Après l'écrasant échec connu à Izna, la patrouille deux lames numéro trois poursuit sa tournée. Leur prochaine destination ? Le village de Bral. Pourquoi ? Le même problème. Depuis plusieurs jours maintenant, plus aucun approvisionnement en nourriture de leur part et plus aucun paiement encaissé. Ceci constitue un motif de trahison envers Kigen, suite aux conditions du contrat les liant au quartier général des manieurs d'éléments.
« Voilà, nous y sommes. Tiens, la Zigrik, tu t'y colles.
- Pourquoi ?
- Vu que tu n'es pas comme nous, peut-être que tu arriveras à prendre contact avec la population locale. Ils gens ne sont pas habitués à voir des Zigriks patrouiller.
- Ils te feront plus facilement confiance.
- C'est d'accord mais restez avec moi au cas où ça dégénérerait.
- Comme tu veux. »
Après avoir caché leurs épées du mieux qu'ils peuvent, les deux Shirenais accompagnés de leur collègue progressent vers l'entrée.
« Et... Et si je leur parle mal sans le vouloir ?
- Ne t'inquiète pas. Si ça tourne mal, on agit.
- Comment on vous a enseigné la communication avec le vice-conseiller ?
- C'est que... On n'a pas été formé à ça... Les cours tournaient sur les propriétés des éléments, l'apprentissage des formules et de l'utilisation des énergies, l'herboristerie, la géographie, la biologie, la [...]
- Ça va ! On a compris. Rien de social quoi. »
Dès qu'ils posent les premiers pas à l'intérieur, dès qu'il l'aperçoit, un habitant court jusqu'à arriver vers un homme portant une toge très similaire à celles portées par le peuple Kiyuza.
« Monsieur, ils arrivent.
- Pas besoin de me le dire, j'ai senti leurs énergies bien longtemps avant que tu ne les vois. Je vais les accueillir comme il se doit.
- Vous n'avez pas peur ?
- Moi avoir peur ? C'est à cause d'eux que mon village a été détruit. Laissez-moi faire. Vous n'êtes pas encore prêts à les recevoir. »
Confiant de ses capacités, il se lève et se dirige vers les intrus. Le messager le regarde, perplexe et un peu craintif. La patrouille ne poursuit point longtemps le voyage que les trois soldats sont comme bloqués sur place.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Les sens de la Zigrik semblent vraiment perturbés. Des nausées l'envahissent. Gardant malgré tout son sang froid, elle tente d'examiner la situation afin d'en comprendre la cause. C'est à ce moment-là que l'homme à la toge débarque devant eux d'un pas calme et assuré. Il s'agit du lieutenant Kiyuza Taimudo qui décide de lâcher la prise sur eux quelques secondes plus tard.
« Qui êtes-vous ?
- Votre présence est désormais interdite ! Partez immédiatement si vous ne voulez pas mourir ! » leur déclare-t-il.
Piqués par sa menace, les deux épéistes sortent leurs lames.
« Hors de question. Ne nous obligez pas à utilise la force.
- Aucun exploiteur des forces de Faironne n'est admis à fouler cette terre bénie ! »
Le vocabulaire employé interpelle la Zigrik.
« Refus de coopérer ? C'est contre le contrat qui nous lie à vous. Devons-nous vous le rappeler ? En échange de notre protection, vous êtes nos fournisseurs et devez vous plier à nos exigences.
- C'est ce qu'on appelle de l'asservissement, n'est-ce pas ? »
La goutte de trop pour les représentants de Kigen qui activent leurs auras sans hésiter. Leur collègue Zigrik, un peu préoccupée et dépassée par la situation, sentant la puissance cachée de cet homme, s'écarte un peu.
« Je crois qu'on s'est mal compris. »
Il siffle. Des villageois de Bral le rejoignent, se plaçant entre lui et la patrouille, armés de quelques bâtons et autres accessoires.
« Vous persistez aller contre la volonté de ces humbles habitants de Faironne ? Allez-vous suivre votre code ridicule ou renoncer ? Ceci est mon dernier avertissement. Partez ! Désormais, Bral n'appartient plus à votre régime.
- De quel droit oses-tu briser notre accord ?!
