Rai, dans la poursuite de sa quête personnelle, longe une plage. Voilà le moment parfait pour dresser un bilan depuis son affrontement contre le Kirioku. Que Faironne a bien changé depuis son retour. Tous ses amis ont énormément évolué. Aussi bien en puissance qu'en mental. Malgré son absence d'un an, il a été témoin, depuis le premier jour qu'il les a rencontré jusque maintenant, de leurs métamorphoses. Quel parcours ! Il s'arrête et regarde la mer. La chaleur de la belle météo qui s'étale devant lui caresse ses joues. Soudain, il voit une barque vide, accostée sur la plage, à environ cinq cents mètres. Trois personnes s'y dirigent. Deux montent dedans et tendent les bras vers la troisième. Intrigué, il se rapproche.
« Bonjour ! Je peux vous aider ? »
Le reconnaissant, la seule personne qui n'a pas encore embarqué se dévoile : Shiki.
« Vous ? s'étonne l'ancien manieur de foudre.
- Quelle heureuse surprise ! Comment vas-tu ?
- Bien. Et vous ?
- Plutôt bien. Mes affaires reprennent. Je pars pour le continent de l'Est. Le marché du blé semble très florissant en ce moment et j'ai envie de diversifier mes activités. Il y a des parts à prendre et je compte bien m'installer.
- J'ai rien compris.
- En gros, une occasion de faire fructifier des fairos par milliers. Et toi, que fais-tu maintenant ? Vous avez vaincu l'énergie noire. Je l'ai bien ressenti. La raison d'existence de ton énergie a disparu pourtant.
- Oui... Comme j'ai perdu la mémoire, je cherche des éléments de mon passé. Savoir d'où je viens.
- Belle initiative... Et tu comptes trouver ça ailleurs que dans la base ? Remarque, ce n'est pas bête. Il y a des Shirenais partout. Certes beaucoup moins qu'à la base mais ils sont là.
- Ah oui ?
- Les forgerons par exemple. Ce n'est pas nous qui créons nos propres armes mais des familles de Shirenais qui, au lieu de se concentrer sur la maîtrise élémentaire, se sont spécialisées dans des activités plus variées.
- Donc... Il serait possible que ma famille vive sur un des quatre autres continents ?
- Tout à fait. »
Alors qu'il errait sans savoir où aller, voilà enfin une piste à creuser ! Que Faironne soit bénie ! Dans le cœur de Rai résonne désormais une chorale joyeuse, perdue depuis trop longtemps.
« Puis-je être des vôtres ? »
Sa proposition étonne les deux associés du Négociant.
« Bien sur ! Aucun problème ! Viens ! »
Rai et le meilleur ami de Kenshiro s'installent.
« Merci beaucoup.
- De rien. Après tout, en sauvant Faironne, tu as sauvé mon réseau. Alors, pour toi, tout sera gratuit. »
Ce traitement de faveur de la part de l'homme le plus rude en affaire de tout Faironne parvient à décocher un sourire chez la légende vivante.
« Vous pensez qu'on y arrivera dans combien de temps ?
- Tu es pressé ?
- Non mais je préfère que ça ne s'étale pas trop non plus. Si mes amis se retrouvent en danger, je compte bien être présent. »
Shiki sort une dague contenant une saphir sur sa garde.
« Qu'est-ce que vous allez faire ? »
Une maigre aura bleue surgit de son corps. Les associés, comprenant ce que leur boss va, se baissent.
« Un conseil. Reste bien accroché. »
L'eau sous eux s'agite de plus en plus. En levant son arme blanche, une partie de cette eau se lève à l'arrière de la barque.
« Prapalyon ! »
D'un seul coup, un violent relâchement les propulse. Shiki se tient debout grâce à sa manifestation de son élément, le regard bien rivé vers l'horizon, tel un fier capitaine sur son bateau. Par Faironne ! Quand il est en contact direct avec son énergie, qu'il est puissant ! Cette démonstration impressionne même le porteur de l'Hoshaku.
« Destination le Continent de l'Est ! » déclare le Négociant avec vigueur.
