Grâce aux indications fournies par son ancien supérieur hiérarchique, Rai, arrive dans un lieu isolé et légèrement recouvert de brume. A peine arrivé à destination, un symbole en forme d'œil inversé lui revient brutalement, accompagné du fameux mot ''Fargresaz''. Perturbé, il produit une onde d'énergie. Après quelques respirations, ses yeux se mettent à briller.
« Une énergie particulière circule ici... Elle me semble comme... Familière... C'est étrange, je n'ai jamais senti ça auparavant. »
Une brise froide souffle, lui indiquant qu'il y en a plus d'une. L'énergie de son artefact surgit. Son corps brille. Une colonne de terre s'élève devant lui avant de prendre une silhouette qui ne dit absolument rien à l'ancien manieur de foudre. Une légère manifestation d'aura le dégage de son égarement. Le mercenaire responsable de l'installation du protocole à l'origine du tournoi reprend en quelque sorte vie via cette dernière, le corps entièrement composé de la même matière.
« Tetsuo ? Tu es encore vivant ?
- Non. A en juger ta parole, tu ignores où tu te trouves... Ici reposent les Shirenais morts en ayant accompli leur devoir. Le seul lieu qui nous est destiné : le cimetière du Nord. Il en a été décidé ainsi par la volonté du grand Densetsu. Ici repose l'un de ses trois grands amis et fondateur de la cité Shirenai qui y est associé. »
La brume environnante vient se condenser en un point et une forme une autre silhouette, celle de Shipé.
« Lui ! Qu'est-ce qu'il fout ici ?! s'égosille-t-il.
- Comme je peux le constater, tu n'as plus aucun élément en toi.
- Pourquoi vous avez ces apparences là ?
- Lorsqu'on meurt, notre énergie élémentaire se retire et laisse en nous une trace. En fonction de l'élément que nous portions, nous prenons une autre forme.
- Peut-être que ça te semble extraordinaire tout ça mais on ne peut plus boire ! On ne peut plus manger !
- Nous nous effaçons... »
Il tend un bras vers une colonne de cailloux servant de tombe. Rien ne bouge.
« Inéluctablement. »
Un petit silence pendant lequel Rai ressent une intense empathie envers lui. Après tout, il est responsable de son état actuel.
« Quelle est la raison de ta visite plutôt inattendue ?
- Je veux savoir d'où je viens. On m'a dirigé ici en m'indiquant que quelqu'un serait capable de donner réponses à mes questions.
- Je vois. En tout cas, je ne suis pas la bonne personne pour répondre à tes questions. Rassure-moi, as-tu vaincu le Kirioku ?
- Excellente question ! Tu l'as eu ? enchérit Shipé, le souvenir bien vivace de la déculottée reçue lorsqu'il était encore en vie.
- Oui. »
Le Shirenai de terre lâche un soupir de soulagement. Son collègue d'eau ne peut qu'être ravi d'une telle nouvelle. Bien fait pour elle !
« Mais je n'étais pas seul pour en arriver à boût. Aujourd'hui, l'artefact est enfermé à Kigen.
- C'est ce qu'il fallait faire depuis le départ ! Ce traître d'Alnor n'aurait jamais mis la main dessus ! Qui en a eu l'idée ?
- C'est moi. J'ai pris soin d'y imposer une partie de mon énergie le temps qu'ils trouvent un moyen de l'isoler de tout contact.
- Tu as bien fait. Je ne suis pas mort pour rien. lâche Tetsuo après un bref soupir.
- Je suis content que tu sois en paix maintenant mais venir ici ne m'a rien apporté de plus. La seule chose que j'ai appris c'est mon véritable nom.
- Tu ne t'appelles pas Rai ?
- Non. Yuko.
- Yuko ?... C'est tout de suite moins accrocheur. ose relever Shipé d'un air légèrement moqueur comme à son habitude.
- Ce nom me dit quelque chose.
- Ah oui ? Tu m'as connu ?
- Non, ce n'est pas ça que j'ai voulu dire... Suis-moi. »
Les deux Shirenais marchent ensemble, laissant l'ancien mercenaire affilié à l'eau tout seul avec son médiocre caractère. Rai ne peut s'empêcher de regarder les tombes une à une.