- Tu ne t'en tireras pas comme ça ! »
Ils prennent une position. Taimudo perçoit des courants circulants à l'intérieur de ses deux adversaires du jour.
« Kranyon Taï !
- Olowar Olaï ! »
Ils envoient simultanément une vague d'eau et une projection de terre. Les locaux prennent peur. Aucun effet pour leur cible.
« Rokmer ! »
D'un coup, les deux assauts sont stoppés net dans leur course. La patrouille entière est stupéfaite d'un tel phénomène. L'adepte à l'Obujepawa comprend que quelque chose cloche.
« Comment il a fait ça ? »
Les villageois, rassurés grâce au geste de leur supérieur, obéissent et les chargent.
« Qu'est-ce qu'on fait ?
- J'en sais rien !
- Moi je sais ! On s'en va ! répond la Zigrik en les attrapant dans le dos, une fois ses bracelets dévoilés.
- Linétamraï ! »
Grâce à la multitude d'éclairs qu'elle dégage qui accélère leur déplacement, ils s'éloignent très rapidement.
« Léokatyon. »
Les attaques des Shirenais s'évanouissent dans l'air, comme de la poussière transportée par la brise.
« Voilà qui devrait les dissuader de revenir pendant un moment.
- Sans vous, on ne peut rien faire contre leur maîtrise des éléments.
- Ne vous inquiétez pas. Le temps viendra pour vous de vous défendre par vous-même et de vous délivrer une bonne fois pour toute de la joute de ces manipulateurs. Ensemble, nous redonnerons les lettres de noblesse à Faironne. Une seule énergie doit être autorisée. Et elle sera vôtre. En attendant, revenez. Vous avez bien défendu votre village. Je vous félicite. »
Une fois la patrouille mise en sécurité, ses membres atterrissent. La Zigrik met fin à son sort de déplacement.
« C'était quoi ça ?
- Ton élément est la foudre ? Un Zigrik de foudre c'est encore plus rare qu'un Shirenai de foudre. Tu m'impressionnes.
- C'est bien beau tout ça mais l'important c'est que ce type a réussi à bloquer nos techniques. Comment il a fait ?
- J'ai entendu un son provenant d'elles. Un son grave. Je ne sais pas ce qui faisait ça. On dirait qu'il utilisait une dérive de la télékinésie vu qu'il les a bloqués à distance. leur explique-t-elle.
- Il détient ce village. Nous devons alerter le maître conseiller Tencubo de toute urgence. Dis, est-ce que tu peux nous y emmener de la même manière dont tu nous as amené ici ?
- Oui mais ça consomme beaucoup. Je n'arrive à le faire que deux fois avant que mon énergie ne se reconstitue. La base est vers où ?
- Par là il me semble.
- D'accord. Prêts ? » leur demande-t-elle en posant à nouveau les mains sur eux.
Ravis d'être en compagnie d'un membre aussi utile qu'elle, les deux épéistes acquiescent d'un mouvement de tête franc ponctué d'un sourire honnête.
« Linétamraï ! »
Ainsi, tous les trois partent en direction de Kigen. Pendant ce temps, dans une auberge, le Négociant, assis à une table entourée de deux associés, interpelle un serveur.
« Mon brave, apportez-moi une autre rasade de ce merveilleux breuvage je vous prie. »
Ce dernier se retire pour apporter la commande.
« Mes chers collaborateurs, j'ai, comme qui dirait, une gêne dans mes affaires qui perdure depuis quelques temps. Je n'ai plus aucun retour sur Izna et Bral. Votre collègue ne revient plus, ça devient inquiétant.
Le serveur revient et pose un verre bien rempli sur la table.
« J'espère que ce ne sont pas encore mes chers confrères qui sont en train de me jouer un sale tour. De toute façon, depuis que l'affaire de la larme a été bouclée, j'ai gagné une immunité. Je suis intouchable. affirme-t-il entre deux gorgées.
- Patron, peut-être qu'ils ont reconsidéré votre titre. » ose s'exprimer l'un des deux éclaireurs.
Piqué par sa proposition, il claque son contenant à jus plutôt déroutants sur la table.
« Ils n'ont pas intérêt ! Une clause a été conclue entre nous. Je suis immunisé contre toute arrestation. Ils savent bien que, sans nous, ils n'auraient peut-être jamais pu boucler cette affaire et Kigen serait détruite en ce moment !
