Alors qu'il attend le retour de ses mentors, Botoru est assis auprès d'un petit feu de camp. Avec Korit et Tekina comme modèle, la pensée de réaliser la même chose avec le feu lui traverse l'esprit. Avec de tels pouvoirs, on pourrait contrôler la nature ! La famine n'existerait plus ! Des cités défiant les lois du monde seraient bâties ! Donner naissance à des inventions qui changeraient fondamentalement la manière de vivre ! Soudain, ses pensées remplies d'optimisme sont interrompues par un souvenir refoulé. Calibak, plus jeune, en compagnie d'autres Kiyuzas, prosternés devant Ki-Igno, sont dans un jardin à forte inspiration japonaise.
« Vénérable, j'ai une requête à formuler.
- Laquelle ?
- Je me demandais la chose suivante. Le monde que nous a légué Faironne, est-il constitué que de ki ? Y a-t-il d'autres dons éparpillés ailleurs ? Y a-t-il d'autres hommes qui peuvent les utiliser ? »
Suite à cette étrange question, ses confrères le regardent d'un drôle d'air.
« Notre belle cité ne te convient plus ?
- Pas du tout, vénérable Ki-Igno.
- Tu es un Kiyuza. Tu es héritier et témoin de sa mémoire. Tu ne dois pas t'écarter d'elle. Tu l'incarnes. Tu es né pour, tu mourras pour. »
Déçu de la réponse, il baisse les yeux. C'est alors qu'une femme, tenant fermement par le poignet droit une fille âgée d'environ une douzaine d'années, débarque.
« Vénérable, je suis désolée. Elle a encore voulu s'échapper. déclare-t-elle.
- Lâchez la. »
Elle obéit. Le vieil homme s'abaisse au niveau de l'enfant.
« Peux-tu, s'il te plaît, arrêter de faire ça ? Aurais-tu oublié la destinée qui est la tienne ? D'ici quatre ans, ton ascension de Kiyuza aura lieu. Ton talent s'exprimera. Tu seras alors sur le chemin de l'éminence. J'en serai très fier tu sais. »
Frustrée, la jeune Fraya ferme les yeux.
« Intensifiez sa surveillance. ordonne-t-il à la Kiyuza qui l'a amené.
- Pardonnez-moi. répond-elle en se courbant avant d'attraper à nouveau le poignet droit de la fille de son vénérable et de s'en aller avec.
- Citoyens Kiyuzas, comprenez-vous la tache qui est la notre ? »
Les autres, sauf Calibak, inclinent la tête. Une fois cet écho du passé terminé, un profond dégoût envahit sa gorge. Il sort sa fronde et la regarde quelques secondes avant de la serrer très fort. Soudain, le duo expulsé par Chijo atterrit en face de lui assez violemment.
« Vous... Vous allez bien ? »
Ils se relèvent difficilement.
« Tu crois qu'on respire la bonne humeur là ?! lui répond Tekina, bien énervée.
- Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?
- En quoi ça te regarde ?!
- Calme-toi sœurette.
- Vous avez réussi ? »
- Comme tu peux le constater, le nouveau, non. Nous avons été expulsés par un tas de caillasses vivant. »
Cette drôle de description rend leur disciple assez confus.
« Il nous a empêché de reproduire le Kuwa-truc là !
- On va voir ailleurs. Allons au glacier d'Irn. Peut-être qu'on y arrivera là-bas. »
Peu convaincue, elle suit son frère. Soudain, les sens des deux Zigriks rebelles s'affolent. Tout de suite, ils se mettent en garde. Calibak comprend immédiatement qu'ils viennent de détecter une présence. Pourquoi n'y parvient-il pas ? Dans l'attente d'y apporter une raison, il tente de se concentrer sur le peu de foudre qu'il a pu éveillé. Au bout de quelques secondes, après avoir déterminé qui s'approche, la fratrie sourit. En effet, Rajik sort d'un chemin. L'apprenti Zigrik est surpris de le découvrir ici. Le Kiyuza l'aperçoit également.
« Je t'ai retrouvé ! » s'exclame-t-il.
