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Chapter 87 - Arc 5 – Épisode 6 : La Mémoire Kiyuza.

La fratrie de Zigriks et Calibak poursuivent leur voyage. Ils découvrent une profonde vallée désertique, constituée d'immenses falaises et d'un lit de sable blanc. Un air sec règne en maître. Leurs visages témoignent de leur contentement. Après des jours et des jours sans résultat, ils atteignent enfin un lieu transmis de génération en génération dans les contes oraux. Le nouveau venu est subjugué devant un tel environnement, complètement à l'opposé de tout ce qu'il a connu, loin d'être le mythe conté dans les écrits.

« Les Rocheuses... L'un des lieux où aucune vie n'est possible. Si les histoires disent vrai, c'est ici que nous améliorerons nos sorts de terre. » déclare Korit.

- Ne perdons pas plus de temps, frangin.

- Tu as raison. Espérons qu'on puisse recréer ce que ce traître de glace a fait.

- Tu veux dire le Kuwa[...] »

Le mot de la technique à peine prononcé que son frère met aussitôt la main sur sa bouche. Tous les trois avancent vers la vallée. Soudain, après seulement quelques pas, la fratrie s'arrête d'un seul coup.

« Toi, tu ne viens pas. affirme Tekina en s'adressant à Calibak.

- Pourquoi ?

- Tu n'es pas assez fort pour survivre. Seuls ceux qui ont acquis un certain niveau en ressortent vivants. Tu viens à peine de découvrir ton élément.

- Alors t'es pas prêt.

- Je fais quoi alors ?

- Tu restes ici. Entraîne-toi jusqu'à notre retour. »

Sans plus attendre, ils s'en vont sans dire un mot. Cette situation rappelle à Calibak d'autres souvenirs douloureux. Plus jeune, en toge blanche, en présence d'autres personnes habillées et coiffées comme lui, dans une salle ressemblant fortement à celle utilisée à Kigen par les conseillers.Ki-Igno tend les bras.

« Mes semblables... Pour la vie qu'elle nous a donné... »

Les Kiyuzas émettent une très légère aura grise et lèvent les mains vers le plafond. Celui qui joindra la fratrie Zigrik le fait avec un temps de retard, le regard fixé sur le paternel de Fraya. D'ailleurs, la Kozana est absente.

« Oh Faironne ! Baigne nous de ta sagesse ! Protège-nous de l'Interdit ! »

Dès qu'il entend le dernier mot, cet écho du passé s'interrompt instantanément. Dans l'incapacité de se souvenir de quoi il s'agit, il pense que le vénérable mentionne la maîtrise des éléments. Après tout ce à quoi il a pu assister, il entame un entraînement improvisé et uniquement basé sur les rares informations communiquées sur sa foudre. Pendant ce temps, ses mentors actuels poursuivent leur périple à travers le désert.

« Je me demande bien ce qu'on va trouver. J'espère qu'on va savoir comment ils ont fait. Leur Kuwano-truc là. Et pourquoi tu m'as arrêté ? s'indigne Tekina.

- Il ne faut pas en parler devant lui.

- On ne le connaît pas je te signale. On ne sait pas s'il est contre ces Shirenais ou pas. Mieux vaut rester vigilent.

- Moi il m'a l'air honnête. Ça se voit qu'il vient à peine de connaître son pouvoir. Il me fait de la peine quand même. Mais t'as raison.

- Quand on aura fini ici, on ira au Glacier d'Irn. Après, le volcan et enfin la zone des tempêtes. Nous maîtriserons leurs quatre Kuwano-trucs. Nous serons invincibles. »

Pendant ce temps, dans la salle des archives, Kenshiro, assis à une table, sur laquelle des piles de documents s'agglutinent, roulés ou posés les uns sur les autres, est en pleine étude. Il lit un instant le parchemin ouvert devant lui. Peu réjoui de son contenu, il le replie et le pose sur une pile avant d'en ouvrir un autre et le lire.

« Non plus... »

Apparemment, sa fouille a débuté il y a déjà un long moment. Épuisé, il y met un terme. Aucun doute selon lui. Les anciens conseillers ont bien calculé leur coup en ayant pris ce qu'ils voulaient. En effet, en parcourant les rayons, il a constaté de la disparition de certains écrits. Avec le danger croissant que représentent ceux qui l'avaient forcé à l'exil et l'urgence de trouver un moyen de confinement sans énergie blanche au Kirioku, le manieur de foudre commence à craquer sous la pression. Désespéré, il reprend un document mais ne l'ouvre pas. Soudain, l'image de Fraya affaiblie frappe son esprit.