Se prenant pour le roi du monde, il tend les bras. Voilà Rai embarqué dans un voyage au rythme qu'il était incapable de prévoir. Mais bon. Si ça peut l'aider dans sa quête, il s'en accommodera. Pendant ce temps, dans la forêt du Silence, le patrouilleur en charge de la missive de Kenshiro semble perdu, dans l'impossibilité de détecter l'énergie du vice- conseiller. Soudain, ilaperçoit une silhouette à travers les bois. Comme rien d'autre ne se détache de l'aspect homogène de l'environnement, il s'approche. Après quelques pas à peine, la demeure de Yoru, une hutte modeste, entourée par de nombreuses plantes variées, parfois ressemblant à des lierres, disposées dans des vases, se dévoile aux yeux du soldat.
« Je l'ai trouvé. A en juger la fumée, il est là. »
A l'intérieur, des fioles de tailles multiples sont disposées un peu partout. De la vapeur s'échappe de certaines d'entre elles. Des documents traînent. Un vrai bazar. Yoru écrit sur un parchemin vierge quand, soudain, on toque à la porte.
« Vice-conseiller Yoru ?
- Oui ? C'est pour quoi ?
- Un message important en provenance du quartier général, de la part du mercenaire Kenshiro.
- Entrez ! »
Le patrouilleur progresse à travers tout le bordel sans nom d'un être dotant pourtant d'un esprit si clair dans ses réflexions. Cet endroit le met mal à l'aise.
« Vous faîtes quoi ?
- Des expériences ! Je teste plusieurs méthodes afin de trouver celle qui me permettra de fabriquer ce qu'on m'a demandé. » répond-il avant de terminer d'écrire.
Dès qu'il pose les yeux sur la lettre de celui qui prit Rajik sous son aile, le Zigrik la saisit sans plus attendre, ne se préoccupant point de son approche vis-à-vis de son visiteur.
« Cher Yoru, Tencubo m'a une nouvelle fois confirmé que ce que Rai a fait sur le Kirioku ne durerait pas. Il faut installer un moyen d'empêcher quiconque de le prendre. J'ai fouillé dans les archives. Je suis tombé sur un drôle d'écrit. Je n'en comprends que la moitié. Pourrais-tu nous traduire l'autre moitié ? Cordialement. Signé Kenshiro. »
Après la lecture à haute voix de ce qui lui était destiné personnellement, vu ce qu'il vient d'apprendre, une certaine exaspération monte à ses narines.
« J'ai le détecteur à mettre rapidement au point alors si on me rajoute du travail je vais prendre du retard ! En plus, j'éprouve des difficultés à parvenir à un résultat satisfaisant !
- Il m'a dit de vous donner ça aussi. » ajoute-t-il en tendant la fameuse trouvaille de son supérieur.
- Qu'est-ce que c'est ?! »
Aussitôt, à cause de l'aspect ancien qu'il dégage, intrigué, Yoru le prend et l'étale sur une table avant d'enlever, sous un rythme frénétique, les autres affaires qui s'y trouvaient. Comme le manieur de foudre, ce qui se dévoile devant lui est une vraie merveille ! Comment un tel trésor a-t-il pu échapper à son œil infaillible ?
« Par Faironne... »
Voir un conseiller aussi ébahi pousse le patrouilleur à s'y intéresser également.
« Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? Je reconnais facilement notre langue mais... Ça veut dire quoi le reste ? Vous le sauriez par hasard ?
- Normal qu'il n'a pas pu le lire en entier ! Je connais cette écriture ! C'est enfantin pour moi ! Le grand Kigzir m'a montré de rares témoins de la culture de notre peuple. Tiens, peux-tu me donner ce parchemin là-bas ? »
Le visiteur, encore un peu surpris par l'affirmation du propriétaire des lieu, obéit.
« Une barrière d'une telle complexité... C'est inestimable ! Mais je le pense largement capable de la réaliser. Je vais essayer d'être le plus concis et précis possible. »
Le Zigrik prend une plume qu'il trempe dans ce qui s'apparente à être de l'encre et se met à écrire et dessiner de manière frénétique. Quelques instants plus tard, alors que le patrouilleur s'apprêtait à se plonger dans une sieste amenée par l'ennui :
« J'ai fini ! »
L'exclamation de Yoru le sort brutalement de son endormissement.