« Est-ce que Densetsu est enterré ici ?
- Non. Je n'ai pas réussi à trouver sa sépulture. J'ignore ce qu'il est advenu de son corps. Il ne repose pas à Kigen non plus. J'ai remarqué que Shipé et moi sommes les seuls à errer ici. Il est fort probable que le Kuwanoren nous permet cet état après notre mort. »
Ils finissent leur promenade par s'arrêter devant une tombe à l'apparence plutôt banale comparée à certaines appartenant sans doute à d'illustres guerriers du Nord ou du Continent Central.
« Qui repose ici ?
- Que lis-tu ? »
Rai essaye tant bien que mal de décrypter ce qu'il y est inscrit. Sans succès à cause de l'amnésie qui l'handicape encore sur certains aspects. Constatant son incapacité, Tetsuo s'avance.
« Je te le traduis... Yuko, quelle que soit la raison de ton acte, nous sommes fiers de toi. Malgré nos sangs versés pour la cause, tu resteras à jamais dans nos cœurs. Que Faironne brille en toi, notre enfant. ».
Abasourdi par ce qu'il vient d'entendre, le porteur de l'Hoshaku reste bouche bée, preuve à l'appui que ce que disaient ses anciens partenaires d'entraînement et son supérieur hiérarchique ne mentaient absolument pas. Il s'appelait bien Yuko, vivait à Kiso et avait une famille. Outre ces énormes révélations, d'autres détails évoqués par la traduction du mercenaire affilié à la terre.
« Ça... Ça va ? »
Ce dernier pleure, posant d'un seul coup les genoux à terre, abattu.
« Nos sangs... Versés.
- Trahison au Code. Ils ont été exécutés. »
Il se relève brutalement en émettant une aura blanche contenue.
« Par qui ?!
- Selon la tradition, par l'autorité Shirenai locale. »
Comprenant qu'il fait référence à Chozaburo, la manifestation d'énergie qu'il émet à cause de la masse émotionnelle qui bouillonne en lui devient plus présente.
« Que comptes-tu faire ? Te venger ? Ça te servirait à quoi ? Je comprends ta révolte. Mais, tout doit avoir un équilibre. Ils sont morts par ta faute. Tu dois l'admettre. »
Dans la volonté les ramener à la vie, même si rien n'a été prouvé sur ce sujet dans le monde de Faironne, Rai tend les mains vers la tombe. De la lumière en jaillit. ''Fargresaz'' résonne à nouveau en lui. Soudain, de la terre manipulée par Tetsuo vient les recouvrir.
« Sois raisonnable. Si tu tentes de les retirer de leur funeste repos, tu sais que c'est impossible. Nous naissons. Nous vivons. Nous existons. Puis, nous mourrons et rendons ce que nous avons pris pour naître. Peu importe notre puissance, nous connaîtrons tous le même sort. Ma maîtrise du Kuwanoren me permet encore de voir Faironne sous de bonnes mains, dont les tiennes. Ne détruis pas ce en quoi je crois, je t'en prie. »
Apaisé par sa dernière phrase, l'ancien manieur de foudre pure cesse d'émettre de la lumière. La terre qui la bloquait se dégage de ses mains.
« Excuse-moi.
- Un jour, j'ignore lequel, lorsque ce phénomène arrivera à sa fin, je cesserai d'exister. Un sursis m'a été offert, en quelque sorte. Je ne sais pas comment je dois le prendre. Est-ce une meilleure mort ?
- Je suis désolé. Tu n'aurais pas dû finir entre ses griffes.
- Il fallait que tu le fasses. L'énergie noire était plus forte que moi. Je n'ai rien pu faire. On peut dire que nous sommes quittes. Tu peux partir en toute tranquillité, la conscience allégée. Ne t'en fais plus pour moi. T'avoir revu aujourd'hui m'a aidé à retrouver une certaine forme de paix. Je ne te réclame qu'une chose : si notre peuple ou un autre est en danger, protège-le. Quel qu'il soit. Faironne ne doit plus connaître de guerre de la sorte.