« Hors de question qu'elle fasse de nouvelles victimes ! Il doit bien y avoir un moyen de recréer une barrière ! » s'exclame-t-il, conscient qu'il est seul.

Il détourne son regard vers un rayon encore vierge de toute fouille, envahi par des toiles d'araignées et peu éclairé.

« Personne ne semble avoir consulté ce coin depuis des lustres... Pas sur que j'y trouve quoique ce soit d'intéressant mais tentons le tout pour le tout. »

Il se lève et s'y dirige, enlevant quelques toiles au passage et soulevant de la poussière.

« Même l'intendant n'y a pas fait le ménage ? C'est aberrant ! »

Il voit quelques symboles inscrits par endroits sur les étagères. Impossible de comprendre leur signification. Piqué dans sa curiosité, il prend deux tas de documents et revient à sa place. Puis, il les pose sur un coin et vire d'un mouvement de bras sec tous les autres. Leur aspect suggère un âge assez avancé. Il se saisit du tout premier au-dessus du tas et le déplie.A sa grande surprise, des schémas représentent des humains exécutant des techniques diverses lui sont révélés. Des flèches sont tracées. Les quatre couleurs associées aux éléments sont également présentes.

« On dirait... Des modes d'emploi pour apprendre à interagir avec les éléments ! Depuis la guerre, les techniques se sont transmises oralement. Comment ça se fait que personne n'est allé consulter ça ? Avec ce genre d'indications, nous aurions pu développer nos maîtrises encore plus rapidement ! Voir même reproduire de puissantes techniques ! Nous aurions pu facilement arrêter cet Alnor bien avant ! Le Kirioku serait toujours à Safaiatera ! »

Il regarde le tas d'où provient cette incroyable découverte qu'il vient de consulter. Peut-être que l'action de Rai aura finalement un sens ! Ailleurs, Daigaku et Aritsune observent leur apprenti, Taimudo, lui-même en pleine méditation. Tous les trois ne sont pas loin de la mer comme le témoigne les bruits de vague au loin et le décor plutôt appauvri en végétation contrairement à tout ce qui est connu à l'intérieur du Continent Central.

« Entre en contact avec l'énergie qui dort en toi et laisse-la s'exprimer à travers ton corps. » conseille Daigaku.

La puissance qu'il parvient à éveiller se matérialise sous la forme d'un vent qu'il génère.

« Oh oh... Il progresse très vite ce garçon. dénote Aritsune.

- Tant mieux. »

Quelques secondes plus tard, ce qu'il produit prend plus d'ampleur. Soudain, pour la toute première fois de sa vie,son aura surgit.La vitesse avec laquelle son apprentissage se déroule impressionne les anciens conseillers. Taimudo ouvre les yeux et se rend compte du phénomène en cours.

« Qu'est-ce que c'est ?

- La preuve concrète du dernier souvenir légué par notre chère Faironne.

- Impressionnant, n'est-ce pas ?

- Et... Vous êtes surs qu'avec ça nous pourrons nous défendre ?

- Aie foi en elle. Ce don existe en chacun de nous.

- Ceci nous a été offert afin de préserver notre monde, son œuvre ultime. Cependant, lorsqu'elle s'est sacrifiée, pour éviter que l'Interdit ne revienne, elle légua les éléments à quatre êtres qu'elle jugea dignes de comprendre la portée de son geste. Ces Shirenais les exploitent ! Ils réduisent en esclavage tout être différent d'eux !

- Ils anéantissent toute forme de soulèvement et se fichent de la vie d'autrui, tant que ça leur est profitable. Ils veulent juste se donner une bonne image.

- C'est vrai... »

Tout à coup, en regardant ses mentors, l'expression sur son visage change radicalement, passant du dégoût à une stupéfaction proche de la panique.

« Qu'est-ce que... ?

- Qu'y a-t-il ? demande Daigaku.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?! »

Intrigués par sa réaction, ils se retournent mais ne voient rien de suspect ou de surprenant.

« Je vois des trucs tourner autour de vous... Et sur vous ! »

Sa description, plutôt sommaire en apparence, pousse encore plus loin leur curiosité. De quoi peut-il bien parler ? En y réfléchissant bien, ils commencent à établir la liste des talents possédant cette caractéristique. Le dernier détail leur permet d'en choisir un. Ainsi, ils s'approchent de lui. Arrivés à sa hauteur, ils le regardent droit dans les yeux.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

En effet, leurs soupçons se confirment. Les pupilles de leur apprenti sont intégralement gris. Cette découverte les abasourdit.