Son interjection choque la fratrie. Comment est-ce possible ?
« Sale voleur ! rétorque-t-il.
- C'est quoi cette embrouille ? Pourquoi vous vous connaissez ?
- Je ne t'ai pas tué alors... répond-il en ignorant totalement ses mentors.
- Et non ! Il faut beaucoup plus que ça pour me briser ! »
Korit et Tekina se rapprochent de leur disciple en le regardant fixement, comme pour lui réclamer une explication.
« Je lui ai balancé un éclair tellement fort que je l'avais éjecté hors d'un village. J'ai cru sur le moment que je l'avais tué. Il faut croire que non.
- Attends... Tu... Tu veux dire que... Tu as réussi à le battre ? demande Korit, effaré par ce qu'il apprend.
- Je n'étais pas préparé ! Tu m'as eu par surprise ! C'est pas pareil ! Ça compte pas ! »
La vérité confirmée, le duo se met à rire à pleins poumons.
« Qu'est-ce que vous avez vous deux ?!
- C'est trop drôle ! » s'esclaffe Tekina.
Ils continuent de plus belle, quitte à lâcher des larmes de bonheur. Soudain, un vent se lève, mettant fin à leur instant intense de joie.
« Je suis venu prendre ma revanche !
- Calibak, on te le laisse. lui affirme Korit.
- Vous admettez que vous êtes nuls, c'est ça ? provoque Rajik.
- Montre nous ce que t'as.
- Il me doit une bouteille. »
Ravis de reconnaître en leur poulain un vrai Zigrik en devenir, ils se retirent un peu, histoire de profiter du spectacle à venir. Rajik se met en garde. Calibak arme sa fronde. L'ancien disciple de Kenshiro concentre une partie de son ki dans ses jambes et une autre dans ses hanches. Son adversairele vise. Sa main droite est tendue. De l'électricité vient s'imprégner dans sa munition rudimentaire.
« Firaizer ! »
Un éclair très vif fonce en à peine deux secondes vers Rajik. Dans ce court instant, le Kiyuza pose un pied en arrière et tourne ses hanches. Cette manœuvre, issue de son entraînement personnel avec la foudre la plus rapide du Continent Central, lui permet d'esquiver facilement l'attaque, à la grande surprise de l'apprenti Zigrik.
« T'as eu de la chance ! »
Énervé, il réarme sa fronde et injecte plus d'énergie.
« Firaizer ! »
Deuxième tentative. Même résultat. Là, c'est encore plus évident pour les spectateurs. Leur hantise s'est renforcée. Aussitôt, ils craignent qu'il les détruise une nouvelle fois s'ils l'affrontaient maintenant.
« Je t'aurai ! »
A plusieurs reprises, il tente de l'atteindre. Mais Rajik évite tout. Après un frénétique et infructueux assaut, le pauvre Calibak se retrouve à court de munitions. Lorsqu'il s'en rend compte, vu qu'il ne connaît aucune autre technique, il commence à prendre peur. Rajik, sentant qu'il n'a plus d'options, y voit une opportunité en or pour prendre sa revanche. Ainsi, il rassemble plus de ki en piochant dans les environs.
« Bétaram. »
Son corps se renforce. Ça y est. Pour Calibak, il est foutu. Il va mourir ici, sans avoir pu explorer toutes les possibilités interdites par son peuple d'origine.
« Zéréyon ! »
Rajik disparaît subitement de son champ de vision pour surgir sur son flanc droit, poing chargé.
« Péop[...]
- Ibafaréfaï ! »
Une boule de feu produite par Terkina vient l'interrompre dans sa charge. Le Kiyuza a le réflexe de s'en protéger avec ses bras. Cependant, ça ne l'épargne pas de l'effet de recul. Calibak se tourne vers ses mentors, essayant de comprendre pourquoi ils sont intervenus.
« Il allait te tuer. Ton énergie n'est pas assez développée pour que tu résistes à ça. » lui explique Tekina.
Rajik se remet droit.
« A un, deux ou trois, je m'en moque. Mais si vous voulez vous joindre à la bagarre, je ne vous ferai pas de cadeau !