- Je te le promets. Soyez en paix. Vous pouvez me faire confiance. Je dois être prêt si ça arrive. » lui affirme-t-il avant de partir.
Entre temps, il s'arrête devant Shipé.
« Alors ? Satisfait ? »
Malgré l'arrogance avec laquelle il lui a posé cette question, celui qui fut le poulain de toute une cité ne répond pas et s'incline, yeux fermés. Un geste qui étonne grandement l'aquamancien aux ambitions extrêmes. Rai se relève et reprend sa route. Tetsuo rejoint son collègue défunt.
« Je me suis trompé sur lui. Il aurait fait un excellent mercenaire. Yuko c'est bien son nom alors ?
- En effet. Maintenant tout fait sens. Nous pouvons être en paix. Tant qu'il sera vivant, Faironne sera en sécurité. »
Une fois le sauveur de Faironne complètement éloigné, Tetsuo s'effrite jusqu'à redevenir poussière.Shipé s'évapore en quelques secondes à peine. Pendant ce temps, le Shirenai sans patrouille arrive devant Kigen et s'arrête, les pensées rivées sur ce qu'il va pouvoir dire. Ne possédant plus d'arme, selon le Code, ça équivaut à une humiliation. Peu importe, pour le moment, si ça peut l'excuser en partie, il doit faire son rapport coûte que coûte. A peine entré, les gardes remarquent l'absence de sa lame. Plus il marche à travers le quartier général, plus de Shirenais constatent ce détail loin d'être négligeable. Quelques instants plus tard, il arrive devant la porte de l'instructeur. Se rassurant comme il peut, il pénètre à l'intérieur.
« Oh, c'est toi. Déjà rentré ?
- J'ai quelque chose d'important à vous dire. Vous voyez Izna ?
- Bien sur ! Une patrouille deux lames devait y passer. Ses membres n'ont pas réussi à entrer en contact avec les locaux. Tu y étais ?
- Oui.
- Qu'as-tu observé ?
- Une femme est derrière tout ça. C'est une manieuse d'énergie neutre.
- Fraya ?! s'exclame-t-il en se levant brusquement.
- De qui parlez-vous ?
- Peux-tu la décrire ?
- A peine plus grande que moi.
- L'as-tu appréhendée ? lui demande-t-il après un soupir de soulagement.
- Oui… Mais… Je n'ai pas pu.
- Pas besoin d'en dire plus, ton signal a beaucoup perdu en intensité. D'ailleurs, tant que je te tiens là, comment as-tu réussi à t'éveiller à l'énergie neutre ?
- Et vous alors ? Comment vous avez fait ?
- J'ai tout appris lors de mon séjour dans le Continent de l'Ouest.
- Vous pourrez m'y emmener ?
- Non.
- Pourquoi ?
- J'ai fait une promesse avant de quitter cet endroit.
- Alors, pourquoi vous ne vous êtes pas rendu à Izna ? Vous aurez pu vaincre cette femme ! vocifère le soldat, frustré par la réponse lui semblant totalement invraisemblable fournie par son superviseur.
- Je ne peux plus avoir y recours. Tu n'es pas encore assez expérimenté pour que je t'explique pourquoi. »
N'en pouvant plus d'être écarté de la sorte, aveuglé par la colère, il tente de l'attaquer à mains nues. Sauf que ce dernier l'attrape par ses poignets la seconde suivante sans pouvoir percevoir son déplacement.
« Arrêtez de me mentir et de me prendre pour un con !
- Je te dis la stricte vérité. Apprends à te canaliser très rapidement. Sinon tu le regretteras. »
Soudain, on toque à la porte. Comme il n'attend personne en ce moment, intrigué, Kenshiro le relâche.
« Qui est-ce ?
- Je viens chercher ton protégé. lui répond Calibak.
- Pourquoi ? »
A peine la question posée, le Zigrik entre de force accompagné de deux gardes.
« Qu'est-ce que je vois ? Une nouvelle preuve d'incompétence de l'instructeur ?