« Incroyable... s'émerveille Daigaku.

- Que se passe-t-il ? s'inquiète Taimudo.

- Les yeux du légendaire Ki-Ramen. affirme le second Kiyuza.

- Et nous qui pensions que ce n'était qu'une légende !

- Vous pouvez m'expliquer ?

- Les nôtres partagent la même énergie. Cependant, certains individus avaient éveillé des pouvoirs variés. entame Aritsune.

- Mais un seul a su magnifier une utilisation totale et absolue du ki. Le légendaire Ki-Ramen.

- Le plus illustre Kiyuza. Une maîtrise parfaite.

- Sa spécificité nous a poussé à le considérer comme l'émissaire de Faironne. Il pouvait tout faire.

- Modifier la matière, manipuler le temps, annuler tout et n'importe quoi, absorber et renvoyer d'autres énergies... Un dieu parmi les mortels.

- Mais un jour, comme notre mère à tous, il fit lui aussi le sacrifice ultime. »

Cette triste vérité abat l'apprenti Kiyuza.

« Il donna sa vie et son énergie afin de les transfuser dans trois artefacts. Deux d'entre eux furent utilisés pour emprisonner les énergies issues de l'Interdit, libérées volontairement par ceux que vous connaissez sous les noms de Shirenais ou Zigriks.

- En ce qui concerne le troisième, il fut lié au seul lieu sacré de notre peuple présent dans le Continent Central. Désormais, il porte son nom.

- Malheureusement... Les exploiteurs des forces de la nature ne l'ont pas entretenu, préférant plutôt condamner à l'oubli un témoin du passé.

- Et... Quel rapport avec moi ?

- Tu viens de développer un de ses talents connu sous le nom de Mokluyon.

- Pour faire simple, c'est la capacité de voir tous les flux énergétiques quels qu'ils soient. ajoute Daigaku.

- Alors tous ces trucs que je vois... C'est ça ?

- Oui... On raconte encore quelque chose au sujet de ces yeux. Ils donneraient la faculté de manipuler à distance la direction et l'intensité de n'importe quel flux d'énergie. Nous allons enfin savoir si tout est vrai !

- Euh... Je veux bien mais comment ?

- En consultant les anciens écrits, j'ai retenu quelques formules qui sont associées à cette faculté. Je n'ai jamais été capable de les refaire. Par contre, cher Taimudo, tu viens de développer l'unique moyen d'y parvenir. Passons à la pratique. » explique Aritsune avant de se diriger vers un arbre.

L'ancien conseiller concentre du ki dans sa main droite. Grâce au talent qu'il vient d'éveiller, le disciple Kiyuza aperçoit d'étranges traits translucides gris graviter autour de la partie du corps de son mentor.

« Sa main ! Y a ces trucs qui s'y collent ! affirme-t-il, un peu paniqué.

- Excusez-moi, noble être végétal de Faironne, mais je dois vous utiliser pour l'épanouissement du nouveau serviteur de notre cause. »

Après lui avoir adressé ça, le maître Kiyuza le tranche horizontalement à la moitié du tronc. Ensuite, il saisit la partie coupée. Il y injecte une onde qui enlève les feuilles et les branches d'un seul coup, sculptant un énorme pieu. Aritsune termine la préparation en activant son aura et en soulevant l'arbre coupé avec sa main gauche. La facilité avec laquelle il réalise tout ça laisse son apprenti bouche bée.

« Si tu parviens à l'arrêter, nous aurions eu raison. déclare Daigaku.

- Quoi ?!

- Il est grand temps pour toi de prouver que tout ce que tu nous as dit est vrai. Si tu souhaites réellement mettre fin à la suprématie de ces exploiteurs, tu n'as qu'à te focaliser sur la menace. Applique tout ce que nous t'avons inculqué. Dès que tu te sens prêt, dis le mot Wovitam. Il ne t'arrivera rien. »

Malgré cette explication, l'apprenti doute de lui. Le percevant, c'en est assez pour ses supérieurs, trop désireux de percer un secret que eux-mêmes étaient incapables de percer. Aritsune propulse son énorme pieu avec toute sa force. Forcé de répliquer, Taimudo tend les bras. Son aura grise s'active.