- Écoute bien toi. Dernière chance pour nous prouver que tu vaux mieux que ça. affirme Korit envers le soi-disant tireur d'éclairs.
- Descends-le !
- Mais... Comment ? Je n'ai plus de munitions !
- A toi de te les faire ! »
Cette interjection d'une limpidité insondable cloue l'apprenti Zigrik sur place. Par quel miracle en serait-il capable ?
« D'habitude, je ne me bats contre quelqu'un qui n'est plus en état... Mais toi... J'ai une revanche à prendre. Deuxième manche ! » aime rappeler Rajik avant de prendre une autre posture, bras gauche en avant et jambe droite en arrière.
Ce qu'emploie son adversaire rappelle les cours d'arts martiaux enseignés chez les siens. Comment un inconnu de son espèce a pu obtenir de telles connaissances ? Personne en dehors des limites du Continent Central ne peut y avoir accès ! C'est alors qu'un son semblable à une bourrasque croit à l'intérieur de ses oreilles. Qu'est-ce que c'est ? A peine la tentative d'élucider ce mystère entamée que le Kiyuza fonce vers lui. Paniqué, Calibak prend instinctivement une position défensive et encaisse comme il peut les assauts.
« Tu ne sais faire que ça ? T'as forcément autre chose en réserve ! Bats-toi ! Affronte-moi ! »
Impossible d'esquiver ce crochet du gauche beaucoup vif pour lui, le disciple de Korit et Tekina tombe. Déçu que, malgré ses provocations, rien ne ressort de son opposant, Rajik lâche un soupir. Il se tourne alors vers le duo.
« A votre tour alors. J'espère que vous avez fait des progrès depuis tout ce temps. » leur lance-t-il avant qu'il craque ses doigts et son cou.
A sa grande surprise, ses prochaines cibles lui sourient.
« Qu'est-ce qui vous rend heureux comme ça ? De savoir que vous êtes les prochains ?
- Espèce d'inconscient... Avant de passer à l'étape suivante, tu ferais mieux de surveiller tes arrières. » lui répond Korit.
Sans qu'il ne s'en rende compte, derrière lui se relève Calibak, fronde tendue. L'énergie qu'il dégage donne des frissons tout le long du dos de l'ancien disciple de Kenshiro. Une sensation d'inconfort, frôlant même la peur, qu'il avait oublié depuis la chute du Kirioku. Curieux, il se retourne. Trop tard.
« Firaizer !! » hurle-t-il à pleins poumons.
Aucune munition. Et pourtant, un puissant éclair prend forme et frappe Rajik. Ce dernier a juste le temps de se protéger. Un effet de recul, plus puissant que le précédent, menace de le fracasser contre la falaise présente derrière lui. Cette incroyable démonstration de forceimpressionne les spectateurs. Tout juste après, Calibak s'effondre de fatigue.Rajik quitte sa position de protection. L'avant des bras présente des marques de brûlures. Encore une fois, il a failli y rester. Cependant, vu ce qu'il vient d'encaisser, le Kiyuza en déduit qu'il n'en sera plus capable et préfère de nouveau se concentrer sur le duo. Ils ne sont plus là.
« Où sont-ils passés ? »
Un bruit, provenant de là où se trouvait son adversaire. Plus rien. Son premier réflexe est de se concentrer sur son ouïe, puis son toucher mais en vain.
« Je ne les trouve pas ! Je n'ai pas récupéré la totalité de mes sens... Mais... »
Il renifle quelques secondes et sourit. Pendant ce temps, à l'entrée de Kigen, Kenshiro attend, le regard tourné vers le sol, pensif.Le patrouilleur qui s'était porté volontaire revient.
« Mission accomplie mercenaire Kenshiro.
- Parfait. Je n'en attendais pas plus. »
Il lui tend le document et les notes laissées par Yoru.
« Bon travail. Nous avons ce qu'il nous faut. Tu peux disposer. lui confirme-t-il avant de les prendre.
- Ça va vous servir à quoi ?
- Nous mettre en sécurité.