- Qu'est-ce que tu racontes encore toi ? Sauf si tu as une excellente raison de te ramener ici, repars tout de suite d'où tu viens
- Ton petit protégé n'a plus son arme. »
Dès qu'il évoque ça, un stress immense monte à la gorge du soldat sans patrouille. C'est évident. Il a été dénoncé. Kenshiro procède à la vérification, ne pouvant que constater la cruelle vérité.
« Si je ne m'abuse, selon le Code de Kigen, un Shirenai sans arme n'a plus l'autorisation de sortir jusqu'à nouvel ordre, non ? »
Sans plus attendre, les gardes se dirigent vers lui et tentent de l'empoigner. Le soldat maniant l'énergie neutre se débat, suppliant Kenshiro par un regard de le défendre. Malheureusement pour lui, il ne réagit pas.
« Non ! Je veux être patrouilleur ! Instructeur Kenshiro ! Aidez-moi !
- Je ne peux pas. » répond-il, la voix imbibée de douleur.
Ils l'embarquent.
« Instructeur ! »
Malgré ses supplications, Kenshiro n'ose pas le regarder. Pour le soldat désormais sans lame, plus aucun doute. Depuis le début, il en avait rien à faire de lui. Après tout, sans élément, nous ne sommes rien. Lui et les subordonnés sortent dans un fracas de porte si puissant que quelques objets présents dans le bureau de l'instructeur sont secoués.
« T'es content ?!
- Je ne fais qu'appliquer les règles, cher frère d'élément.
- Alors, si je suis ta logique, le maître conseiller et Lyn ne doivent pas sortir aussi puisque leurs armes originelles ont été détruits par le Kirioku.
- Tu as laissé ce petit faire ce qu'il veut. Tu en avais la responsabilité.
- Vas-t-en.
- Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on veut prendre les choses en main contre les règles. Quelque chose que tu connais bien, n'est-ce pas ?
- Casse toi ! » hurle-t-il.
Heureux de son acte, Calibak sort délicatement. Kenshiro s'assoie, abasourdi par les événements. Le Zigrik rejoint sa prise du jour.
« Je ne serai jamais un patrouilleur…
- Exactement !
- Peut être qu'elle avait raison…
- De qui parles-tu ? Si c'est de cette femme qui allait devenir son épouse, alors oui. Elle a eu raison de l'écarter ! Elle a été l'hôte du Kirioku ! Elle ne doit plus revenir ici !
- Non. »
Des images de son recrutement et de sa formation défilent frénétiquement dans sa tête, si bien qu'il ignore totalement les arguments de celui qui vient de le capturer. Brisé que le rêve qu'on lui a vendu ne restera qu'imagination, il serre les poings. Son énergie neutre circule dans tout son corps. Grâce à ça, il bloque les gardes. Ils n'arrivent plus à l'embarquer. Son aura neutre surgit légèrement, ce qui lui permet de se libérer. Il leur place un poing en plein ventre. Ils tombent net. Calibak, reconnaissant les premiers symptômes d'un talent qu'il connaît bien, sort son attirail, le charge et le vise.
« Ne bouge plus ! »
Un léger halo jaune et de petits éclairs entourent son Obujepawa. Alors qu'il s'attendait à ce que sa cible tremble de la tête aux pieds, il n'en est rien.
« Firaizer ! »
En une seconde, le Shirenai attrape avec sa main droite l'éclair qui le menaçait et l'annule d'un coup. Le Zigrik s'étonne d'une telle réactivité. Le prenant désormais plus au sérieux, alors qu'il sortait une munition très spéciale, le soldat, trop rapide, lui inflige un direct du droit dévastateur. Dans le feu de l'action, il ne remarque pas l'incroyable gain de puissance qu'il vient de bénéficier.
« Très bien... Tu as bien gâché ton jeu, petit... Je comprends mieux pourquoi tu voulais tant rejoindre cette armée et pourquoi tu tenais tant à te la jouer solo... »
Soudain, Kenshiro, après avoir senti leur affrontement, arrive précipitamment sur les lieux. Le signal perçu auparavant l'a convaincu de sortir son katana. La goutte de trop pour celui qu'il devait superviser.