« Wovi... »

Le projectile poursuit sa route, désormais à moins de cinq mètres de lui.

« Tam ! »

Ce dernier perd progressivement de la vitesse.

« Je vois... Je vois ces trucs le bloquer ! » précise l'apprenti, bras toujours tendus.

Les deux conseillers sourient. Le détail apporté confirme une de leurs théories. Cependant, malgré les efforts engagés, cela n'empêche pas le pieu de mettre sa vie en danger. Après tout, il vient à peine de découvrir son talent. Dans cette optique, Daigaku se décide à agir. Grâce à sa maîtrise avancée du ki, il met fin, à sa grande surprise, à l'aura de son disciple à distance. Puis, d'un mouvement de bras vers le bas, il brise la création de son homologue. Son intervention émerveille, tout comme elle effraie, Taimudo, bien essoufflé suite à tout ce qu'il vient de se passer.

« C'est... Prodigieux ! s'exclame Aritsune.

- Ce n'est que le début... »

N'ayant point compris que ces phrases lui étaient en réalité destinées, le nouveau Kiyuza fait tout ce qu'il peut pour récupérer une respiration normale. Autre conséquence de l'éveil de son pouvoir : une surdité temporaire. Les anciens conseillers en profitent pour se rejoindre.

« Voilà notre premier lieutenant. » affirme l'homologue du créateur du pieu.

Alors qu'il se réjouissaient d'une telle nouvelle, soudain, tous les deux ressentent une présence qui les pétrifient sur place.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » leur demande leur protégé.

Sans lui donner une explication, ils courent dans une direction.Taimudo tente de les suivre malgré la fatigue. Quelques secondes plus tard, il les retrouve derrière un arbre quelconque.Ils observent un homme encapuchonné s'éloigner de leur position.

« Excusez-moi, vous savez qui c'est ? »

Aucune réponse encore une fois. Cependant, c'est la première qu'il les voie aussi tendus. Décidément, la présence de cet homme les préoccupe beaucoup. Qui peut-il être ? Un souffle de vent dévoile la partie droite de visage et sa chevelure blanche.

« Crois-tu qu'il nous cherche ? s'interroge Aritsune.

- Je l'ignore. Soyons heureux qu'il ne nous a pas encore remarqué. Tant qu'il sera dans le secteur, nous serons obligés de mettre l'entraînement en suspens.

- Pardon ? Pourquoi ?

- Très cher Taimudo, s'affiche devant toi l'un des ennemis les plus rudes à notre cause : le détenteur de l'Hoshaku. Un des artefacts utilisés pour enfermer l'une des deux énergies interdites qui ont failli détruire notre monde.

- Qu'est-ce qu'on attend alors ? Tuons-le s'il représente un danger pour tous ! »

Alors qu'il tentait d'aller vers lui, Daigaku pose une main sur son torse, le figeant instantanément sur place.

« Qu'est... Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

- L'attaquer maintenant perturberait le bon déroulement de notre plan. Nous nous occuperons de lui une fois la désastreuse organisation des Shirenais et la menace imprévisible des Zigriks neutralisées. Il semble ne pas nous avoir remarqués malgré l'apparition de ton talent. »

Rai s'éloigne jusqu'à disparaître totalement de leur champ de vision.

« D'ailleurs... C'est étrange qu'il ne soit pas avec eux. » dénote Daigaku.

Après mûre réflexion, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Son absence d'implication auprès de ses alliés se justifie pour eux. La preuve ? Le fait qu'à leur première rencontre il n'ait pas eu la réaction logique s'il les avait reconnu. Daigaku retire sa main. Taimudo retrouve la capacité à bouger librement.

« Continuons ta formation telle que nous l'avions prévu. N'aies aucun souci. Le jour où nous serons forcés à l'affronter viendra. Après, nous aviserons. D'accord ? propose l'autre chef Kiyuza.

- D'accord. »

Pendant ce temps, Kenshiro, toujours installé à une table dans la salle des archives, a poursuivi sa recherche acharnée, motivée par la découverte évoquée plus tôt. Plein de documents sont éparpillés au sol.Il en reste deux sur la table, dont un déplié qu'il est en train de lire. Après quelques secondes, constatant qu'il s'est donné trop d'espoir, il écarte celui qu'il consultait.

« Rien qui pourrait nous aider à isoler l'artefact noir pour de bon... » lache-t-il après un soupir traduisant à la perfection son exaspération.