- Et si... Et si ce n'était pas eux patron ?
- Il est vrai que... Quelques énergies se sont manifestées dans le secteur d'Izna et de Bral. Des flux inconnus. C'est louche. Quoiqu'il en soit, personne ne doit remettre le réseau du Négociant en cause ! s'exclame après une troisième gorgée.
- Calmez-vous patron ! Vous avez déjà pris trois commandes depuis votre arrivée.
- Je ne vois qu'une chose à faire. Rendez-vous là-bas et découvrez ce qui s'y trame. Ne revenez ici que lorsque vous aurez assez d'infos sur celui ou celle qui gêne mes affaires ! Si vous y parvenez, vous obtiendrez une augmentation... Par contre... Ne parlez plus. Vous cassez ma réputation. Recommencez et je vous liquéfie la tête. »
Ni une ni deux, les deux partent accomplir leur mission. Revient en mémoire la suggestion de son subordonné. Qui pourrait s'en prétendre aussi frontalement à son précieux marché ? Et surtout, qui pourrait en être au courant ? Entre temps, le déserteur arrive au village d'Izna. Un local, dès qu'il le remarque, part alerter sa supérieure.
« Madame ! Venez vite ! Le Shirenai que vous avez battu est de retour !
- Quelle surprise... Alors comme ça, il ne digère pas la défaite ? Il en redemande ? Bien bien. J'arrive. »
Ainsi, quelques instants plus tard, elle revient à sa rencontre. Le regard qu'il arbore n'est plus le même.
« Qu'est-ce que tu veux ? Une revanche ? Te faire humilier ne t'a pas suffi ? Tu es venu pour mourir ?
- Je ne suis pas venu pour me battre. Comme tu peux le voir, je n'ai plus d'arme. J'ai déserté. J'ai compris que je ne serai jamais un patrouilleur. lui répond-il d'un ton presque désabusé et neutre.
- Vraiment ? Qu'est-ce qui me dit que je peux te croire ?
- Attaque-moi. Je ne montrerai aucune résistance.
- Vous croyez qu'il dit la vérité ? » s'interroge un local venu rejoindre sa supérieure.
Aucune réponse de sa part. Des amas de ki se forment sur le bout de ses doigts avant de s'affiner pour constituer ses armes de prédilection. Aucune réaction de la part de l'intrus, contrairement à ce qu'elle attendait.
« Vous n'allez quand même pas [...] »
Elle fonce vers lui à vive allure. Toujours aucun signe de la part du soldat sans lame.
« Viplanyon ! »
Elle l'encercle dans ses fils et le maintient ainsi. Comme il le lui avait annoncé, il s'est laissé faire. Un comportement qui déconcerte l'élève de Daigaku et Aritsune.
« Qu'es-tu venu faire ici au juste ?
- Le jour où une patrouille Shirenai est venue dans mon village pour nous recruter, une de leurs pierres avait réagi à mon contact. Cependant, d'après ce qu'on m'a dit, ce qu'ils avaient découvert était inhabituel. Elle brillait de vert et de gris. J'ai été tout de même accepté. Malgré toutes les leçons que j'ai suivi à Kigen, je n'ai jamais réussi à maîtriser un élément. Et pourtant, récemment, à chaque fois que je me bats, je ressens une énergie s'élever en moi. J'ai réussi à me défaire d'un mercenaire grâce à elle. Alors [...]
- Attends ! Attends ! Tu es venu ici pour me raconter ta vie ? Va droit au but et dis-moi ce que tu veux.
- Si tu me relâches, je t'avoue tout. »
Elle desserre ses liens et le relâche. Libéré, il s'agenouille.
« Avec notre combat, je me suis dit que la personne la mieux placée pour m'aider à la développer et la comprendre était vous. S'il vous plaît, entraînez-moi.
- Tu te moques de moi c'est ça ? lui répond-elle après quelques secondes de silence.
- Non.
- Il vous demande de l'aider à développer son ki. J'ai bien entendu ? Et d'ailleurs, quand est-ce que vous allez nous l'enseigner ?
