelques fils non tendus. Taimudo parvient enfin à détruire la foudre qui le menaçait.
« Bokfar Ok[...]
- Léokatyon ! » hurle-t-il.
Le rocher et la lance de glace disparaissent. La tisseuse de fils lance sa boule. Le mercenaire de foudre s'en aperçoit juste à temps.
« Firaïzer !
- Wovitam ! »
A peine le nouvel éclair tiré qu'il subit un ralentissement, laissant ainsi le champ libre à Chiyumi.
« Leyter ! »
L'amas de fils s'étire jusqu'à former une sorte de filet et atteint Korit de la tête au bassin, lui couvant soigneusement la bouche.
« Frérot !
- Xontokyon ! »
Puis, avec sa deuxième main, la lieutenant étire ses fils aiguisés jusqu'à la gorge de Lyn.
« Plus un geste ! Où elle y passera ! »
Désormais, la situation est figée, sous le contrôle des Kiyuzas, obligeant Calibak à admettre intérieurement que ces deux-là, malgré l'aspect parfois brouillon des gestes qu'ils effectuent, sont très doués. Si seulement il pouvait maîtriser son élément aussi bien qu'il excellait dans l'art du contrôle de son propre ki lorsqu'il était auprès des siens, peut-être que tout ceci ne se serait jamais produit. Pendant ce temps, le groupe de Rai observe leur unique adversaire.
« Ce qui m'inquiète le plus c'est qu'il ose nous affronter seul pendant que son acolyte continue à charger les ruines. Il doit être assez sûr de lui… » avoue Yoru.
Rajik, impatient et excité à l'idée d'affronter un puissant Kiyuza, n'en peut plus. Il active son aura et concentre rapidement son ki dans ses jambes.
« Zéréyon ! »
Il fonce avec une grande accélération vers lui. Yoru, qui aurait crié à la folie d'habitude, préfère plutôt observer. Après tout, peut-être qu'avec cette action absurde il obtiendra quelques indices pour déceler le pouvoir qui anime cet homme.
« Téliponyon. »
Tout à coup, Daigaku se téléporte instantanément, poing chargé, face à Rajik, toujours en plein mouvement. Rai et Fraya, qui ont pu percevoir qu'une fraction de sa manœuvre, sont abasourdis. L'assaillant n'a point le temps de réaliser ce qu'il se passe.
« Hufokyon. »
Il le repousse aisément avec une onde avant de retrouver sa place initiale.
« Ikolamar Ilwaï ! »
Le vice-conseiller invoque expressément une colonne de glace contre laquelle Rajik s'écrase.
« Voilà qui confirme mes propos. Il faut agir autrement.
- Mais comment ? Il est trop rapide. » souligne Fraya.
Face à l'ampleur du problème, le vice-conseiller réfléchit intensément. La pauvre victime de la contre-attaque quasi instantanée se relève.
« C'est tout ce que vous avez dans le ventre ? »
La provocation fonctionne à merveille sur Rajik qui, aussitôt, s'élance. Cependant, il est vite interrompu par Yoru qui lui refroidi le visage. Ce geste constitue une preuve de terreur pour leur unique adversaire qui ne s'interdit pas un sourire narquois. Le vice-conseiller répète inlassablement la même réflexion quand, soudain, quelque chose lui revient en mémoire.
« Es-tu capable de téléporter quelqu'un sous la forme d'une lumière ? demande-t-il à voix basse à Rai.
- Je peux oui.
- Je vais créer des colonnes de glace. Utilise cette technique sur Rajik et balance le vers l'une d'elles. N'hésite surtout pas à le faire ricocher plusieurs fois avant de le relâcher, ça devrait désorienter cet homme.
- Compris.
- Toi Rajik, charge ton plus beau coup de poing.
