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Chapter 85 - Arc 5 – Épisode 4 : Un Honneur à Réaffirmer.

Kenshiro et Tencubo poursuivent leur progression dans la tour trônant en plein milieu de Kigen. Le manieur de foudre est resté ancré dans sa réflexion depuis le début. Bon sang, que veut-il lui montrer pour que ça nécessite de ne pas le remplacer tout de suite ? Soudain, tous les deux s'arrêtent devant une porte sans poignée, en plein milieu de laquelle une épée est gravée, elle-même entourée de quatre symboles représentant les éléments.

« Cette salle ? Mais c'est [...] »

Tencubo active subitement son aura. L'épée gravée rougit. La porte s'ouvre en deux. Derrière elle se trouve une pièce circulaire, ornée d'inscriptions diverses et éclairée par des torches.

« La cellule de confinement... Lorsque j'ai été forcé à l'exil, elle ne fonctionnait plus. »

Au centre de celle-ci, se dresse un autel décoré par d'autres inscriptions. Sur celui-ci, est posé l'artefact noir. Par réflexe, suite au traumatisme qu'il lui procure, Kenshiro porte la main à son fourreau et active son aura.

« Calme-toi. Il n'y a rien à craindre. »

Pendant quelques secondes à peine, une flamme blanche entoure la bague.

« Rai a posé une part de son énergie dessus afin de la neutraliser. Elle est encore bien active. »

Rassuré, le mercenaire réhabilité désactive son aura.

« Temporairement.

- Quoi ?! Mais il fallait la remettre à Safaiatera et réactiver la barrière !

- Pour reprendre le risque qu'une autre personne mette la main dessus ? Hors de question. Je vais consulter les archives qu'il nous reste et tenter de reproduire une barrière dans le même style tout en essayant de l'améliorer par la même occasion.

- Bonne chance.

- J'espère y arriver avant que cette flamme ne s'éteigne. J'ignore combien de temps il nous reste. Entre ça, mes fonctions, l'entraînement promis à Lyn, je suis assez débordé. Je suis sur que tu aurais fait un meilleur maître-conseiller que moi.

- Je sais mais tu connais mes raisons. Je peux quand même te filer un coup de main. Si tu veux , je m'occupe de la recherche. Et toi de tes fonctions et de Lyn. Tu es la personne idéale pour elle.

- Tu vas croire que je suis têtu mais j'insiste. Tu aurais fait un meilleur maître-conseiller que moi.

- Arrête de te sous-estimer, par Faironne ! »

Conseil passé, Kenshiro regarde l'artefact un moment. Évidemment, tous les mauvais moments qu'il lui inspire mitraillent son esprit. Ainsi, il se jure qu'il fera tout pour que plus jamais il n'entrera en contact avec sa Kozana. Tencubo ferme la porte en utilisant le même procédé que pour l'ouverture. Pendant ce temps, Korit et Tekina, en compagnie de Calibak, poursuivent leur chemin.

« Nous ne devons plus être loin de la vallée des Rocheuses. affirme le frère.

- Je ne veux pas paraître indiscret mais... Vous m'avez promis de m'aider. Vous n'avez pas oublié j'espère ?

- Nous sommes tout prêts de l'un des quatre hauts lieux élémentaires dont maman nous avait parlé. On peut faire une petite pause.

- Allez ! Montre comment tu fais pour tirer tes éclairs ! Si on voit que t'as pas d'élément sur toi, on te bute. Pigé ? » lui rappelle Tekina.

Il sort sa fronde et la tend. Pour forcer l'éclair à se pointer, Calibak se concentre uniquement sur le moment où le phénomène se produisit face à Rajik. Les deux Zigriks l'observent attentivement, cherchant la moindre preuve de ses propos. Même la plus banale des étincelles suffirait. Sentant qu'il est prêt, il tire. Sans succès. Un petit silence de gêne immense envahit les lieux, brutalement interrompu par un rire soudain et explosif de la part de la sœur. Seul son partenaire de toujours y met un terme en posant une main sur son épaule.

« Réessaye en visant quelque chose. indique-t-il d'une voix posée, coupant totalement avec l'attitude de la Zigrik.