- La ferme ! »
Chiyumi le regarde pendant quelques secondes, à la recherche du moindre indice pouvant contredire ses arguments. Rien ne vient. Il semble bel et bien sincère. Par réflexe, elle recherche une quelconque émanation d'énergie provenant du camp ennemi. Sans succès. Quel intérêt aurait-il à mentir alors ? Aucun. De plus, elle se doit de satisfaire la supplications que vient de lui adresser le villageois.
« Ton cas est très particulier. Compliqué même. Si tu veux vraiment te lancer dans ce domaine, désolée de te l'annoncer, ce n'est pas à moi qu'il faut que tu t'adresses, petit. Je suis bonne à faire éveiller le ki. Mais le tien est vraiment trop étrange. »
Le soldat baisse légèrement la tête, le cœur serré par la torpeur infusée par certains mots prononcés par Chiyumi. Un geste loin d'être anodin pour elle, lui rappelant ce qu'elle a vécu lorsque son village était encore sous la tutelle de Kigen.
« Je veux bien avaler le fait que tu n'es plus un exploiteur des forces de Faironne... Aux yeux de mon supérieur, ça ne sera pas suffisant.
- Où puis-je le trouver ?
- Je ne peux pas te le dire. Cependant, je connais quelqu'un qui pourra t'aider. Rends-toi à Bral. Cherche Taimudo. J'ignore si tu seras accepté. Puis-je avoir ton nom ?
- Mon nom est Renko.
- Très bien, Renko, si tu es du bon côté, que Faironne illumine chacun de tes pas dans le chemin tortueux qui t'attend.
- Je vous remercie humblement.
- Une dernière chose. Si tu es accepté, n'espère pas que ton éveil soit une balade de santé.
- Plus rien ne me fait peur. » affirme-t-il avant de s'en aller, sans adresser le moindre regard envers qui que ce soit.
Pendant ce temps, au bureau du maître-conseiller, lui-même bien occupé dans sa paperasse habituelle, quelqu'un cogne à sa porte.
« Entrez. »
La fameuse patrouille deux lames numéro trois entre.
« Qu'est-ce qui vous amène ?
- Maître-conseiller Tencubo, nous nous sommes tous les trois rendus à Bral. Sur place, nous nous sommes confrontés à un inconnu qui a dressé tout le village contre nous. Cet homme a même réussi à contrer nos attaques. »
Tout de suite, le Shirenai affilié au feu pense qu'il s'agit d'un de ses deux prédécesseurs.
« Il a prétendu que Bral n'était plus sous notre protection. » ajoute l'autre épéiste.
Izna puis Bral. L'être à la tête de Kigen ne peut que constater que ce phénomène prend de l'ampleur. Désormais, il ne lui est plus possible delaisser ce genre d'incidents se reproduire. Il a l'intime conviction que ces deux affaires sont liées tout en ignorant le comment et surtout le pourquoi. Tout ceci le travaille de plus en plus, en témoigne l'expression de son visage plus grave qu'à l'accoutumée. Cela n'échappe pas aux trois patrouilleurs.
« Quelque chose vous tracasse ?
- On a fait une bêtise ?
- Pouvez-vous me donner une description de cette personne ? »
Les patrouilleurs se regardent tour à tour avant de délivrer leur réponse.
« Non. Nous sommes désolés, maître-conseiller.
- J'ai du mal à m'en souvenir. Trop d'action. » ajoute la Zigrik, encore désorientée par l'énergie qu'elle a du utiliser pour sa technique de déplacement.
Un unique soupir traduit tout de ce qu'il ressent. Aussitôt, la culpabilité atteint les membres de l'escouade. Pouvaient-ils mieux faire ? Si oui, comment ? Une ambiance pesante s'installe dans la pièce.Quand, tout à coup, un autre cognement, moins prononcé que le précédent, vient mettre fin à cet angoissant silence.
« Entrez. »
C'est au tour de Yoru de pointer le bout de son nez.
« Mes excuses une nouvelle fois pour mon retard. J'avais un réglage à réaliser sur ma barrière. Une patrouille est déjà de retour à ce que je vois.
- Tu n'as quasiment rien manqué.
- Salutations professeur Yoru. » délivre son élève en s'inclinant.
Tandis que le spécialiste de la glace s'apprêtait à tourner son regard vers les deux Shirenais de l'escouade, encore une fois, on malmène la porte du bureau de Tencubo.