« Désolé si j'ai été un peu long mais voilà le résultat. Il fallait s'y attendre que je sèche un peu sur le problème. Avec tout ce que je viens de renseigner sur ce papier, Tencubo et les autres ne devraient rencontrer aucun désagrément. »
Le bras droit du maître-conseiller tend la trouvaille de Kenshiro, accompagnée par le fruit de ses réflexions.
« Merci vice-conseiller.
- De rien ! Ce fut un plaisir incommensurable de consulter cette beauté ! Bon, je retourne à la confection du détecteur. »
Sur ces mots, le voilà de nouveau la tête dans ses expériences. Le patrouilleur quitte la demeure après une révérence et court. Aux Rocheuses, le duo de Zigriks perturbateurs poursuit sa route.
« Depuis quand on marche ? se plaint Tekina.
- J'en sais rien.
- On n'a toujours rien trouvé !
- Je sais !
- Tu crois vraiment qu'on va améliorer […]
- Arrête de poser des questions ! Merde !
- On nous a dit des conneries alors ?! »
- J'en sais rien ! »
Presque sur le point de rupture mental, ils s'arrêtent.
« Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'on fait ? Demi-tour ?
- Peut-être... Je ne suis plus aussi motivé. J'ignore comment ils ont fait pour devenir aussi forts... La réponse ne se trouve peut-être pas là. »
Soudain, alors qu'ils étaient au fond du trou, une tempête de sable se lève avant qu'une tornade ne se forme. Ce phénomène constitue un indice à leurs yeux. De nouveau motivés, Korit et Tekina activent leurs auras et joignent leurs mains.
« Sœurette, éclatons lui la gueule !
- Ouais ! »
La combinaison de leurs manifestations d'énergie devient bleue.
« Olabambar Olaï ! »
Un énorme jet d'eau frappe la tornade en plein cœur avec suffisamment de puissance pour l'éclater.
« Oui ! On a gagné !... Mais... Ça a servi à quoi ? C'est ça le moyen pour devenir plus forts ? » s'interroge la Zigrik.
Se croyant victorieuse, elle met fin à leur alliance. Leurs auras s'évaporent dans la seconde.
« Tu sens ça ? demande-t-il.
- Quoi ? Y a rien !
- Justement... Y a rien et pourtant nous avons été attaqués. J'ai bien l'impression qu'il y a quelqu'un ici. »
A peine son hypothèse avancée que des craquements se manifestent. Quelque chose s'approche. Un séisme vient secouer le décor, déstabilisant le duo.
« Mais bordel ! Qu'est-ce qu'il se passe ? » panique la sœur.
Déjà bien perturbés par les différents phénomènes qui règnent dans cet endroit hostile qu'une colonne de pierre sort du sol. Un visage se dessine dessus. Son apparition pétrifie de peur les Zigriks. Jamais de telles choses n'étaient racontées dans les contes transmis de génération en génération, malgré la pression incessante exercée par leurs ennemis de toujours.
« Enfin des visiteurs ! Ça faisait un moment ! » exulte cette étrange tête.
Sa capacité à parler finit le peu de sens encore présent dans les esprits des mentors de Calibak.
« Deux en plus ! Alors je dépasserai tout le monde !
- Frérot, partons tout de suite avant qu'on ne finisse en nourriture pour ce monstre ! »
Malgré la curiosité qui l'animait, Korit se laisse convaincre. Ils tentent alors de s'enfuir. Cependant, une nouvelle colonne les intercepte.
« Où allez-vous comme ça ? »
Motivés par leur instinct de survie, les Zigriks réactivent leurs auras et joignent leurs mains.
« Olabambar Olaï ! »
Pour la seconde fois, un énorme jet d'eau, plus puissant que son prédécesseur, éclate en plusieurs morceaux le frais obstacle sur leur route.L'effort fourni efface leur manifestation d'énergie commune.
« Je ne sais pas ce que c'était mais on l'a eu, frérot... Tu crois que c'est un truc qu'ils ont inventé pour éviter que d'autres personnes ne percent le secret de leur nouvelle technique ?
- C'est une possibilité... Si ça se vérifie, je ne vois vraiment pas comment on pourrait faire pour mener à bien notre plan.