- De quoi ?
- Nous mettre définitivement à l'écart de l'énergie noire. Je dois aller voir notre maître-conseiller de toute urgence. Je lui glisserai quelques mots de ta réussite. »
Le soldat, ravi que son supérieur lui délivre ça, a des étoiles plein les yeux. Kenshiro court jusqu'à l'entrée de la salle où Tencubo entraîne Lyn. Il descend. Quelques instants plus tard, il rejoint la salle spéciale pour l'entraînement des affiliés au feu. L'homme à la tête de Kigen a son aura active. Il se tient droit, comme point fatigué. En ce qui concerne Lyn, son corps est courbé en avant, le front plein de sueurs, une respiration irrégulière.
« Tencubo ! » crie de joie la foudre la plus rapide du Continent Central.
Interpellés, les deux pyromanciens se tournent vers lui.
« J'ai une excellente nouvelle ! »
Excité, il vient jusqu'à lui et lui brandit d'abord sa trouvaille.
« Regarde ça. »
Le maître-conseiller désactive son aura et prend l'objet responsable de la joie immense de son mercenaire.
« C'est une barrière ? demande-t-il.
- Exact !
- Excellent ! Mais... Je ne le lis qu'à moitié ! On est censé installer une barrière qui ne fonctionnerait que partiellement ?
- Non non non. J'ai demandé à un patrouilleur de nous faire traduire l'autre partie par Yoru et... » lui avoue-t-il avant de tendre le fruit du travail du vice-conseiller.
Tencubo s'en empare et les consulte pendant quelques secondes. Ce qu'il découvre lui procure le même enthousiasme que son homologue de foudre.
« Mais c'est fantastique !
- De quoi... Vous parlez ? demande Lyn.
- Kenshiro, installe-la.
- Non, j'aurais besoin de toi. Tu es notre chef. Tu dois, à ce titre, l'installer avec ta signature énergétique. Je ne veux pas le faire pour des raisons que tu peux facilement deviner.
- Oui... Tu as pleinement raison.
- Vous pouvez me répondre ?
- Où allez-vous ? Vous m'abandonnez ?
- Excuse-moi. J'ai une affaire urgente à régler. Je reviens vers toi dès que possible. Continue sans moi en attendant. Concentre-toi sur les derniers exemples que je t'ai expliqué.
- Euh... D'accord. Comme vous voudrez, maître Tencubo. Je ferai en sorte de m'y appliquer au mieux. »
Les deux adeptes du Kuwanoren se dirigent vers la sortie, laissant Lyn seule sans réponse, montant les escaliers expressément. Une telle nouvelle ne doit pas attendre plus longtemps. Lyn, un peu dégoûtée de ne pas connaître ce qui peut mettre en suspens le calvaire qu'elle subissait depuis tout ce temps. Un peu de repos ne fera pas de mal en attendant. Quelques instants plus tard, devant la salle de confinement, Ten et Kenshiro arrivent. Deux patrouilleurs, embauchés sur le passage, les rejoignent.
« Nous y sommes.
- Nous allons enfin savoir si l'effort de Rai aura été vain ou non. Mais, vu ce que Yoru nous a légué, je pense sincèrement que ça ne peut que fonctionner. » affirme le Shirenai de foudre.
Le maître-conseiller déplie les notes transmises après avoir de nouveau consulter l'ancien écrit.
« D'après lui, nous devons activer nos auras en même temps. Vous aussi patrouilleurs. »
Aussitôt l'instruction donnée que le geste est enclenché.
« Ensuite, sortez vos armes en direction de la porte et projetons-y nos énergies. »
Les soldats poursuivent les explications et apposent une aura bleue et une aura verte.
« Deux éléments. A mon tour. » indique Kenshiro.
Le mercenaire réplique la même opération.
« Enfin, si j'ai bien compris, pour que le sceau soit opérationnel, je dois conclure en appliquant mon aura dessus et le répliquer pour constituer une sorte de serrure. Par contre, je ne sais pas comment lire l'inscription. Tu peux m'aider ?