- Ne nous fait pas poireauter ! On a autre chose à faire ! Dernier avertissement ! »

Mis dos au mur, il vise un rocher, le front humidifié de sueur d'effroi. Son stress est tel que la main qui tient le caillou placé sur sa fronde tremble. Si seulement il pouvait y arriver ! Si seulement il pouvait éveiller de tels pouvoirs ! Il place tous ses espoirs dans ce tir, totalement concentré sur sa cible. Tout à coup, de l'électricité, très légère, apparaît sur cette même main qui cesse immédiatement de trembler. Le duo s'en rend compte sur le champ.

« Tu as senti ça ? demande Korit à voix basse.

- Oui... J'en reviens pas. Un être banal comme lui possède un élément ? Comment c'est possible ?

- J'en sais strictement rien. Il ne nous mentait pas. »

Deuxième essai. Sans résultat. Sur le moment, Calibak sent la fin de sa pitoyable vie approcher inexorablement. Abattu, il baisse les bras et ferme les yeux, dans l'attente de son exécution. Quelques secondes, beaucoup trop longues pour ceux prêts à subir un courroux inévitable. Désireux de savoir pourquoi il est encore en vie, il ouvre un œil. Se rendant compte qu'ils étudient sa fronde, il se demande ce qu'il se passe.

« Tes mains... Elles tremblent trop. souligne Tekina.

- Quoi ?

- Tu te mets trop de pression.

- Dis-nous... Tu n'as utilisé que ce truc avant ? demande Korit.

- Oui pourquoi ?

- Tu ne tires que des éclairs ?

- A ma connaissance, oui. Pourquoi ? »

Juste après sa confirmation, la fratrie repart s'isoler un instant. Pour eux, plus aucun doute désormais. Il en est un. Comment un être d'apparence banale comme lui ne s'est-il pas manifesté auparavant ? Aurait-il un quelconque lien de parenté lointaine avec eux ? Son cas leur prouve que tout est possible. Leur revient la fois où Alnor avoua qu'il fut soldat au sein de Kigen avant d'apprendre sa véritable nature. Ainsi, ils supposent que leurs ennemis risquent de convertir certains de leurs semblables. Chose qu'ils ne peuvent permettre. Cet homme-là pourrait leur être utile. Motivés par cette perspective, ils reviennent vers lui.

« On s'excuse de ne pas t'avoir pris au sérieux. Avec le bordel actuel, tu comprends qu'on ne pouvait pas te faire confiance tout de suite. On va t'enseigner un de nos coups.

- Vraiment ?

- Un problème ? T'as trop peur ?

- Sœurette, vu comment il utilise son élément, ça se voit que c'est un débutant et qu'il comprend que dalle à ce qu'il se passe. Quand à toi, la toute première étape va consister à exciter suffisamment la foudre en toi pour que tu puisses la dompter. »

Enfin, les voiles sur son étrange pouvoir sont être retirés. Un bonheur immense envahit son être.

« Sache que tu fais partie de l'un des deux peuples qui sait maîtriser les éléments. Tu es comme nous. Tu es un Zigrik.

- Ah bon ? Je ne suis pas un Shirenai alors ? »

Sa question, interprétée par une intention d'en devenir, vu la réflexion établie dans la fratrie, énerve immédiatement la sœur, vivement calmée par un geste de son partenaire.

« Tu te trompes. La principale différence entre nous est le moyen employé. Nous, pas de lames piteuses. Nous, des objets issus de notre sens créatif.

- Et donc, toi, t'as ce... Truc ?... C'est quoi ?

- C'est une fronde que je tiens depuis mon enfance.

- Pour revenir à ton problème, quand tu as tiré, t'es entré en résonance avec mais...

- Mais quoi ?

- T'as pas conscience de ton énergie. C'est un problème commun chez nous... On utilise des formules afin de forcer cette énergie à agir. complète la sœur.

- Tu vas recommencer mais tu vas répéter ce qu'on va te dire jusqu'à ce que tu sens un truc changer en toi.

- Dès que tu le sens, tu dis la formule à haute voix et tu tires.

- Ça a l'air si simple... relève-t-il avec un air un poil désabusé avant de réarmer sa fronde et de viser le même rocher.

- Répète le mot '' Firaizer ''.

- Mais oui ! Quel idiot j'étais ! Ça veut dire foudre ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ? »

Sa réponse étonne les cousins d'Alnor. Cette petite interlude passée, leur apprenti se concentre et reprend une respiration plus calme.De l'électricité apparaît dans la main qui tient le projectile. Soudain, un sursaut d'énergie, jamais ressenti auparavant, parcourt son bras.