« Si je suis condamné à rester ici et ne plus pouvoir réaliser mon rêve alors… Je préfère ne plus être un Shirenai ! » hurle-t-il.
En réponse à la vive lumière grise qu'il produit, la foudre la plus rapide du Centre active son aura.
« Majaraï ! »
Il imbibe sa lame d'électricité.
« Je suis désolé si tu te sens déçu ou en colère à cause de moi. Je t'en prie. Sois raisonnable. Ne me pousse pas à considérer ça comme complètement une trahison.
- Qu'est-ce qu'il te faut encore pour en être complètement convaincu ? Finissons-en maintenant. » avance Calibak.
Afin de coller à ses propos, le Zigrik laisse exprimer quelques symptômes de son Kuwanoren fraîchement obtenu. Cependant, son homologue d'élément le stoppe en plaçant sa main gauche devant lui, éveillant légèrement le sien au passage.
« Décidément, tu aimes changer d'avis quand ça t'arranges, n'est-ce pas ?
- Non, je veux juste t'empêcher d'aggraver la situation. Quand à toi, soldat, tu peux partir. »
Cette affirmation surprend tout le monde.
« Oh que […] »
Calibak n'a point le temps de terminer sa phrase que l'instructeur arbore presque intégralement son Kuwanoren sans prononcer la formule appropriée.
« Pars maintenant ! »
Dans la précipitation qui lui est imposée, celui qui prétendait au poste de patrouilleur concentre son énergie dans ses jambes sans en être pleinement conscient.Dans la panique, Calibak le vise. Quand, tout à coup, Kenshiro fait disjoncter son arbalète avec un petit éclair balancé avec sa main droite.L'occasion parfaite pour que le désarmé bondisse d'un coup à une vitesse extraordinaire, lui permettant ainsi de s'éloigner de Kigen, sous les yeux ébahis des rares aptes à percevoir son déplacement.Les deux manieurs de foudre mettent fin à tout type de manifestation de leur élément commun.
« Tu vois ? A force de prendre des gens aléatoirement sous son aile, on finit par prendre les mauvais ! On croit que tout est sous contrôle alors que c'est tout l'inverse ! Maintenant il est dans la nature ! S'il tombe sur les mauvaises personnes, il risque de représenter à son tour une menace ! Il était sous ta responsabilité !
- Tais-toi...
- Tu es un véritable générateur de problèmes !
- Tais-toi... »
L'agacement grandissant, le Shirenai serre un poing.
« Il est beau le grand Kenshiro !
- La ferme ! »
Il lui décoche un violent direct du droit.
« Qui es-tu pour porter ce genre de jugement ?! Toi le nouveau mercenaire de service ?! Tu sais ce que c'est que de voir quelqu'un tomber ?! Non ! Tu n'as jamais connu ! Tu crois qu'à ma place tu aurais fait la même erreur ?! Tu ne sais rien ! »
Après avoir essuyé le peu de sang qui coulait sur le coin gauche de sa bouche, Calibak se remet droit.
« Je vais le retrouver et l'enfermer. Je ferai mieux que toi et tes sentiments à la con ! »
Une autre provocation qui aboutit au même résultat : un coup de poing très spontané impossible à esquiver lui aussi.
« Insinue encore une fois qu'ils sont niais et je te ferai regretter d'avoir obtenu le Kuwanoren, quitte à risquer la peine capitale...
- Bien... Bien... Ce n'est que partie remise. » lui répond son homologue dans un semblant de sang froid qui cache une frustration provenant de la preuve marquante entre eux deux qui vient d'apparaître.
Le Zigrik se retire. Les gardes qui l'avaient accompagné n'osent pas lui demander si ça va ou non, trop secoués par ce qui vient de se produire. Une fois seul, Kenshiro jette son regard vers le ciel, priant du fond du cœur Faironne que la raison réapparaîtra dans l'esprit de celui qui vient de déserter les rangs des patrouilleurs. Pitié, qu'il ne soit pas à nouveau puni d'avoir voulu protéger quelqu'un d'autre.