- Bien sur ! Ça se dit... Itiwer Kalokar. Normal que tu n'as pas pu le décrypter, la langue Kiyuza est difficile à comprendre.
- Quelle aubaine de t'avoir parmi nous.
- S'il vous plaît, maître-conseiller, point de compliment pouvant être compris de travers. » lui indique-t-il en glissant un bref regard vers les soldats volontaires à l'opération.
Tencubo sort son arme et rassemble ses forces.
« Itiwer Kalokar. »
Comme prévu, le sceau sur le document s'active et se duplique. La maître-conseiller, via un mouvement de lame, pousse la copie vers la porte. Les quatre énergies entrent alors en contact. Le duplicata se colle. Une fois appliqué, il blanchit et aspire ce qui a été placé avant lui. Les Shirenais, sauf le maître-conseiller, rangent leurs armes et mettent fin à leurs manifestations.
« Quelle étrange sensation que de ressembler à un Zigrik en manipulant les éléments de cette manière. J'avoue ne pas être très à l'aise dans ce type d'exercice. Au moins, ça me permet de mieux les comprendre.
- Dernière étape : tu dois dire une nouvelle fois Kalokar. Ce mot veut dire fermeture.
- Kalokar. »
La copie rougit et s'estompe. Le phénomène terminé, Tencubo met fin à son aura.
« Maintenant, seul un autre affilié au feu, avec un niveau suffisant, pourra ouvrir et fermer cette porte. précise Kenshiro.
- Vous pouvez disposer, patrouilleurs. Merci pour votre participation.
- Le plaisir était pour nous, maître conseiller. saluent-ils en se retirant.
- Avec ça, le Kirioku est inaccessible.
- Oui... Enfin... Presque.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ça n'a pas empêché que la barrière que constituait Safaiatera fut brisée, tu t'en souviens ?
- Oui. Et donc ?
- Comme nous l'a stipulé Yoru, un affilié de feu peut l'activer ou la désactiver. Mais une chose peut la briser. »
Évidemment, il ne faut pas chercher très loin dans l'allusion qu'il vient de glisser. Son représentant ? Fraya.
« Quelqu'un s'étant éveillé à l'énergie neutre ! Donc ta protégée ne doit en aucun cas venir ici !
- Tu n'as plus de souci à te faire de ce côté-là... Quand, j'ai été la voir, pour une raison que j'ignore, je ne sentais plus le moindre signal lié au ki en elle.
- Attends. Tu es en train de me dire qu'il a disparu ?
- C'est ça.
- Comment est-ce possible ?
- Je ne sais pas mais ça veut dire qu'elle peut venir ici sans que cette saleté d'énergie noire ne puisse surgir.
- Je connais la suite... Tu rendras ton arme... Si c'est la vie que tu as choisi, je n'irai jamais contre toi. Tu as rendu assez service à Faironne comme ça.
- En effet. Il sera temps que je passe à autre chose. J'ai de nouvelles motivations et un rêve à réaliser.
- C'est tout à ton honneur. Tu nous manqueras. Surtout après tout ce que tu nous as apporté.
- Sur ce... Je vais aller la revoir.
- Dès que Yoru aura mis au point le détecteur, il faudra que tu reviennes illico.
- Aucun problème. En attendant, prends bien soin de Lyn malgré la rudesse de ce que tu lui fais subir. Je sais que c'est pour son bien. Elle cache un sacré potentiel qu'il ne faut pas trop abîmer. Je suis sur que votre origine commune vous permettra d'y arriver. »
Un bref échange de regards, dénotant un profond respect entre les deux Shirenais. Là- dessus, le maître-conseiller le laisse se retirer, récupérant alors l'intégralité des responsabilités dues à son titre. Repensant aux derniers propos tenus, il ne peut admettre qu'il a entièrement raison. Peut-être faudrait-il repenser le déroulé de son entraînement. En ces temps compliqués, chaque soldat est important, chaque lame peut jouer dans la balance. Ainsi, cette optique bien ancrée dans son esprit, au lieu de repartir vers son bureau pour s'occuper de taches classiques, il se dirige vers la grotte souterraine.