« Firaizer ! »

Celle-ci s'imprègne dans son projectile en une seconde. Il tire. La foudre vient alors entourer son caillou, gagnant alors énormément en vitesse et venant transpercer sa cible de part en part.

« Pas mal. commente Korit.

- J'ai... J'ai réussi ?... J'ai réussi ! Oui ! »

Fier de son succès, quelques larmes échappent à son contrôle.

« La prochaine étape, ce sera de tirer des éclairs uniquement. ajoute Korit sous un ton un peu abrupte, cassant complètement l'euphorie du moment de Calibak.

- Quoi ?

- Sans rien d'autre à tirer. Après, tu développeras tes propres techniques. souligne Tekina.

- Bon, allons-y. Je veux être aux Rocheuses demain. »

Sans plus attendre, tous les trois repartent. Le tireur de foudre reste un peu en retrait derrière eux. Tout en marchant, il regarde la main avec laquelle il a réalisé sa performance. Être un Zigrik, décidément, c'est génial ! Tout de suite, il imagine différents variations de sa première technique. Pendant ce temps, à Kigen, dans le coin des patrouilleurs à l'intérieur de la base, la patrouille précédemment menée par Lyn est en train de se restaurer autour d'un repas. La Shirenai tire une drôle de tête.

« Tu ne manges pas ? relève un des soldats.

- Non, je n'ai pas vraiment faim.

- C'est notre déculottée qui te met dans cet état ? »

Désabusée, elle ne répond pas.

« Faut avouer qu'à eux deux ils nous ont défait. souligne un autre.

- On est encore trop faible pour s'y frotter. Faut les laisser à un mercenaire.

- Non, on les aura la prochaine fois. On sera mieux préparé. »

En guise de signe de ralliement et d'encouragement, les trois patrouilleurs joignent chacun un poing. Évidemment, Lyn ne rejoint pas le mouvement, trop accablée de la rouste. Le trio de soldats, constatant qu'ils ne peuvent lui remonter le moral, l'ignorent à contre cœur. Elle regarde le repas furtivement et s'écarte.

« Ça lui passera. » affirme l'un d'eux.

Elle quitte le coin des patrouilleurs et se promène dans la base, tout en se remémorant son combat. Pourquoi n'a-t-elle pas réussi à les battre ? Elle est devenue plus forte qu'avant !Comment est-ce possible ? Sa frustration s'accroît encore plus lorsqu'elle se souvient que Rajik les a battu à lui tout seul. Hors de question qu'il apprenne son échec ! Soudain, Tencubo la trouve.

« Enfin te voilà !

- Maître ? »

Craignant qu'il soit déjà au courant de sa débâcle, elle se prépare mentalement à subir une sévère punition.

« J'ai appris pour ton échec. »

Trop honteuse, elle baisse la tête.

« J'ai entaché l'honneur de notre peuple et celui de nos ancêtres. Tout est entièrement de ma faute. J'ai cru être capable de les vaincre. Maître-conseiller, je suis prête à encaisser ma sentence.

- Qu'est-ce que tu me racontes ? Ça arrive à tout le monde d'essuyer des échecs. Moi le premier ! J'en ai eu aussi et je me suis relevé malgré tout.

- C'est vrai ? s'étonne-t-elle en le regardant.

- J'ai appris de mes erreurs. Bien sur, sans l'intervention de notre regretté mercenaire Tetsuo, jamais je n'aurais atteint le grade suprême. Cependant, ma motivation de base était la bonne. Une vie sans échec n'apporte rien. Il ne faut pas te laisser démonter comme ça. Si tu te laisses ronger par la colère ou la déchéance, tu donneras plus de forces à tes adversaires. A la moindre erreur de ta part, ils en tireront profit et continueront à te battre. Ce n'est que de cette manière que tu feras vraiment honneur aux nôtres, patrouilleuse Lyn.

- Je sais... C'est ce que m'a dit aussi Kenshiro... Mais... C'est dur... J'aurais dû me douter qu'ils utiliseraient l'eau contre moi. Je suis décidément trop bête ! » exulte-t-elle, sur le point de verser quelques larmes.

Sa réaction rappelle de douloureux souvenirs chez l'homme à la tête du quartier général des Shirenais, notamment sa défaite face au Kirioku, encore bien vivace malgré le confinement de ce dernier.