- Hors de question que tout soit foutu ! Nos ancêtres ont pourtant réussi à manier les éléments différemment qu'eux ! Alors, il y a peut-être une autre solution ! Quitte à ce que ça prenne des années, je m'en fous ! Je refuse que [...] »
Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, une autre colonne, plus imposante encore, se dresse subitement devant eux. Par Faironne ! Qu'est-ce que c'est ?
« Vous n'êtes pas affiliés à moi ? Qu'est-ce que vous faîtes ici ?
- On t'en pose des questions ? Non ! Alors dégage ! lui répond furieusement Tekina.
- On a mieux à faire que de tenir le crachoir à un tas de cailloux qui parle ! Peu importe ce que tu es exactement, créature des Shirenais, nous sortirons d'ici ! »
La double utilisation de leur dernière technique les empêche d'émettre leur aura. Cependant, le peu d'énergie qu'ils parviennent à exprimer n'échappe pas à l'entité terrestre. L'eau n'est pas la seule force qui les habite. En effet, parmi l'apparence difforme de leur signature énergétique, leur adversaire y reconnaît une part de lui-même. Voilà donc ce qu'il a ressenti !
« Nous allons te réduire en poussière ! lui lancent-ils.
- Je suis énormément déçu. »
Nouveau tremblement de terre. Cette fois-ci, pas de quoi les déstabiliser. Grâce à une utilisation ingénieuse de la nature multiple de ce qui vit en eux, ils parviennent à se maintenir.
« En plus d'avoir cultivé ça en vous, vous ne semblez pas être des miens... Quatre éléments... Vous me rappelez que trop bien certaines choses dont je me serai bien passé de me rappeler... Vous n'êtes pas dignes d'accéder à mon Kuwanoren. Partez ! »
Dès le dernier mot prononcé, le phénomène sismique s'amplifie d'un seul coup, menaçant alors le duo de finir enseveli vivant.
« Ikolamar Taï ! »
Instantanément, une dernière colonne de terre propulse le duo hors des Rocheuses en deux secondes à peine. Le cas auquel elle vient de se confronter pousse l'entité qui y règne à aller consulter les autres éléments. Une telle histoire n'est pas prête de se répéter tout de suite. Quelques instants plus tard, dans la Chambre de l'autorité suprême de Faironne,Denki, Suisei et Hotto sont assis. La foudre, un peu à l'écart, semble méditer.Le feu et l'eau jouent à une sorte de dérivé du jeu de dames avec des sphères élémentaires en guise de pions. Hotto n'en a plus que deux, Suisei six. Elle en élimine un.
« C'est tout le temps pareil avec toi ! s'indigne Hotto.
- Et oui. L'eau battra toujours le feu. C'est ainsi.
- Tu pourrais faire preuve de pitié quand même.
- Non. Tu n'as qu'à mieux jouer.
- Tricheuse !
- Mauvais joueur... »
Frustré d'avoir perdu honteusement, Hotto émet de vives flammes, prêtes à endommager leur espace de l'intérieur.
« Vous allez arrêter vous deux ! » s'insurge Denki, rompu dans sa méditation par l'attitude gamine de son collègue.
De peur de se manger une attaque foudroyante, le feu met fin immédiatement au phénomène qu'il provoquait.
« On ne peut pas se concentrer tranquille ici ! Allez jouer plus loin ! Par Faironne !
- Toujours en train de faire tes trucs... Tu es vraiment monotone. »
Piqué par la remarque d'Hotto, la foudre lui lance un regard méchant.
« Tu peux répéter ?
- Nous ne pouvons même pas nous détendre... Nous n'avons rien à faire à part distribuer nos énergies ou les récupérer le moment venu. En attendant notre remplacement, cher Denki, il faut bien que nous trouvons de quoi occuper notre morose existence. » explique Suisei, espérant calmer la situation.
Soudain, Chijo apparaît.
« Désolé, il y avait du mouvement dans mon domaine élémentaire. Il fallait que j'aille voir. Ça faisait un moment que personne ne m'avait rendu visite. » explique-t-il.
- C'est moi ou, avec les récents événements en dessous la liste de nos successeurs se multiplie ? Le secret du Kuwanoren se serait-il propagé ? soulève le feu.