Épuisé aussi physiquement que moralement, il envoie valser tous les écrits à travers toute la pièce.

« A la moindre occasion, cette saleté d'énergie noire s'échappera et reprendra où elle s'est arrêtée... Merde ! »

Seul un document a survécu à son excès de rage. Se rendant compte de sa présence, il marque une pause jusqu'à se dire que c'est sa dernière chance. Un peu à contre cœur, il le prend. Le tout pour le tout. Lorsqu'il en découvre le contenu, une joie immense se reflète sur son visage.

« Non... »

Le schéma d'un pentacle, entouré par quatre ronds de quatre couleurs différentes, eux- mêmes reliés entre eux par des arcs de cercle, sur lesquels des symboles sont dessinés, se tient juste sous son nez. Cette structure particulière lui est très familière. En effet, lors des dernières leçons reçues auprès du peuple Kiyuza, il prit connaissance de leur légende fondatrice selon laquelle Faironne créa son monde axé sur quatre piliers : les éléments, eux-mêmes reliés grâce à l'énergie neutre.

« C'est une barrière d'isolement ! » exulte-t-il.

Quelle est la probabilité de tomber sur un tel trésor auprès autant de temps écoulé inutilement ? Point le temps de s'attarder sur cette interrogation, une telle trouvaille résout tout ! Cependant, sa joie est de courte durée. Malheureusement, le pauvre Kenshiro ne parvient à lire que la moitié du document.

« Les autres symboles ne sont ni inscrites en langue Shirenai ni identiques à celle inscrite sur le temple de Ki-Ramen... Mais alors... Se pourrait-il que ce soit des symboles Zigriks ? Si oui, alors... Il est possible que Yoru puisse les lire ! Et ainsi, nous pourrons l'isoler ! C'est formidable ! »

Conscient de l'avancée majeure qu'il représente, il le replie avec le même soin qu'il démontra face à Fraya durant sa visite.

« Seulement... Tencubo m'a délégué son pouvoir... Je ne dois pas quitter la base sinon ce sera l'anarchie. »

Alors qu'il se pensait à court de solutions, sa dernière phrase lui apporte l'inspiration. Il sort de la pièce et court vers le quartier des patrouilleurs. Coup de chance pour lui, il tombe sur une escouade en plein repos.

« Patrouilleurs ! J'ai une mission d'importance capitale à confier ! exclame-t-il.

- Ça vient du Maître Conseiller ? répond l'un d'eux.

- Non mais je possède son titre de manière provisoire. En bref, Tencubo se charge en ce moment-même de l'entraînement particulier de Lyn. »

La vérité qu'il leur balance les choque énormément. Pourquoi a-t-elle droit à un tel traitement de faveur ? Ce n'est pas juste ! Frustrés, ils font mine de l'ignorer complètement. Peu importe que la foudre la plus rapide du Continent Central leur parle ! Si des pistons existent dans leur organisation, ils se persuadent que les titres sont tous caduques.

« Messieurs, je comprends ce qui vous anime. Vous avez amplement raison. Cependant, ceci est la décision de notre supérieur, pour des raisons qui l'importent que lui. Si vous voulez communiquer votre révolte, vous savez à qui vous adresser. J'ai besoin de quelqu'un pour transmettre ce document au vice-conseiller Yoru. Qui est volontaire ? »

Sensibles à la transparence du mercenaire, les soldats se regardent un moment. Après quelques secondes d'hésitation, l'un d'eux lève le bras droit.

« Merci ! »

Kenshiro sort un parchemin vierge et, grâce à son index droit qu'il électrise, écrit le message destiné au spécialiste de la glace.

« Transmets-lui tout ça. »

Le soldat prend le message et le document sujet de sa découverte.

« Tu sais où se trouve la forêt du Silence ?

- Oui. Sans soucis.

- Il habite là-bas. Il a masqué sa demeure pour pas qu'on retrouve son signal énergétique donc tu devras bien fouiller. Bon courage, patrouilleur. »

Après une brève révérence, le volontaire se retire. Afin d'éviter d'attiser une flamme de jalousie parmi ceux qui sont restés, dispute qu'il a enclenché envers celle qui anime sa vie ² encore bien présente dans son esprit, le Shirenai de foudre n'ajoute rien et retourne aux fonctions qu'il a accepté. La lumière de l'espoir brille à nouveau en lui. Non, Kirioku, jamais tu ne rejoindras ta précieuse proie !