- Aucun problème pour ça. Il ne va pas comprendre ce qui va lui arriver. »
Rai pose sa main droite sur son dos de Rajik et commence à injecter une petite partie de l'énergie de son artefact. La clé de la manœuvre rassemble ses forces. Le grimoire du Zigrik gèle. Le fameux trio se prépare à l'assaut. Se sentant ignorée, Fraya serre les poings. Frustrée, après un bref regard en direction des ruines, décidément l'objet de tous les problèmes de ce monde, à la surprise générale, elle balance d'innombrables projectiles noirs. Malheureusement, ces derniers sont désintégrés avant même qu'ils ne puissent érafler le haut lieu de son propre peuple.
« Impossible !
- Voilà qui n'arrange rien. Ce lieu est immunisé de toute attaque externe. Le seul moyen pour contrer leur plan est de battre ces deux-là avant qu'ils ne puissent réenclencher le processus de retrait d'élément. » en déduit Yoru.
Quelques secondes s'écoulent. Pour l'individu qui fut aux commandes de Kigen avec son ami de toujours, l'issue du combat ne fait aucun doute. Le temps qu'ils perdent ainsi le confirme de plus en plus.
« Ikolamar Ilwaï ! »
Comme prévu selon le plan, de nombreuses colonnes de glace viennent entourer la cible, qui ne réagit pas.
« Zéréyon ! »
Il lance une nouvelle offensive en passant entre deux créations de son ami. Une fois ce dernier arrivé à bonne hauteur, Rai active à distance l'énergie qu'il a donné. Elle prend la forme d'une lumière verticale qui semble avoir absorbé Rajik. En bougeant sa main, il l'incruste dans une colonne. Un mouvement qui intrigue Daigaku. Puis, Rai la fait circuler de formation en formation. Le Kiyuza encore présent physiquement tente de la suivre des yeux mais elle gagne de plus en plus de vitesse.
« Maintenant ! » signale Yoru à Rai.
Quand le porteur de l'Hoshaku ouvre la main, Rajik sort de cette lumière.
« Péopar Ki ! »
Il le frôle de peu. Pas grave. Il en faut plus pour le décourager.L'adepte du combat au corps-à-corps l'attaque à de nombreuses reprise. Rien ne l'atteint. Constatant qu'il éprouve des difficultés, Rai arrive en renfort. En vain. Daigaku esquive tout.
« Toi là. Va les aider. Je suis sûr que si tu y vas, nous pourrons le battre. affirme Yoru en s'adressant à Fraya sur un ton plutôt neutre.
- Sauf que… Je ne sais pas utiliser l'énergie noire correctement, malgré les conseils que j'ai reçu de sa part.
- Imagine la circuler dans ton corps comme le courant d'une rivière. Concentre toi dessus et tu devrais la sentir. Même si l'énergie noire n'a pas les mêmes propriétés que les éléments, s'il y a bien une chose en commun, c'est cette sensation-là. J'ai pu le constater à de multiples reprises. Si tu y parviens, tu sauras la maîtriser et l'injecter dans tes attaques futures. Mais tu dois rester calme, ou ce courant deviendra trop dur à contrôler, surtout en ce qui concerne cette puissance là. »
Riche de cet enseignement, elle se concentre. Rai et Rajik continuent de s'acharner.Au fur et à mesure qu'elle progresse dans cet état mental, des fourmillements parcourent ses bras et ses jambes. Elle est là. L'une des deux créations de l'Interdit. Tout est dans le contrôle. C'est alors que ses veines noircissent et les lignes partantes de ses yeux deviennent plus foncées. Yoru qui se tient proche d'elle sent un flux massif parcourir son corps.
« Parfait. Maintenant, fonce aid[…] »
Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle fonce vers Daigaku à vive allure via une propulsion produite au niveau de ses mollets. Le formateur de Renko la voit arriver entre deux esquives. Elle arrive à son tour en renfort, poing entourée d'une sorte de brume noire un peu disparate. Constatant que cette fois-ci il se trouve en mauvaise posture, le combattant en solo se doit de passer un cran au-dessus.