- Dis donc, Hotto, en parlant de ça, tu n'aurais pas donné cette consigne à ton disciple par hasard ?
- Absolument pas. Vous me prenez pour qui parfois ? »
Denki aurait envie de répondre mais le désir de connaître l'identité du visiteur aux Rocheuses l'intrigue beaucoup plus.
« Faut que je vous raconte. »
La terre s'assoie auprès du feu et de l'eau, bien disposés pour l'entendre.
« J'ai eu affaire à deux Zigriks.
- Deux ?! s'étonne l'être auquel Tencubo devra succéder.
- Heureusement que tu ne leur as pas enseigné le Kuwanoren. Ça t'en aurait fait trois au compteur. Outre leur peuple de provenance, pourquoi le leur as-tu refusé ?
- C'est là que les choses prirent une tournure très particulière. Je crois que, même de mon vivant, je n'ai jamais assisté à un truc pareil. Dans leurs auras, j'y ai ressenti, sans mentir, la présence de nos énergies. »
Devant cette surprenante révélation, même la foudre ne peut plus rester assise. Les deux autres éléments se regardent, dubitatifs et stupéfaits. Comment des êtres vivants peuvent être habités par eux tous ? C'est insensé ! Soudain, dans l'esprit du plus vieux d'entre eux, un parallèle devient évident. Serait-ce les prémices d'un danger encore plus important ?
« Aussi invraisemblable que ça puisse l'être, je vous jure que je dis la vérité. Ceci m'a rappelé... Une douloureuse sensation que je pensais évaporée à tout jamais... Vous comprenez maintenant pourquoi je les ai virés.
- Tu as bien fait. Pas pour les raisons que je pensais néanmoins. avoue Denki, la voix plus grave qu'avant.
- Ça devient préoccupant là. appuie Suisei.
- S'ils réussissent à tous nous maîtriser, ça risque de bouleverser l'équilibre que nous défendons... poursuit Hotto, avec un air loin d'être pétillant qu'à l'accoutumée.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ? »
Un moment de silence. Un instant suspendu dans le temps où règnent incompréhension, angoisse et préoccupation.
« Je l'ignore... Jamais nous n'avons eu ce cas.
- Après... Peut-être que ce sont que des cas isolés. Peut-être qu'ils n'empruntent pas le même chemin tracé par leurs ancêtres. suggère Chijo.
- Et si ça se répand ? »
Question d'une pertinence sans nom. Évidemment, aucun de ses interlocuteurs ne possède d'arguments solides pour y répondre, que ce soit à cause d'un manque d'expérience ou d'informations.
« Et toujours cette interdiction d'agir directement... J'en ai plus qu'assez !
- Calme-toi. Faisons confiance aux êtres que vous avez reçus. Ils ont réussi à neutraliser l'une des deux énergies de l'Interdit.
- Oui. Ils vont peut-être remédier à la situation. Laissons couler. » approuve l'eau.
Se passent plusieurs secondes pendant lesquelles la foudre ne semble pas convaincue. Un vif échange de regards entre Denki et Chijo s'opère. Alors que les deux autres éléments croyaient qu'un nouvel éclat allait émerger, contre toute attente, l'être le plus vieux parmi eux desserre les poings.
« D'accord... Mais que ce cas ne s'éternise pas ! Et si ça se multiplie, on intervient. Compris ?
- Ça me fait de la peine d'aller contre la volonté de Faironne. » rétorque timidement Suisei.
Seuls Hotto et Chijo ne donnent pas leurs avis. Agacé qu'il est le seul à vouloir agir, Denki s'isole à nouveau. Comme l'a indiqué l'élément de l'eau, bien qu'ils représentent l'autorité ultime, ils sont régis par l'héritage transmis par l'être vénérée par les Kiyuzas. S'il y a bien une chose qu'ils lui doivent c'est bien leur condition divine. Inquiets qu'une nouvelle récurrence de la pratique menant à l'Interdit se vérifie, ceux qui jouaient jusqu'à l'arrivée de la terre préfèrent ne pas y revenir. L'unique option restante est de faire confiance aveuglement à Rai et à ceux qui règnent sur Kigen.