« Qui encore ? Entrez ! »
Cette fois, il s'agit de Kenshiro et Calibak.
« Excusez-nous. Nous avions des choses à faire. explique sobrement la foudre la plus rapide du Centre.
- Bon... Patrouille numéro trois, confirmez-vous bien qu'un homme vous a neutralisé ?
- Oui. A peine nos techniques lancées, elles étaient comme figées dans l'air.
- D'après cette description, il est fort probable qu'il s'agit de l'un d'eux. suppose Tencubo.
- Impossible. Pour les avoir côtoyé suffisamment longtemps, je ne les ai jamais vu séparés. Ils étaient du genre à ne recevoir que les membres les plus doués de notre armée, c'est-à-dire exclusivement les mercenaires. » rétorque leur ancienne victime.
Dans les têtes de toutes les personnes possédant accès au Kuwanoren, hormis Calibak, une seule explication leur vient : eux aussi ont procédé à un recrutement et les fruits de ce dernier ont bien mûri. Pour les trois soldats présents, une couche de culpabilité vient s'ajouter. S'ils avaient pu obtenir plus d'informations sur cet individu, ils auraient pu aider leurs supérieurs de manière plus significative.
« Nous devons arrêter ça tant qu'il est encore temps. déclare Tencubo.
- Si je peux me permettre, il faudrait envoyer Kenshiro sur place avec la patrouille Superu qui a arrêté le duo turbulent. Comme toi, il a été au contact avec ceux que nous recherchons, il sera apte à les identifier. suppose Yoru.
- Exact.
- Et nous que faisons-nous ? demande l'un des deux Shirenais de la patrouille numéro trois.
- Continuez votre tournée. Comme ça vous pourrez recenser d'autres cas qui pourraient surgir.
- Et que faire du cas d'Izna ? demande le vice-conseiller.
- Tu y iras avec les patrouilleurs ici présents.
- Quoi ? Euh. Comment ? s'étonne-t-il entre deux avalements de salive sans doute produits par la réponse plutôt incongrue de son homologue hiérarchique.
- Mon cher Yoru, ça fait un petit moment que tu ne t'es pas battu non ?
- Permettez-moi mais... Je pense que d'autres personnes seraient plus compétentes à le faire. esquive-t-il en se tournant vers l'instructeur.
- A votre service.
- Bien... Je crois bien que je n'ai pas à te fournir plus de directives.
- Bon, je vais aller améliorer mon Obujepawa. Surtout après ce qu'il s'est passé. affirme Calibak, bien ravi qu'une telle corvée vient d'être assigné à l'être qu'il méprise le plus sur Faironne.
- Dis plutôt que c'est une excuse pour éviter le conflit.
- Je ne t'ai pas causé ! »
Soudain, le Zigrik de foudre croise le regard de son mentor, surpris par le langage qu'il vient d'utiliser.
« Pardon.
- Séance close ! »
Tous sortent sauf les deux conseillers actuels.
« Pourquoi ne veux-tu pas te lancer dans la bataille ? Tu es également concerné par ce qu'il se passe dû à ton titre. Jusqu'à ce que ton successeur soit pleinement formé, tu as des devoirs à respecter.
- Je le sais. Laisse-moi développer mon point de vue. Nous ne connaissons ni la force, ni le flux, ni le signal, ni la chaleur, ni la nature de leurs auras. Ils le savent, c'est sur. Ils ne sont pas stupides. S'ils sont derrière les récents événements, ils calculent bien leurs coups. Nous devons prendre du recul, avancer prudemment, analyser la situation et détecter la feinte qui nous permettra de mettre le grappin dessus. Alors, je ne m'implique pas. Ai-je raison ? Ai-je tort ? Seul l'avenir nous le dira.
- Bien... Je pense que nous n'avons plus à nous dire pour le moment. Je te libère. »
Satisfait de cet échange, Yoru quitte à son tour le bureau. Une fois certain d'être seul, Tencubo se penche vers une fenêtre, le regard posé vers la statue de Densetsu qui trône fièrement sur la place principale. Avec la situation qui devient de plus en plus inquiétante, s'il n'arrive pas à y faire face, il n'aura plus qu'une seule option : impliquer Rai. Si seulement il savait où il se trouve...