« Itiwer Hufokyon ! »
Un sceau semi-circulaire apparaît autour de lui. A son contact, Rai, Rajik et Fraya sont soudainement et violemment repoussés.Chacun percute une colonne de glace au passage et la brise avant de rester allongé au sol. La stupéfaction se lit aisément sur le visage du vice-conseiller.
« Que vous soyez trois ou plus, vous serez toujours incapables de me faire plier ! »
En même temps, du côté du groupe piloté par Calibak, Tekina tente de défaire les liens sur son frère.
« Bordel ! Comment ça s'enlève ce truc ? »
Le Zigrik de foudre regarde Lyn, toujours avec des fils aiguisés sous sa gorge. Comme le lui a enseigné le vice-conseiller, il analyse tout ce qu'il s'est passé. Chaque tir qu'il fera sera soit annulé soit ralenti. Seule la femme peut attaquer à distance ou au contact. Pas lui. Si Calibak veut aider cette Shirenai, il faut que cet homme soit neutralisé. Justement, dans l'une de ses poches réside une munition bien particulière.Sa consœur s'acharne à libérer Korit.
« Mais merde ! C'est fait en quoi ?
- Prends ça. répond le mercenaire en lui tenant ce drôle d'objet peu commun.
- Qu'est-ce que c'est ?
- J'ai compris qu'il n'est pas doué à courte distance. Si tu réussis à lui coller ça en pleine poire, il va se prendre une décharge fulgurante. Je vais m'occuper de sa copine. Ça libérera la Shirenai de feu. Seule elle peut brûler les fils qui retiennent ton frère. Compris ? »
Tekina, obligée d'admettre que celui qui se tient devant lui n'a rien à voir avec l'être qu'elle a connu, la prend.
« Je peux l'activer à distance jusqu'à une certaine limite. Fais-moi confiance. Fonce ! »
Il n'en faut pas plus pour qu'elle court à vive allure vers la cible désignée. Chiyumi propulse les fils disponibles vers elle.
« Bokfaraï ! »
Trois éclairs tirés en simultané menace la tisseuse.
« Wovitam ! »
Taimudo les ralentit en y mettant toutes ses forces permettant à l'arme préférée de sa collègue d'atteindre sa cible.
« Zifitan ! »
Tout à coup, Tekina disparaît.
« Où est-elle ? Où est-elle ? Hé ! Toi ! Tu peux la voir ?
- Léokatyon ! »
Les éclairs disparaissent. Les mains de l'être responsable de ce phénomène tremblent. A peine pensait-il qu'il pouvait venir en aide à sa collègue que, soudain, Tekina réapparaît juste en face de lui. L'occasion parfait pour lui poser la munition sur le torse avant de disparaître à nouveau.
« Yfertombaraï ! »
Une violente décharge électrique frappe Taimudo de plein fouet, un peu plus et il perdrait connaissance. L'onde qui en résulte déstabilise si bien la lieutenant qu'elle libère Lyn des fils placés sous sa gorge. La Shirenai court vers Korit. Quelques secondes plus tard, sa sœur revient auprès de lui, satisfaite de ce qu'elle vient de réaliser.
« Bien fait pour vos gueules ! » ose-t-elle leur vociférer.
Malgré cette démonstration de force et d'intellect, la fin du combat n'a pas encore sonné. Calibak réalise que, pour la première fois de sa vie, tout repose entre ses mains. Lui qui ne fut qu'un simple citoyen suivant à la lettre une philosophie préétablie, devenu maintenant un membre des êtres méprisés par cette même pensée, apte à agir comme il l'entend, c'est une seconde naissance. Une joie inestimable. Un accomplissement sans égal. Un pur régal. Maintenant, il sait ce qu'il doit accomplir. Dès qu'il se sera débarrassé de ces ratés qui ne savent pas exploiter leurs talents à leur plein potentiel sans un petit coup de pouce, il pourra venir en aide à l'homme qui lui a éclairé le chemin.