« Rien n'est facile dans la vie. Reprends-toi. J'ai quelque chose qui va te remonter le moral. Je te l'avais promis depuis un bon moment. Je suis vraiment désolé du retard. Il est grand temps d'y remédier. Nous allons pouvoir passer à ton entraînement.

- Pour de vrai ?

- Oui. Je te l'avais promis. Un conseiller n'a qu'une parole. Et puis, entre deux Shirenais de feu venus du Continent du Sud, il faut être encore plus solidaire. »

Ce soutien rentre en opposition totale avec les propos que tenait son paternel dans la tête de Lyn. Elle, qui était destinée à être une simple femme uniquement utile à la poursuite de sa lignée, bientôt deviendra l'une des meilleures représentantes de son peuple. Voir son rêve se concrétiser de plus en plus la pousserait presque à verser quelques larmes.

« Je... Je ne sais pas quoi dire.

- Peut-être un oui, non ?

- Vous... Enfin... C'est... Si gentil.

- Arrête de me vouvoyer, je ne suis pas si vieux que ça.

- Et les autres alors ? Ils vont sans doute croire que je suis une privilégiée. Ils n'auront pas tort quelque part.

- Tu te souviens de notre affrontement contre le Kirioku ?

- Malheureusement que trop bien. J'aurais aimé pouvoir lui porter quelques coups.

- Ne te sous-estime pas. Tu dégageais un réel potentiel, une réelle détermination, une réelle volonté. C'est toujours là en toi. J'en suis intimement convaincu. Tout comme je parierai ma vie sur le fait que tu iras loin, même peut-être plus que tu ne le penses. Tu deviendras une excellente mercenaire. La première femme à l'être en plus dans l'histoire de Kigen si je ne me trompe pas.

- Pour de vrai ? Mais c'est... C'est...

- Qu'en dis-tu ?

- C'est... C'est trop d'honneur.

- Alors ? »

A ses yeux, malgré l'écart d'expérience existant entre lui et Kenshiro, celui qui mérite tant ce titre ne peut être que lui. Voilà ce qu'un véritable chef doit suivre ! Un être apte à remotiver ses troupes lorsque celles-ci sont au fond du trou et faire ressortir chez elles que les bons côtés.

« J'accepte ! répond-elle en s'inclinant brièvement.

- Je te préfère largement comme ça ! Allez, suis moi.

- Pour aller où ? On quitte la base ? Mais, sans vous, qui s'en occupera ?

- Aucune inquiétude pour ça. J'ai trouvé un remplaçant digne de ce nom. Nous allons dans une salle que j'ai trouvé que très récemment, spécialement conçue pour répondre aux besoins des affiliés au feu.

- Vraiment ?

- Je ne l'ai pas assez testé. J'aurais voulu garder son emplacement pour moi encore un peu mais, vu ton urgence, je fais une exception pour toi. »

Son aveu la touche profondément. Quelques instants plus tard, ils arrivent en face d'une trappe dont les soudures affichent un symbole en forme de flamme. Il la soulève. Un escalier allant en profondeur apparaît.

« Les dames d'abord. »

Elle entre en première. Plus tard, ils arrivent dans une sorte de grotte souterraine avec une étrange zone de combat circulaire à moitié effacée au milieu. Le plafond est couvert de stalactites.

« C'est grand ! Qui aurait pensé qu'un lieu pareil existe sous nos pieds ? s'étonne la Shirenai.

- Les conditions qui y règnent sont si insupportables pour les pyromanciens les moins expérimentés qu'il est fortement recommandé d'avoir bien développé son élément avant de la tenter. Il y fait très froid et l'air est très humide.

- En effet, rien de bon pour nous. Comment suis-je sensée développer mon énergie dans un endroit pareil ?

- Commençons. »

Ils s'installent. Le maître-conseiller est le plus proche de la sortie, comme s'il voulait incarner un obstacle obligatoire à surmonter.

« C'est pour ça qu'il faudra que tu repousses tes limites. Tu n'es pas encore prête à te mesurer à l'environnement austère du Volcan et accéder à la technique suprême du Kuwanoren. Désormais, ce sera la condition pour devenir un mercenaire digne de ce nom. Nos récents affrontements prouvent que nous avons été mal préparés. Prête à relever le défi ? »

- Je ne peux plus reculer. Alors... C'est quand vous voulez ! Commençons la première leçon !

- Ce sera un duel.

- Contre toi ?! Mais j'ai aucune […] »

Sans perdre un seul instant, le futur successeur d'Hotto dégaine son épée et adopte une posture offensive.

« Pas ce genre de discours envers moi ! Tu veux te racheter ? Tu veux rendre fier ton père pour qu'il ne s'inquiète plus pour toi ? »

Ses questions tapent juste dans le moral de sa disciple. La sympathie dont il faisait preuve jusqu'à présent est maintenant balayée par une rigueur implacable.

« Alors soigne ton honneur ! Sois fière ! Pas de vocabulaire défaitiste ! Tu es une patrouilleuse aujourd'hui, certes, mais une future mercenaire ! Tu représenteras notre élite ! Si tu veux mériter ce titre, dans un premier temps, il va falloir effacer ce trait de caractère tout de suite si tu ne veux pas finir calcinée par mes flammes ! » hurle-t-il avant d'activer son aura.

Quelle chaleur il dégage ! Sur le moment, la patrouilleuse a l'impression de cuire sur place. Une sueur abondante apparaît sur tout son corps. Malgré l'aspect rude de son discours, elle admet qu'il a amplement raison.Ainsi, elle dégaine lentement son arme et la regarde un instant, consciente que, maintenant, elle se doit de faire honneur à la main qu'on lui tend, honneur aux siens, honneur à la promesse qu'elle s'est imposée à elle-même. Si Rajik a pu les vaincre, elle en est toute aussi capable ! S'entame alors une petite phase de concentration. Lorsqu'elle se met en garde, son adversaire remarque que sa température interne augmente : signe évident qu'elle lutte contre son influence et surtout de sa reprise de confiance en elle-même. Cependant, contrairement à son homologue élémentaire, son énergie n'influe pas sur les lieux. L'humidité stagne..

« Je serai la première femme mercenaire venant du Sud ! Je serai digne de ton consulat, maître Tencubo !

- Que le duel... Commence ! »

Il lance le premier assaut. Leurs armes s'entrechoquent. L'impact crée une vague de chaleur qui assèche quelques stalactites derrière la Shirenai.Cependant, lorsqu'elle attaque, rien ne se passe en arrière-plan.

« Que tu es froide ! On dirait Yoru à ce stade !

- Quoi ?! »

Désorientée, il la repousse avec la force de son aura.

« Ibafaréfaï ! »

Par des mouvements amples réalisées avec sa lame, plusieurs boules de feu foncent vers la Shirenai. Grâce aux aptitudes que confère l'affiliation à cet élément, elle tente de les éviter. Cependant, à la célérité avec laquelle elles sont tirées, l'une d'elles emprunte un angle mort.

« Gibaréfaï ! »

Via l'embrasement de sa lame, avec un mouvement ascendant, elle tente de la fendre en deux. Sans succès. Lyn se la prend de plein fouet. La violence du coup a presque réussi à la faire tomber. La faible manifestation physique de son énergie qu'elle avait matérialisé disparaît sur le champ.

« C'est tout ? » lui lance-t-il.

L'écart de puissance entre les pyromanciens est trop grand pour la pauvre patrouilleuse.Soudain, l'aura du maître-conseiller grandit d'un seul coup. Les stalactites les plus proches commencent à s'assécher.

« Lyn... Je te préviens... Si tu ne fais rien... Je serai contraint de te tuer. Il est hors de question que j'accepte un membre trop faible dans les rangs des mercenaires. »

Son discours, d'une brutalité rare de sa part, casse le moral de sa disciple, lui rappelant toutes les fois où son père brisait son ambition et lui rappelait à quel rôle elle était predestinée.

« Ne me dis pas que tu veux mourir maintenant ? »

Comprenant que la profondeur de sa leçon va beaucoup plus loin qu'elle ne le pensait, après un petit instant, elle reprend sa respiration.

« Ça ne fait que commencer ! Vous verrez !

- Passe à l'action ! »

C'est sur ces mots que Lyn réveille son aura, un peu plus flamboyante qu'à l'accoutumée. L'onde qui en découle perturbe un peu les conditions climatiques assez spéciales des lieux. Pas assez au goût de Tencubo. Mais c'est un début malgré tout. Il faut aller beaucoup plus loin pour répondre à la menace des anciens conseillers. Sera-t-elle à la hauteur ? Atteindra- t-elle un niveau tel qu'elle pourra prétendre au Kuwanoren du feu ? Elle seule en détiendra la réponse.